Je vous lirai en 2023

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Fini en mars 2023 : une histoire simple portée par un style insolite qui magnifie le propos. L'apocalypse décrite par McCarthy n'est pas spectaculaire, ou plutôt elle est spectaculairement terne. Tout signe de vie y a disparu, dans la Nature et dans le coeur des êtres humains qui parviennent encore à survivre. En toile de fond se dessine l'éternelle question de l'Absurde, de l'absence de sens de la vie à laquelle se raccrochent pourtant obstinément les humains : qu'est-ce qui, dans la vie, fait qu'on s'y attache ? La disparition de toute forme de société est-elle suffisante pour nous mener au désespoir ? La réponse de l'auteur est simple : c'est par le lien qui nous unit, par exemple celui entre un père et son fils, que naît l'envie de continuer, ensemble.

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Fini en mars 2023 : Immense déception que ce livre. Céline y porte non seulement une vision de l'humanité bien plus sombre que dans Voyage au bout de la nuit, où tout espoir en l'humanité semble avoir définitivement disparu, mais son style se fait également plus caricatural, abusant des exclamations et des synonymes argotiques qui sonnent bien souvent faux dans la bouche du narrateur. L'absence de repos nuit au style, l'exagération permanente se noyant elle-même en lissant toute variation qui aurait permis de la mettre en valeur. Il en ressort certes une galerie de personnage touchante, mais surtout une frustration liée à des passages qui traînent en longueur et qui vomissent une haine de l'humanité comme j'en avais rarement vu. Et pourtant, inexplicablement je garde globalement un bon souvenir de ma lecture, ne retenant que les épisodes les plus beaux. Je ne sais pas si ce sera ma dernière tentative avec Céline, mais je ne m'y refrotterai pas avant quelques temps.

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Fini le 29/04 : un récit touchant où Steinbeck brille par sa description des mécanismes de domination, implacables, qui dépassent les individus pour s'imposer à eux comme un rouleau compresseur ; tout en dépeignant la façon dont ces mêmes individus peuvent tenter d'y résister en maintenant vaille que vaille les liens qui les unissent. Plus facile à dire qu'à faire et la fin reste teintée d'un espoir bien faible. Mais très heureux de l'avoir lu.

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Fini le 2/05 : lire le livre n'apprend pas grand chose de plus que les résumés que l'on peut en lire. Il n'empêche que ce concept de Convivialité est intéressant et fructueux pour tenter de penser une technologie plus proche des personnes, je suis donc heureux d'avoir croisé son chemin.

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Fini le 3/05 : je suis passé à côté, il ressemble à un livre de développement personnel avec des enseignements relativement plats. Peut-être y a-t-il une profondeur que je n'ai pas perçue ? En tout cas j'ai peu envie de le relire pour vérifier.

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Fini en mai : je craignais que la série ne s'essouffle, mais après avoir fini les tomes 2 et 3 de Chasse royale, je confirme que cette série s'annonce comme une des plus grandes séries de fantasy françaises, et j'ai hâte de découvrir le tome qui suivra Chasse Royale.

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Fini en juin : assez ludique comme approche, on sent que Barthes s'amuse avec tout ce qui l'entoure, en cherchant à s'étonner des structures et symboles qui hantent notre quotidien sans que nous ne les percevions plus. J'en retiens notamment toutes les réflexions sur le "bon sens", ainsi que la détestation profonde de Barthes pour l'esprit "petit bourgeois" qui devient presque comique tant elle est répétée tout au long du livre

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Fini le 9/08 : passionnant livre de sociologie, l'un des plus puissants que j'aie pu croiser pour interpréter notre monde. Comme les auteurices le défendent, la division entre les mobiles, inscrits dans des réseaux, et les sédentaires est peut-être celle qui structure le plus la lutte des classes aujourd'hui, plus encore que la propriété des moyens de production. Il est étonnant que cette conclusion émerge "simplement" d'une analyse statistique de livres de management, mais tout le cadre conceptuel que les auteurices batissent autour est extrêmement puissant et riche en enseignements dans de nombreux domaines des sociétés contemporaines, sans épuiser évidemment les dynamiques qu'il est possible d'observer.

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Fini le 16/08 : très difficile d'accès, le style n'en reste pas moins puissant et parvient à nous emporter dans un univers radicalement autre. Difficile de décrire ce livre, cela ne m'empêche pas de le conseiller pour autant à toute personne souhaitant découvrir les délires d'un personnage qui bondit à un rythme effréné d'hallucinations en hallucinations. Un livre qui a certainement eu énormément de répercussion sur la poésie - et la littérature - du XXe siècle, ce dont je lui suis pleinement reconnaissant.
Il a le bon goût d'avoir un blog entièrement dédié à l'explication de son vocabulaire tordu, de ses références obscures et de sa logique alambiquée : https://dictionnaireducacique.wordpress.com/

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Fini le 22/08 : étonnant roman qui tente d'imaginer quelle a pu être la psyché de cet homme qui, un jour, décida de mettre le feu au mythique Pavillon d'Or. Il fallait nécessairement romancer le motif : le criminel passera à l'acte par dégoût face à la beauté débordante du bâtiment. Très bien décrit (et traduit !) le livre se lit sans problème et reste une expérience très originale.

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Fini en octobre 2023 Sublime, un torrent stylistique qui nous submerge dans un flot continu, même s'il faiblit un peu sur la fin. Extrêmement drôle (les flux de conscience ou la description des hauts fonctionnaires), poignant, déchirant dans l'inéluctable déclin de l'amour qu'il décrit, ce livre restera pendant longtemps l'un de ceux qui m'aura le plus marqué.

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Fini le 31/12/2024 après de belles vacances passées à lire ce livre (ainsi que Chasse Royale T4), écouter Diamond Jubilee et jouer à Lorelei and the Laser Eyes

"Un livre maison" comme le dit l'avant-propos, le comparant à La maison des feuilles. La Maison a ses propres lois, que tous ses habitants connaissent et respectent, sans jamais pouvoir les énoncer. La vie prend forme dans la Maison avec ses joies et ses peines, les habitants aux noms aussi fleuris que Fumeur, Tabaqui, l'Aveugle, Sphinx, Vautour, Pompée, le Macédonien, Sauterelle, Sirène, Ralf le noir... grandissent sous nos yeux, parfois au prix d'apprentissages violents. Ils apprennent à vivre ensemble, à se supporter, composer les uns avec les autres, mais aussi s'apprécier, se réjouir, s'enthousiasmer, rêver, découvrir et se découvrir. J'ai une passion toute particulière pour les récits d'apprentissage, et celui-ci est un des plus beaux qu'il m'ait été donné de lire. L'épilogue à la saveur doux-amer nous rappelle qu'en quittant la Maison, c'est une partie de nous que nous laissons derrière, car il faut aller de l'avant ; et cette Maison que nous façonnions avec d'autres ne sera plus jamais la même. Elle nous survivra, sans doute, sera peut-être autre, mais perdra presque certainement ce qui faisait de cette maison la Maison.

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Après trois tentatives, je ne désespère pas de parvenir à le lire un jour

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Ou Nous n'avons jamais été modernes

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Ou Qu'est-ce que la richesse

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Continué pendant quelques temps, je lui trouve trop peu d'intérêt pour vouloir le finir - joker