Kaléidoscope // Films vus en 2021

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Film âpre et douloureux, Faute d'amour décrit un monde où l'humain n'a plus sa place. Les existences tristes et mécaniques ne retrouvent du sens qu'à travers la tragédie. L'architecture est laide et désolée, la nature est élégante, signifiante mais se refuse. Un beau film sur la laideur de l'âme fatiguée, sur l'insondable mystère du monde-extérieur et sur une mère Russie qui ne regarde plus le bon horizon.

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Pas grand chose ne va dans cette comédie romantique. Le duo Dedienne/Jordana ne fait pas vraiment d'étincelles, surtout à cause de l'écriture assez fainéante de leurs personnages. Le film se limite finalement à un vaste quiproquo barbant, sans jamais tenir aucun propos pertinent sur l'état actuel de l'école publique.

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Le projet est assez obscur, entre la comédie inoffensive et la dénonciation d'une certaine hypocrisie bourgeoise en quête de sens. A ne pas trancher, le film s'égare et ne dégage qu'une certaine fadeur.

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Un documentaire fascinant, notamment pour son écriture et sa voix-off qui donnent une dimension romanesque à ce récit initiatique saisissant. Le film entretient un malaise tout le long, entretenant avec soin le trouble de sa figure centrale, nous refusant certaines clés (l'absence des parents de Bastien) et nous projetant dans des événements qui nous semblent aujourd'hui si loins et pourtant si tristement annonciateurs de troubles à venir...

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Moins virtuose que Les lumières de la ville, que ce soit dans son slapstick ou dans l'émotion, The Kid reste évidemment un film essentiel d'une belle fragilité.

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Pas vraiment sensible à Soul, que ce soit dans ses visuels (malgré l'inventivité lors de la traversée du seuil entre la vie et la mort, le design des âmes est sacrément laid) ou dans sa philosophie assez basique sur la valeur des petites choses de la vie.
Le scénario emprunte malheureusement trop de chemins prévisibles (la fainéantise de la séquence avec le chat, pour ne pas spoiler) jusqu'à un final un peu facile qui refuse d'embrasser la noirceur nécessaire à ses thématiques, contrairement à Là-Haut ou Coco.

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Un film choral qui permet à chaque comédien de briller à travers les "petits riens" qui composent le quotidien. Bacri offre évidemment la plus belle performance dans ce qui semble être la meilleure adaptation de thèses de Bourdieu à l'écran.

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Je ne suis pas fan du cinéma de David Fincher, et c'est peut-être dans ce petit exercice de style qu'il excelle à mes yeux. Panic Room est un huis-clos redoutable, porté par un excellent casting, qui parvient constamment à renouveler son concept et à surprendre le spectateur. Le travail sur la tension est formidable, on sent une vraie patte "hitchcockienne" tant dans le script que dans la réal.

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Je pourrais pardonner la naïveté un peu crétine de l'ensemble, l'abus d'une bande-sonore qui ne permet jamais au film de respirer ou de poser ses moments de poésie, si Les Enfants du Temps ne se prenait pas totalement les pieds dans le tapis sur le traitement de son sujet. Entendre texto un film sur le désordre climatique dédouaner l'humain de toute responsabilité et répéter à tue-tête "nous n'y sommes pour rien, le monde était déjà comme cela avant", justifiant le comportement égoïste de ses protagonistes par une ode à l'amour, me semble soit extrêmement naïf et maladroit, soit volontaire et dangereux.

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Karin Viard défend un film qui n'est pas à la hauteur de ses ambitions. Les références sont palpables, mais Les Apparences reste (ironiquement) en surface, sans réelle âpreté, la faute à une réalisation sans inspiration et à un scénario laborieux.

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Antoinette dans les Cévennes marque par sa simplicité et son naturel, deux termes qui suffisent à définir le jeu de Laure Calamy (parfaite, comme toujours). Un excellent moment, sans doute pas mémorable, mais exactement le genre de film qu'on quitte avec le sourire aux lèvres, et même une pointe d'émotion.

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Séduit par la promesse d'un film qui allait opposer les conceptions morales de ces protagonistes ainsi que par l'ambiance intimiste de cette nuit qui ne semble pas vouloir finir, je suis tombé de haut face à un film qui ne développe jamais son dilemme central, si ce n'est par une succession de phrases clichés (Grégory Gadebois étant le plus mal servi, lui-même ne semblant pas croire à sa caricature de flic misanthrope) ou par la malhonnêteté de son écriture, l'enjeu moral ne devenant qu'un rouage dans les marivaudages du trio central. On peut sauver de ce marasme quelques belles images et trois acteurs qui donnent ce qu'ils peuvent.

