La censure du Cinéma au Québec
Liste référençant les films citées dans l’ouvrage de Pierre Hébert, Yves Lever et Kenneth Landry “Dictionnaire de la Censure au Québec”
170 films
créée il y a 1 jour · modifiée il y a 3 minutesL'Ange bleu (1930)
Der Blaue Engel
1 h 46 min. Sortie : 22 juillet 1930 (France). Drame
Film de Josef von Sternberg
DYNASTIA a mis 9/10.
Annotation :
“Film d'abord interdit, puis accepté avec coupures (1930)
Le réalisateur d'origine autrichienne Josef von Sternberg poursuit déja une carrière américaine florissante quand il vient à Berlin tourner le drame Der Blaue Engel, inspiré du roman Professor Unrat de Heinrich Mann, avec deux grandes vedettes, Emil Jannings et Marlene Dietrich. Dans une petite ville, un professeur sévère, terreur des adolescents, va les traquer dans une boîte de nuit où ils font leurs frasques. Le coup de foudre avec Lola, la vedette du spectacle, le transforme radicalement; il l'épouse même si elle le trompe, et tout finit lamenta-blement. Avec les scènes de cabaret, sa vision de la bourgeoisie hypocrite et un ton cherchant sou-vent la vulgarité, von Sternberg dresse un tableau réaliste d'une Allemagne en pleine décomposition morale.
On assiste sans surprise à l'interdiction du film le 13 janvier 1931, pour ces motifs: « Indecent and suggestive dressing of actress. German dialogues not translated.» Une semaine plus tard, le censeur approve une « reconstruction»:
Roll 1 - Elim: Scene of poster and shorten view of Lola in picture with the fan.
III - Elim: View of woman in pants and Lola showing her thighs.
IV - View of Lola after having slept with Professor and own bedroom.
VI - Shorten Lola's song when we see her thighs.
Le film s'en tire plutôt bien. Il faut dire que le Bureau vient de changer de président depuis à peine deux mois et qu'Eugène Beaulac n'a pas encore eu à affron-
ter de crise.
Une nouvelle copie revient devant le censeur le 7 mai 1953 et elle est approuvée, avec de moins nombreuses coupures, mais qui sont plus longues (6 minutes) qu'en 1931:
Bob. 3A, début: Eliminate scene of statue and finish cut at close-up of professor smiling.
Bob. 3A: Eliminate scene of bedroom showing empty bed and scene of old man lying down in Marlene's bed.
Start out in fade-out and finish at the next fade-out.
Le président Alexis Gagnon* (de 1947 à 1961) est le plus rigoriste de toute l'histoire de la censure locale. En 1959, pour une nouvelle copie, il retran-
che encore:
Bob. 3A, p. 15: Scène: Commencer la coupure avant qu'elle ouvre la porte, ne pas voir la chambre vide, reprendre au professeur couché sur le lit.
Bob. 6A, p. 13: Dialogue: Do you want to make love to me ... Something first. Come along.
Bob. 6B, p. 5: Scène: Éliminer le deuxième baiser dans la coulisse derrière la scène. Reprendre à la scène de l'audience.
Finalement, selon la loi de 1967, L'ange bleu est classé « Pour
Les Anges aux figures sales (1938)
Angels with Dirty Faces
1 h 37 min. Sortie : 24 février 1939 (France). Drame, Gangster
Film de Michael Curtiz
Annotation :
Film de gangsters censuré pour ne pas donner de mauvais exemples à la jeunesse (1938 et
1945)
Dans un quartier pauvre et dur de New York, deux garçons commettent divers larcins. Après un vol qui tourne mal, l'un se fait prendre et entre dans l'univers carcéral, ce qui en fait finalement un criminel endurci à l'âge adulte; l'autre devient prêtre et se retrouve dans sa paroisse d'origine. En une finale mélodramatique des plus édifiante, à la demande de son ami prêtre, le bandit joue la lâcheté en marchant à la chaise électrique pour ne plus servir de héros et de modèle aux jeunes de son quartier.
Angels With Dirty Faces est rapidement considéré comme un classique du film de gangsters.
