Liste de

23 films

créée il y a environ 7 ans · modifiée il y a environ 7 ans
Le Voyage dans la Lune
8

Le Voyage dans la Lune (1902)

13 min. Sortie : 1 septembre 1902 (France). Aventure, Fantastique, Science-fiction

Court-métrage de Georges Méliès

jack- a mis 6/10.

Annotation :

19/02 Youtube

Imaginatif et touchant. Constamment inventif sur le plan des décors, des effets spéciaux... Touchant car c'est un film qui a plus de 100 ans, qui a été réalisé à une époque où le voyage vers la Lune n'était encore qu'un doux rêve.

Phantom Thread
7.2

Phantom Thread (2017)

2 h 10 min. Sortie : 14 février 2018 (France). Drame

Film de Paul Thomas Anderson

jack- a mis 9/10.

Annotation :

18/02 Cinéma

Le premier grand film de cette année. J'ai été complètement ébloui par la mise en scène de PTA et l'interprétation exceptionnelle des trois comédiens principaux.

C'est un film qui a une classe folle qui dégage autant d'étrangeté que de tension. Le portrait bouleversant d'un artiste obsédé par le contrôle mais aussi une histoire d'amour perverse où les rapports dominant/dominé doivent s'inverser pour que la flamme s'entretienne.

C'est un film d'une intensité incroyable. Ça fait bien longtemps que je n'avais pas été aussi tendu au cinéma (notamment lors des scènes de repas). J'ai déjà envie de le revoir.

The Greatest Showman
6.2

The Greatest Showman (2017)

1 h 45 min. Sortie : 24 janvier 2018 (France). Biopic, Drame, Comédie musicale

Film de Michael Gracey

jack- a mis 4/10.

Annotation :

15/02 - Cinéma

Comédie musicale boursouflé et au discours démagogique sur le rôle de la critique en art. Mais dans l'ensemble, ça reste plutôt efficace. Les numéros sont entraînants.

Pentagon Papers
6.7

Pentagon Papers (2017)

The Post

1 h 56 min. Sortie : 24 janvier 2018 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Steven Spielberg

jack- a mis 7/10.

Annotation :

01/02 - Cinéma

C'est le 3ème volet après "Lincoln" & "Le Pont des espions" de Spielberg revisitant un épisode de l'histoire américaine. Ce qui est fascinant dans cette "trilogie", c'est le regard en miroir que pose Spielberg entre l'époque à laquelle se déroule les faits et la nôtre. Ce sont trois films sur la construction des valeurs de la société américaine (ici la liberté de la presse) et nécessairement on pense à l'héritage laissé dans notre société actuelle. La mise en scène de Spielberg y invite et se montre toujours aussi dynamique et brillante.

Il a atteint désormais une pleine maîtrise de son art. Il parvient à rendre intense et spectaculaire la moindre scène de discussion. Il y a une force classique qui émane de ce cinéma qui me plaît beaucoup. Impossible de ne pas penser à des cinéastes comme John Ford ou Frank Capra. On y retrouve le même sens de l'humanisme, la même élégance de mise en scène.

Néanmoins, par rapport aux deux films précédents, j'ai trouvé ce "Pentagon Papers" plus attendu. J'avais été estomaqué par la beauté plastique et l'intelligence en action de son "Lincoln". Tom Hanks était lui parfait en James Stewart des temps modernes dans "Le Pont des espions" qui était un divertissement redoutable, plein de suspense et d'émotions. J'ai été moins touché par ce "Pentagon Papers", sur un sujet proche, l'énergie et les ruptures d'environnement qui parcourait un film comme "Spotlight" m'avait davantage marqué.

Ici Spielberg soulève évidemment des questions primordiales en particulier sur la difficulté d'affirmer son pouvoir en tant que femme. Meryl Streep incarne Kay Graham, la propriétaire du Washington Post hésitante face à un environnement (quasi) intégralement masculin que ce soit aussi bien au niveau de ses actionnaires que de ses journalistes. Plus que des révélations sur le contenu de ces "Pentagon Papers", le film raconte la genèse d'une prise de décision et culmine dans une scène d'échanges téléphonique à cinq ou six interlocuteurs.

