Cover Journal d'écoutes 2019
Liste de

121 albums

créée il y a presque 6 ans · modifiée il y a environ 5 ans
The Wild, the Innocent & The E Street Shuffle
7.5

The Wild, the Innocent & The E Street Shuffle (1973)

Sortie : 5 novembre 1973 (France). Rock

Album de Bruce Springsteen

Faulkner a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Dès son deuxième opus, Bruce Springsteen démontre une aisance confondante et une parfaite maîtrise de tous les pans de sa création artistique : tout en attribuant une place bien déterminée à chacun de ses excellents musiciens pour constituer une harmonie parfaite entre chant et accompagnement musical, Springsteen affine son écriture et canalise la déperdition d'énergie de Greetings From Asbury Park dans des compositions extrêmement abouties dont les audaces structurelles forment de véritables ascenseurs émotionnels. En s'appuyant à la fois sur la puissance du langage et l'accompagnement musical approprié pour la soutenir, Springsteen fait défiler dans notre esprit de véritables fresques cinématographiques, où la perception de l'atmosphère se mêle à la notion de mouvement dans une identification parfaite aux émotions des personnages.

Morceaux préférés : 4th of July, Asbury Park (Sandy), Incident on 57th Street, Rosalita (Come Out Tonight)

Santana
7.7

Santana (1969)

Sortie : août 1969 (France). Rock, Afro-Cuban, Latin

Album de Santana

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

Un croisement fort plaisant entre des compositions blues-rock et des rythmes typiquement hispaniques, le tout mâtiné de légères nappes d'orgue apportant une vague tonalité psychédélique. L'ensemble, néanmoins, s'avère un peu répétitif et certains morceaux ressemblent plus à des improvisations qu'à de réels efforts de composition, donnant l'impression d'un léger manque de consistance.

Morceaux préférés : Evil Ways, Jin-Go-Lo-Ba, Soul Sacrifice.

Favourite Worst Nightmare
7.4

Favourite Worst Nightmare (2007)

Sortie : 18 avril 2007 (France). Rock, Alternative Rock, Indie Rock

Album de Arctic Monkeys

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

Globalement dans la veine de leur premier album, mais avec des morceaux d'une tonalité plus sombre et pourvus de riffs plus sournois, les Arctic Monkeys proposent une bonne collection de rocks bien rythmés, incisifs et directs, où quelques chansons se détachent particulièrement.

Morceaux préférés : Brianstorm, Teddy Picker, Fluorescent Adolescent et une conclusion à la hauteur de A Certain Romance, 505 et sa belle section d'orgue.

The Dreaming
7.7

The Dreaming (1982)

Sortie : 13 septembre 1982 (France). Rock, Art Rock, Pop rock

Album de Kate Bush

Faulkner a mis 10/10.

Annotation :

Album foisonnant de trouvailles sonores et d'expérimentations en tous genres, jamais gratuites parce qu'il s'agit de traduire une atmosphère ou d'apporter un surcroît de sens au morceau, The Dreaming est l'un de ces mille-feuilles musical dont on ne finit jamais d'explorer les recoins. Véritable tentative d'orchestrer et de traduire le caractère chaotique et confus du rêve, l'album balance sans cesse entre précision, maîtrise et élaboration d'une part, déperdition d'énergie, désordre, démence d'autre part. Dans un ensemble admirablement maîtrisé, ne souffrant d'aucune faiblesse, Kate Bush réalise son premier chef d'œuvre, son Swordfishtrombones en quelque sorte. Vertigineux...

Morceaux préférés : There Goes a Tenner, Suspended in Gaffa, Night of the Swallow, Get Out of My House...

BBC Sessions
8.1

BBC Sessions (1997)

Sortie : 11 novembre 1997 (France). Rock, Blues Rock, Hard Rock

Compilation de Led Zeppelin

Faulkner a mis 6/10.

Annotation :

[Live]

L'impressionnante énergie déployée par le groupe sur scène et le plaisir d'entendre ses morceaux préférés joués en concert forment à peu près le seul intérêt de ce live de Led Zeppelin en ce qui me concerne, étant donné que les versions studio me paraissent très généralement supérieures aux performances proposées ici. Si le concert proposé sur le second disque reste très agréable, en particulier sa phase acoustique, certains choix de setlist laissent dubitatifs : trois Communication Breakdown à des places très rapprochées, plus d'une demi-heure cumulée d'improvisation sur You Shook Me et I Can't Quit You Baby, sans trouver trace d'un Good Times Bad Times ou d'un Babe I'm Gonna Leave You. Quant au Dazed and Confused de dix-huit minutes, s'il avait de quoi impressionner sur le papier, il ajoute très peu de choses à la légende du groupe et se distingue surtout par l'impression d'ennui que l'on en retire.

