Journal de bord - Cinéma (2022)
197 films
créée il y a presque 3 ans · modifiée il y a 4 joursThérèse (1986)
1 h 34 min. Sortie : 24 septembre 1986. Drame, Historique, Biopic
Film de Alain Cavalier
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
03/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)
J'aime beaucoup ce qui se joue dans le film vis-à-vis du corps et de la matière. Tous ces corps déterritorialisés de tout lieu, comme si leur rapport à leur foi les faisait exister uniquement sur un plan immatériel, non-terrestre où tout distance est abolie, où le rapport des personnages entre eux et au temps semblent ne pas exister physiquement et s'ancrer dans un quelconque territoire. Tous les raccords semblent inventer leur propre territorialité, leur propre notion du temps, il ne s'agit pas d'ellipses, ce n'est pas ça, c'est une toute autre temporalité qui parvient à exister par le montage. Et de l'autre côté il y à la grâce qui n'existe que par le corps, qui s'incarne dans le visage de Catherine Mouchet, qui se créée par les gestes. Et ces quelques points de vue extérieur - ceux des médecins par exemple - qui tout en rappelant à la réalité, n'entravent en rien ces corps mus par leur foi.
Une vie difficile (1961)
Una vita difficile
1 h 58 min. Sortie : 22 septembre 1976 (France). Comédie dramatique
Film de Dino Risi
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
05/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)
J'aurais aimé que le film se termine sur ce plan où Alberto Sordi, désespéré en plein milieu de la route, interpelle toutes les voitures qui passent et s'éloigne de plus en plus dans la profondeur de champ. C'est que tout son parcours semble inéluctablement tendre vers ce moment de solitude, c'est un film sur un idéaliste, guidé par ses seules idées, abstrait de la réalité de son époque, qui au début du film, malgré toute sa maladresse, trouve sa place dans le territoire et son époque, ses idées trouvent matière, relation, incarnation ; et qui progressivement à mesure que la guerre s'éloigne et que la population s'aliène dans l'idéologie de l'époque, finit par ne plus réussir à occuper son époque et le territoire. Il y a une incarnation physique de ce décalage entre les idées de Sordi et l'idéologie de l'époque où il est contraint d'évoluer, progressivement il n'est plus considéré, il ne dirige plus l'action, mais subit son environnement. Il y a ce plan, après la dispute avec sa femme où il se retrouve seul et où un paysan (paysans qu'il a défendu dans son journal) passe avec ses moutons en ne le considérant même pas. Ou encore les deux grandes scènes de foules, la première surtout, sur le tournage d'un péplum où il veut réussir à faire de son scénario politique un film, mais où il se confronte à deux choses : le cinéma italien n'est devenu que spectacle semblant filmer la gloire de l'empire romain, l'action politique ou en tout cas tout fait/action/pensée politique en dehors de l'idéologie n'est perçu que comme amusement futile. Et puis scène suivante sur la plage bondé où il se confronte physiquement avec l'évidence que la majeure partie de la population, malgré ce qu'elle a subit quelques années auparavant, a pleinement céder au confort apparent de l'idéologie.
Tromperie (2021)
1 h 45 min. Sortie : 29 décembre 2021. Drame, Romance
Film de Arnaud Desplechin
Alifib a mis 4/10.