Comme souvent depuis quelques années, à partir d'un sujet précis, Spielberg propose une synthèse assez parfaite de sa filmographie. Capable d'être haletant et spectaculaire sur la forme tout en ayant un fond humaniste et plutôt optimiste.

Logan Lucky
6.6

Logan Lucky (2017)

1 h 59 min. Sortie : 25 octobre 2017 (France). Comédie, Gangster, Drame

Film de Steven Soderbergh

jack- a mis 7/10.

Annotation :

28/01 - Cinéma (festival Télérama)

Ça fait un petit moment que je n'avais pas recroiser le cinéma de Soderbergh, sans doute depuis "Contagion" il y a 6/7 ans.

J'en gardai l'image d'un cinéaste prolifique, inégale parfois mais qui réussit en général parfaitement ses débuts de films mais a plus de mal à conclure. C'est encore la même impression qui m'a traversé cette fois-ci.

Les deux premiers tiers du film sont brillants. J'ai trouvé ça tout à la fois drôle, astucieux, élégant, parfaitement rythmé. Un divertissement parfait où j'ai pris beaucoup de plaisir. La fin du film (une fois le braquage réalisé et le moment des explications venues) est plus décevante mais ce n'est pas très grave au fond.

L'Atelier
6.4

L'Atelier (2017)

1 h 53 min. Sortie : 11 octobre 2017. Drame

Film de Laurent Cantet

jack- a mis 6/10.

Annotation :

28/01 - Cinéma (festival Télérama)

On retrouve le même ton et les mêmes procédés de mise en scène que dans "Entre les murs". Cette fois-ci l'action prend place à La Ciotat et suit un atelier d'écriture pour jeunes demandeurs d'emploi. L'atelier est conduit par un écrivain parisien, Marina Foïs, dans l'ensemble très convaincante même si on retient surtout l'interprétation habitée de Matthieu Lucci, jeune comédien non professionnel.

Le film m'a interpellé mais j'ai été moins convaincu que pour "Entre les murs", j'en garde finalement moins de choses en mémoire. Le film entretient du mystère, est aussi poétique que politique, pose les questions mais ne résout pas grand chose. C'est le portrait d'une jeunesse perdue, en quête d'un idéal qu'elle ne trouve pas. C'est un film que j'ai trouvé finalement beaucoup plus pessimiste. La fin laisse l'impression d'une impasse irrésoluble.

Une vie violente
6.5

Une vie violente (2017)

1 h 53 min. Sortie : 9 août 2017. Thriller, Drame

Film de Thierry de Peretti

jack- a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

26/01 - Cinéma (festival Télérama)

voir critique

Patients
7.3

Patients (2017)

1 h 50 min. Sortie : 1 mars 2017. Comédie dramatique

Film de Mehdi Idir et Grand Corps Malade

jack- a mis 7/10.

Annotation :

26/01 - Cinéma (festival Télérama)

J'ai beaucoup aimé. C'est à la fois drôle, touchant et revigorant. Le feel good movie de cette année. Le casting est vraiment impeccable en particulier l'acteur principal Pablo Pauly drôle et charismatique à la fois. J'avais peur de qqc d'un peu mièvre sur les bords ce n'est pas du tout le cas. Mehdi Idir & Grand Corps Malade trouvent toujours la bonne distance et le bon rythme.

Barbara
6.3

Barbara (2017)

1 h 37 min. Sortie : 6 septembre 2017. Drame

Film de Mathieu Amalric

jack- a mis 3/10.

