"L'oeil hongrois" (et commentaires)
Journal de bord de mes inquisitions dans le cinéma hongrois. Longs-métrages uniquement, ordre chronologique.
Avec en cadeau, la prononciation des noms des réalisateurs. Pour qu'on essaye de ne pas trop les écorcher inutilement.
La liste commence à être longue, quelques films ...
89 films
créée il y a presque 11 ans · modifiée il y a environ 4 ansLes Hommes de la montagne (1942)
Emberek a Havason
1 h 32 min. Sortie : 10 septembre 1942 (Hongrie). Drame
Film de Istvan Szots
Annotation :
Prononcer Ceutch Ichtvane.
Selon les mots de Jeancolas, avec lesquels je m'accorde très volontiers :
"Le sujet pourrait être banal, encore qu'il soit chargé d'une tension sociale rare dans les films de ce temps-là. Le filmage est, lui, d'une grande originalité. Szőts [...] est un de ces cinéastes rares qui savent unir une démarche réaliste, un "point de vue documenté" à la Vigo, avec un lyrisme fusionnel, une poétique. [...] Ni le film ni la démarche de Szőts ne sont néo-réalistes, mais les tenants d'un néo-réalisme encore dans les limbes se sont reconnus en lui : le regard de Szőts, comme celui de Höllering au temps de "Hortobágy", sont des regards d'hommes libres et de poètes."
=> D'la frappe.
It happened in Budapest (1944)
Ez történt Budapesten
1 h 35 min. Sortie : 5 juin 1944 (Hongrie). Comédie
Film de Ákos D. Hamza
Adobtard l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Prononcer : Hamza Akoch.
Une screwball comedy hongroise de 1944 qui n'a pas grand chose à envier aux meilleures réussites d'Hollywood.
Tous les ingrédients sont là : des acteurs aux tops, comprenant notamment un majordome désopilant et une femme avec du caractère à revendre et le sourire le plus désarmant du monde.
Une histoire bien ficelée, avec son lot de quiproquos, d'imbroglios et d'embrouillaminis, le tout servi avec un rythme du tonnerre.
On a même une délicieuse chanson.
Le tout est simplement un régal, qui nous arrache des éclats de rire bien francs et nous fait jubiler d'un bout à l'autre.
Un petit carrousel de fête (1956)
Körhinta
1 h 35 min. Sortie : 3 octobre 1956 (France). Romance, Drame
Film de Zoltán Fábri
Adobtard l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Magnifique film 50's, plein de charme. Une superbe inventivité dans la mise en scène, très moderne. L'actrice principale est délicieuse, le ton est juste, c'est un petit moment d'émerveillement.
Anna la douce (1958)
Édes Anna
1 h 24 min. Sortie : 1958 (France). Drame
Film de Zoltán Fábri
Annotation :
Assez décevant lorsqu'on a lu le roman, Fabri n'arrive (ne veut ?) pas reprendre exactement la relation entre Anna et la propriétaire, transformant une relation très ambigüe en une maltraitance purement négative, ce qui enlève toute la force du roman qui était dans l'absurdité apparente de la fin, et l'ossature de l'histoire uniquement composée de petits détails du quotidien. Très dommage.
Reste après un film de très bonne facture, bien 50's, comprendre classique dans son langage dans tout ce que ça a de positif, avec quelques fois la personnalité du cinéaste qui émerge à travers des trouvailles de mise en scène. Et celui-ci contient tout de même plein de bonnes idées, et ça reste au final un film comme on devrait en faire plus souvent, propre et efficace, décent.
À noter le rire d'Anna qui est particulièrement désagréable. Et Péter Bacsó (le réal de le Témoin) au scénario.
Deux mi-temps en enfer (1961)
Két félidö a pokolban
2 h 20 min. Sortie : 2 novembre 1961 (Hongrie). Drame, Guerre
Film de Zoltán Fábri
Annotation :
Beaucoup plus classique dans sa mise en scène que le Petit carrousel de fête, mais de remarquable facture, on ne s'ennuie pas une seconde en regardant ces prisonniers monter une équipe de foot. Un divertissement intelligent, de grande qualité comme toujours chez ce réalisateur.
