L'horreur est politique

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Les zombies sont ici un prétexte pour évoquer la ségrégation et le racisme rampant des années 60 dans les états du Sud.
Le film de zombies fini, la vraie tragédie commence. Non, les "vigilantes" blancs surarmés ne sont pas des sauveurs, mais des bourreaux.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
La lutte des classes et les oppressions systémiques de l'Amérique contemporaine. Fucking rich people.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Très inspiré par The Stepford Wives, Get Out parle de racisme systémique, sous toutes ses formes. L'imagerie et le symbolisme évoquent l'esclavage (la vente aux enchères), l'appropriation culturelle (le client aveugle voulant littéralement s'approprier le regard artistique de Chris), la sexualisation des corps noirs, le privilège blanc basé sur l'oppression des personnes racisées (la cuillère en argent, le thé comme symbole du privilège de classe et du colonialisme), le discours hypocrite de l'Amérique blanche libérale).

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Ecrit par la militante féministe Rita Mae Brown, The Slumber Party Massacre exacerbe le sous-texte sexuel du slasher pour livrer un film qui traite frontalement des violences sexistes et sexuelles. Les scènes de meurtre sont d'ailleurs filmées comme des scènes de viol. Le message est clair: la misogynie tue.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
En plein dans l'Amérique des années 70, où les hommes cis hétéros blancs riches flippaient de voir leur pouvoir menacé par le Women's Liberation Movement, The Stepford Wives parle de domination patriarcale. C'est relativement radical, au contraire du remake de 2004 qui se perd dans l'absurdité et dans le discours "not all men".

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Très mauvais et très bon, The Purge ne brille pas par sa réalisation mais par son propos politique. Un premier opus du point de vue de la classe blanche privilégiée, incapable de regarder ceux qui se trouvent en dessous sur l'échelle sociale.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Un deuxième opus qui décortique la Purge du point de vue des plus opprimés: les pauvres, les personnes racisées, les malades, les femmes. Tout un tas de clins d’œil (Black Panthers, suprémacisme blanc, politiques meurtrières, violences de classe) et un joli petit discours ACAB.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Même si le synopsis tourne superficiellement autour d'un culte, Midsommar est en réalité un film profond qui parle de deuil, de paganisme, de patriarcat (coucou Christian l'ours-boyfriend imbuvable), de chrétienté (re-coucou CHRISTIAN), de gestion des émotions et de la notion de famille choisie.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
On ne fait pas moins subtil en terme de propos politique: l'opus est ouvertement une critique du système de santé américain et ses compagnies d'assurance qui tuent littéralement. Outre le discours enflammé de Jigsaw, tout l'arc narratif de la victime expose les failles d'une société capitaliste pour qui la vie n'a aucune valeur.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Après les grandes crises des années 60, les Etats-Unis se vautrent dans l'idéal d'une petite vie prospère avec plein (plein) d'objets, histoire de s'acheter un peu de bonheur. Notre bon gaucho Romero réutilise ses zombies pour livrer une critique du consumérisme et de la grande illusion des centres commerciaux, qui nous rendent aveugles au chaos extérieur.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Romero remet le couvert avec un film où les militaires et scientifiques rivalisent de bêtise et d'inconscience, et où le personnage le plus humain reste le zombie.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Film mal-aimé, The Bay contient l'un des propos les plus pertinent du cinéma d'horreur sur l'écologie. En taclant au passage les politiques qui sauvegardent l'économie au détriment de la vie des citoyens.

Fun (pas fun) fact: Deux ans après la sortie du film, cette scène atroce où le maire fait semblant de boire de l'eau contaminée pour mentir à ses électeurs s'est déroulée dans la vraie vie à Flint, Michigan. Alors que les politiques ont mené sciemment des projets économiques ayant contaminé gravement l'eau de la région, Obama est appelé à l'aide par les populations locales, pauvres et noires pour la grande majorité. Mais au lieu d'agir pour cette crise sans précédent, Barack Obama assure qu'il n'existe aucun danger et fait mine de boire cette eau contaminée.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
On le sait, Massacre à la tronçonneuse est baigné par les traumatismes de la guerre du Vietnam. Mais en creusant un peu, on peut aussi en extraire un petit discours "Go Vegan". tout le film est rempli d'une imagerie rappelant les abattoirs (cadavres d'animaux, crochets de boucher, haches, masque en cuir humain...). Tobe Hooper a déclaré: "It's about meat."