Room on Fire
7.5

Room on Fire (2003)

Sortie : 16 octobre 2003 (France). Rock, Indie Rock

Album de The Strokes

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

Une première partie éblouissante (qui m'emporte et m'émeut plus que Is This It), comportant de saisissantes performances vocales écorchées de Casablancas : sa voix si caractéristiquement éraillée fait des merveilles sur des compositions très rythmées et pourvues de riffs mémorables. Une entrée en matière tonitruante qui laisse place presque inévitablement à une baisse de régime par la suite, l'album se répète un peu et peine à retrouver la fougue des premiers morceaux. Inégal, mais néanmoins mémorable.

Morceaux préférés : What Ever Happened, Reptilia, 12:51.

Now Only
7.2

Now Only (2018)

Sortie : 16 mars 2018 (France).

Album de Mount Eerie

Faulkner a mis 8/10.

Annotation :

La douleur insurmontable et presque insoutenable de A Crow Looked at Me, livrée dans toute sa pureté et sa violence, laisse place ici à une souffrance certes pesante, mais mieux cernée et semble-t-il plus réflexive. Le refus catégorique de faire appel à une quelconque forme d'embellissement ou de transcendance sur le précédent album est nuancé sur Now Only avec de nombreuses métaphores et des références culturelles et artistiques, visant surtout à reconstituer le souvenir de Geneviève et à le perpétuer. Mais c'est aussi vers son environnement extérieur qu'Elverum s'ouvre progressivement, dessinant peu à peu le chemin de l'acceptation, du relativisme (le refrain "cynico-comique" de Now Only). L'album introduit aussi un peu plus de variété musicale et s'avère moins monotone que le précédent, ce qui le rend plus accessible et moins difficile à écouter. Ce diptyque constitue certainement un des témoignages les plus précieux sur l'expérience de la mort et du deuil livrés ces dernières années : plus que de la musique il s'agit d'une véritable expérience humaine.

Morceaux préférés : Tintin in Tibet, Distortion, Two Paintings by Nikolai Astrup.

Chaos and Creation in the Backyard
7.8

Chaos and Creation in the Backyard (2005)

Sortie : 12 septembre 2005 (France). Rock, Folk Rock, Classic Rock

Album de Paul McCartney

Faulkner a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

La frontière est fine entre le chaos et le miracle de la création artistique ; celle-ci tient parfois à très peu de choses, à une délicatesse, une finesse, à la simplicité et l'humilité d'une approche. C'est le sentiment qui ressort à l'écoute de cet album de Paul McCartney, où il se livre comme jamais dans un dépouillement intimiste et à travers des compositions plus complexes et nuancées qu'à l'accoutumée : que l'on songe à la fragilité bouleversante de How Kind of You, l'aveu de vulnérabilité de At the Mercy, l'exotisme envoûtant de A Certain Softness, et surtout le dépit et l'amertume de Riding to Vanity Fair... Et parfois même, McCartney tutoie insensiblement les sommets de sa carrière : Too Much Rain a la grâce et la pureté d'un Here, There and Everywhere, Jenny Wren l'évidence confondante d'un Blackbird. Les chansons d'amour plus classiques du dernier tiers ne laisseront pas un souvenir impérissable, mais on le pardonne aisément à McCartney tant ce Chaos and Creation tient du petit miracle. S'il y a miracle, néanmoins, il convient de dire qu'il ne sort pas de nulle part : bien au contraire, il s'inscrit dans une dynamique d'inspiration retrouvée et renouvelée depuis Flaming Pie.

Morceaux préférés : Jenny Wren, Too Much Rain, Riding to Vanity Fair, Anyway..

8+

Philharmonics
7.6

Philharmonics (2010)

Sortie : 4 octobre 2010. Indie Folk, Chamber Pop

Album de Agnes Obel

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

L'ensemble se distingue par le soin et l'extrême finesse de l'approche, la délicatesse des arrangements, la précision et la maîtrise des performances vocales, sans être pour autant incompatible avec l'impression de simplicité et d'authenticité qui s'en dégage. L'écriture évoque les charmes de la nature dans une atmosphère imprégnée de mysticisme ou explore les sentiments et les relations interpersonnelles avec d'incontestables qualités poétiques. Il manque sans doute une petite étincelle pour m'emporter totalement, mais il me tarde en tout cas d'écouter les albums suivants de l'artiste.

Morceaux préférés : Riverside, Just So, Avenue, Philarmonics.

Pablo Honey
6.3

Pablo Honey (1993)

Sortie : 22 février 1993 (France). Alternative Rock

Album de Radiohead

Faulkner a mis 6/10.