Il est refusé par le Bureau de censure du Québec le 25 novembre 1938 avec la justification « Vols, meur-tres, etc.» Dans toute cette décennie de la crise économique, les autorités civiles et religieuses craignent que ce genre de films ne devienne une école de criminalité; c'est pourquoi les ciseaux censoriaux s'exercent allègrement sur les images d'armes de toutes sortes et sur tout ce qui pourrait enseigner aux jeunes des techniques délictueuses. Une copie légèrement modifiée est refusée le 14 janvier 1939 pour « Insufficient reconstruction». Le distributeur revient à la charge avec une nouvelle version dont il a soustrait deux minutes et demie de « shoo-ting... close-up of girl's legs... man shot... etc.» pour atténuer le caractère violent de certaines scè-nes; elle est acceptée en appel le 11 avril suivant, après que les censeurs eurent aussi retranché d'autres plans du même ordre.
En vue d'une nouvelle sortie, Angels With Dirty Faces (copie intégrale) revient devant le censeur le 9 juillet 1945 et est refusé pour « Vulgar language and school of crime». Après un autre refus le 1er août suivant, il n'est finalement accepté, avec quatre minutes et demie de coupures (tout ce qui se réfère à l'argent que le gangster veut donner à l'église de son ami), que le 21 mai 1946. Il n'arrive en version doublée, Les anges aux figures sales, qu'en 1954, d'abord en 16 mm (format qui se destine surtout aux collèges et aux salles paroissiales), et est approuvé le 17 Juin, mais avec 12 minutes en moins (les principales scènes de violence), puis en 35 mm le 18 octobre, avec le même sort. Il est finalement classé
«Pour tous» le 8 janvier 1973. Le Ciné-service catholique le classe « Adultes avec réserves» (Index de 6o0o titres de films avec leur cote morale (1948-1955)).”
Après-Ski (1971)
1 h 45 min. Sortie : 31 mars 1971. Comédie, Érotique
Film de Roger Cardinal
DYNASTIA l'a mis en envie.
Annotation :
“ Le seul film québécois condamné par un tribunal (1971-1973)
Un nouveau moniteur de ski arrive à l'auberge de son employeur. Il est invité à se joindre à la fête perpétuelle dans laquelle ses collègues et les jeunés clientes sont engagés, dans une totale liberté sexuelle.
Cette comédie, adaptée d'un roman érotique éponyme de Philippe Blanchont (1965) qui circule sous le manteau, surtout dans les écoles secondaires, surfe sur la courte vague de cinéma québécois dit de « sexploitation» qui a cours depuis deux ans.
Le 29 mars 1971, le Bureau de surveillance du cinéma lui attribue le visa «18 ans». Deux jours plus tard, Après-ski prend l'affiche dans plusieurs villes, au moment où un autre film du genre, Pile ou face*, commence a susciter des réactions énergiques de la part de deux membres vociférateurs du clergé, le père dominicain Marcel-Marie Desmarais à Montréal et le curé de la paroisse Saint-Roch de Québec, Raymond Lavoie. Ce dernier écrit d'abord au maire Gilles Lamontagne pour lui demander d'interdire les deux films à Québec, mais celui-ci renvoie le problème à l'État. Le 23 avril, au nom du Centre UNEV (Univers-Évangile) de Québec qu'il dirige, Lavoie fait saisir les copies des deux films et entreprend des poursuites judiciaires contre les Cinémas Unis (Famous Players), propriétaire des salles, selon l'article 150 du code criminel relatif à l'obscénité*. Les réactions sont vives dans le milieu politique et celui du cinéma. Chez les catholiques, qui ont abandonné la cotation de « Pour tous» à « À proscrire» au profit d'une évaluation de « la valeur humaine et chrétienne», laquelle est encore publiée […] l'Office des communications sociales se prononce ainsi: «Ce film pour voyeurs dénué de toute qualité se contente d'aligner des scènes égrillardes où s'étale un exhibitionnisme d'une grossière indécence.»
Bien que soumis au même juge de la cour muni-cipale, Yvon Sirois, les deux films ont un procès séparé. Le magistrat acquitte Pile ou face le 30 novembre 1972 parce qu'il «n'a pas dépassé le seuil de la tolérance des principes moraux de notre société».