Annotation :
08/01 - Vu au cinéma (Katorza)
J'ai horreur des expressions critiques toute faite, du type "film littéraire" mais le film de Desplechin s'y prête d'une belle manière. Non pas, comme le veut le cliché, de part le caractère littéraire des dialogues, mais parce que les mots créés ce qui est donné à voir et à imaginer. La deuxième scène film est en cela programmatique : La caméra et le montage suivent la description que Léa Seydoux fait du bureau avec une stricte correspondance mot/image. Tout le film va tenir sur ça, les décors qui prennent réalité progressivement, la confusion du montage qui met parfois du temps avant de nous ancrer dans une réalité. Le rapport de Podalydes aux autres et au réel ne tient qu'à la matière littéraire qu'il va pouvoir tirer de des discussions avec ses interlocutrices, jusqu'à être mû et affecté par sa fiction même. En cela l'apparent mensonge que Podalydes fait à sa femme en lui disant qu'elle est jalouse d'une fiction, est, d'une certaine manière, à prendre littéralement. La dernière scène est en cela assez pathétique dans sa tentative romantique, Podalydes dit à Seydoux qu'il pourra tirer un second livre de leur relation. et quelque part, c'est en cela, grâce à cette profusion de matière littéraire, que cette relation le marque. Perversité de l'écrivain solitaire, où l'autre n'est que matière à pétrir les mots et où l'on aime pour trouver ce qu'on peut en faire. J'ai tout de même la sensation de faire un pas de côté en abordant le film ainsi, il y a un certain premier degré dans le regard de Desplechin qui pourrait prêter à rire s'il n'appuyait pas autant avec un certain romantisme bourgeois la domination patriarcale dans les relations intimes. Je sais bien qu'il reprend textuellement l'oeuvre de Roth, mais transposé à notre époque le film ressemble à un pied de nez à l'ère post-metoo, les accusations portées à Podalydeslors de la scène du procès sont clairement montrés comme une farce, le vampirisme de Podalydes et même ce que je disais sur la transformation littéraire des femmes est plus filmé du côté de Podalydes en tant qu'homme sublimant les femmes par son regard que du côté des femmes comme victime de manipulation.
Bayan Ko (1984)
Bayan ko: Kapit sa patalim
1 h 49 min. Sortie : 19 décembre 1984 (France). Drame, Policier
Film de Lino Brocka
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
13/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)
J'ai eu un peu de mal avec le début du film, tout ce qu'il y a avant la formation du syndicat, je trouvais le film un peu fermé sur l'intime et pas assez ouvert sur le politique extérieur à Turing, que ce soit le contexte politique nationale ou bien sur l'exploitation au travail, comme la sensation que tout était renfermé sur une question intime, certes intrinsèquement politique mais trop refermé et d'une certaine manière dépolitisé. Mais des choses vont se déployer dans le film et justifier cette position initiale, et le parcours de Turing en même temps que sa quête de survie se montre surtout comme un parcours de politisation, et ce de façon très physique. Il ne comprend visiblement pas grand chose, n'a pas de conscience de classe ou politique bien développé et sa confrontation avec des formes politiques extérieures sera d'autant plus physique et violente de ce fait. La séquence de l’hôpital privé me semble à ce titre la plus réussie, pure confrontation physique avec une institution n'ayant aucune considération pour lui, la violence symbolique dans l'utilisation de l'anglais par les médecins, la non considération de sa condition matérielle, son agitation dans les couloirs, un corps mû affectivement par sa domination qui se confronte à la froideur du rapport marchand. Ignorance qui tragiquement sera levé par la mise en spectacle contrainte de sa misère lors de la prise d'otage, le drame prolétaire qui n'a le droit de regard que lorsque son agitation peut devenir une marchandise, en l’occurrence une marchandise audiovisuelle.
Vitalina Varela (2019)
2 h 04 min. Sortie : 12 janvier 2022 (France). Drame
Film de Pedro Costa
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
14/01 - Vu au cinéma (Le Concorde)
Il y a un caractère assez unique dans les films de Pedro Costa, qui font que je ne sais pas vraiment par où et comment les saisir. Il y a d'abord, sa façon d'envisager le cinéma de la façon la plus matérialiste possible : Pas de scénario, tout est fait, inventé, trouvé avec ce qu'on trouve sur les lieux et ce que les gens lui disent, les acteurs sont non-professionnels et jouent leur propre histoire, le quartier n'est jamais dérangé pour le tournage, Costa et son équipe tenant à laisser vivre le quartier avec toutes les contraintes spatiales, temporelles et sonores que cela implique. Et dans le même temps on aura jamais - fort heureusement - un spectacle naturaliste de la misère, tout au contraire, les lieux, plongés dans la pénombre et sont des sortes d'espaces métaphysiques, hors-monde, hors de toute temporalité, où rien du sommeil aux relations humaines semblent possible. Lieu de déracinés, rejetés où il est impossible de trouver une place , où les rares lumières apparentes se trouvent en se tournant vers un passé lointain. La politique est abordé du seul point de vue de l'affect, et donne à faire ressentir physiquement ce qu'est un être esseulé, rejeté, non-désiré ayant perdu foi et espoir en quoi que ce soit, et ce par delà tout contexte socio-politique bien défini, tout ce qui est filmé étant projeté au stade mythologique.
