Journal de Bord 2016 - Films
Avec annotations, plus ou moins longues.
525 films
créée il y a presque 9 ans · modifiée il y a presque 3 ansBlade of Fury (1993)
Yat do king sing
1 h 43 min. Sortie : 15 juillet 1993 (Hong Kong). Arts martiaux, Action
Film de Sammo Hung
Jurassix a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Découvert le 1er Janvier.
Je ne connaissais de Sammo Hung que ses talents de chorégraphe sur quelques films de Tsui Hark (Legend of Zu, Detective Dee...). Autant dire que je connais très mal le monsieur, et cette première expérience avec Sammo le metteur en scène me fait dire qu'il faudrait y remédier très vite ! On tient peut-être là un des sommets du wu xia pian 90's. Chorégraphies ultra-soignées, rythme de montage nerveux qui n'entache en rien la lisibilité et la fluidité de l'action, inventivité de tous les instants, que ce soit dans ses visuels léchés ou dans l'écriture des séquences. Et puis, cette violence, c'est quelque chose, on en a pour tous les goûts, entre décapitations, démembrements, et autres découpages corporels en tout genre... ça marque. La bataille d'ouverture, sanglante et viscérale au possible, en est un bon exemple, et s'impose comme un des modèles du genre. Le propos politique, plus présent que je ne l'imaginais, simple mais pas simpliste, ajoute une belle épaisseur au métrage, et permet d'installer des enjeux intéressants, sert au développement et à l'évolution des personnages (parfaitement interprétés par ailleurs, Ti Lung et Cynthia Khan en tête). Un excellent moment, même si dans le genre, je pense préférer "The Blade" auquel il est est parfois comparé.
8,5/10
Titanic (1953)
1 h 38 min. Sortie : 18 mars 1955 (France). Drame, Romance, Historique
Film de Jean Negulesco
Jurassix a mis 6/10.
Annotation :
Découvert le 1er Janvier
Troisième film relatant le naufrage du Titanic que j'ai vu à ce jour, après le magnifique "Titanic" de James Cameron, et l'intéressant (mais peu transcendant) "Atlantique, latitude 41°" de Roy Ward Baker. C'est toujours rigolo d'observer comment Cameron s'est inspiré de ses prédécesseurs pour mettre en scène sa propre version de l'histoire. On reconnaissait déjà dans le film de Baker de nombreux points communs dans l'écriture (l'exactitude historique, basée sur des témoignages détaillés de survivants) et même certaines images fortes (la petite fille fascinée, voire hypnotisée par les fusées de détresse). C'en est de même ici, notamment avec la scène-clé du choc entre le Titanic et l'iceberg, découpée à peu de choses près à l'identique (même si plus longue et plus riche dans le film de Cameron). Sinon, ce "Titanic" est somme toute une assez bonne surprise. La mise en scène est soignée tout comme la reconstitution, les interprétations sont solides (heureux de revoir Clifton Webb après "Laura" !). Il aurait sans doute fallu une petite demi-heure de plus afin d'approfondir les personnages et intensifier la séquence du naufrage, mais bon... le film n'est pas désagréable, et plutôt honnête donc ne boudons pas notre plaisir.
6/10
Certains l'aiment chaud ! (1959)
Some Like It Hot
2 h 01 min. Sortie : 9 septembre 1959 (France). Comédie, Romance, Gangster
Film de Billy Wilder
Jurassix a mis 8/10.
Annotation :
Découvert le 1er Janvier
Extrêmement attachant, c'est avant tout ce que je retiens de ce petit détour chez Billy Wilder, qui propose avec "Certains l'aiment chaud" sans doute l'un de ses meilleurs films (bien qu'il me reste encore un certain nombre de supposées pépites à voir !). Personnages hauts en couleur, facétieux, malins et sincères débitant des dialogues absolument savoureux et superbement interprétés par un trio d'acteurs irrésistible (le qualificatif n'est pas volé !). Il n'y a pas à dire, la maîtrise est totale et le sens du rythme de Wilder sans égal. L'histoire a beau être un joyeux foutoir, chaque mouvement de caméra, chaque geste des comédiens est exécuté avec une précision assez étourdissante, dans une chorégraphie millimétrée. C'est peut-être là également sa faiblesse. Tout est trop virtuose, trop écrit, trop calculé... Je chipote évidemment, le plaisir au visionnage n'est pas gâché, mais à un moment donné, l'effet de surprise à chaque nouveau gag ne fonctionne plus aussi bien, on sait à quoi s'attendre, on finit par anticiper les intentions et le timing du cinéaste... Mais ce n'est pas grave, on se laisse facilement séduire par le charme de l'ensemble, les grimaces de Jack Lemmon, le flegme de Tony Curtis, et la candeur d'une Marilyn Monroe qui a su prendre à revers tous les préjugés que j'avais à son égard. Comme quoi !