Pour Après-ski, les audiences se déroulent en mars
1973. La défense fait comparaître des personnalités comme le cinéaste et écrivain Jacques Godbout, le sociologue Marcel Rioux, la criminaliste Marie-Andrée Bertrand, qui tous jugent que le film n'ex-cade pas les normes de tolérance admises dans la société québécoise en 1971.
Leno juil siois de deux ans après la pour-suite, le juge Yvon Sirois trouve Ciné
On est au coton (1976)
2 h 39 min. Sortie : 13 octobre 1976 (Canada).
film de Denys Arcand
DYNASTIA a mis 7/10.
Annotation :
“On est au coton (1970-1971/1976) - Une double censure s'abat sur ce premier long métrage documentaire d'Arcand. Une première en 1970, quand le réalisateur doit retirer de son montage original, sous peine de poursuites, toutes les scènes où appa raît le patron Edward F. King, directeur de la compagnie Dominion Textile. C'est à la demande de ce dernier, et non de l'ONF, qu'Arcand se plie à cette exigence.
La vraie censure, décrétée par la haute direction de l'ONF, se produit en avril 1971 et touche le second montage. En 1976, quand On est au coton est délivré pour la diffusion par l'ONF, c'est cette copie qui devient la version officielle du film.
Comme riposte à ces attaques, ce long métrage est sauvé deux fois, en 1970 et en 1971. La première fois, en 1970, quand le montage original, contenant les interviews avec le patron King, est caché. Le film existe alors en copie de travail, en double bande. Cette copie, devenue la seule matrice existante (Arcand ayant accepté de retirer les scènes avec King, aucun négatif n'est préservé), est alors conservée par la Cinémathèque québécoise. On est au coton est sauvé une seconde fois en 1971. Des cinéastes en font une copie vidéo avant l'interdiction du film par le commissaire Sydney Newman. À partir de cet original électromagnétique, sont tirées d'innombrables copies vidéo et le film, sous cette forme, est abondamment visionné en clandestinité, de 1971 à
1976. […]
La Société Radio-Canada fournit une réponse à cette large diffusion subversive et libertaire. En 1971, la télévision publique fait produire, dans le cadre de son émission Dossier (18 et 25 avril 1971), un document d'une heure, dans lequel les discours officiels des patrons du textile (dont Edward F. King), le gouvernement fédéral et le comité paritaire sur l'industrie du textile tentent de convaincre le public: en dépit de la crise de la mondialisation et de la concurrence internationale, l'industrie du textile au Québec restera rentable et les ouvriers ne seront pas perdants. Tout le contraire du discours d'On est au coton. Ainsi, c'est la troisième fois, dans sa jeune carrière, qu'Arcand voit ses idées contrées par des «documents alternatifs ».
Paradoxalement, cette censure politique rend Denys Arcand célèbre et tout le monde connaît “On est au coton”.”
Champlain (1964)
28 min. Sortie : 1964 (Canada).
Documentaire de Denys Arcand
Annotation :
“ Champlain (1964) - Démarré à la fin de 1962, ce court métrage est tourné en 1963 en même temps que Les Montréalistes et La route de l'Ouest. Premier d'une série sur l'histoire du Régime français au Canada, ce film est supervisé par deux historiens,
J. M. S. (Maurice) Careless et Gustave Lanctot. Le réalisateur y pose en particulier la question d'une possible pédophilie du fondateur de Québec: d'une part, parce que Samuel de Champlain épouse une jeune fille de 12 ans, Hélène Boullé, ce qui n'est pas courant à l'époque sauf pour assurer les dynasties royales; d'autre part, parce que les Amérindiens lui donnent en cadeau trois petites filles, que l'explo rateur nomme Foi, Espérance et Charité. L'ONE, par les soins des administrateurs Pierre Juneau et Fernand Dansereau, oblige Arcand à couper ce questionnement sur un Champlain pédophile.
