Journal d'un cinéphile en 2017

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04/01/17
(cinéma)
Bah putain. Je commence l'année avec un film japonais qui s'avère être exceptionnel, tout est là pour me faire croire que je vais passer une superbe année !

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06/01/17
Mais qu'est ce que je viens de voir ?
Qu'est ce que je viens de voir si ce n'est quelque chose qui me ressemble énormément, une identification presque totale à un personnage ?

C'est très troublant, merveilleux à la fois.

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08/01/17
Magnfique fresque montagnarde signée Herzog, on se perd dans les cimes, la neige, la glace. Ses plans larges et ses légers panoramiques qui subliment le glacier.
Le film est mystique et touchant. A voir absolument.

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14/01/17
Ovni signé Shinoda, mélangeant culture japonaise traditionnelle et mythes grecs antique. Film assez excentrique pouvant rappeler Zulawski.Une poésie assez froide mais pas dénuée d'intérets.

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15/01/17
Film satirique, création nucléaire, tentative de devenir un Dieu, voler le soleil comme Icare.
C'est avant tout un film sur l'absurdité de la société, d'un homme complètement largué, un suicidaire.

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24/01/17
Bon documentaire sur les bosozoku, ces motards rebelles au Japon des années 70, écoutant du rock et faisant beaucoup de bruit avec leurs bécanes.

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25/01/17
Maniac soulève des thèmes forts pour l'époque, bien la vibe dérangeante, créant le malaise. Puis la mise en scène fonctionne vraiment bien, sans parler des FX de Savini qui ont définitivement marqués le cinéma d'horreur.

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28/01/17
Un mercredi après-midi dans un Love Hotel. Le sous-titre est succulent, tout comme les autres de la série "porn" de Momoko Seto; de très courts métrages oniriques et énigmatiques.

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29/01/17
Court expérimental-musical sympatoche, qui tente des choses, mais rien d'extra ordinaire.

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01/02/17
Encore une fable rohmerienne à Seoul...
Hong Sang Soo ne cessera de me bercer dans ses zooms, ses entrées/sorties de champ, ses personnages cocus, ses rêves/réalité, son leitmotiv musical, ses plans séquences, et ces tables remplit d'alcool, avec les protagonistes ivres.

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07/02/17
Un grand film de Naruse, mais dire ça c'est une lapalissade.
Histoire complètement dur, où tous les couples sont divorcés, ceux qui ne le sont pas sont dans l'adultère, violence jamais montrée, toujours décrite, soupape qui retient la pression, film des non-dits, des secrets de famille, où tout explose à une certaine ampleur.
Une Setsuko Hara au sommet de sa performance, qui nous rappelle nombre de Ozu. Un film abordant des sujets extrêmement osés pour l'époque (le divorce, l'avortement, l'adultère, l'enfant non reconnu).
Naruse en avance sur son temps, prend toujours par les tripes, même 73 ans après.

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10/02/17
Mignifique court-métrage qui revalorise le travail rustique, manuelle, au profit de l'essence de l'art (ici le marionnettiste).
Retour aux valeurs des contes, de la rêverie d'enfance.

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12/02/17
Allô ? Chef-d'oeuvre où est tu ?
Bon alors qu'on soit clair : le film est gentil mais merde, voilà ce que je ne voulais pas voir, un film à la mise en scène qui me sort par les oreilles, c'est trop facile ! C'est facile de créer des chefs d'oeuvres en boîte.
Le film ne cesse de mettre des valeurs ignobles sur le dos de la persévérance, on ressent ça dans la mise en scène, dans le dialogue, dans le rythme, et ça me gonfle rapidement.
On est dans le "diviser pour mieux régner", la violence physique et morale pour réussir, l'aliénation pour le succès.
L'art vu comme l'armée : la quête de la réussite par la violence.

Niveau montage c'est du Sundance like : gros plan à courte profondeur de champ sur des objets du quotidien très rythmé pour montrer que ça va vite, steadycam pour filmer tout l'orchestre, champ contre-champ vraiment bof.
Ce n'est pas un film sur le jazz, pas un film sur la musique non plus, encore moins sur l'art.
C'est un film sur la performance, un peu comme ce que ce film essaie de faire dans sa forme : de la performance de rythme, de cadrage, etc.

Voilà le problème du film : une mise en scène qui me sort par les yeux, des dialogues, des situations qui me saoulent; Chazelle me prend par la main et me montre l'horrible difficulté de la réussite musicale en me disant "t'as vu ? c'est comme ça que ça fonctionne".
Et si il a cet avis sur la musique, alors il a le même sur le cinéma et sa manière de créer un film.

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17/02/17
Premier court de Godard.
Travail assez sommaire mais le ton est déjà donné.

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19/02/17
Encore une perle signé Lois Patino.
Des skieurs frôlant la poussière lunaire, arpentant des sortes de cratères, la surface de notre satellite.
Masse énigmatique, vertigineuse, perte des distances, des échelles. Redéfinition du mouvement.
Film volontairement sous exposé, laissant peu de détails en hautes lumières, jouant sur une perspective aérienne, et nous laissant peu à peu sombrer dans le crépuscule, puis la nuit noire, où seuls quelques sons peuvent encore être entendus.

