Journal de lecture - 2020
Il faut espérer lire, et puis relire.
4 livres
créée il y a presque 5 ans · modifiée il y a presque 5 ansEn attendant Godot (1952)
Sortie : 1952 (France). Théâtre
livre de Samuel Beckett
CitronReveur a mis 8/10.
Annotation :
Terminé dans la semaine du 26 janvier.
Voyage en Absurdie, fait de calembours, de jeux de mots. Questionnement métaphysique permanent et quête de sens. Si la lecture reste ardue pour le néophyte que je suis, j'ai aimé circuler à travers les pages ; noter les correspondances qui s'établissent entre des fragments parcellaires.
Cette religiosité latente, tout d'abord ; cette attente de God(ot) par deux larrons pathétiques. Mais également les éclairantes références à la guerre 39-45 (les voyages dans le Sud, carottes, être frappé).
Théâtralement parlant, des hors-scènes, des reprises, des dialogues qui se complètent. Notable aussi le couple-miroir Pozzo-Lucky et la métaphore de la Chûte qui se construit progressivement au coeur de la pièce, aboutissant à un Pozzo aveugle conduit par son esclave.
Avec Beckett, l'inversion n'est jamais dénuée de réflexion, elle s'élabore dans un grand ensemble et nous questionne sur la force que revêtent les mots.
L'Illusion comique (1636)
Sortie : 1636 (France). Théâtre
livre de Pierre Corneille
CitronReveur a mis 8/10.
Annotation :
Terminé dans la semaine du 26 janvier.
Au commencement, il y a cette caverne. Ni celle de Platon, ni celle de Céline, mais cette image bienveillante de la grotte, cette forme antique, primitive presque, d'un théâtre archaïque. C'est au sein de ce décor que s'épanouit l'illusion. Elle jaillit, tel un artifice, dès le deuxième acte, avec un constant jeu de regards public-spectateur.
A travers cette pièce, Corneille célèbre le théâtre. Si l'illusion y est légion, ce n'est que pour mieux sublimer, par un subtil jeu d’enchâssement, le pacte qui se noue représentations après représentations entre le spectateur et les acteurs.
Histoire de la vie privée, tome 4
De la Révolution à la Grande Guerre
Histoire
livre de Georges Duby et Philippe Ariès
CitronReveur le lit actuellement.
Annotation :
Feuilleté le 27 janvier à la BSB. A approfondir.
Une entrée passionnante dans le XIXè siècle, proposée en majeure partie par Michelle Perrot mais également Alain Corbin, qui, après un large aperçu de la vie privée nous en dévoile les "Coulisses". Cf. Cours
Si se pose inévitablement la question des sources, peu de correspondances ou de documents témoignant de la vie rurale au XIXè ayant été conservés, c'est une véritable histoire des sensibilités qui est proposée, où l'on côtoie tant une Bécassine sans bouche (1906) que la figure de l'homosexuel marginalisé et efféminé et où se révèlent les secrets d'une vie familiale le plus souvent réglée entre consultations médicales et confessions.
Poursuivre la lecture par moments, pour entrer dans le XIXè de manière sensible.
Bérénice (1670)
Sortie : 1670 (France). Théâtre
livre de Jean Racine
CitronReveur a mis 7/10.
Annotation :
Terminé dans la semaine du 26 janvier. Sujet de khôlle.
Évidemment, les vers sont magnifiques et le triangle amoureux qui se noue passionnant. C'est vrai, cette esthétique de l'entre deux, du lieu indéfini et ce duel racinien entre devoir d'état et devoir d'aimer font de la pièce une œuvre notable. Et, de même, il faut bien admettre que, parfois, deux mers qui nous séparent plutôt qu'une seule.
Pourtant, j'ai modérément apprécié cette pièce. Sûrement en raison de cette attente latente, de cette unique scène attendue, du dénouement pas si tragique que cela mais tout de même prévisible. Sûrement car pour entrer dans Bérénice, il doit falloir accepter cette suspension du temps. A relire par extraits de temps en temps car cela demeure un grand classique.