Annotation :

25/01 - Cinéma (festival Télérama)

Un pensum. Si je n'ai pas grand chose à redire de l'interprétation de Jeanne Balibar, les choix de narration, de mise en scène et de montage d'Amalric ne m'ont pas du tout convaincus. Jamais une scène ne prend véritablement le temps d'exister, ça ne fonctionne que par impressions successives. Quand un début de fascination commence à poindre, Amalric coupe et passe à autre chose. Je ne suis jamais véritablement rentrer dedans, passant mon temps à regarder ma montre. Pire, je trouve le film presque fainéant par moment dans ses enchaînements. Amalric cherche la désinvolture, le mystère de Barbara, les scènes se succèdent de manière aléatoire : images d'archive, film dans le film, quotidien... Je trouve que ce procédé ne fonctionne absolument pas ici : ça laisse seulement une impression décousue et confuse. Balibar/Barbara ; Balibar qui chante avec la voix de Barbara ; Barbara avec la silhouette de Balibar, ça aurait pu être fascinant et pourtant ça ne fonctionne pas (ou seulement par courts instants). Peut être parce qu'au fond, Amalric filme aussi autre chose, une ex, un amour qui a cessé, une forme d'intimité en tout cas dans laquelle je n'ai pas trouvé ma place.

Showgirls
6.2

Showgirls (1995)

2 h 11 min. Sortie : 10 janvier 1996 (France). Comédie dramatique

Film de Paul Verhoeven

jack- a mis 8/10.

Annotation :

23/01 - Enregistré

Premier vrai coup de coeur de l'année pour un film pourtant considéré comme l'un des plus mauvais jamais réalisé au moment de sa sortie. Et pourtant quel film !

Verhoeven, comme à son habitude, reprend les codes d'un genre : ici celui d'une success story, d'une ascension à Las Vegas d'une jeune danseuse, pour mieux les déconstruire et prendre à rebrousse poil toutes les scènes attendues. Elizabeth Berkley est assez géniale en (fausse) ingénue provinciale, terriblement sexy, au tempérament de feu : il faut voir comment elle arrache les billets qu'on lui tend, il y a qqc d'animal, de sauvage dans son jeu. Je l'ai trouvé brillante, ne répondant à aucun standard d'interprétation habituel. La mise en scène de Verhoeven est elle déchaînée, en mouvement quasi permanent passant d'un personnage à l'autre, pleine d'ironie : le film devient presque un musical lors des scènes de danse qui offre un mélange détonant entre vitalité et vulgarité. C'est un film dingue tour à tour euphorisant, drôle, excitant puis carrément choquant et émouvant : il y a une rupture de ton au moment de la scène de viol absolument terrible qui permet au film d'enclencher une vitesse supplémentaire. C'est aussi bien sûr une relecture passionnante de "All About Eve", une rivalité entre actrices/danseuses où la (fausse) ingénue envie terriblement le parcours de la star jusqu'à en devenir machiavélique pour prendre sa place. Un portrait au vitriol d'une ville que Verhoeven déteste : vulgaire, libidineuse, hypocrite.

Le final du film qui voit le triomphe de son héroïne peut paraître totalement excessif et illusoire. Je l'ai trouvé au contraire d'une grande force politique, très émouvant : c'est le triomphe des femmes symbolisé par ce baiser final entre deux rivales qui jouaient au fond au même jeu et dans le même camp. Verhoeven pousse même l'ironie jusqu'au bout, retour au point de départ, Berkley se retrouve à faire du stop et cette fois-ci prend la direction de Los Angeles et Hollywood...

In the Fade
6.3

In the Fade (2017)

Aus dem Nichts

1 h 46 min. Sortie : 17 janvier 2018 (France). Drame, Thriller

Film de Fatih Akin

jack- a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

22/01 - Cinéma

(voir critique)

La Promesse de l'aube
6.8

La Promesse de l'aube (2017)

2 h 11 min. Sortie : 20 décembre 2017. Biopic, Drame, Romance

Film de Eric Barbier

jack- a mis 7/10.

Annotation :

18/01 - Cinéma

Le risque artistique et financier d'un ratage total était grand pour cette adaptation du célèbre roman autobiographique de Romain Gary. Plus de 20 M€ de budget, un tournage en Pologne, en France, en Angleterre , en Afrique, au Mexique même, la mobilisation de deux acteurs de renom : Pierre Niney dans le rôle de l'écrivain à l'âge adulte & Charlotte Gainsbourg dans le rôle de sa fameuse mère.