Parfum de femme (1974)
Profumo di donna
1 h 43 min. Sortie : 24 septembre 1975 (France). Comédie dramatique
Film de Dino Risi
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
15/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)
Film embarrassant, je reconnais avoir été touché par Gassman, son regard perdu et triste dévoilant toute sa fragilité derrière son outrecuidance et sa méchanceté, sa façon de se mentir à lui même pour tenter de sauver sa dignité jusqu'au moment où tout se brise. Mais de l'autre je suis très gêné par toute la misogynie du film, outre le comique qui repose majoritairement sur de l'homophobie et la misogynie, c'est le regard de Sara qui m'intrigue le plus. On y voit la seule femme, ni pute ni nonne (sic) capable de voir la grandeur et la fragilité de Fausto derrière son apparence, et qui le sauvera de sa souffrance en assumant son amour jusqu'au bout malgré les humiliations. L'homme viril autorisé à la fragilité pour un moment et qui y trouvera plus de grandeur au regard du spectateur et des autres, et la femme qui n'existe qu'à travers son amour qui sera là pour valoriser l'homme.
Le Château dans le ciel (1986)
Tenkû no shiro Rapyuta
2 h 04 min. Sortie : 15 janvier 2003 (France). Animation, Action, Aventure
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
16/01 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)
Licorice Pizza (2021)
2 h 13 min. Sortie : 5 janvier 2022 (France). Comédie dramatique, Romance
Film de Paul Thomas Anderson
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
17/01 - Vu au cinéma (Katorza)
Le cinéma c'est le mouvement, le mouvement c'est la vie. C'est une très belle idée de faire reposer un film entier sur ça, du dédain vis à vis du de la photographie au début du film (art qui consiste justement à arrêter le mouvement) jusqu'à l'amour retrouvé en face d'un cinéma (en courant bien sûr, les tentatives de retrouvailles à l'arrêt ayant échoué) en fin de film. Tout le film consistera à ne jamais arrêter la course, le mouvement, l'amour ne doit jamais se stabiliser, s'arrêter, s'exprimer directement, il doit sans cesse impulser le mouvement à l'un ou à l'autre. L'arrêt est une menace, celui des parents d'Alana coincé dans leur dogmatisme religieux, Wachs qui stoppe le mouvement de son amour etc... . A ce titre, il n'est pas anodin que le pivot dramatique du film soit la pénurie de pétrole, c'est précisément le mouvement qui peut être arrêté par elle, s'en suit alors oscillant entre la crainte et le comique où les personnages ne sont justement plus maître de leur de mouvement, jusqu'à la stabilisation d'Alana qui conduira nécessairement à une séparation lorsqu'elle tente alors d'arrêter le mouvement de Gary et à la morosité. Il y a aussi autre chose dans ce mouvement, plus vicieux, le corps de Gary, est un corps qui dans son mouvement exprime quelque chose, c'est un corps libéral, par la même il rejoint d'autres personnages de PTA. Et en tant que corps libéral il est mu par son égoîsme, les drames et évènements politiques ne sont pas des points d'arrêts pour lui mais au contraire des moyens de ré-impulser un mouvement entrepreneurial (les flippers lors du rdv avec le maire, son désintérêt pour la pénurie de pétrole), pur corps résilient et opportuniste qui dans son mouvement de joie amènera à tout ce qu'on l'on connaît politiquement aujourd'hui. L'horreur de l'idéologie libérale a été impulsé par des affects joyeux. Le traitement de PTA n'y ait en aucun cas critique - tout au contraire - mais j'aime y voir une version plus contemporaine de TWBB sur l'aube du néo-libéralisme.
Voyage en Italie (1954)
Viaggio in Italia
1 h 25 min. Sortie : 20 décembre 1954 (France). Drame, Romance
Film de Roberto Rossellini
Alifib a mis 9/10.