8/10
Les Cendres du temps (1994)
Dung che sai duk
1 h 40 min. Sortie : 10 septembre 1994 (Hong Kong). Drame, Action
Film de Wong Kar-Wai
Jurassix a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Redécouvert en version Redux le 2 Janvier
Ma première rencontre avec "Les Cendres du Temps" fut assez éprouvante, dans le sens où Wong Kar-Wai m'avait complètement perdu, je confondais tous les acteurs, tous les personnages, et par conséquent leurs conflits intérieurs, leurs dilemmes, les enjeux... Bref, il ne m'était pas vraiment resté en mémoire et une révision était plus que nécessaire. Et j'ai bien fait, je pense sincèrement que "Les Cendres du Temps" se pose comme le film-somme du cinéaste hong-kongais aux côtés d'"Happy Together". Wong réinvente le genre très codifié du wu xia pian et en fait une œuvre éminemment personnelle, un conte philosophique qui s'interroge essentiellement sur toutes les thématiques récurrentes de son cinéma, le rapport au temps, le regret, la mélancolie, le doute, la prise de conscience, la remise en question, le rejet... à travers quatre segments et de nombreux personnages meurtris par les ravages du temps. C'est une longue réflexion assez simple en fait que nous propose Wong Kar-Wai, qui peut paraître pompeuse aux yeux de certains, mais profondément belle aux miens. Et quand bien même l'histoire ne toucherait pas, l'esthétique majestueuse et si unique de Christopher Doyle, à base d'astucieux jeux d'ombres, de clair-obscur et de teintes ocres et azur est toujours là pour que tous puissent y trouver un intérêt. Grand film.
9/10 (+1,5)
Saludos Amigos (1942)
Saludos Amigos (Hello Friends)
42 min. Sortie : 11 février 1947 (France). Animation
Moyen-métrage d'animation de Norman Ferguson, Wilfred Jackson, Jack Kinney, Hamilton Luske et William Roberts
Jurassix a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Découvert le 2 Janvier
Dessin animé Disney mineur mais non moins appréciable. Le format atypique du projet permet aux animateurs de laisser libre cours à leur imagination et livrer quatre court-métrages de qualité certes inégale (les trois premiers sont assez laborieux), mais agréables car aux héros toujours aussi sympathiques (Donald, Dingo...). On retiendra surtout le tout dernier segment "Aquarela do Brasil" et sa peinture d'introduction, rappelant l'inventivité formelle de "Fantasia", les grandes heures du studio.
6,5/10
Fargo (1996)
1 h 38 min. Sortie : 4 septembre 1996 (France). Policier, Drame, Thriller
Film de Ethan Coen et Joel Coen
Jurassix a mis 8/10.
Annotation :
Découvert le 2 Janvier
Je corrige petit à petit ma méconnaissance du cinéma des frères Coen, et une nouvelle fois, je suis surpris. Je m'attendais à une comédie absurde dans la veine du "Big Lebowski", et si l'on retrouve ces personnages loufoques si singuliers, le film fait aussi chaud au cœur que froid dans le dos. Difficile de rire ici tant les situations auxquelles sont confrontés les personnages sont atroces. C'est la grande force du film, cette atmosphère absolument glaciale, à l'opposé des canons du genre. Et cette étude du quotidien des personnages (excellemment écrits) évidemment, qui participe grandement à l'immersion.
8/10
Butterfly Murders (1979)
Die bian
1 h 25 min. Sortie : 20 juillet 1979 (Hong Kong). Arts martiaux, Fantastique
Film de Tsui Hark
Jurassix a mis 7/10.
Annotation :
Découvert le 3 Janvier
Pour son tout premier film, Tsui Hark démarre sa fameuse trilogie du chaos par une relecture hong-kongaise des "Oiseaux", sorte de mélange de wu xia pian, de film d'enquête et de fresque féodale type Kurosawa, où les volatiles du film d'Alfred Hitchcock sont ici remplacés par... des papillons . Autant dire que le concept a de quoi intriguer et paraît à première vue un brin foutraque, mais c'est bien là qu'on reconnaît notre metteur en scène adoré, et de ce côté-là, il ne déçoit pas ! L'intrigue et les rebondissements se révèlent complètement farfelus, à un point que, comme souvent en fait, j'en suis venu à ne plus reconnaître personne. Méchant ? Gentil ? Les deux ? Mouarf ! Et ce n'est pas la dernière demi-heure, où les révélations de complots, trahisons, résurrections en pagaille s'enchaînent à un rythme effréné qui allait m'aider. Heureusement, l'ensemble est toujours aussi bien dirigé et énergique, impeccablement chorégraphié et bourré d'idées ingénieuses. On reconnaît de nombreux gimmicks visuels et thématiques que le cinéaste développera dans sa longue filmographie future, et en cela, je pense que c'est un métrage assez majeur pour son auteur et le cinéma HK. Jolie découverte.
7/10
Les Joueurs d'échecs (1977)
Shatranj Ke Khilari
2 h. Sortie : 5 octobre 1983 (France). Comédie dramatique, Historique
Film de Satyajit Ray
Jurassix a mis 8/10.
Annotation :
Découvert le 8 Janvier
Mon premier Satyajit Ray, mon premier film indien, je ne savais absolument pas à quoi m'attendre. Et c'est très costaud. Ce qui frappe chez ces "Joueurs d'échecs", dès l'ouverture, c'est sa richesse cinématographique. Richesse formelle, tant picturale, avec ce beau souci du détail quasi-documentaire aidé par une reconstitution au poil, une photographie colorée majestueuse et lourde en symboles qui sert une réalisation précise aux mouvements de caméra très secs, que narrative. Le récit est au premier abord, étrangement structuré, met en parallèle un banal petit confit entre deux indiens obsédés par les échecs et un autre, politique cette fois, qui oppose le roi du Royaume d'Oudh au Résident anglais, bien déterminé à faire abdiquer le monarque. Ray met en scène un événement extrêmement important dans l'histoire de son pays, avec pourtant une dose d'humour très surprenante, car très acide, très satirique. Le petit dessin animé qui sert à exposer les enjeux politiques et le contexte historique peut en témoigner. Mais jamais Ray ne méprisera ni ne jugera ses personnages tous un peu fous, il montre leurs défauts, leur inconscience face aux événements, mais sait toujours faire preuve de suffisamment de recul afin de les rendre empathiques, humains. Et profondément modernes, je pense que c'est cette modernité qui m'a charmé, cette habileté à brasser divers sujets sociaux sensibles, sans ne jamais tomber dans les poncifs habituels du genre. C'est créatif, c'est fin, c'est beau, j'en redemande !