Ébranlé par la réception négative du film, à Québec, au Congrès de l'Association canadienne des éducateurs de langue française, l'ONF décide de faire un autre «Champlain». D'abord, l'organisme demande un scénario à Alec Pelletier, travail qui n'a pas de suite; par après, il confie à Réjane Charpentier de reprendre le matériel d'Arcand et de remonter un film accompagné d'un commentaire idoine pour les écoles, nouveau film fait «d'après le film de Denys Arcand», comme le dit son générique. Réduit de 28 à 15 minutes, ce reader's digest élimine toutes les séquences d'actualité du film original, offrant ainsi un bel exemple de révisionnisme et de retouche selon la rectitude politi-que. Cet ersatz, toujours au catalogue de l'ONE, est intitulé Québec 1603.”
Volleyball (1966)
10 min. Sortie : 1966 (Canada).
Court-métrage de Denys Arcand
Annotation :
“ Volleyball (1966) - Ce film, demandé à l'ONF par le ministère fédéral de la Santé, est refusé par son commanditaire «qui le trouve vulgaire et ennuyeux», comme l'écrit Arcand dans sa présentation. Le réalisateur a bien essayé d'améliorer l'affaire en ajoutant, au début et à la fin du film, une série de dessins humoristiques de Kaj Pindal illustrant un commentaire « didactique», qui n'est en fait qu'une parodie du discours pédagogique des films de l'ONF.
Tout en gardant le film d'Arcand à son catalo-gue, l'ONF fait refaire ce sujet sur le volleyball pour le ministère de la Santé nationale du bien-être social - direction de la santé et du sport amateur.
La réalisation en est confiée à Hector ]. Lemieux. Le nouveau film se nomme C'est le volley-ball, et son scénario insipidement didactique et en aplat est concocté par Lemieux et Jacques Bensimon.
Il existe donc trois versions de ce sujet. La première mouture de 13 minutes, en version anglaise seulement, avec les dessins de Pindal, est conservée à la Cinémathèque québécoise. La version officielle d'Arcand, de 9 minutes, ne comprend que les scènes du match entre les équipes olympiques américaine et soviétique, filmées en octobre 1965 à l'aréna Maurice-Richard de Montréal. La troisième est celle de C'est le volley-ball de Lemieux. Les trois versions apparaissent dans le coffret DVD que l'ONF a produit en 2004 sur l'œuvre documentaire d'Arcand.”
Les montréalistes (1965)
28 min. Sortie : 1965 (Canada).
Documentaire de Denys Arcand
Annotation :
“ Les Montréalistes (1965) - Ce court métrage, qui illustre le projet mystique, par des « fous de Dieu» (comme les nomme le réalisateur), de fonder Ville-Marie sur l'ile de Montréal, en Nouvelle-France, et de christianiser les «Sauvages», ose montrer une religieuse nue, de dos, pratiquant l'autoflagellation.
Les autorités de l'ONF demandent à Denys Arcand de supprimer cette scène, dont on ne voit que l'amorce brève, et qui est remplacée par un carton noir, sur lequel défile ce texte de Marie Morin, religieuse hospitalière de Saint-Joseph, daté de 1659:
Comme Notre-Seigneur nous a marqués sic) de son amour plus sensiblement par toutes les peines qu'll a bien voulu souffrir pour nous pendant sa vie mor-telle; aussi bien ses servantes fidèles animées de son esprit de pénitence travaillent incessamment à mortifier leur chair qu'elles regardent comme l'ennemie de Jésus-Christ... mais ne se trouvant pas contentes de cela, y ajoutoient la pire des disciplines: les chaînes de fer et autres macérations qui estoient son pain quotidien. C'est le deuxième documentaire d'Arcand à être censuré à l'ONF. Après le troisième volet de ce cycle, La route de l'Ouest (1965), non censuré bien que porteur d'un texte iconoclaste, Pierre Juneau fait interrompre le programme des films sur le Régime français.“
Arise, My Love (1940)
1 h 50 min. Sortie : 16 octobre 1940 (États-Unis). Comédie romantique, Drame
Film de Mitchell Leisen
Annotation :
“ Film qui suscite l'ire de L'Action catholique à Québec (1940)
Le seul titre de gloire de ce film est d'avoir gagné l'Oscar du meilleur scénario original (Charles Brackett et William Wilder), ce qui n'est pas insi-gnifiant. En 1939, une journaliste américaine de mode, basée à Paris, se rend en Espagne et se fait passer pour l'épouse d'un jeune compatriote condamné à mort pour avoir lutté contre les troupes du général Francisco Franco. Les deux réussissent à s'évader et à parvenir en France, d'où ils se rendent Allemagne et en Pologne, puis ils se trouvent mêlés à divers événements du début de la guerre.
