Journal de bord vidéoludique 2024
J’ai beau farfouiller dans tous les agendas incomplets des sites internet du monde, et à chaque fois, je me pose encore et toujours cette même question : à quoi vais-je jouer courant 2024 ? Et si le brouillard tend à se désépaissir, il faut bien l’admettre, il reste difficile de percevoir au-delà de ...
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créée il y a environ 23 heures · modifiée il y a environ 22 heuresStar Wars Outlaws (2024)
Sortie : 30 août 2024. Action-Aventure
Jeu sur PC, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Streaming
JOF2ARD a mis 7/10.
Annotation :
Là où The Veilguard monte sur ses grands chevaux pour aborder des thèmes (politique, psychologique) qui lui échappe, Star Wars : Outlaws se contente de récits à la hauteur de son héroïne, une bandit de grand chemin. La politique, par exemple, elle n'y comprend rien, et à chaque fois qu'elle fait mine de s'y intéresser, c'est pour mieux se faire mener par le bout du nez – preuve d'une bonne écriture. Alors elle se cantonne le plus souvent de se mêler de ce qui la « concerne », des butins cachés aux quatre coins de Tatooine, en gardant l'oreille tendue au détour d'une ruelle, ou en surveillant de près une partie de sabacc dans laquelle fuite quelques informations utiles sur la faction voisine. Si cette approche est un peu trop systématique – des fuites d'informations partout, tout le temps – elle permet de s'éloigner quelque peu des schémas traditionnels de l'open-world moderne et de conserver une certaine cohérence avec la réalité de l'héroïne : les points sur la carte se révèlent au fur et à mesure de discussions, quand elle en entend parler par elle-même. Un dispositif qui permet d'éviter la surcharge d'indications, tout en favorisant l'exploration. Oui, avant d'être un jeu d'action, Outlaws est un hymne au voyage, une visite intergalactique faite-main, qui n'oblige jamais à rien et où le moindre détail bénéficie d'une attention particulière – jamais un jeu vidéo Star Wars n'a aussi bien retranscrit l'univers des premiers films. Ces moments d'errements dégagent une attitude bon enfant bienvenue, presque pacifiste, qui fait sans cesse écho au ton de l'ensemble. Tout semble cohabiter, se répondre : cela s'étend jusqu'à ce système de Faction qui vient donner sens à l'infiltration, mécanique souvent caduque. Pour une fois, le choix de se la jouer discret s'impose : elle ne sert pas simplement à éviter des conflits, mais est nécessaire pour ne pas nuire aux relations forgées avec les nombreux syndicats. Pas vu pas pris ! Et si la partie gameplay n'est pas des plus réussie, avec cette I.A. si peu maligne, l'attitude de Kay Vess, l'héroïne, compense : la moindre de ses animations retranscrive à merveille le comique des blockbusters de la fin des années 70. Elle préfère opter pour un bon bourre‐pif signature, non sans nonchalance, plutôt que de s'adonner à d'interminables gunfights. Oui, encore et toujours cette attitude bon enfant. Tout ça pour dire que Outlaws est certainement la production Ubisoft la plus cohérente depuis 2015, et ce n'est pas rien.
Dragon Age: The Veilguard (2024)
Dragon Age 4
Sortie : 31 octobre 2024. RPG
Jeu sur PC, PlayStation 5, Xbox Series X/S
JOF2ARD a mis 4/10.
Annotation :
Cette fin en toute hâte, se concluant par une poignée d'artworks et de fondus au noir, est un peu à l'image du reste de The Veilguard : artificiel et scolaire. La structure des mondes, héritières des metroidvania, s'amuse à diluer l'expérience sur le long, pour pousser joueurs et joueuses à revenir, plus tard… quand la production l'aura décidée. Oui, contrairement à un Jedi Survivor qui établit une logique de progression, amenée par l'obtention de compétences, The Veilguard ne fixe jamais ses règles. Elles sont définies de manière arbitraire par le suivi d'une quête ou non. À la longue, cette manière de faire freine l'envie d'entreprendre toute initiative, de peine d'être sanctionné. Pourtant, le jeu pousse sans cesse à l'exploration : le moindre embranchement, le moindre recoin reculé, est prétexte à la dispersion de coffres à ouvrir, de monnaies, de minerais et autres babioles à amasser. Une approche à laquelle je suis de plus en plus allergique, qui empêche de profiter des panoramas – souvent magnifiques – et donne la triste impression, les yeux rivés vers le sol, de camper un aspirateur. Un conseil, mieux vaut ne pas s'éparpiller, faire abstraction de tous ces ajouts plus ou moins futiles et se laisser entraîner par cet immense curseur qui accompagne chacun des pas de notre avatar pour s'affranchir des temps morts, rentrer dans le vif du sujet : l'action. En effet, ce qui fait défaut à Inquisition, incarne ici la meilleure partie. Les affrontements, toujours plus dynamiques, bougent à merveille, demandent beaucoup de patience et d'attention dans les plus hautes difficultés, et dévoilent une myriade d'effets que l'on se plaît à contempler. Après, de là à dire que la formule parvient à tenir sur plus de 50 heures, ce serait mentir : elle peine à évoluer sur la longueur, la faute à des paterns ennemis rébarbatifs – pour exemple, ces dragons qui combattent tous de la même manière. Reste ensuite l'écriture, là aussi assez scolaire, qui prend en plus, par moment, les codes du gros blockbuster hollywoodien moderne, avec des punchlines mal-senties, mal amenées, qui apportent des touches d'humour déconnectées du ton général. Ce que l'on retiendra, ce sont, comme dans les précédents épisodes, ces compagnons qui ont toujours quelque chose à raconter : des histoires plus ordinaires, davantage à hauteur humaine, loin de ces intrigues politiques pas nécessairement bien ficelées qui rythment pourtant l'ensemble de l'aventure. Un chapitre – final ? – en demi-teinte.
