L'employé de bureau en littérature
6 livres
créée il y a presque 8 ans · modifiée il y a presque 8 ansMessieurs les ronds-de-cuir (1893)
Sortie : 1893 (France). Roman
livre de Georges Courteline
Lavardin a mis 9/10.
Annotation :
" Sans qu’on sache au juste pourquoi, on devine le vide
immense de cette caserne, la non-vie des trente ronds-de-cuir
noyés en son vaste giron. On pressent le silence sinistre de ces bureaux inoccupés et de ces archives lambrissées : catacombes administratives qu’emplit tantôt un froid de glace, tantôt une chaleur d’étuve, et où dorment pêle-mêle, sous un même linceul de poussière, des ballots de dossiers entassés, des chaises éventrées, des cartons en lambeaux, jusqu’à des chenets et à des chaussures moisies! toute une saleté de matériel hors d’usage, amenée là à coups de balai, des quatre coins de la maison, et achevant d’y pourrir en paix dans une promiscuité dernière.
Mixte, bâtarde, équivoque, d’une austérité de monastère que
mitigerait la banalité d’un magasin à fourrages, elle est juste, au
Ministère, ce que l’Institution Petdeloup est au lycée : elle sue
son inutilité, elle la crie au passant convaincu! Elle est comme ces gredins malchanceux qui portent leur scélératesse sur leur visage et dont le regard louche édifie. "
Nouvelles (2007)
Sortie : 9 mars 2007 (France). Recueil de nouvelles
livre de Joris-Karl Huysmans
Lavardin a mis 10/10.
Annotation :
La retraite de M. Bougran :
" Ainsi, c'était vrai ; il était mis à la retraite à cinquante ans ! lui qui s'était dévoué jusqu'à sacrifier ses dimanches, ses jours de fête pour que le travail dont il était chargé ne se ralentît point. Et voilà la reconnaissance qu'on avait son zèle ! Il eut un moment de colère, rêva d'intenter un recours devant le conseil d'Etat, puis, dégrisé, se dit : je perdrai ma cause et cela me coûtera cher. "
A vau-l'eau :
" La journée avait été mauvaise ; depuis le matin, il broyait du noir ; le chef du bureau où il était commis, depuis vingt ans, lui avait, sans politesse, reproché son arrivée plus tardive que de coutume.
M. Folantin s'était rebiffé et , tirant son oignon : " onze heures juste, avait-il dit, d'un ton sec.
Le chef avait à son tour extrait de sa poche un puissant remontoir.
- onze vingt, avait-il riposté, je vais comme la Bourse et, d'un air méprisant, il avait consenti à excuser son employé. "
Bouvard et Pécuchet (1881)
Sortie : 1881 (France). Roman
livre de Gustave Flaubert
Lavardin a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
" Quand ils furent arrivés au milieu du boulevard, ils s'assirent à la même minute, sur le même banc.
Pour s'essuyer le front, ils retirèrent leurs coiffures, que chacun posa près de soi ; et le petit homme aperçut écrit dans le chapeau de son voisin : Bouvard ; pendant que celui-ci distinguait aisément dans la casquette du particulier en redingote le mot : Pécuchet.
- Tiens, dit-il, nous avons eu la même idée, celle d'inscrire notre nom dans nos couvre-chefs.
- Mon Dieu, oui ! on pourrait prendre le mien à mon bureau !
- C'est comme moi, je suis employé.
Alors, ils se considérèrent. La physionomie aimable de Bouvard charma tout de suite Pécuchet. "
Opinion publique (1881)
Sortie : 21 mars 1881. Recueil de nouvelles
livre de Guy de Maupassant
Annotation :
Alors M. Perdrix, le commis d'ordre, prononça tout à coup :
"C'est égal nous vivons dans un drôle de siècle, dans une époque bien troublée - ainsi, cette affaire de la rue Duphot..."
Mais le garçon de bureau entrouvrit brusquement la porte :
"Le chef est arrivé, Messieurs."
Alors, en une seconde, tous s'enfuirent, filèrent, disparurent, comme si le ministère lui-même eut brûlé.