Cantate (1963)
Oldás és kötés
1 h 34 min. Sortie : 11 septembre 1964 (France). Drame
Film de Miklós Jancsó
Remous (1964)
Sodrásban
1 h 21 min. Sortie : 2 avril 1964 (Hongrie). Drame
Film de István Gaál
Adobtard l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Prononciation : Ichtvane Gahal.
L'oubli dans lequel est tombé ce film en dehors de la Hongrie est incompréhensible. On a une oeuvre qui permet sans sourciller de donner la mesure de l'excellence. Une idée géniale minimum de mise en scène par plan, le chef op au top, l'eau filmée comme je ne l'avais pas vu depuis Joris Ivens, et un film qui se paye le luxe d'être intelligent et subtil dans son propos. Un des meilleurs films du cinéma hongrois classique. Ou faussement classique, il me fait un peu penser à Jacques Becker.
Les Sans-Espoir (1966)
Szegénylegények
1 h 26 min. Sortie : 17 décembre 1966 (France). Drame
Film de Miklós Jancsó
Annotation :
J'avais oublié ce Jancso, tiens.
Important pour moi, ne serait-ce que pour son immense influence sur les films de Tarr. Un de mes préférés du réal par ailleurs.
Père (1966)
Apa
1 h 38 min. Sortie : 8 décembre 1966 (Hongrie). Drame
Film de István Szabó
Annotation :
Prononciation : Ichtvane Sabo.
Encore une petite merveille, un grand classique du cinéma hongrois par un des réals les plus côtés mais bien sûr presque inconnu de notre génération, ici.
Ce qui s'annonçait comme au mieux un drame historique s'avère osciller entre la comédie pure, le fantastique (au moins l'onirique), une recherche sur la mémoire, le fantasme et, comme souvent, l'histoire.
La justesse de ton, cette capacité à saisir des instants parfaits, la légèreté surprenante, autant d'éléments - et bien d'autres - qui font de Apa un très grand film des 60's qui n'a rien a envier aux plus grands titres d'où que ce soit.
Le même chef op que pour Remous, Dix mille soleils, Szinbad, etc.
Les dix mille soleils (1967)
Tizezer nap
1 h 50 min. Sortie : 1967 (France). Historique, Drame
Film de Ferenc Kosa
Annotation :
Prononciation : Fèrènts Kocha.
Prix de la mise en scène à Cannes + Sándor Sára en chef op = grosse tuerie visuelle. Les plans regorgent d'inventivité, de créativité.
En plus, le film propose une vision assez ambiguë du communisme ce qui, en 67, n'est pas banal.
Un travail monumental qui est, encore une fois - et aussi invraisemblable que ça puisse paraître -, un premier film.
On peut trouver quelques lourdeurs dans le film, heureusement contrebalancées par des moments de beauté véritable, de beauté de la misère, de beauté musicale, quand les forçats chantent en frappant la pierre, etc. Une très belle oeuvre.
Rouges et Blancs (1967)
Csillagosok, katonák
1 h 30 min. Sortie : 30 août 1968 (France). Drame, Guerre
Film de Miklós Jancsó
Annotation :
Prononciation approximative : Mikloch Yantcho. (avec le "a" comme "o" dans "botte").
(1967)
Pas très client de ce Jancsó-là. Toujours intéressant bien sûr, mais il me semble se perdre dans son propos anti-manichéen. Enfin, de belles hongroises quand même, et cette intelligence dans la mécanique de filmage qui le caractérise tant.
Silence et Cri (1968)
Csend és kiáltás
1 h 13 min. Sortie : 14 mars 1968 (Hongrie). Drame
Film de Miklós Jancsó
Annotation :
Ce Jancsó est bon, on sent un maître inspiré derrière, avec une grande maîtrise de son langage, de magnifiques plans-séquences, une force tranquille et profonde qui donne à l'histoire une dimension d'étrangeté tragique supplémentaire. Reste qu'il y a quelque chose entre son style et son propos, inévitablement semble-t-il, qui manque chaque fois de me transporter complètement.
Le Témoin (1969)
A tanú
1 h 50 min. Sortie : 15 décembre 2014 (France). Comédie dramatique
Film de Péter Bacsó
Adobtard l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Prononciation : Pétèr Batcho.