Le Vaillant Petit Page (2024)
The Plucky Squire
Sortie : 17 septembre 2024. Action-Aventure
Jeu sur PC, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Nintendo Switch
JOF2ARD a mis 3/10.
Annotation :
Outrepassé sa gimmick qui consiste à voyager d'un monde en 2D à un monde en 3D et inversement, The Plucky Squire n'a finalement plus grand chose à partager. Malgré les apparences, ses airs de grands rêveurs, le titre manque de folie, de magie. Son erreur première est certainement de chercher à se faire apprécier du plus grand nombre en convoquant sans cesse les succès passés, du classique Link's Awakening, au très pointu Baba is You, en passant par divers shoot'em up et autres Punch-Out!!. Le problème – commun à de plus en plus de productions –, c'est qu'en multipliant les approches, il met en péril la qualité de tous ce qu'il entreprend, alors même que son budget resserré pousse logiquement à faire dans l'économie d'idées. Le soft aurait gagné à laisser tous ses mini-jeux – pas toujours réussis – de côté, pour mieux appréhender artistiquement sa dimension 2D et réfléchir/exploiter son terrain de jeu : une chambre d'enfant aux milles possibilités. Alors que les jouets entassés ne demandent qu'amour et attention, que les palettes de peintures attendent que l'on répandent leurs couleurs, ou qu'une pendule de Newton souhaite être bousculée pour rebondir encore et encore, le monde de The Plucky Squire n'est que rigidité, un ensemble de polygones servant à délimiter l'espace : un chemin qui tire tout droit, d'une interaction obligatoire à une autre. Le jeu devait être cette ode à la créativité, comme le raconte si bien son histoire, mais il est simplement une œuvre frustrante de plus qui nous place dans les chaussons d'un·e gamin·e à qui l'on a confisqué tous ses jouets.
Race Arcade (2017)
Sortie : 5 avril 2017 (France). Course
jeu vidéo sur Nintendo Switch, Xbox One, PC, Mac
JOF2ARD a mis 3/10.
Annotation :
Bénie était l'époque des MicroMachines, franchise qui a su faire le bonheur des petits et grands durant les années 1990… avant que s'installe la troisième dimension, nouvelle palette visuelle qui amorce un enchaînement de faux départs pour la franchise, jusqu'à sa disparition la plus totale. Depuis, personne n'a réussi à reprendre le flambeau, à retrouver ce dynamisme si particulier, si cher à la série, à reproduire les sensations grisantes de ces face-à-face interminables, à imiter l'ingéniosité de ces circuits, qui grâce à l'adoption d'un point de vue inédit, dissipe de manière extraordinaire les traces d'un quotidien des plus ordinaires. Oui, les MicroMachines portent bien leur nom : face à ces petites voitures, tout est géant, comme cette éponge qui flotte au beau milieu d'un évier, ce crayon qui vient délimiter la piste, ou cette règle qui fait office de pont. Aucune concurrence en vue, et pourtant, je m'accroche, m'essaie à tout ce qui ressemble de près ou de loin à la série de feu Codemasters. C'est là qu'entre en scène Race Arcade, chopé pour une poignée de dollars (canadiens), une production, sans le sou, mais généreuse. Et c'est d'ailleurs par le nombre qu'elle parvient – dans un premier temps – à séduire, la multiplicité des circuits m'étonne encore, tout comme la diversité des types de véhicules, ayant chacun sa propre maniabilité. Là où ça se corse, c'est que seulement la voiture initiale est agréable à prendre en main : elle procure de bonnes sensations et se manie sans peine, elle donne l'impression de renouer avec l'approche des productions d'antan. Ce n'est pas le cas de la moto, absolument sans saveur, et encore moins de la super car, juste incontrôlable. Si les premières parties se montrent plaisantes, la suite est davantage frustrante.
Call of Duty: Black Ops 6 (2024)
Sortie : 25 octobre 2024. FPS, Action
Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S
JOF2ARD a mis 3/10.
Annotation :
Si le mode multijoueur de Black Ops 6 est déception, c'est certainement parce qu'il symbolise le point culminant d'une formule, celle qui a « immédiateté » pour mot-d'ordre. Elle incarne, dans un premier temps, cette échappatoire du quotidien, le fameux métro, boulot, dodo, en se traduisant au soleil couchant par quelques parties réconfortantes, des parties qui n'imposent rien, pas même d'en voir le bout. Des Crok'Sel plein les doigts, tu cours, tu tires, tu ne réfléchis pas, tu ne vises même pas. Tu tues, tu meurs, tu respawn, parfois sur l'ennemi, alors tu tires à nouveau, re tues, re meurs, etc. Il n'y a aucun temps mort, c'est vrai, mais il manque comme un petit quelque chose… Le problème, c'est qu'il est déjà trop tard, le doigt est dans l'engrenage de cette machinerie foutrement bien huilée. Alors, au régime « métro, boulot, dodo » s'ajoute Call of Duty. On y retourne oui, jour après jour : le jeu est devenu ce précieux point de rendez-vous, celui où tu retrouves tes ami·e·s, tes habitudes aussi, des défis quotidiens, faciles à valider, des Battle Pass aux récompenses gratuites. Mieux, le jeu ne convoque jamais, Ô grand jamais, le sentiment de frustration : tout le temps de l'action, des cadeaux militarisés à ne plus savoir qu'en faire, afin de ne jamais laisser le temps de réfléchir. Mais quand même, tu te poses des questions, le pourquoi de cette frénétique envie de balancer une énième partie, alors même qu'en jeu, tu trouves le temps long. Puis un jour, la révélation… Le presque mort-né XDefiant est le déclic. Bien qu'imparfait, le FPS d'Ubisoft retrouve les sensations et la rapidité d'un CoD, mais ajoute une dynamique « nouvelle » grâce à la mise en place d'objectifs clairs qui imposent un travail d'équipe : au-delà de parfaire son ratio, il y a un but. Et ce but se dessine simplement au travers du level-design qui, à la manière d'un Rainbow Six Siege ou même d'un Killzone – qui sont chacun différemment des jeux à objectifs – réfléchit davantage à l'espace, en créant des lignes d'oppositions, des jeux de verticalité, de distances, des positionnements logiques, toujours en adéquation avec les modes joués. Dans un Call of Duty, les parties à objectifs ne sont qu'un leurre, des deathmatchs déguisées. Le jeu n'est pas pensé pour : il privilégie encore et toujours l'action. Le système de réapparition en est témoin, il cherche constamment le chaos général : tu pops sur tes adversaires, tes adversaires popent sur toi, le carnage, partout, tout le temps.