8/10
Les Garçons de Fengkuei (1983)
Feng gui lai de ren
1 h 39 min. Sortie : 13 juillet 1983 (Taïwan). Drame
Film de Hou Hsiao-Hsien
Jurassix a mis 7/10.
Annotation :
Découvert le 9 Janvier
Si vous demandez à Hou Hsiao-Hsien quelle est sa réalisation préférée, il vous répondra "Les Garçons de Fengkuei". Rien d'étonnant tant ce cinquième film du cinéaste taïwanais est indubitablement matriciel de toute son œuvre future. Tout est là, de cette petite bande de jeunes un peu paumés qui rêvent d'évasion et d'indépendance, au contraste très appuyé entre la misère des petits villages et les grandes villes taïwanaises en constante évolution, unique moyen de réussite professionnelle ou sociale. Mais comme toujours, l'intérêt premier de Hou est porté sur l'intimité de ces personnages, leurs rencontres, leurs difficultés à se faire une place dans une société chamboulée où les disparités ne cessent de croître. Hou adopte une réalisation très épurée, affichant une certaine distance avec ses personnages, beaucoup de plans moyens ou de demi-ensemble, des images qui se font écho... Son savoir-faire technique et ses talents de conteur sont déjà irréprochables. Après, le film n'est pas exempt de petits défauts, le jeu des acteurs (globalement bons) ne sonne pas toujours très juste, quelques baisses de rythme se font sentir au milieu du film... L'œuvre ne va sans doute pas me marquer durablement, ce n'est ni son film le plus fort ni le plus abouti mais il se laisse suivre sans problème et reste une étape essentielle pour quiconque s'intéresse au cinéma de Hou.
7/10
Les 8 Salopards (2015)
The Hateful Eight
2 h 47 min. Sortie : 6 janvier 2016 (France). Thriller, Western
Film de Quentin Tarantino
Jurassix a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Découvert le 9 Janvier
Il fait couler beaucoup d'encre ce nouveau Tarantino. Et on peut aisément comprendre pourquoi, jamais Tarantino n'a été aussi loin dans sa démarche. Là où "Django Unchained" pêchait par un acte final certes fendard mais un brin trop sage et consensuel, "The Hateful Eight" ne fait aucune concession sur ses longues, mais en aucun cas ennuyantes trois heures de film. Le contrat passé avec le spectateur dès la venue du titre est respecté, absolument tous les personnages sont des enflures, sans morale, sans honneur, sans regret ou remord. Je lis ici et là (chez les défenseurs du film bien sûr), que "The Hateful Eight" se révèle être le film de la maturité de son auteur. Bien que cette maturité, j'ai tendance à penser qu'il l'avait acquise plus tôt avec "Jackie Brown", je les rejoins par comparaison avec ses films du XXIème siècle (que j'aime beaucoup cependant), très orientés action fun mais sans ce recul salutaire par rapport aux personnages, ce refus de prendre clairement parti. Je ne vais pas spoiler mais le personnage qu'on aurait pu s'imaginer le plus vertueux de tous, un nouveau Django, jouit d'une scène absolument épouvantable, répugnante, qui nous fera perdre toute considération et empathie envers lui. L'intelligence est là, c'est la scène-clé du film, celle que certains estiment gratuite, mais pourtant nécessaire et essentielle à tout ce qui va suivre. Ce n'est pas une séquence jouissive et jubilatoire, comme celles que nous sert habituellement le cinéaste, c'en est une autre qui met profondément mal à l'aise, qui donne tout son sens au film. On peut aussi faire l'éloge de la sublime photographie de Robert Richardson, et la maîtrise absolue du cadre dont fait preuve Tarantino, qui signe ici son œuvre la plus aboutie esthétiquement, bien aidé par un format UltraPanavision, qu'il utilise non pas pour créer un sentiment de claustrophobie (comme l'on pourrait s'y attendre vis-à-vis du genre huis-clos), mais une paranoïa de tous les instants. La mise en scène est remarquable, curieusement posée sans renoncer pour autant à ses effets de style adorés et des ralentis peckinpahiens judicieusement utilisés. Et puis, ces superbes dialogues, cette caractérisation fine des personnages, cette ambiance pesante secondée d'une partition d'exception d'un Ennio Morricone au sommet de sa forme à 86 balais... Brillant tout simplement, peut-être le meilleur film de Tarantino.
9/10
Une question de vie ou de mort (1946)
A Matter of Life and Death
1 h 44 min. Sortie : 10 septembre 1947 (France). Drame, Fantastique, Romance
Film de Michael Powell et Emeric Pressburger
Jurassix a mis 8/10.
Annotation :
Découvert le 9 Janvier
J'aime beaucoup la poésie du cinéma de Michael Powell & Emeric Pressburger. Une poésie toute simple et universelle qui émane aussi bien de cette large palette de couleurs (le N&B pour ce paradis, le Technicolor sur Terre) que de ce récit à la limpidité exemplaire. Je ne sais pas trop quoi dire à propos de ce film en fait, il possède juste un charme fou et un cachet que seul Michael Powell sait donner à ses films. La première scène (après l'ouverture dans l'espace) est d'un lyrisme, d'une beauté, et d'une naïveté qu'on aimerait retrouver plus souvent au cinéma. Et ces décors, cette créativité, toutes ces idées... Une sincérité et un optimisme qui me parlent beaucoup.