FAN-TA-STIQUE comédie satirique hongroise, incroyable que ce film ait pu être produit en pleine dictature. Enfin on se rattrape en sachant qu'il a été interdit pendant dix ans.
La palme pour le train fantôme transformé innocemment en train fantôme communiste, dans lequel les squelettes sont remplacés par les portraits des leaders du pays.
Superbes acteurs, réalisation très propre, on pense immédiatement aux comédies italiennes à la Monicelli ou façon l'Argent de la vieille. Gros coup de cœur.
La Famille Tòt (1969)
Isten hozta örnagy úr
1 h 36 min. Sortie : 1969 (France). Comédie
Film de Zoltán Fábri
Annotation :
Adapté du formidable roman de Örkény István (publié en français sous le titre Les Boites), ce film de Fábri est plutôt une belle réussite. Une comédie un peu plus familiale que l'oeuvre initiale, mais qui reste d'un ton assez surprenant et déroutant. Illés fait des merveilles. Latinovits, célèbre acteur hongrois campe bien son rôle de commandant à moitié fou. Un mot pour le montage, surprenant, inventif, absurde parfois comme l'histoire, mais qui reste toujours suffisamment discret et léger pour ne pas tomber dans le démonstratif. En somme, nous avons là une comédie - chose rare en Hongrie - légèrement grinçante - chose déjà plus commune - qui vaut largement le détour.
Les Faucons (1970)
Magasiskola
1 h 22 min. Sortie : 10 septembre 1970 (Hongrie). Drame
Film de István Gaál
Annotation :
Un film un peu oublié (ici tout du moins), qui a pourtant eu son heure de gloire. Peut-être est-ce dû au fait que la/les métaphore(s) politique(s) sont aujourd'hui moins lisibles.
J'en retiens une belle adresse dans l'expression sous la censure, un traitement des paysages (la puszta, encore) absolument incroyable, dans la droite lignée (préfiguration ?) de Jancsó ou Tarr, une maîtrise du langage cinématographique vertigineuse (c'est le cas de le dire), un traitement de la narration très minimaliste pour 71, et plein d'autres belles choses.
Amour (1971)
Szerelem
1 h 24 min. Sortie : 1971 (France). Comédie dramatique
Film de Károly Makk
Annotation :
Une expérience peu commune, c'est sûr. Les critiques ne manquent pour ce qui est l'un des plus célèbres films hongrois, alors en quelques mots : le montage, qui à lui seul justifie de voir le film, est passionnant, rappelle le Szinbád de Huszarik sorti la même année. Du reste, le langage cinématographique est presque classique, et ces petites envolées de modernisme, où les plans passent à la vitesse d'une image de la mémoire sont presque discrets. Le cinéma est ici pour porter cette belle histoire (adaptée de deux nouvelles de Déry Tibor) où le politique ne prend jamais le pas sur les sentiments. Mais ce qui fait le film, réellement, c'est la performance incroyable des deux actrices principales, fabuleuses. Jamais je n'avais été aussi saisi par un jeu d'acteur/actrice. Enfin, l'attention que porte Makk à la voix, la façon dont elle domine tout le champ du sonore et une partie importante du film est une leçon. Un très grand film.
Sindbad (1971)
Szinbád
1 h 30 min. Sortie : 25 novembre 1971 (Hongrie). Drame, Romance
Film de Zoltán Huszárik
Adobtard l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Prononciation : Zoltan Houssarik ("h" aspiré).
Immense film, beauté exceptionnelle des images, montage révolutionnaire, mêle avec une grande habileté l'expérimental à sa fiction, un des plus grands films hongrois.
Voir aussi ses courts-métrages, disponibles sur Youtube, qui manifestent la même curiosité.
Psaume rouge (1972)
Még kér a nép
1 h 27 min. Sortie : 9 mars 1972 (Hongrie). Drame
Film de Miklós Jancsó
Annotation :
Voilà que ce bon Miklós prend son envol, dans un film magnifique, musical, avec de belles jeunes filles dansant les seins nus pendant que le réal applique son merveilleux langage. Jancsó ne me touchera jamais suffisamment profond, mais il y a ici un très grand film.
Johnny Corncob (1973)
János vitéz
1 h 14 min. Sortie : 1 mai 1973 (Hongrie). Fantastique, Animation
Film de Marcell Jankovics
Annotation :
Prononciation : Martcell Yankovitch (avec le "a" comme "o" dans "botte").