Astro Bot (2024)
Sortie : 6 septembre 2024. Action, Plateforme
Jeu sur PlayStation 5
JOF2ARD a mis 5/10.
Annotation :
Le fan-service d’Astro’s Playroom coule de source : il résume l’histoire de PlayStation, remonte jusqu’à l’ère préhistorique de la marque – comme en atteste son boss final –, pour clore un chapitre et mieux en ouvrir un nouveau, entièrement porté par la PS5 et son pad. Ce spot publicitaire géant a le mérite de l’honnêteté : par sa « gratuité », il montre qu’il est conscient de son rôle. Qu’Astro Bot, vendu au prix fort, prenne exactement le même chemin quatre ans plus tard est un non-sens absolu : il gomme le sincère hommage de son aîné et ancre la franchise dans cette idée qu’elle ne sert qu’à promouvoir les différentes licences du constructeur japonais. Les intentions sont claires quand le platformer en vient à dédier des niveaux entiers, aussi bons soient-ils, aux séries phares de PlayStation Studios. Horizon, qui fait l’actualité avec la sortie d’un remaster (vraiment quali’) ainsi que d’un spin-off LEGO – une autre publicité mal déguisée –, est d’ailleurs sous les feux de la rampe : il vient boucler l’aventure. Astro Bot ne joue plus la carte de la nostalgie et du jeu à valeur historique, ce qui faisait le charme de son prédécesseur, non, il accumule frénétiquement les licences pour endosser fièrement le rôle de propagandiste. D’un épisode à l’autre, la passion n’est plus, et malheureusement, ça se ressent un peu manette en mains.
Star Wars Jedi: Survivor (2023)
Sortie : 28 avril 2023. Action-Aventure
Jeu sur PC, PlayStation 5, Xbox Series X/S, PlayStation 4, Xbox One
JOF2ARD a mis 7/10.
Annotation :
En mettant, non pas l’accent sur la mise en scène, mais sur l’exploration, Star Wars Jedi : Survivor (2023) renoue avec l’esprit des jeux de plate-forme de la sixième génération de machines. L’enrobage est certes plus mature, mais la vision est similaire. Et le fait de concentrer principalement l’action sur une seule grande planète, au lieu de s’éparpiller comme avec le premier opus, puis de proposer un hub dans lequel on prend plaisir à revenir, permet à la franchise de donner davantage corps à cet univers. Les mondes de Fallen Order étaient au service du jeu, et rien d’autre. Ceux de Survivor, même si ce n’est pas encore parfait, aspirent à un semblant de cohérences bienvenu – une approche d’ailleurs partagée par Shadow of the Tomb Raider. Néanmoins, à l’image de beaucoup de suite avant lui, afin de marquer une différence avec son prédécesseur et de justifier l’achat auprès des fans, Survivor fait l’erreur de sans cesse chercher à se diversifier. Le jeu multiplie alors les idées pas très bien senties, comme ces nombreux passages à dos d’animaux, ce qui vient casser le rythme et déstructurer l’agencement de la carte. Un défaut également présent lors du grand final qui va de rebondissement en rebondissement pour allonger toujours plus la durée déjà conséquente du jeu. Malgré ces errements, j’ai une grosse préférence pour ce second opus qui, dans l’ensemble, est bien plus intéressant à parcourir. Je serais donc au rendez-vous pour la conclusion.
Super Mario Party (2018)
Sortie : 5 octobre 2018. Party game
Jeu sur Nintendo Switch
JOF2ARD a mis 5/10.
Annotation :
Après s’être égaré le temps d’une courte expédition – de deux épisodes – sur Wii U, la saga Mario Party, avec Super Mario Party (2018), se rabiboche avec les fondamentaux. De ce fait, ce chapitre se présente d’office comme une suite fonctionnelle et sympathique. Surtout qu’elle est généreuse en modes, là où les précédentes itérations se contentent plus généralement du minimum syndical : un total de cinq plateaux pour le mode principal et puis c’est tout. Le mode « Excursion en Rafting » permettant à quatre participant·e·s de s’allier incarne d’ailleurs la plus grosse réussite et originalité de cet opus. La proposition demande à tout le monde de coopérer, accentuant ainsi la démarche familiale de l’ensemble. Toutefois, le reste semble survolé, jusqu’au nombre de mini-jeux finalement assez limité – de ce côté, « Excursion en Rafting » tourne d’ailleurs vite en rond. Et si certains de ces mini-jeux ont la bonne idée d’exploiter la détection des mouvements et les vibrations des Joy-Con – des technologies un peu trop ignorées à mon humble avis –, l’approche demeure timide et n’atteint jamais la précision de 1-2-Switch. Super Mario Party, c’est donc un épisode qui séduit par son classicisme et son aspect collaboratif plus prononcé, mais qui aurait gagné à garnir et/ou approfondir ce qu’il entreprend.