8/10
L'Impossible Monsieur Bébé (1938)
Bringing Up Baby
1 h 42 min. Sortie : 18 mars 1938 (France). Comédie, Romance
Film de Howard Hawks
Jurassix a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Découvert le 15 Janvier
Un vrai régal de bout en bout, et assurément l'un des sommets de la comédie américaine. Une mise en scène aux petits oignons, personnages pittoresques servis par des acteurs tout bonnement exceptionnels et inoubliables, quiproquos et loufoqueries en tout genre s'enchaînant à un rythme endiablé. C'est sidérant de maîtrise, et ce à tous les niveaux, je n'avais plus autant ri depuis un bon bout de temps ! Après, en chipotant un peu (comme toujours...), deux, trois situations paraissent un peu lourdes, les ficelles sont parfois grossières. Mais qu'importe, le plaisir est là, on oublie et on se délecte déjà rien qu'à l'idée du prochain malheur que vont rencontrer ce pauvre Cary Grant et la pétillante Katharine Hepburn. Savoureux !
9/10 (+1 en fait, quelques mois plus tard après digestion)
L'Épouvantail (1920)
The Scarecrow
19 min. Sortie : 22 décembre 1920 (États-Unis). Comédie, Muet
Court-métrage de Buster Keaton et Edward F. Cline
Jurassix a mis 8/10.
Annotation :
Découvert le 15 Janvier
Bon, déjà c'est extrêmement drôle. Mais pas que. En seulement vingt minutes, Buster Keaton parvient aussi à émouvoir, par sa finesse, sa tendresse, sa poésie (la mare aux canards, l'anneau de mariage... entre autres). Chaque plan fourmille d'idées, chaque scène est élaborée avec une précision d'horloger. C'est une véritable leçon de cadrage et de rythme que nous propose ce grand maître du burlesque, les séquences sans queue ni tête sont toujours plus étirées, toujours plus alambiquées, toujours plus saugrenues, sans que jamais un quelconque sentiment de lassitude ne s'installe. C'est juste du grand cinéma qui force l'admiration.
8,5/10
Creed - L'Héritage de Rocky Balboa (2015)
Creed
2 h 12 min. Sortie : 13 janvier 2016 (France). Drame, Sport
Film de Ryan Coogler
Jurassix a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Découvert le 16 Janvier
Malgré le fait qu'il me manque encore deux opus, et que mes notes n'ont jamais dépassé 7/10 (cela dit, il faut que je revois le premier pour le réévaluer), je suis très attaché à la saga "Rocky". Parce que j'adore Sly, j'adore son personnage d'armoire à glace au grand cœur, de bon gars un peu naïf mais pourtant très lucide sur ce qu'il est, sur ce qu'il vaut. C'est grâce à lui que chaque opus, quelque soit sa qualité, se laisse très agréablement décanter, car Stallone est quelqu'un de profondément sincère, optimiste et plus intelligent qu'il ne le laisse paraître. Pour tout dire, je redoutais un peu ce "Creed", je craignais un fan-service grossier, un traitement des personnages lourdaud, un aspect social stéréotypé et convenu... Mais finalement, c'est une bonne surprise. Alors, autant le dire tout de suite, le film est très inégal et les fautes de goût dans la mise en scène sont légions. Des ralentis souvent beaufs, une musique qui en fait des caisses (plus que le 3 et le 4, c'est dire !), à base de chœurs surpuissants et de leitmotive rabâchés une bonne dizaine de fois au long du film, des transitions souvent brutales et brouillonnes... Mais il y a des idées, c'est un film soigné, qui propose des choses. La réalisation est plutôt correcte, je ne connaissais pas Ryan Coogler, mais force est de reconnaître qu'il est bon technicien. Je commence à me lasser du fameux plan-séquence qui fait partie aujourd'hui (depuis "Gravity') du cahier des charges imposé à chaque petit faiseur de blockbusters lambda, mais ici, ils sont bien pensés et s'incorporent très bien au récit et à la mise en scène globale. Les combats sont immersifs, peut-être trop scénarisés, mais j'aime beaucoup comment Coogler parvient à faire monter la tension rien qu'avec les réactions du public et les commentaires des entraîneurs. C'est bien vu et ça fonctionne. De même pour les personnages, le nouveau héros est attachant, bien écrit, je crois à sa relation avec sa copine, avec Rocky, leurs enjeux sont intéressants, et on évite quelques poncifs. Et Stallone est comme toujours excellent, son personnage gagne en maturité sans perdre l'innocence qu'on lui aime tant. Ça paie pas de mine, c'est un sympathique divertissement, qui se plante parfois mais qui fait l'effort de proposer du neuf. C'est honnête, je conseille.
6,5/10
Gosses de Tokyo (1932)
Otona no miru ehon - Umarete wa mita keredo
1 h 31 min. Sortie : 3 juin 1932 (Japon). Comédie dramatique, Muet
Film de Yasujirō Ozu
Jurassix a mis 8/10.
Annotation :
Découvert le 16 Janvier
Très beau film que ces "Gosses de Tokyo", peut-être l'un des plus réussis sur le thème de l'enfance, les difficultés à s'intégrer, le besoin de reconnaissance, le respect, l'apprentissage... La simplicité d'Ozu fait une nouvelle fois des merveilles, on ressort du film avec l'impression qu'il a tout dit sur le sujet à travers les yeux de ces deux jeunes bambins, Keiji et Ryoichi, peinant à s'adapter à leur nouvelle vie à Tokyo. Tour à tour amusants et irritants, leurs petits déboires se laissent pourtant suivre sans aucun souci car le regard plein de tendresse et d'humanité du cinéaste vis-à-vis de ses personnages permet une empathie totale. On les comprend, on a tous été à leur place un jour ou l'autre, on connaît ces difficultés, et la leçon que leur enseigne le père en fin de film résonne en chacun de nous comme l'une des étapes majeures de notre passage à la maturité. Il faut apprendre à s'accepter tel que l'on est.