Annotation :

Un premier album qui ne laisse en rien entrevoir les futurs virages négociés dans la carrière du groupe : il s'agit d'une collection de morceaux de rock alternatifs pourvus de mélodies étonnamment chaleureuses et ensoleillées exerçant un attrait pop certain. Bâties pour la plupart sur des structures très classiques couplet calme/refrain énergique ces chansons traitent du mal-être adolescent (l'incontournable Creep) s'apparentent à des tentatives d'écrire des hymnes indie pop (Stop Whispering, Anyone Can Play Guitar) ou prennent la forme de chansons d'amour plus traditionnelles (You, Thinking About You) sans qu'aucune d'entre elles se distingue comme un effort majeur de songwriting. Reste Blow Out, la conclusion de l'album, qui emprunte des éléments au shoegaze sans vraiment emporter la conviction. Pas désagréable donc, mais un album que tout le monde aurait sans doute oublié si le groupe s'était arrêté là.

Morceaux préférés : You, Creep, Stop Whispering, Anyone Can Play Guitar.

6-

Hounds of Love
7.9

Hounds of Love (1985)

Sortie : 16 septembre 1985 (France). Pop, Rock, Electronic

Album de Kate Bush

Faulkner a mis 10/10.

Annotation :

Peu d'œuvres d'art donnent véritablement l'impression d'ouvrir une fenêtre vers l'absolu, et cet album en fait assurément partie. Les mots sont faibles pour décrire ce mille-feuilles émotionnel, cette maîtrise incroyable de chacun des aspects de la création artistique, ce foisonnement d'idées originales, séduisantes et audacieuses, cette richesse de chaque détail, enfin la parfaite idiosyncrasie de l'ensemble. Il serait d'ailleurs absurde de vouloir la décrire : seule une écoute (l'album en demande quelques-unes pour se révéler pleinement, surtout la seconde face) permet d'en prendre la mesure. Un inépuisable et immortel chef d'œuvre.

Morceaux préférés : tous indispensables, mais Running Up That Hill et Cloudbusting sont particulièrement incroyables...

Houses of the Holy
7.5

Houses of the Holy (1973)

Sortie : 28 mars 1973 (France). Hard Rock

Album de Led Zeppelin

Faulkner a mis 8/10.

Annotation :

Loin de capitaliser entièrement sur le succès de Led Zeppelin IV, qui marquait une première apogée pour le groupe, Plant, Page, Bonham et Jones n'hésitent pas à quitter leur zone de confort et s'aventurer en terrain inconnu : une production bien plus travaillée et précise qu'à l'accoutumée (avec notamment une place importante accordée aux synthétiseurs) et l'incursion plus ou moins heureuse dans d'autres genres musicaux (reggae avec D'yer Mak'er, funk avec The Crunge) démontrent une belle capacité à se renouveler et une prise de risques bienvenue. S'il manque à l'album un Stairway to Heaven ou un Since I've Been Loving You capable d'intégrer le panthéon des cinq plus grands morceaux du groupe, on se régale néanmoins avec les accords de guitare chaleureux et ensoleillés de The Song Remains the Same, la finesse d'élaboration de The Rain Song, la tranquille montée en intensité de Over the Hills and Far Away (et sa délicate coda à la harpe), qui comporte l'une des performances les plus jouissives de Plant, et la profondeur d'évocation de No Quarter, qui accorde une place d'honneur bien méritée à John Paul Jones. Autant de grandes compositions qui font de Houses of the Holy une nouvelle réussite doublée d'une belle surprise.

Morceaux préférés : The Song Remains the Same, The Rain Song, Over the Hills and Far Away, No Quarter.

One‐Trick Pony (OST)
6.5

One‐Trick Pony (OST) (1980)

Sortie : 12 août 1980 (France). Pop, Soundtrack, Stage & Screen

Bande-originale de Paul Simon

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

Un album un peu oublié de Paul Simon, associé à un film devenu semble t-il quasiment invisible. Simon n'en reste pas moins un des meilleurs songwriters de son temps, et il livre à nouveau avec cet album une solide collection de morceaux alternant entre des soft rocks rythmés et entraînants (Late in the Evening, la chanson-titre) et d'autres plus calmes flirtant avec le jazz comme sur le précédent album, parfois nimbés de quelques nappes de synthétiseur (That's Why God Made the Movies). Désillusion et lassitude semblent être les maîtres mots de cet album, que Simon évoque des relations amoureuses difficiles (Oh Marion), le décalage entre la réalité et la fiction (That's Why God Made the Movies), les affres de la création artistique (Jonah), la solitude et la lassitude du "homeless" de Long Long Day... S'il contient moins de moments mémorables, One-Trick Pony s'avère plus cohérent que Still Crazy After Those Years, et constitue pour Simon une entrée plutôt honorable dans la décennie.

Morceaux préférés : Late in the Evening, That's Why God Made the Movies, Oh Marion, Jonah.