Warhammer 40,000: Boltgun (2023)
Sortie : 23 mai 2023. FPS
Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, PlayStation 5, Xbox Series X/S
JOF2ARD a mis 7/10.
Annotation :
Malheureusement passé inaperçu, Warhammer 40.000 : Boltgun (2023) est pourtant l’un des dignes héritiers des DOOM d’antan. Véritable spectacle macabre à la violence extrêmement graphique, la production sait se montrer plus exubérante encore que son modèle : les gerbes de sang, tout comme les effets pyrotechniques, ne cessent de recouvrir l’écran. Le titre procure même davantage de sensation que DOOM et sa suite Eternal, qui restent encore bien timide de ce côté-là : le sound-design est exemplaire, et chaque pétoire se ressent manette en mains, grâce à une parfaite utilisation des vibrations du pad. Boltgun pêche toutefois à deux niveaux : son level-design est plus linéaire que souhaité par le genre, et l’approche de ses combats est beaucoup trop frontale. Le fast-FPS n’a pas la dimension « stratégique » d’un DOOM : aucun ennemi n’est prioritaire sur un autre par exemple, et il n’est jamais nécessaire d’adapter son arsenal en fonction des situations. De petits défauts qui lui portent surtout préjudice sur la longueur, étant donné sa générosité.
Mario Strikers: Battle League Football (2022)
Sortie : 10 juin 2022. Football
Jeu sur Nintendo Switch
JOF2ARD a mis 3/10.
Annotation :
Naïvement, je pensais que les récentes mises à jour de Mario Strikers : Battle League Football (2022) allaient permettre au titre de relever le niveau ; je me suis évidemment trompé. Quoiqu’il arrive, et malgré mes espoirs, cet opus est d’une paresse folle. Le contenu reste toujours aussi léger, la faute à un manque flagrant de modes de jeu et à l’absence de terrains au design vraiment significatif, comme pouvaient le proposer les épisodes précédents. Mine de rien, quand on observe Destruction AllStars et ce nouveau Mario Strikers, on se rend compte que l’influence de Rocket League a été plus néfaste qu’on ne l’imagine : il y a une recherche de sobriété et d’uniformisation d’univers nouvelle, une mentalité qui ne correspond pas à des projets de cette ampleur. Le gameplay est, lui aussi, superficiel. La dimension grand spectacle, avec ses ralentis par dizaines, est désormais en retrait, mais les rares idées ajoutées peine à compenser l’adoption d’une démarche plus terre-à-terre. Les possibilités manquent d’épaisseur, ce qui se traduit par la terrible impression de disputer continuellement le même match.
Driver (1999)
Driver: You Are the Wheelman
Sortie : 30 juin 1999. Course
Jeu sur PlayStation, PC, PSP, PlayStation 3, PS Vita
JOF2ARD a mis 6/10.
Annotation :
Driver (1999) souffre de ses expérimentations : en proposant de parcourir librement plusieurs destinations urbaines en trois dimensions sur la toute première PlayStation, une première pour l’époque, il ne pouvait que s’imposer des restrictions. Ainsi les différentes villes – particulièrement vivantes, il faut l’admettre – ne permettent que peu de fantaisies : elles sont essentiellement composées de gigantesques lignes droites, ce qui met difficilement en valeur la vraie force du soft, la conduite. Encore aujourd’hui, cette dernière fait des miracles et reste un modèle pour tous les open-world modernes qui ont tendance à placer leur énergie ailleurs. En effet, contrairement à ses héritiers qui se sont davantage tournés vers l’arcade – certainement par facilité – Driver recherche le réalisme, sans jamais fragiliser le plaisir de jeu. Le poids des véhicules se fait alors ressentir, ce qui oblige à rester focus, à anticiper avant un virage, et les collisions, impactantes, bénéficient d’un soin extrême – rien d’étonnant à cela, puisque Reflections, le studio derrière le jeu, est aussi à l’origine de la franchise Destruction Derby. Driver, c’est donc une légende qui mérite son titre ! Et si ses mondes ouverts ont vieilli, son gameplay, lui, fait encore des miracles.
Max Payne 2: The Fall of Max Payne (2003)
Sortie : 24 octobre 2003 (France). Action
Jeu sur PC, Xbox, PlayStation 2
JOF2ARD a mis 6/10.
Annotation :
En termes de jeu, entre Max Payne premier du nom et Max Payne 2 : The Fall of Max Payne (2003), c’est du pareil au même : cette suite conserve l’imprécision légendaire de son aîné. Et malgré une séquence joliment amenée qui chamboule quelque peu les habitudes, il peine aussi à faire évoluer ses idées tout du long des 5 heures nécessaires pour boucler l’aventure. Néanmoins, l’écriture comme la mise en scène, tout y est plus ancré, plus maîtrisé. Et si c’était déjà esquissé dans le premier épisode, la patte contemporaine de Remedy fait d’ores et déjà irruption, grâce à la présence de thèmes et d’expressions artistiques communs avec leurs créations plus récentes. La manière même de mettre en valeur les environnements se montre également précurseur à ce qu’il se fait dans Alan Wake II : les décors ne sont pas le simple théâtre des actions du joueur/joueuse, mais racontent des histoires. Il y a bien évidemment des objets interactifs ici et là ou des télévisions qui diffusent des séries en live-action, comme dans le premier opus, mais c’est surtout les civils qui se retrouvent malgré eux au cœur des fusillades qui viennent faire la différence. Ces personnages, pour apporter une pointe de crédibilité à tout ce qui se déroule à l’écran, interagissent avec Max, avec la pègre, en fuyant, en ripostant. Pour enfoncer le clou, le titre permet à plusieurs reprises de porter un regard sur la ville, pour nous donner un aperçu des coulisses, comme ce passage survenant dans une sorte de train fantôme, ou ces nombreuses séquences sur les toits des immeubles. Il y a une vibe Sin City qui se fait encore plus sentir. Cette similitude entre les différentes productions de la maison finlandaise rend le remedyverse officialisé en 2020 avec AWE, l’extension de Control, d’autant plus intéressant. Vous ne m’entendrez pas beaucoup dire ça mais : hâte des remakes !