8/10
Le Voyage du ballon rouge (2008)
1 h 53 min. Sortie : 30 janvier 2008 (France). Comédie dramatique
Film de Hou Hsiao-Hsien
Jurassix a mis 8/10.
Annotation :
Découvert le 17 Janvier
Hou Hsiao-Hsien prouve si nécessaire avec "Le Voyage du Ballon Rouge" qu'il est dorénavant un cinéaste et un esthète accompli.
Séparé de ca collaboratrice de longue date Chu Tien-Wen, le metteur en scène, épaulé par François Margolin, s'est attelé lui-même à l'écriture d'un scénario plus bavard qu'à l'accoutumée, mais parfaitement en phase avec le reste de son œuvre. On retrouve ses thèmes, son amour pour ses personnages, cette absence de réelle intrigue ou d'enjeux, ces discussions banales qui permettent de caractériser tout en subtilité les personnages... La mise en scène respire l'authenticité de par le découpage et ces longs plans-séquences caractéristiques de son cinéma depuis "Les Fleurs de Shanghai", où la chorégraphie des comédiens au sein d'un cadre à l'esthétique léchée faite d'opposition de couleurs rouges et de lumières majoritairement vert-jaune, est d'une fluidité remarquable. Juliette Binoche (que je découvre avec ce film, honte sur moi) est très juste dans ce rôle de mère débordée à fleur de peau, tout comme le reste de la distribution. Notons aussi la superbe séquence d'ouverture d'une magie bienveillante peu commune chez Hou, peut-être l'une de ses plus belles.
8/10
La Table tournante (1988)
1 h 20 min. Sortie : 21 décembre 1988. Animation, Sketches, Portrait
film de Paul Grimault et Jacques Demy
Jurassix a mis 7/10.
Annotation :
Découvert le 17 Janvier
Jacques Demy filme Paul Grimault présenter à ses personnages animés les plus populaires neuf de ses court-métrages préférés.
Il faut le dire, dans le monde de l'animation, l'art de Paul Grimault est précieux. Il n'a réalisé que deux long-métrages, "La bergère et le Ramoneur" et "Le Roi et l'Oiseau", ce dernier ne faisant "que" compléter le premier. C'est dommage car le style Paul Grimault est unique, s'éloigne des canons traditionnels imposés par Disney, tout en restant accessible à un large public. L'animation très "élastique" des personnages mêlée à un ton et des décors expressionnistes confère à ses œuvres un caractère inimitable. Il y a une poésie toute particulière dans ses films, qui passe par des dialogues atypiques (parfois écrit par le poète Jacques Prévert), une étrangeté dans les attitudes des personnages, la musique aussi, d'essence romantique. Un aspect un peu "intello" (je caricature évidemment) qui peut rebuter voir agacer, je le conçois. Je trouve même quelques histoires un peu confuses et un brin foutraques, mais la singularité de l'univers Grimault, et la variété des court-métrages proposés permet souvent à cette "Table Tournante" d'atteindre quelques moments de grâce, le plus beau étant l'adaptation du "Petit Soldat" qui parachève le film de la plus belle des manières.
7/10
Mad Mission 3: Our Man from Bond Street (1984)
Zui jia pai dang 3: Nu huang mi ling
1 h 27 min. Sortie : 21 novembre 1984 (France). Action, Comédie
Film de Tsui Hark
Jurassix a mis 4/10.
Annotation :
Découvert le 18 Janvier
Vu sur un coup de tête, je ne savais absolument pas qu'il s'agissait d'une parodie made-in-HK de James Bond. Imaginez ma surprise au moment où Requin et Oddjob débarquent d'on ne sait où après deux minutes de film ! Mais bon, le film n'est pas très inspiré, et parodie ou non, on frise le bon nanar à plus d'une reprise. Malgré tout, c'est Tsui Hark qui réalise donc c'est dur de s'ennuyer, le film est rythmé, plutôt ingénieux et quelques gags sont bien sentis (le code-morpion). Moyen donc, mais inoffensif et pas si désagréable.
4,5/10
Boulevard du crépuscule (1950)
Sunset Boulevard
1 h 50 min. Sortie : 18 avril 1951 (France). Film noir
Film de Billy Wilder
Jurassix a mis 8/10.
Annotation :
Découvert le 22 Janvier
Je pense avoir bien fait de découvrir "Boulevard du Crépuscule" peu après "Certains l'aiment chaud". Tout le génie du Billy Wilder et son extraordinaire polyvalence sautent d'autant plus aux yeux. Il n'est finalement pas si étonnant que jongler de genre en genre, de style en style soit aussi simple pour le cinéaste tant ses œuvres regorgent de richesse à tous les niveaux. Son cinéma est classieux, il faut bien se rendre à l'évidence, le monsieur maîtrise absolument tout. Sa mise en scène, pourtant non dépourvue d'un esthétisme N&B très soigné aux fulgurances baroques et de nombreuses images fortes, n'oublie jamais quel est son premier objectif, celui de servir au mieux possible le scénario. L'art du récit de Wilder est sans égal, de l'usage de la voix off à ces dialogues ciselés, qui alternent savamment humour noir subtil et gravité tragique. Jamais l'on ne perdra le fil de l'histoire, car rien de ce qui y est raconté n'est superflu. Le travail sur la psychologie des personnages, leur évolution, les révélations.. Un vrai modèle d'écriture, le mélange des genres opéré, ainsi que la richesse thématique et la mise en abyme presque sadique du film vis-à-vis de ses comédiens intensifie sa noirceur et décuple la force de ses enjeux. Une mélancolie infinie le traverse, j'en viens à regretter tout un pan de cinéma disparu que je ne connais que trop peu. En plus, il est vraiment intéressant de connaître "Fedora" du même réalisateur, qui en est un parfait complément (le premier Wilder que j'ai vu je crois). Bref, c'est vraiment un beau film, cruel mais juste.