Avant de découvrir le film en salle, je connaissais vaguement l'idée et l'argument du roman sans pour autant l'avoir jamais lu. Difficile donc pour moi de juger s'il s'agit d'une bonne ou d'une mauvaise adaptation. En revanche, en tant que simple film, j'ai passé un très bon moment de cinéma. Jusqu'ici d'Eric Barbier, je n'avais vu que "Le Serpent" qui était un thriller avec certes quelques facilités mais très efficace au fond. C'est un peu la même chose ici. Il propose une épopée sur une trentaine d'années pleine d'aventures, de charme, de comédies et de drames. Au coeur de ce destin exceptionnel qu'il brosse, la relation entre Romain Gary et sa mère est toujours centrale. C'est une relation pleine d'ambiguïté : exaltante, encombrante, parfois même castratrice et en tout cas faite d'un amour totalement démesuré.

J'ai trouvé Charlotte Gainsbourg très convaincante dans ce rôle pourtant particulièrement casse gueule. L'alchimie qu'elle réussit à nouer avec son fils pourtant interprété par trois acteurs d'âges différents est le moteur du film. Sans cette alchimie, tout aurait pu s'écrouler.

Je suis vraiment content que le film rencontre son public en salle. C'est le genre de projet de cinéma français populaire que j'aimerai voir plus souvent. On sent que toutes les personnes qui ont participé au film ont donné leur meilleur : les décors, les costumes et la musique sont tous superbes.

Les Heures sombres
6.9

Les Heures sombres (2017)

Darkest Hour

2 h 05 min. Sortie : 3 janvier 2018 (France). Guerre, Drame, Biopic

Film de Joe Wright

jack- a mis 6/10.

Annotation :

17/01 - Cinéma

Un film historique classique mais plutôt réussi dans l'ensemble. C'est le complément idéal au "Dunkerque" de Christopher Nolan puisque les évènements qu'il narre sont les mêmes et/ou se situent à la même période. C'est un film sur les coulisses du pouvoir comme il en existe tellement dans l'histoire du cinéma : "L'Exercice de l'Etat" dernièrement côté français ou le "Lincoln" de Spielberg qui était aussi passionnant que sublime (ou comment filmer l'intelligence en action).

"Les Heures sombres" de Joe Wright n'atteint pas ce niveau d'excellence même s'il reste très instructif sur l'une des périodes les plus décisives de notre histoire : l'évacuation de Dunkerque, le renoncement d'un traité de paix avec l'Allemagne nazie... Gary Oldman incarne parfaitement Winston Churchill, le travail sur le maquillage est lui aussi saisissant : l'acteur disparaît totalement, la silhouette est transformée, le débit lent et lourd entremaillé parfois de bredouillements ou d'interjections.

Selon toute logique, son premier oscar (bien mérité) lui tend les bras.

La Taverne de l'Irlandais
6.8

La Taverne de l'Irlandais (1963)

Donovan's Reef

1 h 49 min. Sortie : 2 octobre 1963 (France). Action, Comédie, Romance

Film de John Ford

jack- a mis 5/10.

Annotation :

15/01 - TV (Arte)

Dernière collaboration du mythique duo John Ford/John Wayne. Bon ce n'est évidemment pas au niveau de leurs plus belles réussites : "La Chevauchée fantastique" ; "La Prisonnière du désert" ou "L'homme qui tua Liberty Valance", mais c'est plutôt un chouette divertissement. Un mélange assez détonnant d'exotisme, d'aventures, de romance et de comédie. L'histoire raconte la vie d'anciens soldats américains du Pacifique restés en Polynésie après la seconde guerre mondiale et ayant choisis d'y vivre... jusqu'au jour où la fille bostonienne de l'un d'eux décide de refaire surface pour une histoire d'héritage. John Wayne comme Lee Marvin s'amusent comme deux petits fous à se donner des torgnoles à tour de rôle dans cette fameuse taverne. Le ton est léger, le cadre magnifique mais le rythme un peu laborieux (notamment la première demi-heure de présentation jusqu'à l'arrivée de Elisabeth Allen). John Ford n'évite pas la caricature, amplifie les coups dans les scènes de baston, n'accorde que peu d'importance aux autochtones... Il est un peu en roue libre mais après tout après plus de 40 ans de carrière, on le comprend un peu.