Horizon Chase 2 (2022)
Sortie : 9 septembre 2022. Course
Jeu sur Mac, iPad, iPhone, Apple TV, Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S
JOF2ARD a mis 4/10.
Annotation :
La modernisation ne peut être la solution à tout. Preuve en est avec Horizon Chase 2 (2022) qui, en choisissant d’actualiser la formule, ou tout du moins les visuels, perd tout le charme délicieusement rétro du premier opus. Oui, avant d’être un bon jeu de course dans la lignée d’un OutRun, Horizon Chase premier du nom est surtout un voyage dans le temps, une excursion au cœur de l’ère 16-bit qui, entre les sprites et les musiques synthwaves, s’amuse sans cesse avec notre fibre nostalgique. Et si les différents environnements de cette suite sont magnifiques grâce à une multitude de polygones colorés et d’une bonne distance d’affichage, ils sont aussi davantage passe-partout, voire déjà-vus. L’agencement de ces décors manque d’ailleurs d’originalité, là où le premier opus arrivait à surprendre ou mieux, à mettre des étoiles dans les yeux. Avec Horizon Chase 2, la franchise passe d’un somptueux hommage à tout une génération de jeux vidéo, à une production efficace, mais également quelconque.
Prince of Persia: The Lost Crown (2024)
Sortie : 18 janvier 2024. Plateforme, Action-Aventure
Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Streaming
JOF2ARD a mis 6/10.
Annotation :
Prince of Persia : The Lost Crown (2024) n’a pas l’originalité d’un Hollow Knight ni la beauté et la poésie d’un Ori and the Will of the Wisps. Sur certains points, il est même passe-partout : déjà-vu et déjà-joué. Pour autant, impossible de nier son efficacité : une fois lancé, il est difficile de lâcher la manette, tant les différentes phases de jeu – combat, énigme comme plate-forme – sont parfaitement huilées. Ça répond au doigt et à l’œil, ça bouge extrêmement bien, et le level-design, s’il n’est pas le plus inventif, est joliment pensé. Il parvient à renouveler l’expérience grâce à l’ajout de nouvelles trouvailles ici et là – typique du metroidvania, j’en conviens. Là où le jeu surpasse réellement les attentes, c’est lors des combats de boss. Avec un peu de dextérité, les affrontements prennent l’allure d’un magnifique ballet. Tout semble parfaitement chorégraphié pour en mettre constamment plein la vue. Aussi traditionnel qu’efficace !
WipEout HD Fury (2009)
Sortie : 23 juillet 2009. Course, Action
Jeu sur PlayStation 3
JOF2ARD a mis 10/10.
Annotation :
WipEout HD + Fury (2008), c’est un moment d’abandon sur fond de musiques électro ; une plongée enivrante à plus de 700 km/h sur des pistes en montagnes russes. Magnifiques, vivantes et parfaitement pensées, ces dernières sont sans cesse en adéquation avec le gameplay, lui aussi extrêmement précis. La conduite adopte en effet une approche étonnamment « réaliste » pour le genre, et est sublimée par ce système d’aérofreins cher à la saga qui donne cette impression unique de défier la gravité, d’avoir le plein contrôle de son bolide. L’I.A., au-dessus du lot, parvient de son côté à retranscrire un comportement plus ou moins humain : elle réalise des embardées, voire des sorties de route, et n’hésite pas non plus à se montrer agressive quand cela est nécessaire. C’est simple, WipEout HD + Fury ne vieillit pas, ce sont ses récents concurrents (Redout, Pacer) qui prennent la poussière.
XDefiant (2024)
Tom Clancy's XDefiant
Sortie : 21 mai 2024. FPS
Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Streaming
JOF2ARD a mis 5/10.
Annotation :
Depuis Ghost Recon Phantoms, qui était sûrement trop en avance sur son temps, Ubisoft persiste à vouloir séduire le milieu ultra sélectif du jeu-service gratuit. Après dix années d’insuccès, il fallait que ce soit XDefiant (2024) qui réalise une percée. Non pas que ce soit un mauvais FPS, loin de là même, mais c’est assez déconcertant de voir que c’est le moins original du lot qui s’en sort le mieux : un peu trop bon élève, XDefiant reprend tout de son modèle Call of Duty, son feeling ainsi que son énergie. Le soft arrive toutefois à tirer son épingle du jeu avec ses maps joliment agencées – sa plus grande force – et pour avoir amené avec succès la rencontre de nombreuses franchises Ubisoft et Tom Clancy. Les looks des personnages ainsi que leurs attributs, des atouts passifs et actifs qui peuvent malheureusement créer de légers déséquilibres en pleine partie, font complètement sens. Ils bâtissent même un prolongement bienvenu des différents univers. Un free-to-play à la recette déjà-vu donc, mais honnête et efficace.
Hellblade II: Senua’s Saga (2024)
Senua’s Saga: Hellblade II
Sortie : 21 mai 2024. Action-Aventure
Jeu sur Xbox Series X/S, Xbox One, PC
JOF2ARD a mis 3/10.