7-

Every Kingdom
7.4

Every Kingdom (2011)

Sortie : 1 janvier 2011 (France). Folk

Album de Ben Howard

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

Le premier album de Ben Howard démontre un talent évident à lier des chansons très écrites, des performances vocales profondes et intenses et des mélodies exercant souvent un attrait pop non négligeable. Il se distingue aussi par sa cohérence et son unité de style et d'atmosphères, parvenant à mettre en relief une vision optimiste et hédoniste de la vie en exaltant la nature, l'amitié ou l'amour par des accords de guitare ensoleillés et une voix chaleureuse, l'ensemble dégageant une belle impression d'authenticité. Ces éléments finissent cependant par se diluer dans l'atmosphère sombre et pluvieuse du trio conclusif particulièrement mémorable, annoncant l'exceptionnel I Forget Where We Were trois ans plus tard.

Morceaux préférés : Old Pines, Keep Your Head Up, Black Flies, Gracious.

Memory Almost Full
6.7

Memory Almost Full (2007)

Sortie : 4 juin 2007 (France). Pop, Rock, Pop rock

Album de Paul McCartney

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

Memory Almost Full s'inscrit parfaitement dans la série de réussites entamée par McCartney depuis 1997 : s'il n'a pas l'unité de style et d'atmosphère de Chaos and Creation, ni l'abondance de morceaux mémorables de Flaming Pie, l'album s'apparente plus à un Driving Rain et à une collection de chansons sans grande cohérence interne mais où l'on peut trouver de nombreuses perles. Tour à tour légères, spontanées, pleines de fraîcheur et graves, réflexives, profondes et contrastées, les compositions s'enchaînent avec une vigueur suprenante et dessinent le profil d'un espace mental saturé d'une étoffe complexe de souvenirs. Le funèbre House of Wax et l'émouvant The End of the End concluent l'album avec une gravité et un sérieux inaccoutumés... enfin presque puisqu'une petite touche de facétie (et son optimisme décidément invincible...) caractéristique de McCartney ajoute un dernier morceau, le rock boiteux Nod Your Head qui, de manière assez malheureuse, empêche l'album de de refermer sur ce climax émotionnel...

Morceaux préférés : Dance Tonight, Ever Present Past, House of Wax, The End of thd End.

Hammersmith Odeon, London ’75 (Live)
8.6

Hammersmith Odeon, London ’75 (Live) (2006)

Sortie : 28 février 2006 (France). Rock, Rock & Roll, Classic Rock

Live de Bruce Springsteen et The E Street Band

Faulkner a mis 8/10.

Annotation :

[Live]

Ce live se situe à une période charnière de la carrière de Springsteen : celle de l'important succès public rencontré avec la sortie de Born to Run, d'une part, mais également le basculement des longues fresques cinématographiques proposées sur The Wild, The Innocent and The E Street Shuffle vers l'entreprise de déconstruction du rêve américain qui sera affirmée trois ans plus tard avec l'ambitieux Darkness on the Edge of Town. Et Springsteen arrive ici à concilier ces deux aspects, en accordant une grande place aux compositions de ses débuts comme aux morceaux à la tonalité "pop" déjà plus affirmée de son dernier album. Captivant de bout en bout malgré sa longueur, ce live reste un immense plaisir pour les amateurs de rock, tant les performances de Springsteen s'avèrent jouissives par leur déperdition d'énergie et leur relief émotionnel, soutenues par un groupe extrêmement cohérent et sans faille. Assister à un concert de Springsteen dans les années 1970 devait être une expérience formidable.

Joanna Newsom & The Ys Street Band (EP)
8

Joanna Newsom & The Ys Street Band (EP) (2007)

Sortie : 24 avril 2007 (France). Rock, Experimental, Folk Rock

EP de Joanna Newsom

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

EP sorti un an après le triomphe absolu de Ys, l'album se distingue d'abord par son titre doublement référencé : à la fois au chef d'œuvre de 2006, mais également au groupe The E Street Band de Bruce Springsteen, avec lequel Newsom partage plusieurs points communs : le goût pour des structures complexes et des changements d'accord insérés dans de grandes fresques narratives. La nouvelle composition présente sur cet EP (et son principal intérêt) illustre parfaitement cette dimension : Colleen s'affirme comme une des plus belles réussites de l'artiste avec sa narration parfaitement maîtrisée, la profusion et la richesse de son texte au service d'interrogations existentielles et de quête d'identité, et son atmosphère imprégnée d'un envoûtant mysticisme médiéval. Les deux autres morceaux consistent en de nouvelles versions de compositions parus sur les albums précédents : si Clam, Crab, Cockle, Cowrie retient assez peu l'attention, la nouvelle version de Cosmia se distingue par l'ajout d'une longue coda instrumentale et son interprétation déchirante (en particulier l'emphase sur le "miss") peut être moins maîtrisée mais plus bouleversante encore que sur Ys.

Morceau préféré : Colleen.