Seule sur la plage la nuit
6.8

Seule sur la plage la nuit (2017)

Bamui haebyun-eoseo honja

1 h 41 min. Sortie : 10 janvier 2018 (France). Drame

Film de Hong Sang-Soo

jack- a mis 4/10.

Annotation :

14/01 - Cinéma

La cuvée annuelle de HSS... et je commence à saturer. Le cinéaste coréen ne me surprend plus, rebat toujours les mêmes questions sur le couple, l'amour, l'existence.

Il y a quelques années, les fulgurances d'"In another country" ou de "Hill of Freedom" avaient été une forme de révélation. J'ai adoré me lover dans cet univers nouveau : jamais les scènes d'ivresse par exemple ne m'avaient paru aussi justes et émouvantes qu'ici. Il y avait à la fois une dimension poétique mais aussi ludique. Une stimulation de l'intellect mais aussi un bonheur simple émaillés de moments de grâce. L'impression vraiment de découvrir un cinéaste majeur qui allait m'offrir chaque année quelques moments d'émerveillement.

Sa cuvée 2017 "Yourself and yours" & "Le Jour d'après" m'avait déjà moins convaincu. L'impression qu'un système se mettait en place mais le charme allait lui en s'estompant. Ce que je constate surtout, c'est que depuis quelques films, HSS délaisse de plus en plus la veine comique de son cinéma, qui devient de plus en plus sérieux et parfois même abscons. Je le regrette. "Seule sur la plage la nuit" est une forme d'impasse : encore moins de narration qu'habituellement, beaucoup de questions en suspens, beaucoup de scènes faciles ou déjà vus précédemment dans son cinéma. Quelques jours plus tard, je n'en retiens pas grand chose si ce n'est quelques très beaux plans de Kim Min-Hee. Je crois que je vais vraiment faire une pause avec ce cinéaste, quitte à y revenir un peu plus tard. Ça me permettra peut être d'avoir un nouveau regard sur celui-ci dans quelques temps.

Le Grand Jeu
6.5

Le Grand Jeu (2017)

Molly's Game

2 h 20 min. Sortie : 3 janvier 2018 (France). Biopic, Policier, Drame

Film de Aaron Sorkin

jack- a mis 6/10.

Annotation :

13/01 - Cinéma

J'étais assez curieux de découvrir la première réalisation d'Aaron Sorkin sur cette success story d'une jeune femme ayant organisé quelques unes des plus grandes parties de poker en cash games. D'abord parce que le sujet du poker m'intéresse et qu'en dehors des "Joueurs" de John Dahl, il n'existe finalement pas tant de films que ça qui traitent cette question au cinéma. C'est un milieu éminemment passionnant où l'on peut trouver de grands schémas classiques de la narration hollywoodienne : vecteur d'émotions, ascension et chute, risque, bataille d'ego... Le grand film sur ce sujet n'a probablement pas encore été tourné. L'autre raison, c'est évidemment Aaron Sorkin, scénariste brillant entre autres de "Steve Jobs", "Le Stratège" mais surtout "The Social Network", chef d'oeuvre absolu de ces années 2010.

Sans surprise, les principales qualités de ce "Grand Jeu" sont liées à son scénario qui mélange astucieusement trois époques différentes (jeunesse, ascension et film de procès). Sorkin a toujours ce sens de la réplique qui claque. Il réussit à rendre spectaculaire et palpitant une scène de dialogue en champ contre champ avec une facilité déconcertante. "Le Grand Jeu" ne déroge pas à la règle et se montre là dessus particulièrement efficace.