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Là encore, zéro subtilité et c'est tant mieux. Sam Levinson réécrit les procès de Salem à la sauce contemporaine. On a beaucoup dit que ce film était une critique des réseaux sociaux: pourtant, le réal est en totale empathie avec ses héroïne, ne les juge pas et construit une critique des oppressions sexistes et de la transmisogynie. Tout y passe, du slut-shaming au viol, de la sexualisation des enfants à la masculinité toxique, en passant par le mépris de l’Amérique puritaine pour la génération Z, qui n'a pourtant pas demandé à vivre dans ce monde-là.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Petit chef d'oeuvre qui prend la forme d'un pamphlet écologique et anti-impérialiste. USA, go home.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
A ce niveau là, ce n'est pas du sous-texte mais une allégorie très claire de l'échelle sociale et des inégalités grandissantes entre les plus pauvres et les ultra-riches.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Le discours pourrait être drôle s'il n'était pas aussi premier degré. Le communisme c'est le MAL.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Curieusement, ce film est souvent cité par la droite radicale et conspirationniste pour appuyer leurs idées. En réalité, They Live est une critique extrêmement claire de la politique de Ronald Reagan et des stratégies de lavage de cerveau utilisées par les politiques.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Si le film n'est au fond pas terrible, il offre une relecture intéressante du jugement de Salomon (https://fr.wikipedia.org/wiki/Jugement_de_Salomon). Ici, deux figures socialement identifiées comme "mauvaises mères" se battent pour la garde de deux enfants: la mère démissionnaire et la mère surprotectrice. En humanisant ces personnages et en offrant une conclusion plutôt heureuse, le film nous propose de réévaluer nos attentes patriarcales de la maternité, et pose la question socialement taboue de "qui a le droit d'être mère".

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Visiblement, le spectre politique américain s'est divisé au sujet du message politique de ce film: progressiste ou réac ? Même si John Krasinski a démenti toute lecture politique en insistant sur le fait que le film parle avant tout de parentalité, il faut constater que le réal table énormément sur une imagerie romanticisée de la "famille américaine parfaite", qui rappelle le mythe des premiers colons. Répartition des tâches très genrée, message pro-vie, "good guy with a gun", impossibilité de s'exprimer, figure christique du père qui se sacrifie... Même involontairement, A Quiet Place diffuse l'angoisse de la destruction de la famille nucléaire américaine parfaite par "l'envahisseur".

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Techniquement, ce film est une énorme avancée pour le monde cinématographique. Mais le discours raciste et colonialiste dans lequel King-Kong est une personnification de l'"Orient" doit être remis en question.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
On a toujours eu droit à des slashers médiocres et sexistes. Ici, Blumhouse nous offre un slasher médiocre MAIS anti-sexiste. Ça reste mauvais, mais ça fait du bien.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Leigh Whannel revisite le mythe de l'Homme invisible, mais pas de son point de vue. Il en découle un film post-MeToo qui se concentre sur la victime d'un pervers narcissique, avec un discours appuyé sur la nécessité d'être crue, et sur la solitude des victimes d'abus. Une réflexion intéressante sur les conséquences des actes de ce type de héros tout-puissants.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Une allégorie très claire de la petite vie du couple cishétéronormatif de classe moyenne en pavillon de banlieue. Des très bonne trouvailles: l'homme qui creuse inlassablement sa tombe en allant bosser jour après jour; la mère dont le destin explicité est d'élever son fils pour en faire un bon produit de la société avant de mourir.
Discours relativement intéressant sur la dépression post-natale et le sujet tabou de la haine pour son enfant.

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Sous ses airs de teen movie horrifique, Teeth est en réalité un film plutôt radical sur les violences sexuelles et le mythe de la"femme létale".
Il développe également un propos relativement complexe sur la notion de consentement (à bien y regarder, aucune des relations sexuelles de l'héroïne n'est consentie).

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Ce monument du slasher a été théorisé par le prisme de son discours politique conservateur et puritain. Très anti-jeunes dans le propos, Vendredi 13 présente toute une ribambelle de péchés pour lesquels la jeunesse doit être punie.
Sexe hors-mariage, consommation d'alcool et de drogue (référence à la guerre contre la drogue de Reagan, ironique quand on pense au fait qu'il a importé en masse du crack aux Etat-Unis avec l'aide de la CIA)... la jeunesse vit dans le péché et mérite d'être punie.
Très bonne analyse par ici: https://www.youtube.com/watch?v=iBA3Hiqms5M

Annotation :

De quoi ça parle (en vrai):
Au-delà d'une entité monstrueuse, le Babadook représente en réalité un tabou ultime dans notre société: la haine d'une mère pour son enfant. The Babadook est une allégorique de la dépression post-natale, et une déconstruction de la figure mythique de la "mère", douce, calme, aimant son enfant de manière inconditionnelle.
The Babadook est un film sur la difficulté à être mère, à se sentir mère, et sur les tabou liés à la maternité.