Journal Ciné 2015

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Black Coal est un polar chinois au charme étrange, le rythme est volontairement très lent, le découpage est froid et distant, j'ai été par moment un peu décontenancé par l'avancée du récit. Mais cette distance et cette épure esthétique forcent à réfléchir aux ellipses, aux non-dits, amènent une tension très particulière, parfois marrante, bouffonne, et forcent à rentrer dans la logique des personnages.
La mise en scène est sûre d'elle-même, le scénario un peu long et confus mais restreint à un minimalisme intéressant, et la photographie est vraiment belle. Certaines séquences saisissent par leur imprévisibilité (l'arrestation qui tourne mal, les scènes de patins à roulettes) mais ce qui m'a surtout frappé c'est l'errance du flic, perso principal difficile à lire, dépressif, apathique, aux motivations troubles. J'aimerais réussir à danser comme lui, avec une grâce je-m'en-foutiste aussi décomplexée.

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(vu avec mes neveux)

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L'univers du film est vraiment prenant, passionnant, la dialectique du maître et de l'élève, entre vacheries, vraies coups de putes, haine déclarée, détermination et ambition acharnée, débouche sur des séquences monstrueuses d'intensité.
La qualité du film paraît évidente tellement le scénario est parfaitement construit et la mise en scène retranscrit les enjeux des morceaux avec précision et tension, avec en plus des acteurs plus que parfaits.
Sacrée réussite.

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Premier film de Kitano, un peu inégal au début mais la confiance de Kitano monte visiblement au fil du récit et ses ambitions de mise en scène apparaissent de plus en plus évidentes et maîtrisées. Le travail si particulier sur la longueur des plans, l'épure de la composition et du découpage, les personnages statiques, tout ça est vraiment marquant et va crescendo jusqu'à un final tétanisant.
Si je n'ai pas autant aimé que Hana-Bi et Sonatine, qui ont en plus une vraie dimension poétique, Violent Cop est une vraie matrice choc des obsessions et du style de Kitano .

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Je ne sais pas si The Gambler va parler à beaucoup de monde, mais à moi il me parle carrément. Loin des clichés du film de poker ou des success story, le film se concentre au contraire sur une étude de caractère atypique, le portrait sans concessions d'un masochiste perpétuant sa chute libre. Un existentialiste à la fois épris d'absolu et ne croyant en rien d'autre que le jeu. Entre le suicide à petit feu et l'espoir de réussir à relancer sa vie, le perso tangue constamment et amène une tension dramatique très particulière.
Pour moi, c'est avant tout le film du scénariste William Monahan, qui se lâche avec un flot de dialogues d'une qualité suprême, à la fois profonds et irrévérencieux. Le cast est au diapason de l'ambition thématique. Mark Wahlberg s'investit à fond et est parfait, retrouvant le jeu tout en subtilité et understatement de The Yards, We own the night ou Boogie Nights.
En outre l'approche autour de la B.O est très intéressante, le bon morceau avec les bonnes paroles au bon moment (Common People, Money, Creep, Poor People etc). Du bon boulot.

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Tellement de choses à dire, déjà j'ai envie de le revoir encore et encore, parce que l'intrigue est tellement complexe que j'ai été parfois bien perdu (alors que j'ai genre lu le livre). Pas grave, la structure de film noir à la Faucon Maltais veut ça, ce qui compte c'est la manière, l'atmosphère, le groove. Et le groove, Inherent Vice en regorge (le choix des chansons!! le score de Johnny Greenwood!!).
Donc oé, si j'ai été décontenancé de l'opacité de l'intrigue, de séquences complètes, de certains dialogues, il y a en même temps une approche comique complètement bouffonne à laquelle je me suis raccroché avec grand plaisir, des blagues à deux balles assez inédites pour PTA qui m'ont fait hurler de rire.
Quelle idée géniale aussi de nous faire découvrir cet univers, cette période, cette kyrielle de personnages à travers les yeux de ce détective stoner gaffeur et si attachant. On sent toute l'affection de PTA pour ce Philip Marlowe de pacotille qui aurait trop tiré sur son joint, et l'humanité, le coeur d'Inherent Vice lui doit tout. De lui découle ce romantisme anachronique, cette douce mélancolie, cette impression que la défaite n'est jamais loin. Le combat a peut-être même déjà été perdu mais autant profiter encore un petit peu.
Au passage, j'aime aussi énormément les deux principaux personnages féminins, la narratrice Sortilège jouée par Joanna Newsom qui décortique l'intrigue et le cerveau de Doc, boulot pas évident, et qui apparaît ici et là comme pour soutenir et conseiller le héros, et l'ancienne petite amie de Doc, Shasta. Katherine Waterston, mignonne comme tout et doté d'un charisme impressionnant, est une vraie merveille. Pas étonnant que Doc n'arrive pas à passer à autre chose.

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(vu deux fois)

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(vu avec mes neveux)

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(vu avec ma maman)

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7/10 pour le très beau segment de WKW, le reste c'est vraiment anecdotique.

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(vu avec un de mes neveux)