Un peu moins sous acides que Fehérlófia, ce Jankovics reste très étrange, sur le même modèle de conte populaire. L'animation est typique du réal, c'est finalement très chouette, poétique et inventif, mieux réussi que dans son suivant - à mon goût -, ce qui en fait peut-être le meilleur film d'animation de cette liste.
Cette belle époque du foot (1973)
Régi idők focija
1 h 24 min. Sortie : 1973 (France). Comédie
film de Pál Sándor
Annotation :
Un chouette hommage à Chaplin et aux burlesques, on a ici une comédie hongroise de qualité honorable qui n'arrive pas à la hauteur de ses maîtres, mais ça se regarde avec plaisir, et on ne peut s'empêcher de se dire "prends ça, The Artist".
Le cinéaste jongle avec les effets en vogue à l'époque, le film n'est pas muet même si la parole a une place très restreinte. Jeancolas écrivait que le film devait beaucoup à son acteur principal, ce en quoi il n'a pas tort, mais on peut saluer tout de même une foule de bonnes choses dans la réal.
Un torse américain (1975)
Amerikai Anzix
1 h 31 min. Drame
Film de Gábor Bódy
Annotation :
Voir les remarques de Narcisse et Psyché pour le réal.
Ce film-ci est encore un objet très étrange, bien que nettement plus accessible que les deux suivants. Filmant les immigrants hongrois combattant pour la liberté en 1848 et participant ensuite à la guerre civile américaine, il choisit de réaliser son film comme si le cinéma avait existé à l'époque.
Ça paraît être un prétexte à faire tout et n'importe quoi pour simuler une esthétique passée. Alors y'a de bonnes idées, mais globalement ça manque déjà infiniment de pertinence et c'est fait avec le sens du dosage habituel de Bódy : lourdingue, mal maîtrisé. Il semblerait que Le chant nocturne du chien soit le seul film dans lequel il soit arrivé à une relative maîtrise du poids de ses idées et de leur cohabitation au sein d'un même film.
Talpuk alatt fütyül a szél (1976)
1 h 30 min. Sortie : 26 août 1976 (Hongrie). Drame, Western
Film de Gyorgy Szomjas
Annotation :
Western hongrois, le pari vaut le détour. L'action est transposée dans la puszta (qui s'y prête très bien (d'autant plus sur certains plans, absolument magnifiques (Szomjas semble avoir un goût prononcé pour les couleurs (à tout le moins dans cette première période (c'est d'ailleurs son tout premier long métrage de fiction))))), les cowboys portent des chapeaux d'ici et des vêtements de laine, et les mexicaines sont remplacées par de petites paysannes hongroises.
S'il y a bien une constante entre Kopaszkutya et celui-ci, elle est à trouver dans l'humour. Très reconnaissable. Szomjas doit avoir un rire franc, fort, viril en diable, parfois à la limite du vulgaire mais sans aucune lourdeur.
Pour résumer, un film qui vaut vraiment le détour, malgré le manque de moyens parfois un peu trop visible.
Le Cinquième Sceau (1976)
Az ötödik pecsét
1 h 51 min. Sortie : 7 octobre 1976 (Hongrie). Drame, Guerre
Film de Zoltán Fábri
Adobtard l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Difficile de recommander ce film qui est pourtant sans conteste l'un des plus forts du cinéma hongrois - et donc, de mon point de vue tout au moins, du cinéma. Ce serait un peu comme recommander Requiem pour un massacre.
Fabri y développe une mécanique de filmage complexe, intelligente, discrète mais très présente, qui pourrait laisser penser que Béla Tarr a vu et apprécié ce film lors de sa sortie. Comme si Jancso délaissait son style habituel pour donner dans le film intimiste. Des tons très choisis, bleutés et vert sombre.
Encore que ce ne soit pas tant intimiste que ça. Le film est extrêmement éprouvant, psychologiquement d'abord, puisqu'il pose des questions philosophiques difficiles auxquelles il répond ensuite de façon simultanément ouverte et pourtant démesurément précise. On en ressort lessivé, après avoir été accroché pendant 110 minutes à la moindre seconde du film.
