Japanimation: carnet de voyage 2023

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Parler de Parasite sans tarir d'éloges est aussi difficile que de refermer le dernier tome du manga original. L'oeuvre de Hitoshi Iwaaki est puissante, crue et a su marquer plus de trois générations de mangaphiles jusqu'à nos jours. Un récit diablement habile qui laissera pensif de longues heures après avoir cligné une dernier fois les yeux au dernier épisode. Parce qu'on parle ici de l'adaptation par Madhouse. Quelle pression pour les quatre yeux chargés d'animer 10 tomes cultissimes! Enfin, ils viennent tout juste de déballer 148 épisodes de l'excellent Hunter x Hunter, quel peut y avoir meilleur matériau pour s'échauffer convenablement? Parasite est l'histoire du monde fatigué qui cherche à s'extirper de la présence trop étouffante de l'humanité. Un jour, d'étranges boulettes tombent un peu partout sur le globe. A l'intérieur: d'étranges vers dont l'instinct les pousse à se faufiler dans la cervelle du premier humain croisé. Le parasite fusionne avec la tour de contrôle de l'humain qu'est le cerveau. Ainsi naît une fausse poupée à l'esprit d'abord vide, tel un nourrisson avide de chair humaine. Car oui, ces bêtes anthropomorphes se nourrissent par cannibalisme. Autre chose: leur capacité d'apprentissage est effrayant. En une nuit, le parasite de notre héros Shin'ichi appris le japonais. Ce garçon sera béni d'une chance inouïe en empêchant son parasite d'infiltrer sa tête en bloquant la circulation sanguine de son bras droit. Ainsi naîtra Migi (litt. Droite en japonais). Désormais humain et parasite à temps partiel dans sa main droite, ils devront coexister jusqu'à la fin de leur jours, car l'un (le parasite) ne peut survivre sans l'autre. Shin'ichi pourrait très bien se couper le bras droit, mais il finira par s'attacher, comprendre et partager sa vie dans son entièreté avec la bête difforme. La côté horreur du manga est bien là, mais jamais il ne sera exploité pour du gore fait pour faire du gore. Qui sont-ils? Alien? Arme biochimique? Dans un monde infiltré par des monstruosités délirantes, le duo devra survivre face aux congénères. Il apprendra à les connaître, et se révèleront fascinants jusqu'à faire oublier leur véritable apparence. Parasite est un accusatoire envers l'homme toujours trop affamé sur une Terre épuisée par sa présence. Qui est le véritable parasite de l'histoire?

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Aïe! Parfois, revenir sur ses pas du temps de la jeunesse ne se fait pas sans souffrir. Je me souviens avoir découvert l'histoire des deux bâtards de Satan lors d'un détour sur une que-sais-je chaine de TV française. Jeune et con que je fus (et surtout bêtement subjugué par la bande-son de Hiroyuki Sawano, qui au final m'en touche une sans faire bouger l'autre plus de 10 ans plus tard), j'ai gardé ce souvenir et je l'ai "chéri" jusqu'à me dire "tiens? Et pour pourquoi pas y rejeter un œil?" Curieux, j'ai lancé la balle à Netflix. L'idée initiale est loin de faire sortir un bâillement ennuyé de la bouche: Satan, maître de la Géhenne a mis au monde deux jumeaux mi-humains, mi-démons. Élevés sous la coupe d'un prêtre de l'Église de Rome, ils vivent leurs quotidiens tels de simples jeunots perdus en ville. Mais leur nature profonde finira par s'éveiller, causant un remue-ménage dans le monde des démons, avides de faciliter l'entrée de Satan dans cette réalité. Rin, le héros, ainsi que son cadet Yukio, finiront par rejoindre l'académie de l'Ordre de la Croix-Vraie afin de bachoter l'art de l'exorcisme, se jurant de défoncer Satan lui-même. Bon! Le plot se pose sans trop de gémissements. Satan est flippant dès son entrée en scène. Faire pleurer de sang ses victimes et crier sa cruauté sur tous les toits lui donnent du crédit... jusqu'aux derniers épisodes. Je n'en dis pas plus, mais tout en sachant que la fin diffère grandement du manga original, elle a le culot d'aplatir l'oeuvre en un pauvre shonen bas de gamme en débilisant Satan. Alors que l'idée est vraiment pas mal! Ce curieux mélange de cultures catholique et bouddhique, vaincre le Malin et ses sbires à l'aides de vers et évangiles tirés de Bible, la lame ouvreuse de Géhenne qui active le pouvoir de Rin... Et cette ambiance bon enfant que tout gamin avec une culture japanimation en mousse adorerait... Et à côté, il y a un certain D. Gray-Man bien plus solide. Je n'ai pas encore posé l'œil sur l'adaptation animée de l'oeuvre en papier, mais tout dans ce proche cousin de Blue Exorcist fait ressurgir les failles de l'anime qui nous intéresse ici. Les japonais ont décidément une drôle de façon de voir la religion chrétienne... Mais ici, encore une fois, n'est pas Evangelion qui veut.