Clouds
7.5

Clouds (1969)

Sortie : mai 1969 (France). Rock, Folk Rock

Album de Joni Mitchell

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

Le deuxième album de Joni Mitchell, publié à la lisière des années 70, s'affirme en premier lieu par sa pureté folk : aucune trace des influences jazz ou rock qui se distingueront parfois sur les albums suivants. La voix, seulement accompagnée par une guitare acoustique (The Fiddle and the Drum est même chanté a cappella) est ainsi au centre de l'album : Joni Mitchell livre de gracieuses et cristallines performances de soprano, où l'émotion afflue souvent avec une grande intensité (que l'on pense, par exemple, à la délicatesse et la fragilité avec laquelle est délivré le "I Don't Know Where I Stand" de la chanson éponyme). Si certaines des dix compositions de l'album semblent un peu conventionnelles lorsque l'on a en tête les superbes poèmes à venir de Blue ou For the Roses, elles se distinguent néanmoins par la gravité et la finesse de l'introspection, la justesse et la complexité du portrait que l'artiste dresse d'elle-même : chansons d'amour malheureux délivrant une image peu flatteuse des hommes et des artistes en particulier (Tin Angel, That Song About the Midway), insistant sur la perte de repères que produit la confusion des sentiments (I Don't Know Where I Stand), exaltant la beauté et le foisonnement d'un matin new-yorkais (Chelsea Morning, seule chanson de l'album que l'on pourrait qualifier de pop), soulignant les dangers de l'occultisme - et de toute foi excessive (Roses Blue et son envoûtante mélodie circulaire), délivrant un discret message politique (The Fiddle and The Drum) et enfin dressant un bouleversant bilan de l'existence (Both Sides Now, incontestablement la grande réussite de l'album). Je ne conseillerai pas pour autant cet album pour découvrir Joni Mitchell, tant il s'avère un peu austère et demande plusieurs écoutes pour être apprivoisé.

Morceaux préférés : Tin Angel, Chelsea Morning, The Gallery, Both Sides Now.

7+

Blood & Chocolate
6.8

Blood & Chocolate (1986)

Sortie : 15 septembre 1986 (France). Rock, New Wave, Alternative Rock

Album de Elvis Costello & The Attractions

Faulkner a mis 8/10.

Annotation :

1986 aura été une année exceptionnelle pour Costello, capable de sortir deux admirables réussites à quelques mois d'intervalle, et deux albums très différents : si King of America consistait en une sorte d'exploration musicale des États-Unis, Blood and Chocolate marque les retrouvailles avec les Attractions et un retour partiel au style franc et direct. Partiel, puisque Costello délaisse un peu ici sa science de la concision pour développer de longues compositions, reposant à la fois sur une mise en place progressive et une intensité croissante : ainsi de Tokyo Storm Warning, long poème surréaliste qui s'apparente musicalement à un croisement entre Stuck Inside of Mobile et When the Levee Breaks ; la mise à nu dévastatrice de I Want You ; ou le bouleversant portrait que dresse Battered Old Bird. Outre ces trois gros morceaux, on retrouve également des compositions plus courtes se distinguant cette fois par leur mélodie mémorable et leur refrain particulièrement accrocheur. Costello réalise ainsi avec bonheur une sorte de synthèse entre la sophistication extrême de Imperial Bedroom et le style incisif de This Year's Model et des albums qui l'ont suivi.

Morceaux préférés : I Hope You're Happy Now, Tokyo Storm Warning, I Want You, Battered Old Bird, Next Time Round.

Hearts and Bones
6.1

Hearts and Bones (1983)

Sortie : novembre 1983 (France). Rock, Folk Rock, Pop rock

Album de Paul Simon

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

Cet album marque la véritable entrée de Paul Simon dans les années 80, avec une place de plus en plus importante accordée aux synthétiseurs et quelques surprises du point de vue de la structure des morceaux (la coda de The Late Great Johnny Ace comporte par exemple en une composition de Philip Glass). Le rythme de l'album repose sur une alternance efficace entre des numéros enlevés (Allergies, Think Too Much (a), Cars are Cars) et des morceaux profonds et contemplatifs, incontestablement les efforts d'écriture les plus aboutis sur Hearts and Bones : la bouleversante chanson-titre, qui raconte la dissolution progressive d'un couple, Train in the Distance, histoire universelle d'un mariage raté et d'aspirations déçues, et surtout René and Georgette Magritte With Their Dogs After the War, qui tente de montrer le couple d'artistes comme des êtres ordinaires avec une simplicité touchante tout en tentant de percer le secret de leur intimité (mais beaucoup d'interrogations restent suspendues). Enfin, l'étonnant The Late Great Johnny Ace remet en perspective les assassinats de Lennon et de JFK avec celui d'un chanteur méconnu de rhythm and blues, visant surtout à traduire la manière dont les événements contemporains trouvent un écho particulier en fonction de l'expérience personnelle de celui qui les envisage.

Morceaux préférés : Hearts and Bones, Train in the Distance, René and Georgette Magritte With Their Dogs After the War.

