Japanimation: carnet de voyage 2024

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Je l'ai senti jusqu'à la nuque, ce frileux vent doré! Et il est redescendu le long de mon échine jusqu'à la racine de mes pieds. Mais quelle classe! Quelle maestria de vouloir lancer des stands et un jeu du destin dans une Italie mafieuse! Nous avions eu une mascarade de vampire à Londres, une chasse au trésor doublée d'un trio de monstres ancestraux, une chasse à l'homme à travers l'Egypte et enfin, les bizarreries du quotidien des habitants de la farfelue ville de Morioh. Le trait d'Araki continue d'évoluer, ainsi que sa façon si unique dans le monde du manga de gratter sur le papier des personnages tout droit sortis de magazines fashions. Ce cocktail impensable placé sur une assiette italienne est pour moi, le joyau de la saga toute entière. Evidemment, Jotaro et sa clique reviendront toujours faire mouiller les fans de première heure. Qui pourrait lutter contre monsieur "j'arrête le temps" et cette épopée tout juste culte? Et pourquoi pas... lutter avec un méchant encore plus craqué, plus intouchable, bien plus inarrêtable que notre Dio d'amour? Giorno Giovanna est le fils caché de ce dernier. Enfant du diable, arraché de ses racines japonaises, il vécu en bon italien livré à lui seul. Mais témoin de l'emprise de la drogue sur le pays de César, d'enfants voués à se piquer les veines et d'injustices ici et là, Giorno, peut-être était-ce le destin ou bien le fruit de ses gènes, décide de faire triompher la justice et rejoint la Passionne pour la détruire de l'intérieur. Cette organisation parsemée d'utilisateurs de stands et d'assoiffés de sang est dirigée par un mystérieux boss. D'abord lâché à la va vite dans les bras de Buciaratti, il apprendra à aimer et à se faire aimer par une bande de canailles à l'honneur plus solide que le diamant. Le chemin sera long, terriblement couteux en vie, en pleurs et en retournements de situation. La démence créative d'Araki est sans limites dans ces combats qui sont pour moi les plus tarabiscotés dans le bon sens du mot. Prosciutto! Pesci! Notorious B.I.G! Risotto! Doppio! et enfin, LUI. Et son stand au-delà du crack, défiant la réalité même. Mais Giogio et sa panoplie d'amis se surpasseront et se tiendront ensemble jusqu'au dernier poing du Golden Experience. Car en Italie, la famille est sacrée. Et ce Giogio n'aurait jamais pu arriver tout en haut sans leur fidélité. Vivement Stone Ocean! Et peu m'importe qu'Araki fasse de mes neurones des tresses et des ficelles, tant qu'il y a l'ivresse.

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J'ai attendu deux... non, trois hivers cet instant là. j'ai enfin atteint l'actuelle partie finale du mythe d'Araki. Cet homme rempli d'idée comme une jarre sur le point d'exploser nous aura fait traverser moult univers et genres depuis les fondations de la série. Une soirée passée à regarder Alcatraz ou Prison Break lui a sûrement fait dire qu'un jour, il faudrait placer un JoJo dans un monde derrière les barreaux, privé de liberté. L'univers carcéral fait mouche, et on attend de lui qu'une seule chose: que notre héroïne s'en échappe avec un style dont seul JoJo à le secret. D'ailleurs, l'héroïne, parlons-en! Jolyne Kujoh (parce que les américains adorent foutre des H sur les noms à la sonorité loin de leurs continent) et la première protagoniste à porter le flambeau après Golden Wind (évidemment, elle n'est pas la première Joestar de la lignée, mais c'est bien elle qui portera l'étendard du beau sexe au plus haut). Fille de Jotaro le menhir, l'homme qui tua Dio et mit un terme au destin entremêlé des Joestar à celui du manieur de The World. L'élu qui porte à lui seul l'image de la saga toute entière. Ce n'était pas évident pour elle de recevoir un tel héritage. D'abord déboussolée par cette situation la plus injuste qui soit, parfaitement innocente d'un crime qu'elle n'a jamais commis (son seul fut celui d'être tombée amoureuse d'un connard froussard), Jolyne n'acceptera jamais son destin mais serra les dents par crainte. Car ici, les couteaux peuvent sortir et frapper à chaque angle. Jusqu'au jour où, après avoir éveillé un stand à mi-chemin entre un Spider-Man et un Doflamingo, elle assistera aux derniers instants de son père qui, à son dernier souffle lui avouera tout l'amour qu'il n'a jamais pu transmettre par les mots à sa fille. C'est le déclic. Le choc provoquera un basculement dans l'âme de Jolyne. White Snake et ses partisans fidèles aux leg de Dio! Ce sont eux, la cible à abattre. Mais qui est donc l'homme derrière ce terrifiant stand de vol d'âmes et de mémoires? Araki a bien joué le coup du fusil de Tchekhov laissé en fin de Stardust Crusaders. Le carnet de Dio qu'aura brûlé Jotaro en Egypte a finalement fait des remous. Ce qu'il renfermait? Seul Jotaro et l'homme à la soutane connaissent cette vérité qui pourrait basculer le monde entier sens dessus dessous.