Annotation :
En adoptant pleinement les codes du blockbuster hollywoodien, Hellblade II (2024) s’est égaré. Il offre à plusieurs reprises d’incroyables séquences de bravoure ainsi qu’une technique de haute volée mais, en contrepartie, il a perdu la sensibilité et la spontanéité du premier chapitre. À l’image d’un train fantôme, le dernier-né de Ninja Theory force à regarder ce qu’il y a voir, et à éprouver ce qu’il est nécessaire de ressentir. Mais c’est justement cette trop forte structuration qui empêche de croire en l’existence de cet univers et de partager les sentiments de Senua qui nous explosent sans cesse au visage, nous hurlent dans les oreilles. Même les enjeux perdent ici en profondeur. Si découvrir l’héroïne davantage en maîtrise de ses angoisses est vraiment intéressant, l’ensemble manque de consistance, de poésie, de seconde lecture. D’une beauté froide !
Stellar Blade (2024)
Sortie : 26 avril 2024. Action-Aventure, Beat'em up
Jeu sur PlayStation 5, PC
JOF2ARD a mis 6/10.
Annotation :
Stellar Blade (2024) a une myriade de défauts, à commencer par ses déplacements flottants et une structure scolaire venu tout droit d’un autre temps. Les premières heures sont difficiles à surmonter, tant les lacunes sont prédominantes. Mais au fur et à mesure qu’avance l’intrigue, que EVE, l’héroïne, gagne en compétences, et que les paysages teintés de mélancolies défilent sous nos yeux, le soft gagne en maîtrise. Durant tout le dernier tiers et jusqu’au grand final donnant sens à la naïveté – agaçante, mais finalement consciente – de l’ensemble, l’expérience adopte l’intensité des productions Sony : c’est un bouquet d’effets pyrotechniques improbables et de plans mémorables. J’aurais évidemment aimé que Stellar Blade se présente sous cette forme tout du long, mais je vais me contenter de cette montée en puissance progressive qui ne laisse pas indifférent. À faire !
Crash Bandicoot N. Sane Trilogy (2017)
Sortie : 30 juin 2017. Plateforme
Jeu sur PlayStation 4, Nintendo Switch, Xbox One, PC
JOF2ARD a mis 8/10.
Annotation :
N. Sane Trilogy (2017) est l’exemple même du remake parfait. S’il modernise l’ensemble en adoptant une nouvelle direction artistique ainsi qu’un système de sauvegarde plus souple, il n’oublie pas ses origines : la compilation fait le choix de conserver aussi bien les prouesses que les errements de ses différents jeux, afin de ne jamais entacher les souvenirs. Crash Bandicoot premier du nom, malgré ces visuels inédits qui ne lui rendent pas nécessairement honneur, reste encore le meilleur. Il ne fait jamais dans le superflu pour se concentrer sur ce qu’il sait faire de mieux : de la plate-forme. À l’inverse, le troisième opus est toujours le moins engageant. Il se perd dans une multitude d’activités peu pertinentes (courses en jet-ski, de motos, plongée sous-marine, batailles aériennes), et compose avec un level-design souvent très faible. Les chapitres médiévaux n’ont par exemple aucun intérêt, puisque l’on peut les survoler en marchant sur les murets placés aux extrémités de l’écran. Son final sans challenge est lui aussi décevant. Mais c’est vraiment de cette manière que je voulais retrouver ces grands classiques de la PS1, avec leurs forces et leurs lacunes : une excellente compilation donc !
Kao the Kangaroo (2022)
Sortie : 27 mai 2022. Plateforme, Action
Jeu sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5
JOF2ARD a mis 4/10.
Annotation :
Kao The Kangaroo (2022) est si peu inventif, que ça en est perturbant. Tate Multimedia, le studio derrière le jeu, semble n’avoir rien observé de ce qu’il s’est fait ces 25 dernières années dans le monde du platformer 3D, tant ce nouveau Kao régurgite des idées dépassées dignes des productions de la première PlayStation. Le level-design, même s’il fait parfaitement son office pour un débutant·e, est très sage – il se contente de placer un gouffre ici et là pour pimenter quelque peu l’aventure. Même constat pour la direction artistique qui peine à se différencier de celles adoptées par la concurrence. Il faut en effet attendre le dernier monde pour qu’il se passe quelque chose sur le plan visuel, avec ce carnaval gothique qui joue avec la profondeur pour mettre ses environnements en valeur. Pour autant, Kao The Kangaroo n’est pas un mauvais jeu, il se présente même comme une alternative de choix pour les plus jeunes. Contrairement à Crash Bandicoot 4 à la difficulté retorse, il se montre accessible tout du long. Timide, mais honnête.
Chants of Sennaar (2023)
Sortie : 5 septembre 2023. Aventure, Réflexion
Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Streaming
JOF2ARD a mis 5/10.
Annotation :
Comprendre pour exister, tel est le credo de Chants of Sennaar (2023), qui nous place à la tête d’une révolution pacifiste située au cœur même de la Tour de Babel. Ici, les mots, même les plus simples, sont des armes : le dialogue, la circulation des idées et des connaissances entre les différents habitants peuplant cette tour servent à déjouer le plan d’une puissance invisible ; elle cherche la désunion. C’est là toute la force de Chants of Sennaar, qui parvient à partager son message de paix et de solidarité en faisant du langage son mur porteur. Manette en mains, le tout s’apparente quelque peu à un cahier de vacances dans lequel il faut relier les bons mots aux bons symboles ou inversement. Mais le fait qu’en amont, tout passe par l’écoute et l’observation, invitant à s’imprégner de la patte mœbiuesque des différents tableaux, est une vraie réussite. J’avoue toutefois ne pas être pleinement conquis : si le bébé de Rundisc est une belle aventure que je ne peux que conseiller aux amoureux/amoureuses de casse-têtes, la simplicité du message me laisse un peu sur le bas-côté. J’aurais souhaité davantage.
Max Payne (2001)
Sortie : 31 juillet 2001 (France). Action
Jeu sur PC, Xbox, PlayStation 2, PlayStation 4, Mac, iPad, iPhone, Android
JOF2ARD a mis 5/10.