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Non. Argh cette platitude! Pourtant, et pourtant l'espoir était là, six ans de fermentation au sein du studio A-1 Pictures pour ça. En effet, le 7/10 a pourtant atterrit aux côtés de cette affiche de l'exorciste bleu. Les problèmes sont nombreux et inhérents à un montagne d'animes qui se reposent trop sur leurs lauriers. Il se passe des choses terribles au terminus de cette saison, mais j'ai du mal à y voir un potentiel pour la suite à venir. C'est terrible, car le matériau est selon moi solide. J'imagine un Exorciste fils de Satan embourbé dans un tas de complots, une bataille au fond de lui-même non pas seulement pour dompter ses flammes, mais surtout pour aller aux origines de ce qu'il est. Tout est trop calme, alors que le bâtard de Satan se promène avec des potos entre deux cours de défense contre les forces du mal. Oui, le tout se tient tout de même. Mais je suis frustré qu'un tel potentiel soit gentiment caressé et attribué au grand public au mauvais sens du terme, car "shonen", katana, papa stylé, école magique etc. J'ai grand espoir pour le futur de Yukio, petit frère du héros écrasé par la charge qui l'incombe depuis l'enfance. Tenace, sérieux et issu d'une prestigieuse éducation par l'ancien Saint Paladin qu'est son père adoptif, le démon Todou qu'il a croisé durant cette saison l'a fortement chamboulé. Je n'ai pas lu le manga, mais je soupçonne la binocle de mal finir. Pas de forcément accepter sa nature satanique, mais de compliquer la trame et de déclencher un aspect plus dramatique pour la saga. Mais globalement, cette saison est carrément supérieure à celle de 2011. Le ton est ici à l'ouest de ce qui se complotait dans la première. Là, ce n'est plus le bahut qui est la scène de tous les évènements. Au sain de la secte de Myoo-do (je rappelle que le mot secte n'est au Japon quasiment jamais péjoratif), la bande de presque potes apprentis exorcistes feront face à aux quiproquo et combines des membres du clan. Entre temps, un ancien prof se lie à la Géhenne et vole les fragments d'un démon surpuissant causeur de maladies. Au final, A-1 Pictures a bien retenu de ses erreurs (exploration des relations entre personnages avant toute chose), mais ça tâtonne à grand talon depuis au moins six ans. Allez! Satan est synonyme de folie, chaos, manipulations et sombres magouilles. Mettez du feu, du vrai, pour cette troisième saison à venir!