8,5/10
Red Dust (1990)
Gun gun hong chen
1 h 34 min. Sortie : 22 novembre 1990 (Hong Kong). Drame, Guerre, Romance
Film de Yim Ho
Jurassix a mis 6/10.
Annotation :
Découvert le 23 Janvier
J'ai vu ce film parce Brigitte Lin et Maggie Cheung y tiennent les rôles principaux (enfin, je le croyais, en réalité le personnage de Maggie est secondaire). J'adore ces deux actrices, probablement les plus importantes (et talentueuses) du cinéma HK des années 80-90. Et sans elles, je doute que "Red Dust" m'aurait plu. il y a quelques bons éléments à retenir bien sûr, à commencer par cette sensibilité à fleur de peau propre au cinéma HK, que j'aime beaucoup. Et puis, le film affiche une certaine ambition, notamment sur la fin, qui lorgne vers la grande fresque mélodramatique de type "Docteur Jivago". Mais la production m'a quand même semblé assez fauchée, les rues sont souvent désertes (le contexte n'excuse pas tout), les décors se répètent... L'histoire n'est pas très passionnante, assez décousue passés les trois premiers quarts d'heure et la première apparition du personnage de Maggie Cheung. Le récit encadré est aussi très vain, poussif et superficiel, je n'en ai pas compris l'intérêt, il alourdit la narration plus qu'autre chose. Reste Brigitte Lin donc, parfaite comme à son habitude, dont la large palette de jeu me surprendra toujours.
6/10
Swordsman : La Légende du guerrier (1992)
Siu ngo gong woo: Dung Fong Bat Bai
1 h 47 min. Sortie : 26 juin 1992 (Hong Kong). Arts martiaux, Fantasy
Film de Ching Siu-Tung et Stanley Tong Gwai-Lai
Jurassix a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Découvert le 23 Janvier
Une belle mandale que vient de me mettre Ching Siu-Tung ! De lui, j'avais vu et aimé les deux premières "Histoires de Fantômes Chinois" + "L'Auberge du Dragon", immense film dont le mérite revenait avant tout à Tsui Hark, qui avait tourné officieusement près de 80% des scènes. Connaissant la propension de Tsui à prendre le contrôle de toutes ses productions, même quand il n'officie pas en tant que réalisateur, j'imaginais que Ching n'était qu'un simple exécutant aux ordres de son producteur. Pourtant, bien que sa présence soit visible, je reconnais à Ching Siu-Tung un style assez marqué. Difficile de ne pas identifier le metteur en scène face à ces nombreux contrejours et ces fortes ambiances nocturnes, où les bois embrumés nappés d'une lumière bleue permanente sembleraient tout droit sortis de la trilogie "Histoire de Fantômes Chinois" (jusqu'à un plan quasi-identique, celui où Jet Li et Brigitte Lin volent à travers les bois). Les éclairages très soignés offrent un cachet indéniable à "Swordsman 2", il n'est d'ailleurs pas rare que le film se décide sans crier gare à changer de style visuel entre deux plans d'une même scène, c'est souvent stupéfiant. Mais bon, la grande force des productions du duo Tsui/Ching, c'est très clairement toute la folie qui les anime, ce dosage parfait entre humour bon enfant et violence sanguinolente, ce montage chaotique, ce rythme sans temps mort. Foutrement jouissif, il n'y a pas d'autre mot ! D'autant plus que le charisme inébranlable de Jet Li et Brigitte Lin, à l'androgynie plus troublante que jamais emporte tout de suite l'adhésion du spectateur. Loin d'être immature et vain, "Swordsman 2" prend à contre-pied le manichéisme qu'on pouvait lui attendre, et aborde quelques sujets politiques pas inintéressants ainsi qu'un traitement des personnages plus fin qu'il n'y paraît, par le biais de l'ambiguë Brigitte Lin. Gros morceau de wu xia pian donc !
8/10
Dune (1984)
2 h 17 min. Sortie : 6 février 1985 (France). Fantastique, Science-fiction
Film de David Lynch
Jurassix a mis 4/10.
Annotation :
Découvert le 23 Janvier
Ce calvaire, j'en pouvais plus... Bon, "Dune" a quelques arguments, sa production design plutôt réussie, son univers atypique qui se démarque de Star Wars & Cie, la patte de Lynch qu'on reconnaît très bien (la difformité des corps, les rêves de Paul et cette succession d'images symboliques qui rappellent ceux de l'agent Cooper dans "Twin Peaks", les vers des sables qui m'ont fait penser au bébé d'"Eraserhead", l'ouverture dans l'espace...), un thème musical sympa (tant que la guitare électrique ne s'en mêle pas), une atmosphère qui peut fonctionner... des fois... Mais bon voilà, on se fait quand même bien chier.
4/10
Black Mask 2 : City of Masks (2002)
Hak hap 2
1 h 42 min. Sortie : 24 mars 2004 (France). Action, Fantastique, Science-fiction
Film de Tsui Hark
Jurassix a mis 4/10.