Annotation :
Impossible de nier sa dimension révolutionnaire, celle qui permet de s’imaginer metteur en scène de son propre polar grâce au simple apport du bullet-time – effet qui permet de ralentir le temps. Mais en dehors de cette mécanique inédite qui l’a vite érigée au statut de « grand jeu », Max Payne (2001) a très – très – mal vieilli. Le titre ne s’appuie finalement que sur cette unique proposition de gameplay, qui manque d’ailleurs de profondeur. Le soft n’a pas le level-design aboutit d’une production 3D Realms, son éditeur avant le rachat de la licence par Rockstar Games. Il ne sait pas non plus quand et comment finir. Lui, qui se boucle pourtant en une poignée d’heures, semble interminable : la quête de vengeance intéressante au premier abord, se transforme vite en ridicule, quand il se détache de l’imagerie de la mafia pour proposer un final complotiste digne d’un Resident Evil. Parfois, mieux vaut se contenter de ses réconfortants souvenirs.
Dragon Ball FighterZ (2018)
Sortie : 26 janvier 2018. Combat
Jeu sur PlayStation 4, Nintendo Switch, Xbox One, PC
JOF2ARD a mis 3/10.
Annotation :
Régulièrement, quand le coup de crayon d’Akira Toriyama me manque, je réinstalle Dragon Ball FighterZ (2018), l’œuvre vidéoludique qui lui rend le plus honneur. Et à chaque fois, c’est la douche froide ! La dimension grand spectacle ainsi que les nombreux hommages à l’animé ravivent d’immenses souvenirs, c’est sûr… Néanmoins, et même si je le lance en connaissance de cause et avec l’envie de l’aimer de tout mon cœur, j’ai à coup sûr cette curieuse sensation que le jeu s’amuse sans moi : le système de combo « automatique » retire tout libre arbitre, ce qui me renvoie sans cesse à un statut de spectateur, plutôt que de joueur. Il n’y a pas de corrélation entre les actions qui se déroulent à l’écran et les manipulations réalisées à la manette, là où un Street Fighter tente d’harmoniser l’ensemble pour plus de cohérence, d’immersion. L’agressivité des affrontements, le peu de place accordée à la défense et les attaques dévastatrices qui inondent les combats viennent renforcer cette désagréable impression. Dragon Ball FighterZ n’est évidemment pas un mauvais jeu, mais la mentalité qu’il adopte ne me correspond pas.
Fallout 4 (2015)
Sortie : 10 novembre 2015. RPG, FPS, Action
Jeu sur PlayStation 4, Xbox One, PC
JOF2ARD a mis 9/10.
Annotation :
Fallout 4 (2015) a beaucoup de défauts, c’est vrai. Il manque de finition, son introduction est précipitée, ses enjeux sont moins impactant que par le passé et ses environnements perdent en identité au fur à mesure que l’on avance vers le sud de la carte. Pourtant, il reste un très – très – grand jeu. Véritable bac-à-sable, le monde en ruine de Fallout 4 est sans cesse au service des initiatives des joueurs/joueuses : il permet à chacun·e de vivre sa propre expérience et récompense toujours la curiosité. Contrairement à The Witcher 3 ou même Skyrim, il réussit à implémenter une totale synergie entre tous les éléments qui composent l’univers, toutes les mécaniques qui façonnent le jeu. Ainsi, chaque objet, disposant d’ailleurs d’une physique propre, a raison d’être : que ce soit un grille-pain ou une ampoule que l’on peut recycler pour confectionner du mobilier pour sa petite colonie ; un paquet de chips ou une bouteille de Nuka-Cola pour le bien-être de son personnage. Cette osmose est plus prononcée encore en difficulté Survie : elle pousse à mieux utiliser le level-design – plus ingénieux que l’on ne le pense –, à réfléchir davantage avant d’entreprendre une action, à mettre à profit tout ce qui réside dans son inventaire pour surmonter une situation et à choisir plus assidûment les attributs de son avatar. C’est tout simplement du génie. Et pour celles et ceux qui ne jurent que par l’écriture, je vous conseille de jeter un œil à Far Harbor – un excellent DLC.
It Takes Two (2021)
Sortie : 26 mars 2021. Plateforme, Action-Aventure
Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Nintendo Switch
JOF2ARD a mis 5/10.
Annotation :
En dehors de sa morale évidemment discutable, It Takes Two (2021) est surtout trop généreux. Et à l’image de nombreuses autres productions avant lui, sa générosité le condamne à la superficialité. Toutes les mécaniques que le soft explore – et il y en a beaucoup – manquent d’une petite étincelle, là où Brothers : A Tale of Two Sons brille par sa poésie et son écriture, et A Way Out par son sens aigu de la mise en scène. Cette envie de tout faire, de rendre hommage à un maximum d’expériences ludiques, étire l’ensemble plus que nécessaire. Les phases dirigistes et pas toujours très inspirées occupent d’ailleurs la majeure partie de l’aventure, alors que cette dernière aurait pu, finalement, se contenter de ces séquences semi-ouvertes aux ambiances absolument merveilleuses – des parcs d’attractions virtuels qui convoquent automatiquement nos âmes d’enfant. Une œuvre qui déborde d’énergie mais qui aurait gagné à la canaliser pour mieux gérer son rythme et réfléchir ses enjeux, ses personnages, voire son accessibilité.
Tony Hawk's Pro Skater 4 (2002)
Sortie : 15 novembre 2002 (France). Sport, Skateboard
Jeu sur PlayStation 2, GameCube, Xbox, PlayStation, PC, Mac
JOF2ARD a mis 6/10.