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Le cours du temps ne s'arrête plus. Alors que ce fut chose courante dans cet univers de dingos rempli de manieurs temporels pour la plupart. Il fonce et m'a emmené dans une série de situations tout droit sorties d'un puit d'idées rocambolesques dont seul Araki a les clés. Cette deuxième partie n'attend pas et jette Jolyne (et nous avec) dans le quartier de haute sécurité. Ce nid à crapules sera de très loin le plus gros enfer qui tomba sur la JoJo avant la conclusion de l'arc (qui sera très certainement d'une folie pure). Les stands que j'y ai vu sont de loin les plus craqués et inattendus, bien que j'ai moi aussi une tête d'artiste capable de pondre des trucs farfelus entre deux dessins. Depuis quand un gardien de prison possède-t-il le pouvoir de faire... ÇA? Allô? Hirohiko? Cet auteur... Mais que prend-il dès que son éditeur a le dos tourné pour tomber sur de telles idées? Et l'autre crouton de prisonnier, Kenzou. Ce vieux schnock couvert d'une autoroute de rides accro à la pisse (je n'invente rien!)... De loin le stand le plus tourne méninges depuis belle lurette. Cette partie, c'est aussi le cumul de toutes les manigances de Pucci. Au final, son chemin se croisera avec celui de nos héroïnes. Et quel clash rempli d'émotions! Chacun de ces petits électrons (plus ou moins libres, et c'est loin d'être ironique compte tenu de l'endroit qui les entoure) retourna ciel (Weather Report) et terre (F.F.) pour mettre la main sur le disque de Jotaro. Certain donneront leur vie pour rendre ne serait-ce qu'un bout de sourire à cette Jolyne tellement lumineuse à leurs yeux. Cette fille est d'une volonté de fer rarement vue dans le monde de la japanime. S'il ne doit rester qu'une chose au bout du chemin de cet océan de pierre, ce sera certainement cette inébranlable Jolyne. Son abnégation est délirante. Voir jusqu'où elle pourrait aller, et quelles terribles décisions elle serait capable de prendre... Finalement, la vérité la plus totale: la raison d'être de l'os, Jolyne l'obtiendra enfin. Elle comprendra ce que c'est que d'être dans les bottes de son père. Pucci cherche la lumière. Il y croit fermement. Sa croisade est celle d'une faucheuse qui n'hésite jamais à trancher des têtes pour accomplir sa voie de Dieu. Le Paradis qu'il cherche tant valait-il ces hectolitres de sang versé? De stands et d'âmes volées? Tout cela en portant la croix sur son coeur?

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J'ai finalement pu l'atteindre ce "paradis" tant évoqué. les connaisseurs savent ce que j'entends par là. J'ai atteint le paradis que je cherchais depuis que j'ai rencontré Jonathan Joestar. Est-ce que je crois en la gravité? Qu'est-ce qu'elle est réellement? Est-ce un fil invisible qui nous lie vers une fatalité inaliénable? JoJo, c'est avant tout l'histoire du destin. Destin dont les pions favoris furent les Joestar et l'héritage de Dio. Cette lignée fut poussée par cette force invisible à sauver le monde d'une troupe de vilains aux ambitions dévastatrices. Mais le fait est que... TOUT a été orchestré par ce même destin afin de mener Pucci a réaliser le "Paradis". Quelle ironie! Si Dieu il y a dans cet univers fictif, il aurait donc choisi de tourner la gravité en faveur de Pucci? Toutes ces victoires, ces larmes, ces morts, ces festoyades après avoir latté à mort un Dio, un Kars, un Kira, un Diavolo... Tout a été écrit afin de pousser par la "gravité" les phénomènes qui mènerons à Made in Heaven. Quelle pouvoir terrifiant. Voir le monde s'accélérer à l'infini est l'une de ces visions apocalyptiques qui me resteront gravées dans le crâne à jamais (coucou Devilman Crybaby, je ne t'oublie pas). L'animation n'est pas le sommet qu'aurait mérité cette partie de JoJo, d'où mon point en moins. Mais cette fin, cette fin! Loués soient Araki, David Production! Car il n'y a pas deux œuvres comme JoJo qui a littéralement effacé son univers, lui faire appuyer le bouton "reset" (c'est précisément ce qu'il s'y est passé), fermer publiquement la saga et annoncer que JoJo est terminé... Pour au final faire de cette déclaration un phénomène scénaristique dans l'univers même du manga! Oui, "ces" Joestar-là sont les derniers. Mais ils sont aussi ce qui mena la naissance du monde à venir, et des Joestar qui y naîtrons. Le destin ne lâchera jamais la marque en forme d'étoile. Et ce, même au-delà de centaines de milliers de boucles d'accélérations temporelles. Et tout comme les précédents porteurs de cette tâche de naissance, ce nouveau clan jouera son rôle crucial sur cette nouvelle scène. Araki, merci pour la plus grosse dose d'adrénaline de ma courte vie de passionné de mangas. Je prie pour que la gravité apporte au plus vite l'annonce de la Course de la Couille Métallique, alias Steel Ball Run. PS: Au fait! Résolution pour 2024 accomplie! Direction... les terres Viking d'un certain anime qui me fait de l'œil depuis les temps ancestraux de l'année dernière!