Annotation :
Découvert le 24 Janvier
C'est la fête du slip à la Film Workshop, Tsui Hark n'a absolument rien à carrer de cette commande que lui a imposé la Columbia et en profite pour faire tout et n'importe quoi avec sa caméra et ses CGI. C'est hallucinant de mauvais goût du début à la fin, tout le monde est en roue libre, les effets spéciaux sont hideux, ça part dans tous les sens, on a un bestiaire de catcheurs génétiquement modifié assez varié, il faut le reconnaître, avec un homme-iguane, un homme-loup, un homme-serpent, une femme-caméléon... au service d'un scénario hautement improbable où le héros devra sauver sa ville d'une bombe destinée à répandre un gaz qui transformera toute la population en lézards (Mark Webb a dû trouver l'idée géniale). C'est du nawak non-stop, mais la séquence d'action câblée à la fin est étonnamment plutôt bien faite, ça virevolte, ça tatanne, et la chorégraphie signée Yuen Woo-Ping est enfin mise en valeur. C'est toujours ça de pris.
4/10
Rivière Noire (1957)
Kuroi kawa
1 h 54 min. Sortie : 23 octobre 1957 (Japon). Drame, Gangster
Film de Masaki Kobayashi
Jurassix a mis 7/10.
Annotation :
Découvert le 24 Janvier
Petit Kobayashi qui tranche assez avec ses œuvres les plus connues. Exit la grandiloquence de "Kwaïdan" et le théâtral de "Harakiri" ou "Rébellion", "Rivière Noire" s'inscrit dans une veine plus réaliste qui m'a rappelé les débuts de Fellini (et qui me rappelle aussi qu'il me faudrait attaquer au plus vite les filmographies de de Sica et Rossellini). C'est un film très social qui brosse plusieurs portraits de personnages forts évoluant dans un Japon miséreux où le chaos règne en maître, à peine remis de la Seconde Guerre Mondiale. On ne peut pas enlever à Masaki Kobayashi ses talents de créateur d'ambiance, le photographie crade et contrastée qui évoque le film noir parvient sans peine à retranscrire tout le désordre et l'extrême pauvreté que connaissait la société japonaise de l'époque. Les choix musicaux du réalisateur sont surprenants également, c'est rare d'entendre du jazz dans un film japonais. Restent quelques imperfections, notamment dans le développement de ce triangle amoureux auquel j'ai franchement eu du mal à croire, alors qu'il occupe la majeure partie du film. C'est dommage parce que Tatsuya Nakadai est une fois de plus impérial et les autres interprètes ne déméritent pas. En gros, c'est un film assez classique mais d'un bel humanisme.
7/10
Les Cheveux d'or (1927)
The Lodger: A Story of the London Fog
1 h 30 min. Sortie : 19 juin 1928 (France). Muet, Policier, Drame
Film de Alfred Hitchcock
Jurassix a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Découvert le 26 Janvier
Dingue de se dire que dès son premier "vrai" film, Hitchcock avait déjà une idée très précise d'où il souhaitait emmener son cinéma. Tout est là, tout est déjà bien installé, de la blonde victime au faux coupable, des recherches formelles et techniques au plaisir de manipulation par l'image... Et le tout est brillamment exécuté, la tension n'est jamais relâchée, les personnages sont bien étudiés, sans trop de loudeurs... Plus d'une scène parvient à marquer, à commencer par le final bien sûr, et le terrible sort d'Ivor Novello, mais aussi une curieuse scène de bain qui semble préfigurer celle, fameuse, de la douche de "Psychose". Une première ébauche du cinéma hitchcockien à voir, assurément !
7,5/10
Duel to the Death (1983)
Sin sei kuet
1 h 26 min. Sortie : 13 janvier 1983 (Hong Kong). Arts martiaux
Film de Ching Siu-Tung
Jurassix a mis 7/10.
Annotation :
Découvert le 28 Janvier
Pouah, quelle énergie ! On dit souvent du premier long-métrage de Ching Siu-Tung qu'il était révolutionnaire et avant-gardiste à bien des égards, et malgré que ma culture du genre pré-80's soit encore assez lacunaire, je veux bien y croire ! Une telle vigueur du montage, un tel déferlement de violence, ces acrobaties aériennes parfaitement captées par une caméra qui multiplie les angles inhabituels et ose les mouvements les plus audacieux... C'est ce qui faisait toute la sève du premier "Swordsman", pourtant mis en boîte près de 7 ans plus tard, ce n'est pas rien ! Alors, je pense quand même préférer "Swordsman 2" du cinéaste, pour ses personnages et son univers qui m'ont plus intéressé, mais nul doute que "Duel to the Death" est un film majeur pour Siu-Tung, et à voir si l'on apprécie un minimum le wu xia pian, ne serait-ce que pour ce duel final typiquement hongkongais, sans concession, qui ne se refuse rien, ni dans sa violence cartoonesque (mangaesque ?), ni dans son écriture totalement surréaliste où tout s'enchaîne à un rythme frénétique. Et puis, le film raconte de belles choses sur le conflit sino-japonais, les traditions ancestrales, la notion d'honneur, l'amitié... Une valeur ajoutée qui me plaira toujours chez chez le cinéma HK.
7,5/10
Mr. Smith au Sénat (1939)
Mr. Smith Goes to Washington
2 h 04 min. Sortie : 19 janvier 1940 (France). Comédie, Drame
Film de Frank Capra
Jurassix a mis 8/10.