Annotation :
18/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)
Toute l’éthique du regard de Rossellini repose sur une humilité face à ce qu’il filme, face aux personnages, au monde, à la nature et à l’histoire, la beauté du film repose sur cette humilité qui est une conscience de sa place dans le monde et dans l’histoire naturelle, humaine et artistique. Même lors de la – sublime – scène du musée où par ses cadrages et ses mouvements de caméra Rossellini nous donne à voir une vue interprétative des sculptures, la démarche restera celle de la déférence. Tout le parcours du couple Bergman/Sanders consistera à rejoindre ce regard. Tout part d’un mépris apparent pour tout ce qui les entoure, ce sont des êtres qui se sentent au-dessus du monde, et qui par cette raison sont incapable de sortir de leur propre individualité égotique. Il s’agira alors de faire face à une expérience sensible du monde , là où avant ils ne déniaient même pas poser un regard sur lui, afin de prendre conscience de leur place, du fait qu’ils ne sont une part du monde et c’est par ce chemin qu’ils trouveront la grâce.
Peaux de vaches (1989)
1 h 25 min. Sortie : 31 mai 1989 (France). Drame
Film de Patricia Mazuy
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
19/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)
J’aime beaucoup tous les foirages, les maladresses et le caractère excessif du film, tout vise à tordre l’image d’épinale de la campagne française, l’imagerie presque vichyste et sa vue idéaliste et réactionnaire. La violence dans le rapport aux bêtes, le regard angoissé de la vache, le mariage sous les trombes de pluie, les terrifiantes moissonneuses, la violence sourde des rapports humains, les personnages incapables de fuir leur histoire, les bruits des moteurs. Il y a ça, ce regard abrasif, et dans le même temps le caractère ludique du film, l’amusement de Mazuy à prendre des terres campagnardes françaises et à un faire un terrain de western, de polar, ça en devient par ricochet un beau film sur la force de la mise en scène et sur le fait que celle-ci n’est qu’un regard sur le monde.
Spencer (2021)
1 h 57 min. Sortie : 17 janvier 2022 (France). Drame, Biopic
Film de Pablo Larraín
Alifib a mis 5/10.
Annotation :
21/01 - Vu
Ce serait bien faignant de jeter le film d’un revers de la main en le réduisant à un formalisme creux et poseur tant Larrain semble en avoir conscience. C’est un film justement sur une image consciente d’elle même, qui subit cette situation et qui se bat pour retrouver son incarnation propre. Il y a quelque chose d’assez irréel dans la façon qu’à Stewart d’apparaître dans le plan, on pourrait presque imaginer que le film se passe en 2021, et que la Diana filmée est l’image-Diana chargée de tout le poids de sa famille, et des histoires post-mortem qui sont nées à son propos. Dès lors toute l’esthétique du film est une prison pour elle, les regards désespérés donnent à voir dans le même temps la tristesse de Diana et une image de mode/publicitaire/people, sa tristesse est systématiquement recouverte d’un voile esthétique dont elle ne peut s’affranchir. J’aurais aimé plus d’épure tout de même, au-delà de la complaisance certaine qui même si elle est en partie sujet du film reste souvent agaçante, il y a une tendance pénible au symbolisme, notamment avec le collier de perle, un fantastique lourdingue, et aussi une sur-écriture qui dessert le film : Timothy Spall et le livre, explicitation du propos etc. .
Saint-Cyr (2000)
1 h 59 min. Sortie : 17 mai 2000 (France). Drame, Historique
Film de Patricia Mazuy
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
22/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)
Sans éviter totalement l'académisme du film à costumes, il y a beaucoup de brèches dans le film que je trouve formidables. Mazuy évite encore une fois la reproduction d'une image d'épinale de l'époque, évite la reproduction dominante très "roman national" pour laisser s'immiscer des choses très concrètes, matérielles. Ça passe d'abord par ces petites choses montrer telles qu'elles sont, sans démonstration, dans la première partie du film : les viols conjugaux, l'entrejambe essuyée, l'utilisation du patois, la volonté d'imposer la langue française, la pénibilité de porter une robe par un temps tempétueux. Il y a aussi tout ce passage avec Racine, où il est filmé dans sa pure banalité, elle évite le piège de filmer l'image-Racine, et le montre dans ces soucis financiers, son tempérament, et à travers l'impact affectif concret de ses vers sur la jeunesse et l’aristocratie en place. Le traitement du personnage d'Huppert m'intéresse beaucoup également, dans toute son ambivalence, sa quête d'émancipation féminine qui se heurte à son rigorisme quant aux mœurs aristocratiques de l'époque, et son école fondé sur un refoulé de cette contradiction.
