Cover Jane Campion - Commentaires

Jane Campion - Commentaires

Jane Campion est une réalisatrice importante, sans doute l’une des plus talentueuses de notre époque. La singularité précieuse de son regard, ses préoccupations éminemment féminines, sa virtuosité d’esthète et ses qualités de filmeuse raffinée, la confiance romantique dont elle fait preuve à chacun ...

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5 films

créée il y a plus de 12 ans · modifiée il y a plus de 10 ans
Sweetie
6.4

Sweetie (1989)

1 h 37 min. Sortie : 3 janvier 1990 (France). Comédie dramatique

Film de Jane Campion

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

L’Australie, ce pays trop vaste où tout est différent, la faune, la flore, la couleur du ciel. Jane Campion y filme des êtres au comportement social dérangé, qui se débattent avec leurs névroses, leurs fêlures et leur intarissable culpabilité. Usant avec brio d’une palette saturée et de grands angles décadrés, elle dresse le portrait pathétique et mordant d’une famille ouvrière en crise et peint en couleurs rose bonbon toute l’humanité de personnages désarmés par l’angoisse de l’existence. Son ton à la fois cocasse et désenchanté, sa lucidité obstinée, son humour acerbe mêlé de détresse, font de cette chronique de l’horreur domestique, où la folie s’insinue dans le quotidien le plus banal et où l’anormalité contribue à déréaliser les situations les plus prosaïques, un premier film en tous points remarquable.
Top 10 Année 1989 :
http://lc.cx/UVV

Un ange à ma table
7.4

Un ange à ma table (1990)

An Angel at My Table

2 h 38 min. Sortie : 24 avril 1991 (France). Biopic, Comédie dramatique

Film de Jane Campion

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Trois romans autobiographiques de la Néo-Zélandaise Janet Frame adaptés en autant de parties interdépendantes autour de l’enfance, de l’adolescence et de l’âge adulte, vécus dans la douleur par un être exclu au monde qui trouve dans l’art à la fois un échappatoire et un moyen de survie radical. Cette femme effacée, hyperémotive, à la chevelure trop rousse de chicorée frisée, au corps trop encombrant, au cœur trop grand, apporte à la biographie une sorte d’attention diffractée à la réalité des choses. On la suit jusqu’à l’hôpital psychiatrique où le silence social la conduira, et d’où elle s’évadera par l’écriture avant de voyager, de s’accepter, de revenir apaisée dans son pays. Reste que, bien que très estimable, le film ne se défait jamais d’un académisme bon teint qui lui porte un peu préjudice.

La Leçon de piano
7.3

La Leçon de piano (1993)

The Piano

2 h 01 min. Sortie : 19 mai 1993 (France). Drame, Romance, Musique

Film de Jane Campion

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

À la faveur d’une sombre et instinctive symphonie organique, où la dramaturgie des passions naît dans les arbres de la fertilité, dans les forêts des pulsions secrètes (jalousie, frustration, vengeance, mutilation), dans les racines enchevêtrées qui enserrent mieux que les crinolines des vêtements, Campion orchestre mutismes et cris d’effrois, fait exploser les comportements codifiés, développe une tragédie brûlante qui emporte par sa noblesse mystérieuse. Le romantisme bouillonnant de ce portrait de femme confère un lyrisme houleux à son parcours : l’épanouissement d’une personnalité bridée par des contraintes physiques et morales, un éveil à la sensualité qui, progressivement, devient un éveil à l’amour. La musique de Michael Nyman, la beauté sophistiquée de ses tableaux, leur poésie sauvage, en font une œuvre superbe.
Top 10 Année 1993 :
http://lc.cx/UPf

In the Cut
5.8

In the Cut (2003)

1 h 42 min. Sortie : 17 décembre 2003 (France). Thriller

Film de Jane Campion

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Plongeant hardiment et pour la première fois dans un film de genre, la réalisatrice n’a pas peur de se salir les mains, de se perdre dans les ruelles glauques d’un New York nocturne, de livrer un polar urbain, noir comme un as de pique tatoué sur un poignet d’homme. L’exercice lui sert à poser encore cette question : jusqu’où les fantasmes d’une femme vagabondent-ils ? Cette nouvelle exploration du désir féminin nous fait ainsi déambuler dans le cauchemar désiré de son héroïne, s’attache à ses vacillements perceptifs tandis qu’elle s’abandonne à son trouble et à sa confusion. S’il respecte les codes du film noir, avec sa mécanique tortueuse et son climat délétère de danger et de mystère, le film les déplace sur un terrain assez personnel, en témoignant d’une réelle beauté plastique.

Bright Star
6.7

Bright Star (2009)

1 h 59 min. Sortie : 6 janvier 2010 (France). Drame, Romance

Film de Jane Campion

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Ambitionnant de retranscrire la matière et la vérité poétique par les moyens du cinéma, Campion évite la joliesse illustrative et l’ornementation esthétique par une soumission constante aux vibrations intimes de la relation amoureuse qu’elle raconte, et par sa peinture pleine de matières dans laquelle la nature est reine. L’idylle entre Fanny Brawne et John Keats, inscrite dans une perspective d’immatérialité éphémère, puise dans la conception même du romantisme ses oppositions fondamentales – feu des passions et chasteté des comportements, fusion absolue des âmes et souffrance infinie de la séparation. Subtile et délicate, irradiée de lumière et de la présence vivante des éléments, cette œuvre délicate et feutrée n’atteint cependant que par intermittences l’émotion qu’elle vise.

Thaddeus

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