Remind Me Tomorrow
6.9

Remind Me Tomorrow (2019)

Sortie : 18 janvier 2019 (France). Indie Pop, Synth-pop

Album de Sharon Van Etten

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

Derrière le grand désordre de la pochette, se cache un ensemble très maîtrisé qui mêle de manière étonnante et audacieuse les belles performances vocales de Sharon Von Etten et la production regorgeant d'effets électroniques et de synthétiseurs tour à tour sombres et glacials (Memorial Kid, Jupiter 4), aigus et lumineux (Seventeen). Malgré les quelques expérimentations qui s'esquissent à l'arrière-plan, où l'on retrouve quelques traces d'influence de la New Wave, celles-ci ne prennent jamais le pas sur la voix, qui reste au centre de l'intérêt de compositions assez classiques. Avec un incontestable talent de songwriting, Von Etten livre ainsi des morceaux cohérents et structurés, évoquant des thèmes variés comme le couple (I Told You Everything, Hands) ou les relations interpersonnelles (You Shadow), déclarant son amour à la cité new-yorkaise tout en revenant sur son adolescence (Seventeen) ou soulignant le caractère inconditionnel de l'amour maternel (Stay). Bon ensemble donc, mais qui peine à m'emporter pleinement sur la longueur.

Morceaux préférés : No One's Easy to Love, Seventeen, You Shadow, Hands.

7-

The Electric Light Orchestra
7.1

The Electric Light Orchestra (1971)

No Answer

Sortie : 3 décembre 1971 (France). Prog Rock, Rock, Symphonic Rock

Album de Electric Light Orchestra

Faulkner a mis 5/10.

Annotation :

Un premier album où peu d'éléments préfigurent la future direction empruntée par le groupe : ELO semble encore hésiter entre une pop-rock héritée des Beatles et enrichie d'un orchestre symphonique, et un style plus ambitieux, progressif et à la lisière de l'expérimental. Je ne suis pas personnellement convaincu par cette seconde veine : toutes ces compositions m'apparaissent dans l'ensemble poussives, ennuyeuses, brouillonnes, et parfois à la limite de l'écoutable (The Battle of Marston Moor). Les meilleures chansons de l'album sont ainsi celles qui appartiennent à la première catégorie : on y retrouve l'éclatante fraîcheur pop qui fera les beaux jours du groupe. 10538 Overture rappelle ainsi les éblouissantes entrées en matière des albums des Beatles comme Magical Mystery Tour ; Mr Radio se distingue également par sa mélodie mémorable. On regrettera que Whisper in the Night, qui aurait pu être un authentique moment d'émotion, tombe un peu à plat faute à un chant trop lointain et affecté.

Morceaux préférés : 10538 Overture, Mr Radio.

The River
7.7

The River (1980)

Sortie : 10 octobre 1980 (France). Rock, Folk Rock, Classic Rock

Album de Bruce Springsteen

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

Malgré ses indéniables qualités, parmi lesquelles la grande maîtrise de l'ensemble, la cohésion du groupe et l'impressionnante aisance de Springsteen à écrire et composer, The River s'avère une légère déception par rapport aux précédents albums du Boss et aux standards de qualité auxquels il nous a habitués : ici, l'ensemble paraît curieusement manquer d'ambition, les morceaux semblent plus conventionnels, manquent d'inventivité dans les mélodies comme dans les textes ; on regrette les audaces structurelles de TWTIATESS et l'intensité émotionnelle de Born To Run. Par ailleurs, le concept du double album ne se justifie absolument pas, sans la variété qui caractérise les chefs d'œuvre du genre : The River repose en effet bien trop sur une alternance un peu plate entre des rocks très enlevés aux refrains pop destinés à être repris en chœur (The Ties that Bind, Hungry Heart, Fade Away) et des morceaux plus longs et contemplatifs qui développent certains des thèmes essentiels de Springsteen (Independance Day, The River, Point Blank, Stolen Car...). Malgré la qualité des morceaux cités, l'album contient bien trop de fillers pour tenir véritablement la route sur plus de 80 minutes. Si The River contient de très bons moments, je pense que je l'écouterai très rarement en entier, à l'inverse des trois précédentes réussites de Springsteen.

Morceaux préférés : The Ties that Bind, Independance Day, Hungry Heart, The River, Point Blank, Drive All Night.

7-

Let’s Dance
7

Let’s Dance (1983)

Sortie : mars 1983 (France). Pop rock, New Wave, Dance-pop

Album de David Bowie

Faulkner a mis 6/10.