Malheureusement, ça s'arrête là. Sorkin, réalisateur, est loin d'être aussi brillant que le scénariste. Le film manque de souffle sur la longueur, peine à créer des images marquantes, iconiques malgré l'abattage de Jessica Chastain et d'Idris Elba. Le film manque aussi d'ambiguïté - on est très loin du rapport de fascination/répulsion que pouvait générer par exemple le Jordan Belfort du "Loup de Wall Street". La rédemption, la réconciliation via la sphère familiale est trop attendue, sans anicroche : le film déroule son petit programme efficace mais a t il vraiment explorer le parcours et les contradictions de cette Molly Bloom jusqu'au bout ? Je ne crois pas et c'est ce qui l'empêche finalement de marquer plus durablement.

A Ghost Story
6.9

A Ghost Story (2017)

1 h 32 min. Sortie : 20 décembre 2017 (France). Drame, Fantastique, Romance

Film de David Lowery

jack- a mis 7/10.

Annotation :

10/01 - Cinéma

De David Lowery, j'avais vu il y a 4 ans, "les Amants du Texas" avec le même couple : Rooney Mara/Casey Affleck. C'est un film qui se plaçait clairement dans un héritage malickien (celui de La Balade sauvage). Ce n'était pas totalement inintéressant mais ça manquait quand même cruellement de personnalité. Du coup, il y avait un côté très poseur qui se dégageait du film.

"A Ghost Story" est vraiment dans la même veine mais se révèle être un meilleur film, peut être déjà parce que le sujet semble plus tenir à coeur David Lowery que celui des Amants du Texas.

Le film fonctionne de la même manière, c'est un poème visuel dans la lignée du cinéma de Terrence Malick, celui de Tree of Life ici. Alors il y a toujours un petit côté pose, je ne suis jamais totalement emporté mais sur l'ensemble du film le procédé fait de longs plans séquences entrecoupés d'ellipses temporelles violentes fonctionne plutôt bien.

Une des grandes qualités du film, c'est sa courte durée - on ne garde au final que le positif. L'idée de ce drap blanc, costume complètement neutre a priori, se révèle terriblement expressif et émouvant. On retiendra notamment cette scène de dialogues par fenêtre interposée de deux fantômes, deux âmes condamnées à errer dans un même lieu. Il y a aussi cette très jolie idée que les lieux ont une mémoire, qu'il est douloureux de quitter un lieu dans laquelle on a vécu. Aborder la question du deuil (impossible) du point de vue des morts et non des vivants est original mais aussi un peu dangereux - on imagine facilement comment le film aurait pu tombé dans une forme de ridicule et/ou de grandiloquence. David Lowery s'en sort vraiment bien, la musique du film (qui est l'une des plus belles OST de l'année) l'y aide beaucoup, elle participe grandement à l'immersion nécessaire pour ce genre d'histoire.

La Vie de château
6.8

La Vie de château (1966)

1 h 28 min. Sortie : 25 janvier 1966 (France). Comédie romantique, Guerre

Film de Jean-Paul Rappeneau

jack- a mis 7/10.

Annotation :

08/01 - TV (Arte)

Premier film de Rappeneau et déjà on retrouve ce plaisir du jeu, de l'enchaînement, de la vélocité et du marivaudage.

On est en 1944 en Normandie à quelques jours du Débarquement. Un châtelain un brin lymphatique (impayable Philippe Noiret) vit avec sa jeune épouse Marie (Deneuve) et sa mère dans un château qui tombe en ruine à quelques encablures des plages de Utah Beach. Deneuve n'a peut être jamais été aussi belle et désirable qu'ici. Elle est l'objet d'un marivaudage entre trois hommes : un parachutiste français, un officier allemand et donc son mari Philippe Noiret. Le film est particulièrement élégant et rappelle les comédies sophistiquées d'Howard Hawks ou Ernst Lubitsch. Si on veut chipoter, on est peut être un cran en dessous : malgré son rythme effréné (le film passe en un éclair), on n'y retrouve pas tout à fait la même vivacité des dialogues que dans un film comme "L'impossible M. Bébé" par exemple.