Annotation :
Découvert le 29 Janvier
Franck Capra, c'est exactement le cinéma que j'aime, celui que je suis convaincu d'apprécier avant même d'avoir vu les films. J'aime son optimisme, j'aime ses excès, cette belle naïveté à la limite de la niaiserie, ce fin jeu d'équilibriste auquel il se livre deux heures durant. Capra ne fait pas dans le demi-mesure, il met les pieds dans le plat et fait valoir fermement ses convictions par tous les moyens possibles. C'est un patriote, qui croit en les principes fondamentaux des États-Unis d'Amérique, en leur légitimité, et qui s'oppose à tous ceux qui se serviront de ces valeurs et les mettront en péril à des fins personnelles. Des idées forcément assez banales, voire simplettes, mais exprimées avec une telle sincérité qu'il est difficile, même parmi les plus cyniques d'entre nous, de ne pas céder à l'enthousiasme candide du cinéaste. Surtout quand celui-ci est aussi bien servi par des acteurs en état de grâce.
8,5/10
Let the Wind Carry Me (2009)
Cheng zhe guang ying lu xing
1 h 27 min. Sortie : 23 novembre 2009 (Taïwan). Cinéma, Portrait
Documentaire de Tony Luo Lun-You, Kwan Pun-Leung et Chiang Hsiu-Chiung
Jurassix a mis 8/10.
Annotation :
Découvert le 29 Janvier
Étonnant documentaire traitant du travail de Mark Lee Ping-Bing, chef opérateur attitré de Hou Hsiao-Hsien depuis "Un Temps pour Vivre, un Temps pour Mourir", probablement le plus influent du cinéma asiatique au côtés de Christopher Doyle. L'intérêt de cette plongée dans le monde professionnel et intime du DP, c'est d'abord sa personnalité et son parcours très singuliers. Derrière son allure et son attitude un brin négligée et nonchalante, Lee possède un charisme curieux. Qui s'explique par sa passion évidente pour son métier et son dévouement total à celui-ci. Les vidéos de tournage de films comme "In The Mood For Love", "Millennium Mambo" ou "Le Voyage du Ballon Rouge" le retranscrivent très bien et nous apprennent avec précision quelles sont les méthodes de travail de Lee, son ouverture, sa formidable capacité à improviser, ainsi que sa sensibilité esthétique si particulière, et son extrême attention aux nappes de couleurs et leur disposition dans l'espace. Revoir toutes ces images sublimes issues en grande partie de la filmographie de Hou Hsiao-Hsien, commentée par des relations du métier diverses et variées est un vrai plaisir, d'autant plus que la construction du documentaire est savamment bien pensée et rythmée.
8/10
Le Marin des mers de Chine (1983)
'A' gai wak
1 h 45 min. Sortie : 23 mars 1988 (France). Action, Comédie, Arts martiaux
Film de Jackie Chan
Jurassix a mis 7/10.
Annotation :
Découvert le 30 Janvier
Assez plaisant. Alors, j'émets quand même quelques réserves à propos de la première partie, la mise en place est assez laborieuse, ça va à 100 à l'heure, on enchaîne blague sur blague sans fil conducteur précis, tout paraît assez foutraque.
Mais le film se libère enfin avec l'arrivée du personnage de Sammo Hung, le duo comique est amusant, les enjeux sont plus clairs et le récit prend un peu plus d'ampleur. J'ai cependant un petit peu de mal avec les grimaces de Jackie Chan, le côté un peu potache du film ne fonctionne pas vraiment sur moi, il en fait souvent trop. Non, ce que j'aime chez lui, c'est quand il met en scène de longues séquences d'action muettes, à la Buster Keaton. Ça fourmille d'idées, c'est dynamique et les talents d'artiste martial de Jackie lui permettent de tenter toutes sortes de folies avec ses décors et accessoires. La course-poursuite en bicyclette m'a beaucoup plu à ce sujet. Et il sait filmer de l'action, on ne peut rien lui reprocher à ce niveau-là, les cadres sont souvent fixes et amplifient l'impact des chorégraphies très soignées réglées avec Sammo Hung. Un bon petit moment donc.
7/10
Le Marin des mers de Chine 2 (1987)
'A' gai wak 2
1 h 40 min. Sortie : 1993 (France). Comédie, Arts martiaux
Film de Jackie Chan et Chen Chi-Hwa
Jurassix a mis 6/10.
Annotation :
Découvert le 30 Janvier
Je ne pensais pas voir "Le Marin des Mers de Chine 2" de sitôt, puis j'ai appris que Rosamund Kwan, Carina Lau et Maggie Cheung (!!) faisaient partie de la distribution donc... lançons-nous ! J'avais un certain nombre d'apriori concernant cette suite, mais elle n'est pas si mal finalement. Bon, elle n'a pas la fraicheur du premier, et l'absence de Sammo Hung se fait sentir. À un point-même qu'on m'aurait dit que le film était une nouvelle version de Police Story où l'action est cette fois transposée au début du XXème siècle, j'y aurais cru. Mais Jackie Chan est un réalisateur généreux, donc ce petit détail est peu dommageable. En tout cas, celui-ci démontre tout son savoir-faire technique et met en scène une action longue et énergique, aux cascades toujours plus insensées et impressionnantes. Beaucoup de décors détruits, de cassage de chinois, de chutes de chinois... Il s'essaye aussi avec plus ou moins de finesse, au genre du vaudeville le temps de quelques séquences à l'humour bon enfant. Ça passe ou ça agace. Pour ma part, j'ai plutôt apprécié même si au bout d'un moment, un sentiment de lassitude commençait à me gagner et me sortait progressivement du film. Pas indispensable, mais sympathique.
6,5/10