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De l'encre et du papier. C'est l'une des ces choses appartenant aujourd'hui pratiquement au passé. Un témoignage du passé qui semble désormais si lointain, à l'heure des écrans et de l'instantané. Violet est une ode à cette si belle relique de nos parents. Et ici, dans ce monde en perdition en proie à la guerre, rien n'est instantané. Tout s'étend dans le temps: on envoie la lettre, et on espère et attend que la vague revienne frapper à la porte. Le peu de lettres flottantes entre nos postes se font de plus en plus rares. Elles ont quelque chose qui pourrait ridiculiser l'agréable rapidité des messageries modernes: elles jouent avec l'attente. Minutieusement préparées, dorlotées et griffonnées à l'adresse de sa bien-aimée, chiffonnée à l'adresse de son patron véreux. Le fait d'y poser sa propre main change tout. Et puis, il y a l'envoi. Écrire pose sur papier le trop plein de mots, il les ordonne convenablement et, aussi paradoxal que cela puisse sonner, écrire évite de croiser le regard de l'autre. Mais en vérité, il n'y a pas plus franc coup d'œil que l'écrit. Violet Evergarden n'est pas une machine. C'est d'ailleurs une pensée qui fleurait au début en chacun de nous, spectateur confus par l'appellation "poupée de souvenirs automatique". Il n'en est rien, ou presque. Orpheline mobilisée en tant qu'arme à l'efficacité exceptionnelle, Violet n'a jamais su se servir de ce qui battait dans sa poitrine. Le peu de lumière qui l'éclaira durant sa jeunesse couverte de sang fut celle de son major Gilbert. La guerre étant ce qu'elle est, l'enfer transposé sur Terre, elle apprit à l'aimer, sans savoir ce que cela voulait réellement dire. Puis, la mort. Ses bras volèrent en éclats, ses larmes en firent de même, et elle perdit tout. Ce n'est que quelques mois plus tard que, vivant dans l'espoir que son amour l'attendait quelque part recouvrant de ses blessures, elle finira employée dans une agence de "poupées". Quel étrange terme pour ce qu'il représente: il s'agit de rédactrices capables de déchiffrer les sentiments et demandes de clients souhaitant écrie une lettre, mais ne sachant ni lire ni écrire. C'est durant ces 12 épisodes sculptés tels des escaliers que Violet apprendra à ressentir, chose qui lui est inconnue et qui l'entrave dans son nouveau métier. Chaque lettre est une histoire à elle seule. Le 7ème épisode m'a secoué, les autres ont su m'émouvoir à différentes intensités. Immense merci à KyoAni pour ces battements de coeur accélérés, et reposez en paix.

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La guerre a sonnée ses dernières cloches, le continent peine à retrouver la vie d'avant, des femmes attendent leurs maris ou amants jetés au front... C'est l'histoire d'une immense artiste chagrinée par la perte de son amour sur le champ de bataille. Elle sait qu'il ne reviendra jamais, et souhaite alors chanter un dernier aria en guise d'adieu. La cliente est la déesse d'un opéra. Femme sublime mais hantée par le fantôme de son amour désormais détruit, elle cherche donc une poupée afin de compléter le dernier couplet de son chant du cygne. Malheureusement, la dame est terrrriblement follement exigeante. Voici son dernier cri d'amour à son défunt amour, c'est pourquoi elle assaille Violet jour après jour et la somme de réécrire et réécrire et réécrire cette lettre finale. La pauvre en pâtie. Elle n'est que rédactrice de lettres après tout, pas compositrice. Que faire alors, se dit une Violet perdue dans son art. Elle ne connaît que maladroitement la définition de l'amour. Il y a cependant un trick: ici, l'auteur voulait faire un gros parallèle avec le vécu de Violet, elle aussi en proie au chagrin du à la disparition de son major. Le contact entre elles est relancé. Les deux âmes finissent par se comprendre mutuellement. Une dernière pincée d'aide de la part de ses collègues de la compagnie de poste et... la voici prête! L'une des plus belles lettres rédigées par la demoiselle aux bras de métal. Quel beau final!

