John Sturges

Annotation :

En une superbe exposition, Sturges envoie les promesses d’un thriller primordial à l’apanage de western flamboyant, rassemble certaines des trognes les plus marquantes de la décennie suivante (Robert Ryan, Ernest Borgnine et un Lee Marvin tout mince) qu’il oppose à la vieille garde (Spencer Tracy et Walter Brennan), et promet un suspense vibrant pour la deuxième partie : tout semble y converger. Celle-ci sera pourtant plus décevante, un peu molle du genou, pas aussi excitante que tout ce qui a précédé, la faute à un montage un peu lent et à une explication relativement convenue. La conclusion est meilleure, mais il manque un petit quelque chose.

Annotation :

Sturges est un bon faiseur, qui a fait des films bien de leur époque, mais celui-ci est décidément trop ancré dans la sienne : la flamboyance ressemble ici davantage à de la coquetterie désuète. Tout cela est franchement daté, très ennuyeux, et le beau duel final, qui marque l’arrivée de la poussière dans le western (on sent le sable collé par la sueur dans les cheveux des acteurs) n’est qu’une maigre compensation pour ces deux longues heures. Au seul plaisir de voir Lancaster, et surtout Douglas, excellent.

Rhonda Fleming n’est morte qu’il y a un mois à l’heure où j’écris ces lignes, et je crois qu’elle était une des toutes dernières (et pas la plus célèbre) du cinéma de cette époque, ça fait toujours un coup.