Mon voisin Totoro (1988)
Tonari no Totoro
1 h 26 min. Sortie : 8 décembre 1999 (France). Animation, Fantastique
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
25/01 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)
Le Jour où le cochon est tombé dans le puits (1996)
Daijiga umule pajinnal
1 h 55 min. Sortie : 26 février 2003 (France). Drame
Film de Hong Sang-Soo
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
26/01 - Vu
J'ai tout de suite pensé à la "nouvelle vague" taïwannaise en voyant le film, et plus particulièrement au Edward Yang de Taipei Story et The Terrorizers. J'ai un souvenir éloigné de ce dernier mais je retrouve ce même sentiment de film chorale où la "choralité" est impossible, la structure du film, un peu pataude certes, creuse ce sentiment : plutôt que de faire se croiser les récits des différents personnages en parallèle, HSS choisit de les compartimenter en trois parties distinctes. Impossibilité du raccord, de lier les personnages par le montage, chaque personnage est renvoyé à sa solitude et à la superficialité et le vide de ses liens amicaux/sentimentaux. Je trouve le film un peu lourd, un peu démonstratif - surtout dans ses drames finaux - et un peu confus, mais j'aime certaines choses que je retrouve - plus brillamment - dans le cinéma taïwanais, dans sa façon de filmer la solitude contemporaine, notre scission avec le monde et le repli forcé sur notre intériorité vide de sens, dans le pathétique de notre volontarisme amoureux pour essayer de trouver quelque chose.
Nausicaä de la vallée du vent (1984)
Kaze no tani no Naushika
1 h 57 min. Sortie : 23 août 2006 (France). Animation, Science-fiction, Aventure
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
30/01 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)
Paul Sanchez est revenu ! (2018)
1 h 51 min. Sortie : 18 juillet 2018. Drame
Film de Patricia Mazuy
Alifib a mis 5/10.
Annotation :
31/01 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)
Toujours ce décalage, cette dissonance vis à vis de la représentation dominante et archétypale dans l'imaginaire et la fiction, en l’occurrence ici en ce qui concerne le sud de la France. C'est un film un peu bancal, un peu repoussant, un peu ridicule mais qui dans chacune de ses faiblesses cache une profonde tristesse. C'est un film sur la médiocrité, la laideur à laquelle une bonne partie de la France est condamnée, Mazuy n'a pas peur de filmer ces espaces terriblement vides et tristes que sont les zones commerciales périphériques, ou ces maisons pavillonnaires terriblement laides bloc-blanc, carrelage, qui sont pour beaucoup la seule possibilité d'accès à la propriété. C'est plein d'acteurs à côté de leur pompe qui ne parviennent pas à s'incarner dans le rôle, la profession à laquelle ils sont condamnés, des êtres qui n'ont que pour seul secours que de croire à un fait-divers ou plutôt de vouloir y croire pour trouver un peu de sens et un peu de rythme dans leur morne quotidien. Et Paul Sanchez objet de fascination, repoussant de part ses crimes mais attirant de par la liberté, l'extraction de cette vie morose qu'il incarne. "Je suis Didier Gérard, je vends des piscines" cette phrase résume bien tout le film, sa drôlerie, sa médiocrité et sa tristesse à la fois. Mais toujours avec le regard bienveillant de Mazuy, elle sait ces personnes condamnés à cette vie, elle n'a pas la bêtise de leur en faire porter toute la responsabilité.
Princesse Mononoké (1997)
Mononoke-hime
2 h 14 min. Sortie : 12 janvier 2000 (France). Animation, Aventure, Fantasy
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
03/02 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)
Le Pouvoir de la province de Kangwon (1998)
Kangwondoui Him
1 h 50 min. Sortie : 26 février 2003 (France). Drame
Film de Hong Sang-Soo
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
03/02 - Vu
HSS semble faire partie de ces cinéastes qui ont gagné en simplicité et en épure au fil du temps, pour son plus grand bien en l’occurrence, il y a un côté plombant, sur-signifiant dans ce film comme dans le précédent qui noie l'émotion dans un amas d'intentions. Magnifique fin cependant, mais c'est souvent le cas avec lui, je me souviens que la fin de La Femme Qui S'est Enfuie était parvenue à elle seul à me faire oublier mon désintérêt pour tout ce qui précédait.