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Anzu, c'est la cliente parfaite du pauvre otome game de service. Biberonnée aux chocolat, couverte de poils de son chat et petite porcine accro au chocolat, sa vie tourne telle une Beblayde sur place. Et elle ne s'en plaindra jamais. Entre temps, le monde continue de tourner mais non sur place. Le Japon ne parvient pas à ralentir sa chute au concours du pire résultat démographique de son histoire. Et c'est justement pour cette raison stupidement ridicule que vint au monde cette série! Un prétexte royal, et qui s'amuse à piétiner son héroïne jusqu'à ce qu'elle finisse par craquer... à tomber amoureuse. Un jour, alors qu'elle tremblait d'envie se lancer son nouveau joujou vidéo, le bide en l'air, une drôle de bestiole jaune s'extirpe de son écran. Voici Riri, et peut-on même dire: voici le boss final d'Anzu. Ce drôle de M&M's en jaune cherchera à changer la demoiselle. Malheureusement pour Riri, cette fille a tout les traits du chat casanier, addict à son confort. Et ce n'est pas là son seul atout qui la différencie de la classique et niaise héroïne d'oeuvre japonaise pour jeunesse. Sa franchise époustouflante est littéralement son aimant: attirant d'une part et repoussant de l'autre. Sa féminité est bien là, cachée sous son pyjama aux oreilles de chat et tapie sous ses cheveux trop légèrement coiffés. Riri, sorcier employé par une "compagnie" vouée à sauver la natalité japonaise, la somme de trouver sa moitié au plus vite, ou gare à la disparition à jamais de ses trois grands besoins (son chat, ses chocos, ses jeux). Manque de pot et finalement très mal tombé, Riri aura immensément du mal à provoquer ne serait-ce qu'une étincelle d'amour d'Anzu envers quelqu'un. Il lui lança alors un défi: elle sera la protagoniste de son propre otome game. Ce ne sont plus de flasques bonhommes en polygones Playstation 1 qui chercheront à la séduire, Riri provoquera moults accidents et heureux hasards afin qu'Anzu se rapproche davantage de 3 (ou plus?) ikemen ("beaux gosses" en japonais). Mais pour Riri le sorcier, le boss final qu'est Anzu finira-t-il par tomber, alors même que sa détermination à rester seule est au niveau maximum? Ce n'est plus Anzu qui cherchera à gagner avec le temps, mais le reste du monde qui l'entoure qui cherchera à la gagner elle. Au final, son naturel est sans échappatoires. Elle restera la même, la franchise incarnée, chose rarissime au Japon. Et c'est lui, ainsi que tous ses beaux garçons, qui se prosterneront à ses pieds. Une petite perle!

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Nous avions d'abord un drame familial historique avec Phantom Blood, une aventure Indiana Jonesque avec Battle Tendency, une enquête autour du monde et la coup de grâce au mythique Dio Brando dans Stardust Crusaders. Faites un cadre avec vos deux mains et cloisonnez le tout en un petit carré compact. Et voici ce qu'est cette itération mise en scène en l'an 1999: un quasi huis clos qui enfermera le spectateur dans la ville de Morioh. Morioh au ciel tantôt jaunâtre, tantôt pourpre et onduleux, aux gens étranges et évidemment hébergeant le dernier bourgeon de la famille Joestar. Enfant né d'une inattendue relation entre Joseph et une étudiante japonaise, Josuke verra sa ville chamboulée par une ribambelle d'évènement sacrément bizarres. Ses habitants, plus loufoques que jamais, mais diablement attachants, lui feront traverser un arc-en-ciel d'aventures. Mais la plus grande force de ce Diamant Indestructible dans son statut d'anime désormais culte repose sur un seul nom: Kira Yoshikage. Ce ne sera pas Josuke la star du show, bien qu'il ai son étoile sur l'épaule en tant que Joestar. Ce personnage marqua un Everest de fans, si bien qu'il surclasse bien souvent Dio en terme de popularité et de prestance. Le bonhomme est un paradoxe assez fascinant. D'une prestance ridiculement faible, d'une aura aussi quelconque que le pain que vous avez oublié avoir eu hier au petit dej, un homme normal. Mais ce qu'il terre au fond de lui brise cette barrière qui le rend si invisible à l'œil du citadin lambda. Son stand est de très loin l'un des plus complexes et dangereux de la saga, un stand imprévisible, tueur en un coup ou presque, et qui ne laisse aucune trace et marre de sang. Car ses victimes finissent par purement et simplement cesser d'exister, si ce n'est qu'un reste de poussière après explosion. L'envie maladive de Kira à vouloir vivre une vie de plante, et donc normale, tranquille et douce ne peut qu'exister que dans sa folie de meurtre et dans sa faim inarrêtable de... mains de femmes. Araki surprendra toujours. Quatre parties plus tard, c'est à se demander ce qu'il prend comme jus d'artiste pour créer toute cette dinguerie psychédélique. Et tout se tient toujours parfaitement. Une si petite ville et tant d'émotions et de péripéties à faire pâlir les vlog de voyages. Parfois, même un petit cadre peut retourner, marquer et accrocher fermement le coeur du spectateur, à condition de jeter dans cette ville une meute de loups affamées et des brebis sachants se défendre.