Annotation :

[Réécoute]

L'album qui amorce l'inévitable déclin artistique de Bowie, en douceur cependant puisque sa qualité reste tout à fait honorable, mais l'album s'avère une déception si on le compare à la folle décennie qui l'a précédé. On fait face à des compositions solides et emmenées par des performances souvent jouissives de Bowie (le trio de tête), mais qui souffrent souvent d'une surproduction et décoivent par leur caractère conventionnel et leur manque d'audaces structurelles (la version longue de Let's Dance constitue cependant une belle réussite de ce point de vue). Même les compositions qui démontrent un peu plus d'ambition, comme Ricochet, sont incapables de s'inscrire durablement dans la mémoire. S'il serait absurde de nier le plaisir que l'on peut ressentir à l'écoute de cet album, il convient néanmoins de souligner qu'il marque une significative baisse de régime de la part de l'homme qui pouvait encore réaliser un album comme Scary Monsters trois ans auparavant.

Morceaux préférés : Modern Love, China Girl, Let's Dance.

6+

Turn On the Bright Lights
7.6

Turn On the Bright Lights (2002)

Sortie : 19 août 2002 (France). Rock, Indie Rock

Album de Interpol

Faulkner a mis 9/10.

Annotation :

Admirable réussite d'une rare cohérence et unité stylistique, Turn on the Bright Lights se distingue par l'excellence et la richesse des morceaux qui le composent, s'appuyant sur un bloc d'ouverture extrêmement solide et un duo conclusif laissant une impression émotionnelle durable. Les formidables lignes de basse de Carlos D. confèrent aux morceaux leur étoffe charnelle, leur dynamique et toute leur profondeur émotionnelle, tandis que le chant ténébreux et subtil de Paul Banks trouve toujours le ton juste entre angoisse et frustration, nervosité et lassitude. Si certains morceaux se distinguent par leur refrain mémorable (Obstacle 1, NYC) les longues sections instrumentales de PDA et The New démontrent toute l'ambition du groupe et plongent l'auditeur dans une errance urbaine aux délicates nuances de clair-obscur. Si les influences du groupe sont très clairement perceptibles, Turn on the Bright Lights est pour moi dénué de cette rigidité et de cet excès dans la noirceur qui rendait certains morceaux de Unknown Pleasures presque inécoutables et finissait par annihiler toute possibilité d'émotion. Cet album inaugural d'Interpol s'affirme ainsi très probablement comme l'un des plus marquants de la décennie et l'un des premiers albums les plus impressionnants et éclatants de maîtrise que j'ai pu écouter.

Morceaux préférés : Untitled, Obstacle 1, NYC, The New, Leif Erikson.

8+

How the West Was Won (Live)
8.4

How the West Was Won (Live) (2003)

Sortie : 27 mai 2003 (France). Rock, Rock & Roll, Blues Rock

Live de Led Zeppelin

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

[Live]

Après la déception causée par les BBC Sessions, le premier disque de How the West Was Won m'avait persuadé de faire enfin face à un grand live de Led Zeppelin : ce concert s'avère en effet d'une rare perfection, setlist sans failles et performances d'une grande maîtrise, rivalisant sans peine avec les versions studio. La phase acoustique en particulier, amorcée avec Stairway to Heaven, atteint une profondeur émotionnelle hors du commun. Mais dans la seconde phase de l'album, le groupe retrouve son goût pour l'improvisation, et perd totalement mon intérêt : le Dazed and Confused de vingt-cinq minutes, malgré l'intégration de The Crunge en son sein, réussit à être plus ennuyeux encore que celui des BBC Sessions et le medley proposé dans l'intervalle des longues vingt minutes de Whole Lotta Love peine à captiver l'auditeur, le plus excessif restant tout de même l'interminable section de batterie de Moby Dick. Heureusement, Rock and Roll and The Ocean sont là pour relancer un peu l'intérêt en toute fin de concert, mais ce live restera pour ma part une semi-déception, alors qu'il aurait certainement pu être une réussite impérissable avec un sens de la concision plus marqué.

Tonight
5

Tonight (1984)

Sortie : 1 septembre 1984 (France). Pop, Rock, Funk / Soul

Album de David Bowie

Faulkner a mis 5/10.

Annotation :

[Réécoute]

Un album qui, sans être inécoutable ni même foncièrement désagréable, déçoit par son manque de consistance et son absence totale de créativité. À l'exception du morceau introductif Loving the Alien, où Bowie retrouve un peu de l'ambition et de l'intensité qui faisait de ses meilleurs albums des expériences inoubliables, force est de contaster que l'on oublie les autres chansons sitôt après les avoir écoutées, qu'il s'agisse de reprises ou de compositions originales qui témoignent du déclin d'inspiration dont Bowie est victime. Il faut également souligner l'extrême lourdeur de la production qui fait perdre notamment à God Only Knows, chef d'œuvre de Brian Wilson, toute sa grâce angélique (l'interprétation cavalière et forcée de Bowie y étant aussi pour beaucoup). Je préfère retenir le léger plaisir éprouvé au reggae Don't Look Down (malgré l'interprétation artificielle de Bowie) et la reprise rythm'n blues I Keep Forgettin'. Cet album restera néanmoins comme l'un des moins intéressants de l'artiste.