Voyage au bout de l'enfer (1978)
The Deer Hunter
3 h 03 min. Sortie : 7 mars 1979 (France). Drame, Guerre
Film de Michael Cimino
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
04/02 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)
Le Château ambulant (2004)
Hauru no ugoku shiro
1 h 59 min. Sortie : 12 janvier 2005 (France). Animation, Aventure, Fantasy
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
05/02 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)
Introduction (2021)
Inteurodeoksyeon
1 h 06 min. Sortie : 2 février 2022 (France). Drame
Film de Hong Sang-Soo
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
06/02 - Vu au cinéma (Le Concorde)
Toujours plus de minimalisme, d'épure, jusqu'à l'effacement par la lumière de tout lieu identifiable. C'est qu'à l'exception peut-être de la mer, le film n'a pas besoin de l'extérieur pour tenir, il pourrait presque exister uniquement par la corporalité de ses personnages ; toute sa mélancolie sourde, tout le conflit, l'incompréhension inter-générationnel repose là dessus. Les personnages d'adolescent qui par leur corporalité seul semble presque s'excuser d'exister, leur sentiment partagé entre l'effacement, la solitude à combler, l'incertitude, les câlins qui ressemble plus à un réconfort pour soi-même qu'à une étreinte, un réconfort entre deux personnes. De l'autre côté les adultes, qui eux ne sont pas embarrassés pour occuper l'espace, qui ne font attention à rien qui sont tous embarrassés par leur enfant - cette tension, et ce mépris sourd d'une mère pour sa fille indécise et introvertie. Ça culmine lors de la scène de beuverie, elle est extrêmement drôle, embarrassante et touchante à la fois, le fils gêné, le corps tendu, tête baissé qui ne sait que faire et exprime maladroitement son éthique, la mère embarrassée et le comédien qui lui peu soucieux d'éthique et de sincérité part dans une colère confinant au surjeu. D'un côté le désir de sincérité et d'amour bloqué dans une introversion et de l'autre le pur désir de paraître pour prouver sa valeur sans se soucier de l'autre. Deux expressions inconciliables de la solitude.
Ce vieux rêve qui bouge (2001)
50 min. Sortie : 28 novembre 2001 (France). Comédie dramatique
Moyen-métrage de Alain Guiraudie
Alifib a mis 8/10.
Annotation :
10/02 - Revu
La force du dépouillement, un plan large, un cadre pris tel qu'il existe et c'est toute la banale tristesse d'une vie en même temps que sa beauté qui s'y incarne ; il y a des cinéastes qui veulent à tout prix que le réel n'entre pas dans le cadre, ils trouvent les êtres et les lieux si laids et dénués d'intérêt qu'ils veulent écraser le monde sous leur(s) idée(s). Rien de tout ça chez Guiraudie, même les excursions burlesques et fantastiques de ses autres films prennent racine dans la réalité d'individus paumés. Là il n'y a que la conclusion d'une vie faite de routine, de répétitions, la simple réalité affective d'ouvriers dans leur rapport au travail, à la vie, pas de démonstration, pas de structure, pas de propos. La triste réalité de la non-réalisation de ses rêves et désirs n'est pas vécu avec tragique, avec conscience et verbalisation d'une réalité socio-politique mais avec un simple sentiment : les jours s'accumulent, on s'en rend pas compte et à la fin ça fait une vie.
Django (1966)
1 h 31 min. Sortie : 9 novembre 1966 (France). Western
Film de Sergio Corbucci
Alifib a mis 3/10.