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Loin de cette fascination nordique qui a occupé l'esprit du monde créatif durant ces dernières années (merci à la série Vikings, à God of War, à Assassin' Creed, à la trouzaine de jeux sur l'histoire et les mythes de ces assoiffés de sang de vikings), j'ai lorgné du coin de l'œil Vinland Saga il y a bien longtemps. D'abord, le trait. Il y avait le manga, avec sa place de choix dans le top du premier venu fana de la bande dessinée jap'. Moi, le déboussolé lecteur passionné mais perdu dans les scans d'une centaines de titres, j'ai finis par perdre de vue ce fameux Vinland. C'est drôle de nous faire rappeler que bien avant Colomb, il y avait un représentant de ce peuple de barbares qui fut le premier à fouler le sol américain. Je ne parle pas de leur culture, leur langue et leur mythologie, absolument fascinantes aussi. J'y reviendrai bientôt au détour d'une critique sur God of War. Vinland Saga est la 41ème saga sur Karlsevni Thorfinn, le véritable premier européen à s'être installé au Vinland. Une saga néanmoins écrite de mains japonaises. Je ne vais pas couvrir de louanges l'animation de Wit Studio. Les mots sur une liste perdu au fin fond d'un site français de geeks (que je hais ce mot)... c'est bien trop peu. Il faudrait que je saute sur l'aile d'un avion de Japan Airlines et que j'applaudisse de toutes mes forces le studio de Tokyo depuis les cieux. Alors, parfaitement parfait? Bien sûr que non, mais si moi-même n'ayant pas cligné des yeux lors des nombreuses scènes en CGI me met à applaudir... Bravo! Skål! Cette bande d'acharnés du dessin chez Wit auront toujours mon respect. Sinon, vive Askeladd. Foutu vicelard et massacreur de veuves et d'orphelins, mais tellement nimbé de respect. Un grand antihéros du manga, un grand roi méritant autant honneurs que la mort. Ce fut un périple des plus froids et chauds que mon imaginaire ai connu jusque là. Et quel bonheur de voir les japonais rendre honneur à notre histoire à nous, européens, peuples au passé teinté de guerres et de grandioses personnes.

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Époustouflant. J'ai commencé assis sur ma chaise, j'ai terminé debout et je me suis mis à apprendre le norrois en gigotant avec une hache dans ma chambre. Non, je déconne. Très loin de moi d'être facile à m'épater, mais cette seconde saison ET vision du personnage de Thorfinn a très nettement séparée les spectateurs en deux camps. D'un côté, il y a le fan qui cherche du Thorkell et de la lame à chaque bataille de buveurs d'hydromel. Et il y a les autres, qui vont plus loin que cela, qui écoutent et observent la vie du pauvre Thorfinn. Je suis tellement d'accord avec la thèse que le monde viking est un espace où règnent cris, sang, larmes et guerre. Mais Vinland Saga ne parle pas que de cela, le combat n'est qu'une conséquence. L'auteur, Mukimura que Dieu le loue, cherche avant tout à conter les causes de cette folie. Et Thorfinn, n'étant qu'un enfant jeté dans ce cyclone de sang, passera de page au blanc pur à une page couverte d'hémoglobine, de haine et de perte de soi. Comment en est-il arrivé là et pourquoi ce monde bouillonnant de rage qui l'entoure l'a-t-il façonné en ce gosse ne vivant que pour la mort? À la fin fut le Vide. Le grand Vide. Parce qu'il a perdu cette seule flamme qui le poussait à vivre: la vengeance et le subit trépas d'Askeladd. Le voilà maintenant privé de l'un des plus grand trésors de l'humanité: sa liberté. Jeté en esclave à la ferme de Ketil, un ambitieux homme des champs danois, notre islandais désormais aussi creux qu'une noix vidée après un choc au sol passe ses journée à défricher une forêt seul par la seule force de sa hache. De l'autre côté du Baltique, en Angleterre du Nord où vivent de paisibles descendants des bêtes humaines nordiques, Einar perd tout. Tout veut dire tout. Ce pauvre homme croisera le chemin de Thorfinn et apprendra le coeur d'un garçon vidé ayant vécu l'horreur des batailles viking. Cette saison 2, c'est une épopée dans le mental d'un esprit foudroyé par la guerre qui, petit à petit, s'instruira à la vie, cherchera à se pardonner ses péchés, et à devenir le fameux "véritable guerrier" tant loué par les grands personnages de la première saison (à savoir son père Thors, Thorkell et Askeladd). L'opening est un immense doigt pointé vers cette direction. le voyage dans les profondeurs du cerveau d'un homme détruit par la guerre est une chose qui brise et fascine. Moi, en tout cas, je l'étais. Quelle ode à l'espoir! Mais teintée de tant de souffrances, de tant de morts. Mappa, qu'Odin vous bénisse!