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On a rarement l'envie de feuilleter le biopic d'un gus prétentieux et pédant sur les bords. Rohan n'a pas su atteindre mon coeur à la vue de Diamond is Umbreakable, mais le salaud a réussit à me laisser une trace d'encre dans mes souvenirs. Il y a plusieurs raisons qui rendent cette tête d'obsédé de l'art du manga mémorable. De un, son stand le transforme lui, un personnage de JoJo, en un personnage qui influence la vie même de ses victimes. Une sorte de mise en abyme bien fichue. Et de deux, son antipathie couplée à sa curiosité folle le rendent... accrocheur à regarder. En tant que maître mangaka, Rohan est enseveli sous une tonne de boulot. Ses journées se terminent les mains couvertes d'encre, a avoir croqué, dessiné, taché des pages et des pages de BD. Pourtant, il aime ça, ce plongeon terriblement profond dans son art. Plus que quiconque au monde, il adore son travail. Si bien que son âme a donnée forme à Heaven's Door, le stand lecteur et modificateur de souvenirs. Ce machin est une source infinie de savoir sur les péripéties de ses victimes. Une montagne d'inspiration, car comme il aime le dire et redire: "il me faut du réalisme!" Araki, auteur de cette saga de légende ne s'est-il pas dessiné en écho en créant Rohan? Cet OVA m'a fit mettre le doigt sous mon menton. Quel type malgré tout fascinant! Son monde n'est qu'art, fantômes, drames... et tout finira dans une tache d'encre dès lors qu'il reposera les fesses devant sa table à dessin. Une fois, il partit en Italie découvrir les secrets d'un homme ayant commis une simple faute qui le détruira à jamais. Une autre, c'est une femme condamnée à boire indéfiniment du sang qui hantera les montagnes que Rohan a acheté (!). Et puis, il passera une journée morbide au sein d'un village de millionnaires à cheval (mais alors très) sur les bonnes manières. Et enfin, au détour d'un voyage à Tokyo, il rencontrera un mannequin accroc à la muscu qui me laissa à moi et au héros un sacré froid dans le dos. Ces quatre épisodes ont su remonter mon cadran d'estime en vers le snob aux boucles en forme de plumes. Le changement de style me rend confiant et carrément impatient pour la future adaptation de Jojolion! Un micro bijou à l'imagination déferlante!