Amusant de constater que ce film sorti la même année que "La Grande Vadrouille" (sur un sujet très proche) n'aura pas laissé une trace aussi prégnante dans l'histoire du cinéma français. C'est pourtant très réussi, un excellent divertissement drôle et enjoué. Un brin naïf aussi puisqu'on se rend compte que les choses de l'amour passent avant celle de la guerre. Je garderai je pense longtemps en tête cette discussion sur un banc entre le parachutiste français et l'officier allemand sur tout ce que leur évoque le charme irrésistible de Marie tandis que les parachutistes en arrière plan déboulent dans le ciel de Normandie.

Ma saison préférée
6.8

Ma saison préférée (1993)

2 h 07 min. Sortie : 14 mai 1993 (France). Drame, Romance

Film de André Téchiné

jack- a mis 6/10.

Annotation :

08/01 - TV (Arte)

Joli film sur la famille, la difficulté d'y trouver sa place, d'aimer et d'être aimé en retour. Le duo Catherine Deneuve/Daniel Auteuil est parfait, émouvant et sensible. Techiné explore en profondeur les rapports de jalousie, d'amour, de protection, de désir même qui peuvent exister entre un frère et une soeur. Deneuve souffre de n'être pas la fille préférée et n'est rassurée qu'à travers un modèle familial bien défini ; Auteuil voue lui un amour total à sa soeur, il a dû mal à en définir les limites : Téchiné d'ailleurs ne tranche pas totalement la question. Que reste-il de notre enfance ? Jusqu'où peut-aller l'amour entre un frère et une soeur ?

Toute l'histoire se déroule à Toulouse, ça m'a fait vraiment plaisir de revoir aussi des paysages que je connais bien.

Amarcord
7.7

Amarcord (1973)

2 h 03 min. Sortie : 10 mai 1974 (France). Comédie dramatique

Film de Federico Fellini

jack- a mis 5/10.

Annotation :

06/01 - Découverte DVD

Je n'ai pas grand chose d'intéressant à en dire. J'ai suivi le film avec un intérêt poli. Quelques scènes m'ont marqué : cet oncle qui ne veut pas redescendre de l'arbre, ce simulacre de sorcière qu'on brûle tous ensemble sur la place du village... Le film ne m'a pas évoqué grand chose sur le plan personnel. La narration décousue qu'adopte Fellini faite d'un entrelacement de fantasmes, souvenirs et réalité n'aide pas.

Peut être suis je passé aussi un peu à côté. Fellini est un cinéaste qui m'intéresse mais que je connais encore bien mal : La Strada ; La Dolce Vita et celui-là donc. J'ai l'impression de ne pas avoir encore complètement trouver les clés d'accès vers son oeuvre. A approfondir.

Le Grand Blond avec une chaussure noire
6.6

Le Grand Blond avec une chaussure noire (1972)

1 h 30 min. Sortie : 6 décembre 1972 (France). Comédie

Film de Yves Robert

jack- a mis 6/10.

Annotation :

02/01 TV - France 4 (6+)

La re-découverte de "La Chèvre" l'année dernière, un film que j'avais vu étant gamin mais complètement oublié depuis, avait été une excellente surprise et m'avait fait réévaluer à la hausse le génie comique de Pierre Richard.

Confirmation ici avec ce film qui a presque 10 ans de moins. Encore que ce n'est pas spécialement Richard que je trouve irrésistible ici mais bien la mise en scène d'Yves Robert : son sens du timing comique, du plan qui fait sens, la musique très enjoué de Cosma est aussi superbe...

Le scénario n'est qu'un prétexte à une ribambelle de quiproquos et autres détournements du quotidien, ça marche encore bien aujourd'hui (enfin 3 fois sur 4, le final n'est pas la partie la plus réussie comme souvent avec les comédies). Par rapport à "Inspecteur la Bavure" revu hier, on sent bien qu'on ait pas loin d'une dizaine d'années avant. La formule n'est pas tout à fait la même et changera encore dans les années 90, 2000... A chaque décennie sa comédie emblématique. Nul doute que "le Grand Blond avec une chaussure noire" est un bon représentant pour les années 70, comme "le Corniaud" l'est pour les années 60 ou "Inspecteur la bavure" pour les années 80.