Morceau préféré : Loving the Alien.

Face to Face
7.5

Face to Face (1966)

Sortie : 28 octobre 1966 (France). Rock, Pop rock

Album de The Kinks

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

Face to Face, plutôt que de tirer sa force d'une véritable ambition conceptuelle comme on peut le lire un peu partout, s'appuie sur une solide collection de chansons dont la variété et la diversité de tons font la richesse, témoignant des talents de compositeurs des frères Davies. Les interprétations suaves et nonchalantes de Ray Davies dressent un portrait satirique et lucide de la société anglaise, s'attaquant aux inégalités socio-économiques et se moquant avec brio des milliardaires se plaignant des impôts trop élevés dans l'exceptionnel Sunny Afternoon. Mais on trouve également l'expression d'une intériorité angoissée dans Rosie Won't You Please Come Home ou Too Much on My Mind, qui se distinguent par leurs subtiles touches de clavecin, l'atmosphère crépusculaire de Rainy Day in June ou encore la fausse légéreté de Little Miss Queen of Darknes. L'intégration d'effets sonores (sonnerie de téléphone, pluie, bruit de vagues) témoigne de la volonté de conférer à chacun des morceaux une atmosphère qui lui est propre. La simplicité des structures mélodiques, empruntées aux premiers albums des Beatles (I'll Remember est une relecture éculée de If I Needed Someone, composition de Harrison) et une certaine rusticité dans la production empêchent toutefois l'album de se hisser au niveau des chefs d'œuvre de 1966.

Morceaux préférés : Rosie Won't You Please Come Home, Too Much on My Mind, Little Queen of Darkness, Sunny Afternoon.

Arcade Fire (EP)
7.2

Arcade Fire (EP) (2003)

Sortie : 15 juin 2003 (France). Rock, Indie Rock

EP de Arcade Fire

Faulkner a mis 6/10.

Annotation :

L'EP qui marque les débuts d'Arcade Fire et ne laisse en rien préfigurer du coup d'éclat que marquera Funeral quelques mois plus tard. Certes, les éléments qui feront le succès du groupe sont déjà présents en germe : le duo de voix Win Butler/Régine Chassagne, l'intensité unique des interprétations, la force brute et débridée du "son" indie rock et le fort potentiel émotionnel des interprétations. On trouve ainsi dans la structure complexe de Vampires/Forest Fires une annonce des ambitions futures du groupe, dans l'énergie et la nervosité de Headlights Look Diamonds une ébauche de Rebellion (Lies), dans My Heart is an Apple une préfiguration de l'atmosphère future de Neon Bible, ou encore la première version déjà marquante de No Cars Go qui trouvera sa forme définitive sur ce même album. Mais les approximations de la production et du songwriting (notamment une certaine naïveté) ne permettent pas ici à ce potentiel de s'épanouir pleinement.

Morceaux préférés : No Cars Go, Headlights Look Like Diamonds, Vampires/Forest Fire.

I Love You, Honeybear
6.8

I Love You, Honeybear (2015)

Sortie : 9 février 2015 (France). Indie Folk

Album de Father John Misty

Faulkner a mis 7/10.

Annotation :

Sans révolutionner le genre du Singer/Songwriter, Father John Misty s'affirme comme l'une des voix et des plumes les plus talentueuses de sa génération en proposant un album dont la finesse d'écriture et les splendides performances vocales ont peu d'équivalentes parmi ses contemporains. Misty s'appuie sur un songwriting singulier, avec un talent incontestable pour l'ironie et le cynisme - ainsi que l'autodérision, la première victime de ses sarcasmes n'étant autre que lui-même - conjugué avec d'authentiques et intenses moments d'émotion. L'écriture tente ainsi de ressaisir le désordre congénital qui semble régner dans la vie de l'artiste en saluant le pouvoir salvateur de l'amour, tout en se gardant bien de toute idéalisation de la vie de couple. Ainsi du magnifique morceau-titre et du poignant Holy Shit, qui déconstruit l'amour comme concept pour en réaffirmer la force en tant qu'expérience vécue (Oh, and love is just an institution based on human frailty/
Maybe love is just an economy based on resource scarcity/But what I fail to see is what that's gotta do with you and me). On le voit, cette exploration très fine de l'intériorité n'exclue pas une portée politique présente à l'arrière-plan (au premier sur Bored in the USA) conférant aux morceaux une richesse et une diversité de lectures supplémentaires. Les arrangements, qui allient densité et sobriété, s'affirment comme des soutiens efficaces aux performances vocales et se révèlent toujours d'un goût exemplaire.

Morceaux préférés : I Love You Honeybear, Strange Encounter, Bored in the USA, Holy Shit.

7+

Faulkner

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