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23/02/17
Miracle Markerien au cinéma. Docu-science-fiction sur l'état d'Israel.
Film poétique, lyrique, politique, judaïque, mystique, cinématographique.
On retrouve encore la jeune mise en scène de Bouche-Villeneuve avec l'utilisation de plans fixes, de travelling voire même de grue !
Là ou quelques années après (surement à la suite du Joli Mai ou du Mystère Koumiko) il laisse tomber les accessoires pour exclusivement une caméra épaule.

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26/02/17
Un espece de rape and revenge à la mise en scène complètement folle et inventive. On retrouve un effet que j'adore mais que l'on voit trop rarement au cinéma : la lumière qui change en plein plan et s'adapte à l'ambiance de la scène, au tempérament d'un personnage, etc (j'avais vu ça que deux fois, dans "Buffalo 66" et l'adaptation de "Yotsuya Kaidan" par Masaki Mori).
Caméra tournoyante, film sulfureux, bluffant !

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06/03/17
Un vent frais souffle sur le hollywood des années 60.
Charade est un film résolument moderne, avec des rebondissement intelligents, des situations travaillées, un cadre toujours magnifique. Une ambiance onirique grâce à ce Paris du 20ème siècle.
Et bien évidemment, deux monuments du cinéma qui font tournoyer ce film.

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11/03/17
Surprenant film de Villeneuve, assez différent de tout ce qu'il a pu faire avant. On reconnait néanmoins un montage parallèle assez intéressant, jonglant entre plusieurs temporalités.
On a le point fort de Villeneuve, c'est le fait de garder une patte très intimiste, avec des sujets forts qui lui tiennent à coeur, le tout enrobé dans un contexte plus "vendeur", celui de l'invasion extraterrestre.
Par moment j'avais l'impression de voir des scènes d'un film de Malick.
C'est intéressant que ce genre de films soient mis en avant à un grand public, car c'est un film qui dans son fond est radicalement différent de toutes les productions actuelles.

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12/03/17
Encore un film surprenant signé Suzuki, univers décalé, temporalité découpée au hachoir, mise en scène ubuesque, mélangeant art japonais et occidental, rappelant un peu le Himiko de Masahiro Shinoda.

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17/03/17
Documentaire totalement novateur et impressionnant pour l'époque.
Des souffleurs de verre qui sont tels des musiciens soufflant dans une trompette, c'est très poétique.

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19/03/17
Court impressionnant de Mandico.
La beauté du 16mm sous exposé révélé, le grain pullule et on y croit, les couleurs et la matière nous englobent.
Le film, sexuel, édulcoré, rêveur, nous fait voyager, dans ce bateau qui ne sait pas vraiment où il va.

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19/03/17
Encore une fois un excellent Bresson. Une leçon cinématographique sur ce qu'est le gros plan, le raccord entre deux images, le rythme, le silence.
Un film qui porte la foi, d'une grande pudeur et grandeur artistique.

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25/03/17
Magnifique film muet. Les filtres de couleurs sont parfaits et si poétiques, l'histoire est simple et claire, rêveuse, avec ce château et ses légendes, ce cavalier squelettique, cette course poursuite sur les toits la nuit.
Le film est résolument moderne pour l'époque !

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26/03/17
Le défaut du film serait qu'il ne dure pas assez longtemps.
C'est absolument formidable d'écouter Robert Bresson nous parler de son cinématographe, et l'on pourrait l'écouter des heures.
Une véritable leçon sur le regard de l'image, l'écoute du son, le travail du rythme, des raccords, de l'emploi de la musique, de la vision de la mort et de Dieu.

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27/03/17
Surprenant Somai, rien à voir avec ses précédents. On y retrouve la quête mystique de la mort dans l'appréciation du silence avec la tempête, de beaux décors, un montage parfait.
Ce film coupe un peu avec sa filmographie comme la dernière oeuvre avant la fin, un peu comme le dernier Imamura.

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28/03/17
Le Bresson de la parole, la voix mécanique, ces logorrhées anglaises scandées tel un leitmotiv. La répétition, et la perte de la foi.

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29/03/17
L'origine du mythe, drôle mais vaut pas grand chose, petit film.

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31/03/17
Film éminemment plus politique, mais finalement pas tant que ça, film militant, mais finalement pas tant que ça, film sur la jeunesse, mais finalement pas tant que ça.
Bresson nous parle encore de Dieu, d'un Dieu qui abandonne, un peu comme dans tous ses films, mais ici c'est un Dieu qui en plus de sa non présence, laisse place au Malin.
Un film de l'horreur, du chaos, de l'incompréhension totale, le sublime Bressonnien n'a même plus le temps de parler du monde dans lequel il est perdu qu'aussitôt on l'interrompt d'une balle dans le crâne.
La froideur et l'impossibilité de réflexion malgré les tentatives.
Le mécanisme corporel Pascalien qui prend le dessus sur la pensée, et la bataille est gagnée.

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02/04/17
Pouvais t-on faire plus beau documentaire sur Robert Bresson ?
La passion cinéphilique d'étudiants en cinéma en Hollande, qui se déplacent à Cannes pour poser 3 questions à leur maître à penser.
Tout le film ne se base que sur les cinq dernières minutes, entre temps, des extraits de ses films, des interviews de Tarkovski, Malle, Sanda.
L'oeuvre reste très pudique, très respectueuse. Un grand documentaire indéniablement.