Yves Robert est vraiment un cinéaste que j'aimerai creuser cette année. J'ai très, très envie de découvrir son diptyque : "Un Elephant ça trompe énormément" & "Nous irons tous au paradis", que je dois avoir d'enregistrer quelque part. J'ai toujours vu beaucoup d'extraits de ces deux films mais jamais en entier malgré leurs multiples diffusions TV. A suivre donc.

West Side Story
7.1

West Side Story (1961)

2 h 33 min. Sortie : 3 mars 1962 (France). Comédie musicale, Drame, Romance

Film de Robert Wise et Jerome Robbins

jack- a mis 5/10.

Annotation :

01/01- Un grand classique que je n'avais pas encore vu (Arte).

Vraiment une déception 5-. Quelques numéros sont vraiment impressionnants (l'affrontement des deux gangs notamment) : la photographie (surtout) et les chorégraphies y sont splendides. La musique, de manière générale, est très chouette et a vraiment résisté à l'épreuve du temps : honteusement je ne savais même pas que le morceau "America" venait de West Side Story :( .

J'ai été surpris aussi par le pessimisme général du film, moi qui m'attendait à une forme de feel good movie. Bon ça, c'est pour les qualités...

... parce qu'à côté de ça, le film a quand même quelques tares énormes dont je n'ai vraiment pas réussi à passer outre :

* l'interprétation plus qu'inégale : seuls Natalie Wood & George Chakiris sont à peu près convaincants. Tous les seconds rôles sont une catastrophe ( à l'exception peut être de la femme de Bernardo). Ce "surjeu" permanent dans la voix, la gestuelle mais surtout l'expressivité des visages, c'est insupportable, ça a vraiment pris un coup de vieux terrible, difficile à partir de là de rester concentré pendant 2h30.

Il y a bien quelques instants de grâce pendant quelques minutes mais on est si loin (à mon sens) du génie de Stanley Donnen, Gene Kelly ou Jacques Demy ici en France. On perçoit trop le travail qu'a nécessité chaque numéro, rien ne paraît facile. Du coup, on a cette impression de labeur permanent qui est très désagréable dans un genre qui demande pourtant l'exact inverse : de la légèreté, de la grâce.

D'un point de vue scénaristique, la relecture de Shakespeare (Roméo et Juliette) marche plutôt bien dans l'ensemble - même si le scénario (surtout dans sa première heure et demi) manque terriblement de surprise. Il y a un point néanmoins en particulier qui m'a vraiment fait tiqué : comment Maria peut-elle pardonner aussi rapidement à Tony ? Je vois bien que le film tente des explications mais rien ne tient - les revirements psychologiques des personnages sont très mal gérés. Désagréable impression de labeur mais aussi donc d'incohérence.

L'épilogue se tient plutôt bien, paraît toujours aussi pertinent plus de 50 ans plus tard. C'est un bon point final qui m'a fait pencher pour le 5 in extremis mais ça a bien failli être 4.

NB : Il est possible que je débute cette année un cycle "comédies musicales hollywoodiennes. J'en reparlerai...

Inspecteur la Bavure
6

Inspecteur la Bavure (1980)

1 h 40 min. Sortie : 3 décembre 1980 (France). Comédie

Film de Claude Zidi

jack- a mis 6/10.

Annotation :

01/01- Revu (France 2).

Un gros 6+, j'ai failli le faire passer à 7 mais la fin est quand même vraiment faiblarde. Jusqu'à la partie de pétanque (qui est peut être le sommet du film), c'est vraiment excellent : drôle, rythmé et emmené par deux grands acteurs. Sans vouloir jouer au vieux con, quel dommage que les comédies populaires aujourd'hui (type les Tuche, Camping, les Boon..) ne ressemblent pas un peu plus à ça. Après faut dire que Dubosc & Dany Boon n'ont pas non plus le talent d'acteur de Coluche... et même chose d'ailleurs pour Onteniente/Baroux & Zidi.

jack-

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