Annotation :
Tony Hawk’s Pro Skater 4 (2002) a le cul entre deux chaises. En restant trop attaché à ses origines, sûrement la faute à un développement très court – moins d’un an –, il n’arrive pas à assumer sa nouvelle ambition : offrir un véritable sentiment de liberté – direction que prendront davantage les opus suivants. Le timer a disparu, mais la formule reste identique. Si ce manque de vision pouvait décevoir à l’époque, aujourd’hui, c’est justement cette presqu’authenticité qui fait tout le charme de ce quatrième chapitre. Les sensations d’antan sont conservées et, plus intéressant, combinées à une véritable générosité, aussi bien dans le nombre de figures exécutables que dans la variété des objectifs à atteindre. C’est sûrement pour ce dernier point que l’abandon des sessions limitées à deux petites minutes a été le plus bénéfique : cela permet d’accueillir un plus grand nombre de défis et donc d’allonger grandement la durée de vie. Un épisode transitoire, mais efficace.
Dragon's Dogma 2 (2024)
Dragon's Dogma II
Sortie : 22 mars 2024. Action, RPG
Jeu sur PlayStation 5, Xbox Series X/S, PC
JOF2ARD a mis 4/10.
Annotation :
Avant son lancement, Dragon’s Dogma II (2024) était réputé pour être une production hors du temps, proposant une expérience sans concession : radicalement lente. Et si cette promesse est en partie attestée manette en mains, le nouveau bébé de Hideaki Itsuno met malgré tout les pieds dans le plat de l’abondance : le titre ne laisse que peu de place pour respirer. Les longues balades adoptent une approche réaliste bienvenue, mais elles sont sans cesse entachées par un trop plein d’informations. De la cueillette à la chasse en passant par les affrontements – un gobelin par mètre carré –, le soft ne permet jamais de s’adonner à l’inactivité. Mais à force de vouloir tenir occupés les joueurs et les joueuses, le dernier né de Capcom devient étouffant et ne parvient pas à atteindre son ambition première : partager un voyage intemporel, entre batailles épiques et promenades bucoliques.
A Way Out (2018)
Sortie : 23 mars 2018. Action-Aventure
Jeu sur PlayStation 4, Xbox One, PC
JOF2ARD a mis 8/10.
Annotation :
Toujours un très grand jeu ! Et certainement l’un de mes préférés de la huitième génération de machines. A Way Out (2018) s’approprie les codes du jeu vidéo et ceux du cinéma pour réaliser l’œuvre hybride par excellence, un party-game coopératif et cinématographique qui ne s’interdit absolument rien. Le gameplay se renouvelle constamment, et malgré une contrainte de taille – un écran scindé pour deux points de vue différents –, la mise en scène va de trouvaille en trouvaille. Elle vient régulièrement rendre hommage aux grands classiques du septième art, et expérimente le reste du temps, à l’image de cette course-poursuite complétement folle en plan-séquence. Lors de ce passage se déroulant au sein d’un hôpital, la caméra virtuelle se promène, s’introduit dans un conduit d’aération pour passer d’un étage à l’autre, puis contemple par le biais d’un écran de surveillance les cabrioles de nos joyeux lurons, Leo et Vincent, deux truands pour le moins attachants. Du grand art ! Même le menu de sélection de personnages est ingénieux, c’est pour dire. Sans hésiter : le chef-d’œuvre de Josef « Fucking » Fares.
Ruiner (2017)
RUINER
Sortie : 26 septembre 2017. Action, Shoot'em up
Jeu sur Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, PC, Mac, Linux
JOF2ARD a mis 3/10.
Annotation :
Faussement subversif, RUINER (2017) semble être façonné par un adolescent en manque de sensation forte. Sa vulgarité, sa violence, son immoralité, tout est pure gratuité – un défaut partagé par la grande majorité des récentes œuvres de la ludographie de Devolver Digital. Et si je comprends bien sa volonté de livrer un trip aussi bien visuel qu’auditif, RUINER est bien trop timide pour y parvenir. La direction artistique manque de panache : le travail de l’image (bruit, piratage) est bien trop superficiel pour être marquant et les environnements peinent à se diversifier. Excepté le hub joliment dessiné qui retranscrit à merveille l’idée que l’on se fait d’un monde cyberpunk, le reste est monochrome, lisse, sans caractère ; on a l’impression de traverser de gigantesques entrepôts. Reste une bande-son saisissante et un gameplay efficace. Si RUINER ne transcende pas la formule d’un twin-stick-shooter et comporte quelques imprécisions, il épouse tout ce que l’on attend du genre et procure de bonnes sensations manette en mains… et honnêtement, c’est déjà beaucoup.
PlateUp! (2022)
Sortie : 4 août 2022. Action, Gestion, Roguelike/Roguelite
Jeu sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S
JOF2ARD a mis 5/10.
Annotation :
De loin, PlateUp! (2022) fait office d’Overcooked ! du pauvre. On ne va pas se mentir, cette première impression n’est pas si éloignée de la vérité. Toutefois, si le soft d’It’s happening est définitivement moins bon que son modèle et manque cruellement d’identité visuelle, il arrive à se démarquer. Overcooked ! est davantage un puzzle-game, un casse-tête aux idées souvent fantaisistes qui met l’accent sur la rapidité et la confection de bons petits plats. PlateUp!, lui, a une approche plus terre-à-terre, plus réaliste : il propose de gérer son propre restaurant de A à Z et va jusqu’à représenter toutes les facettes du métier. En plus de faire la cuisine, on doit agencer les différentes salles pour accueillir toujours plus de monde et surtout gérer le service. Cette dernière mécanique fonctionne à merveille et gagnerait grandement à intégrer la franchise de Team17. PlateUp!, c’est donc bel et bien un Overcooked ! sans-le-sou, mais qui fait parfaitement son travail.