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En moins de 4 heures, je suis passé par tous les spectres de l'émotion humaine. Ce que j'ai vu m'a fait ouvrir les yeux, grincer des dents, tomber sur le cul, m'a hanté durant les heures de digestions post visionnage. Ce fut donc ça, le relais qu'a passé Go Nagai à Hideaki Anno avant de mettre au monde Evangelion? L'influence est si forte, autant celle qu'a Devilman pour la Bible. L'être humain est véritablement un curieux mélange de poison et d'élixir. Une bête fragile dont la peur et la haine l'ont fatalement brûlé en cendres. Je suis l'industrie de l'animation japonaise depuis mes premiers poils de torse. J'ai côtoyé de nombreux mondes et petites âmes, souvent pleins de couleurs, amusants, tristes, épiques. Devilman Crybaby ne m'a pas passé le relais qui liais Akira à ses amis, il m'a envoyé une gifle jusqu'à la lune. Enfin, ce qu'il en reste. L'Apocalypse selon Saint-Jean en 3 heures et 30 minutes, saupoudré de bonite et de couvert de sauce soja. Car la vision japonaise sur le livre saint m'a toujours fasciné. Leur interprétation suit à lettre la vision de notre civilisation judéo-chrétienne, mais la folie et la démesure de la bande dessinée et de l'animation rendent ce passage de la Bible tellement plus tangible. "L'être humain est vraiment quelque chose". Un phrase toute simple qui se niche de plus en plus souvent dans mon esprit, la faute à des œuvres de ce genre révélant l'extrême profondeur de l'âme humaine. Nagai fut comme Dieu, du haut de son trône d'auteur. D'un simple revers de main, il balaie TOUT comme si Akira, Miki, Miko, Taro, Noel, et tout l'homo sapiens n'étaient que poussière sur un tapis. Tant d'amour, de vécus, de chagrins, de travail, de haine, de déterminations, de diplômes obtenus, d'enfants nés, de chats nourris, de compétitions remportées, de fêtes consommées, de guerres menées, de conquêtes lancées, de battements cœurs pour qu'en un coup, un seul, évaporer toute cette Terre en 10 épisodes d'une violence inouïe. C'est l'âme noircie que je quitte cette itération de Devilman, mais de petit à petit blanchie par la sidération que je me suis plein la gueule. Merci Yuasa, Nagai et pour une fois Netflix pour cette dissection de l'être humain. PS: j'en veux plus des openings et musiques comme ça!

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Alors, les papas de Re/Zero, on se laisse tenter par l'argent facile et ça vise l'isekai? Le mode facile de l'industrie de l'anime qui fait tanguer cet art vers le bas? Comme moi, vous serez les premiers à vous dire ceci, cette chanson que connaissent les passionnés de l'animation nipponne. Mais ici, la soupe se fera à l'envers! Les ingrédients sont les mêmes, les éternelles héroïnes rivales qui se tailladent pour le coeur du héros, le monde fantaisiste à l'européenne, les elfes/orcs/autres Pokémons du folklore de Tolkien, la magie, l'épisode à la source chaude... Mais servez le tout bien froid, sans cuisson, sans piment, sans attentes. Isekai Ojisan est sorti dans le chaos. AT-X et Netflix se sont mordus la main pour mettre au monde ce petit bout de vie de l'oncle avec une majuscule. La peine en valait le coup, et j'ai presque su renouer mon affection avec ce genre complètement saturé de nos jours. Un isekai inversé! Des bouts de soirées passées avec un oncle tout juste sorti du coma: c'est en quelques mots ce qui vous attendra. À première vue, cette tronche de parodie du japonais cinglé accro au jeux plaça peu d'espoirs en lui. Si le malaise était un super pouvoir, il serait le plus légendaires de ses utilisateurs. Son neveu est le premier à venir lui dire : "An 2018, bonjour!" Le pauvre oncle, complètement dépassé par la technologie et le Japon de notre ère se heurtera mille et une fois à ce fameux "mur" intergénérationnel. Mais aussi laid et.. et laid qu'il puisse paraître, le spectateur finira par tomber totalement sous le charme de cet esprit libre. Il n'a que faire du regard de l'autre, d'une superbe princesse, du Japon. Dans sa nonchalance, parfois sa stupidité et dans sa passion pour Sonic, Gunstar et SEGA, il finira par attirer à lui tout un monde d'abord gêné et suspicieux à son égard. Mais le feu de ce petit bout d'anime se trouve dans son humour souvent sacrément habile. À l'image d'un One-Punch Man qui ridiculise le genre du super-héros largement essoré par Disney ces dernières années, il piétine et loue les mérites du genre de l'isekai. L'auteur s'amuse et cherche les pires scénarios où jeter son héros d'Oncle. Mais en titre de personnage principal, il claquera des bouches, tranchera le lard de chaque bête, et sera une légende dans l'autre monde, tout en étant au réveil qu'un simple lambda accroc à la console du hérisson bleu. Vivement une seconde tournée, allez Netflix!