Un chef d'oeuvre tardif dans lequel un quart de siècle d'expérience est réunie et magnifiée.
Le Nid familial (1977)
Családi tüzfészek
1 h 45 min. Sortie : 6 avril 2022 (France). Drame
Film de Béla Tarr
Adobtard a mis 8/10.
Annotation :
Prononciation : Béla Tarr (avec les "a", et bien vous savez comment maintenant).
Mmmhh, je ne vais pas présenter Béla Tarr et ses films dans le détail, je crois que quiconque se trouve ici les connaît.
Le Petit Valentino (1979)
A Kis Valentino
1 h 42 min. Sortie : 1979 (France). Drame
Film de András Jeles
Annotation :
Prononciation : Andrach Yelech (avec le premier comme vous savez, et le deuxième bien ouvert)
Un film très important pour les hongrois, je veux dire, culte aujourd'hui. Vu il y a deux ans, peu de souvenirs si ce n'est une certaine déception par rapport à ce qu'on m'avait vendu. Une fiction à tendance expérimentale, à revoir tout de même.
Pour la petite anecdote, c'est le papa de László Nemes, le réal du "Fils de Saul".
Bain de mousse (1980)
Habfürdö
1 h 19 min. Sortie : 19 juin 1981 (France). Animation, Comédie, Drame
Long-métrage d'animation de György Kovásznai
Annotation :
Prononciation : Dieurdie (g mouillé) Kovasnahi (premier "a" ouvert, deuxième "a" comme dans botte)
Bon, là c'est vraiment un ovni. Personnellement je n'ai pas accroché. Mais je vois bien à la fois ce qui a fait que le film a fait un gros flop à sa sortie (programmé pendant même pas deux semaines), et ce pour quoi il est aujourd'hui considéré comme culte en Hongrie et dans le monde des curiosités de l'animation.
Comédie musicale de surcroît, partition écrite avant les images, par Másik János, compositeur sur Meurtres d'enfants par exemple, mais aussi quelqu'un de la scène néo avant-garde hongroise (a beaucoupjoué avec Cseh Tamás).
Le film bouillonne d'idées. Mais à un point peu imaginable, et sur tous les plans. Les dialogues sont complètement fous, l'animation l'est aussi. Et l'on sent bien qu'il y a des racines hongroises derrière ce style, couvert sous de l'expérimentation visuelle qui rappelle un peu Bill Plympton dix bonnes années en avance. Je recommande vivement pour les amateurs.
https://www.youtube.com/watch?v=Cbk0u8CRw9o&t=2390s
Narcisse et Psyché (1980)
Narcisz es Psyche
3 h 37 min. Sortie : 22 décembre 1980 (Hongrie). Comédie dramatique
Film de Gábor Bódy
Annotation :
Gábor Bódy est complètement taré, qu'on se le dise. Il m'apparaît comme quelqu'un à mille lieues de tout ce qui s'est fait en cinéma avant (ou après) lui. Expérimentateur devant l'éternel (qu'il aura rejoint très vite), il construit des films dans lesquels la fiction semble n'être qu'un prétexte à des expériences audio-visuelles toutes plus foutraques les unes que les autres. Parfois du génie, parfois c'est simplement raté. Le croisement d'un Ed Wood et d'un Tarkovski.
Narcisse et Psyché est un film "génialement raté", disait un prof de ciné hongrois. Ça dure plus de 4h, on a une histoire qui se tient à peu prêt, et il nous transporte un peu lourdement de son scénario vers le vide total, dans lequel se déploient des expérimentations toujours plus incroyables.
Chien chauve rock (1981)
Kopaszkutya
1 h 25 min. Sortie : 10 septembre 1981 (Hongrie). Comédie dramatique, Comédie musicale
Film de Gyorgy Szomjas
Adobtard l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Prononciation : Dieurdie Somyach.
Une comédie bordélique à légère tendance expérimentale, jouissive, sur un groupe de rock banlieusard hongrois qui, après avoir cherché un nouveau "son" pour leur groupe, décide l'appeler Kopaszkutya (Chien chauve). Excellent moment, très bon rythme, superbe bo très présente, à recommender pour un vendredi soir entre amis, à mi-chemin entre les films légers et intellectuels (ou, plutôt, appartenant pleinement aux deux catégories).