Annotation :
12/02 - Vu au cinéma (Le Cinématographe)
Dans l'éprouvant ennui que j'ai ressenti devant le film j'ai repensé à ce vieux truisme cinéphile dans le montage interdit de Bazin à propos de la nécessité du plan d'ensemble. Ici pas d'enfant traîné par un cheval, mais des fusillades et de simples personnages, ça m'a fasciné de voir à quel point dans les scènes de fusillades, les incessants champs / contre-champs semblent ne pas communiquer, comme s'il s'agissait de deux espaces séparés, voire de deux films différents, tout ça car il n'y a jamais ce plan d'ensemble permettant de circonscrire les opposants dans le même espace. Et dans mon ennui encore (ma tentative de sieste ayant échoué), j'ai trouvé assez amusant le moment de la mitrailleuse qui tire toute seule, ça fait un peu écho avec ce que je viens de dire, les personnages meurent tout seul, il n'y a personne dans leur contre-champ. Sinon, la chanson est sympa, et le cliché du héros taciturne et viril toujours aussi ridicule.
Kiki la petite sorcière (1989)
Majo no takkyūbin
1 h 43 min. Sortie : 31 mars 2004 (France). Animation, Aventure, Drame
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Alifib a mis 7/10.
Annotation :
12/02 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)
Van Gogh (1991)
2 h 38 min. Sortie : 30 octobre 1991. Biopic, Drame
Film de Maurice Pialat
Alifib a mis 9/10.
Annotation :
13/02 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)
Le Voyage de Chihiro (2001)
Sen to Chihiro no Kamikakushi
2 h 05 min. Sortie : 10 avril 2002 (France). Animation, Aventure, Fantasy
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Alifib a mis 9/10.
Annotation :
14/02 - Revu au cinéma (Le Cinématographe)
Petite Solange (2021)
1 h 25 min. Sortie : 2 février 2022. Drame
Film de Axelle Ropert
Alifib a mis 4/10.
Annotation :
15/02 - Vu au cinéma (Katorza)
La grande idée du film est qu'en se tenant au point de vue de Solange (malgré 2/3 écarts incohérents de fait), Ropert élude les raisons du divorce et les étapes obligatoires d'un film sur ce sujet et permet de fait de représenter l'écart, l'incompréhension entre le "monde des adultes" et celui des enfants. En dehors de ça, je trouve le film raté, trop guidé par l'écriture et par des intentions trop visibles, et surtout il est dans un entre deux un peu étrange, entre le mélodrame et une tenue plus "réaliste", donnant aux tentatives lyriques du film un côté un peu grotesque et aux scènes plus "naturalistes" une sensation d'artificialité.. Je ressens cette même artificialité dans les dialogues, j'ai l'impression que les acteurs (surtout le frère) ne savent pas quoi en faire, comme s'ils ne sortaient pas de leur bouche, de leur personnage, et qu'il n'y avait dans leur paroles que l'intention de Ropert.
Le Conte de la princesse Kaguya (2013)
Kaguyahime no Monogatari
2 h 17 min. Sortie : 25 juin 2014 (France). Animation, Drame, Fantastique
Long-métrage d'animation de Isao Takahata
Alifib a mis 9/10.
Annotation :
16/02 - Revu au cinéma (Le Cinémaographe)
Pas de repos pour les braves (2003)
1 h 44 min. Sortie : 12 novembre 2003. Comédie dramatique, Romance
Film de Alain Guiraudie
Alifib a mis 6/10.
Annotation :
17/02 - Vu
Travolta et moi (1993)
1 h 09 min. Sortie : 25 novembre 1994. Comédie dramatique
Téléfilm de Patricia Mazuy
Alifib a mis 9/10.
Annotation :
20/02 - Vu
Toute l'intelligence de Mazuy consiste à fondre son regard dans la subjectivité adolescente, dans tout ce qu'elle comporte en égoïsme, insolence, narcissisme et mensonge, tout le drame du film se fonde à partir de ce regard adolescent, et jamais à travers un regard adulte surplombant. Tout ce qui pourrait fonder un drame vu par un adulte est occulté ou diminué : la précarité des parents n'est pas une question, l'incendie et ses conséquences ne trouverons aucune conclusion dans le film etc... .Tout tient dans ce regard adolescent sur le monde, regard égocentré d'êtres qui se cherchent, où l'on se fabrique une personnalité pour combler une tristesse, où chaque évènement mineur prend des proportions tragiques, où l'insolence et l'impolitesse trouvent légitimité. A ce titre, l'utilisation des chansons populaires est très intéressante, elle vise constamment à montrer les personnages comme ils se considèrent : des personnages principaux, plus important que tous, pour qui le monde commence et s'arrête à leur personne.