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Thriller très très efficace, spielberg s'empare des codes du récit d'espionnage tout en y injectant ses thématiques phares et quelques belles scènes de suspense. Le film piétine par moments, souffre de sa durée exagérée et de quelques effets qui ont un poil vieilli (le filtre grisâtre, très années 2000 et les flashbacks très maladroits). Mais Munich prouve encore une fois la capacité de Spielberg à se renouveler en permanence et à prendre par surprise son public.

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Compliqué quand même.
Le film a un super concept, mais n'en fait malheureusement rien, préférant se concentrer sur la partie parisienne Alice Pol/Max Boublil que sur le found footage. L'idée de jouer avec les images archivées n'est quasiment jamais exploitée correctement, rendant l'ensemble bien longuet.

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D'un joli classicisme, L'ombre de Staline célèbre l'intégrité journalistique à travers la prestation solide de James Norton et la force de son sujet. Paradoxalement, la caméra se perd par moments dans une surenchère d'effets au lieu de simplement servir un récit solide.

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Petit thriller sympathique, surtout grâce à son scénario et à son trio central (Branagh/Thompson/Jacobi). Formellement, l'ensemble a bien mal vieilli et singe trop Hitchcock sans aucun génie.

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Film très distrayant grâce à son duo attachant, une certaine maîtrise de son concept et une durée tout à fait adaptée à son concept. Ça ne réinvente pas l'eau chaude et reste assez superficiel, mais je n'en attendais pas autant d'un film avec Andy Samberg.

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Techniquement virtuose, porté par une superbe photographie et la belle prestation de George MacKay, 1917 réinvente le film de guerre en misant sur l'immersion viscérale.

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Enorme n'est pas un film agréable car il n'est pas pensé ainsi. Sophie Letourneur transgresse tous les codes, tous les genres, pour offrir une expérience unique, une tragicomédie qui nous fait repenser notre rapport au cinéma, aux corps, au cadre. Thématiquement, le film explore la monstruosité de la grossesse, la dépossession du corps féminin et la violence de nos préjugés. Un grand film, malheureusement trop inégal dans son rythme pour totalement emporter mon adhésion.

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Tomm Moore et Ross Stewart semblent condamnés à créer des oeuvres qui ne font que répéter le brio de leur premier film, Brendan et le Secret de Kells. Le Peuple Loup est un délice visuel de chaque instant, mais le récit manque parfois un peu de lyrisme, en particulier dans son climax longuet.

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J'attendais sans doute un peu trop de Josep. Malgré un sujet trop méconnu, le film m'a semblé un peu confus dans sa narration, donnant au film une certaine torpeur appuyée par l'animation. Un beau film sur la transmission, mais qui sera malheureusement vite oublié me concernant.

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Insupportable dans sa première partie, la faute au jeu de Jenna Thiam et Julie Piaton que je trouve totalement à côté de la plaque, le film trouve un certain rythme avec le triangle amoureux du personnage de Vincent Macaigne, et surtout grâce à l'intrigue poignante d'Emilie Dequenne. Mais il se dégage de tout cela une certaine vacuité, une irrégularité dans le jeu et les dialogues, une préciosité artificielle qui ne m'a pas convaincu.

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Film noir correct, principalement grâce à la performance de Barbara Stanwyck.
Le film rate un peu la montée en tension par sa structure (l'enchevêtrement des flashbacks) et un récit inutilement complexe, là où il aurait sans doute été plus judicieux de jouer sur la paranoïa de son héroïne.

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Le film a mal vieilli, et la première partie est très laborieuse. Etrangement, Dupontel me semble plus juste dans la seconde partie du film, plus en retrait et en sensibilité, que dans la première où son jeu de sale gosse est un poil redondant et caricatural. Mais au-delà de sa prestation, et de quelques scènes bien senties père-fils, l'ensemble est très anecdotique.

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Il était temps repose essentiellement sur la beauté de la relation père-fils au coeur de son récit. De cette relation découle quelques excellentes utilisations du voyage dans le temps. Dommage que la relation entre le héros et sa femme soit si mal écrite, notamment à cause d'une Rachel McAdams beaucoup trop objectifiée par la caméra.

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Un film sans saveur, sans idées, en pilotage automatique. Ce n'est même pas un film à mes yeux, juste un produit formaté sans intérêt.

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Podium a quelques qualités : un Jean-Paul Rouve lunaire, un respect évident pour son sujet, quelques très bonnes répliques et un Benoît Poelvoorde qui parvient à dégager une certaine sensibilité dans un personnage exécrable. Et c'est là la plus grande faiblesse du film : je n'avais pas souvenir que son anti-héros était aussi vulgaire, méchant et veule. Difficile dès lors d'être investi dans le parcours d'un con total, uniquement sauvé par la sensibilité que Poelvoorde arrive a insuffler par moments. Moix semble d'ailleurs manquer totalement de recul sur le personnage, puisqu'il écrira Cinéman sur le même canevas. Sans Poelvoorde pour lui sauver la mise, cette fois-ci.