Le 12 novembre 1940, Arise, My Love est approuvé sans restriction par le Bureau de censure, présidé depuis peu par Elzéar Beauregard, un avocat libé-ral, et il prend l'affiche peu après. Il ne crée aucune vague à Montréal, mais à Québec, Gustave Vekeman, le rédacteur du « Ciné-bulletin»*, chronique quotidienne de L'Action catholique, écrit à Beauregard le 9 décembre:
On ne devrait pas permettre sa circulation, car c'est un film qui, sous prétexte de défendre la démocratie, fait l'éloge de ceux qui ont combattu contre Franco, conséquemment l'éloge des Rouges qui massacraient les religieux et brûlaient les églises. [...]
On oublie dans ce film d'inspiration nettement juive et internationale de dire que la véritable dictature était celle des Rouges d'Espagne et de la franc-maçonnerie*, contre lesquels Franco a défendu son pays. On fait un héros de cet Américain qui est allé combattre contre Franco et, par le fait même, on se trouve à glorifier tous ces volontaires (les faits sont là pour prouver qu'une bonne partie d'entre eux n'étaient que de purs bandits) qui ont combattu pour la franc-maçonnerie et les communistes à la solde de Moscou.
(...)
Au Au point de vue historique, c'est une farce monu-mentale; au point de vue moral, c'est une aberration cynique et, au point de vue politique, c'est ce qu'on peut appeler une belle « gaffe» car ce n'est pas l'heure d'exhiber des films contre Franco alors que l'Angleterre s'efforce de se concilier l'amitié de cet homme.
Pour ma part, j'ai écrit une note dans le journal à ce sujet et, dans une conférence que je suis à composer et que je donnerai dès que la liberté de parole nous sera de nouveau accordée en ce pays démocratique, je soulignerai les menées sournoises de l'internationale juive qui fait circuler des films à tendance nettement inter-nationale, films dont nos tenanciers de salles de cinéma ne sont pas assez …”
Par la porte d'or (1941)
Hold Back the Dawn
1 h 56 min. Sortie : 12 décembre 1945 (France). Drame, Romance
Film de Mitchell Leisen
DYNASTIA a mis 7/10.
Annotation :
(Cont.) habiles pour découvrir le but caché: répandre l'idée d'une grande république universelle contrôlée par les juifs.
On retrouve ici un condensé de l'attitude de l'Église québécoise en regard de la guerre d'Espagne.
Toute critique de ce pays où triomphent les catholiques avec le dictateur Franco et où la censure est aussi sévère qu'ici est malvenue. On y constate aussi l'antisémitisme qui a cours depuis les années 1920 dans les attaques contre le cinéma américain parce que les grands studios appartiennent presque tous à des juifs. On note aussi les préjugés contre les francs-maçons. De là à penser que les volontaires s'étant battus contre Franco étaient souvent des «bandits», il n'y a qu'un pas.
L'ensemble de l'Église* du Québec partage cette vision car elle s'est réjouie de la victoire de Franco sur les communistes, dont elle entretient une peur viscérale (elle approuve la Loi du cadenas* en 1937).
Cette tentative de censure n' a pas abouti, mais elle manifeste un esprit largement répandu à la fin des années 1930.“
Maxime (1958)
2 h 04 min. Sortie : 26 novembre 1958 (France). Comédie dramatique
Film de Henri Verneuil
Annotation :
“Film dont la censure crée un événement (1958)
Du lundi 3 au dimanche 9 novembre 1958, à l'initiative d'Unifrance-Films (organisme du ministère de la Culture de France) en collaboration avec le distributeur France-Film, une Semaine du film français est présentée au théâtre Saint-Denis et à la Comédie canadienne à Montréal. Huit longs métrages sont prévus, dont deux premières mondiales:
Maxime d'Henri Verneuil à l'ouverture et Les grandes familles de Denys de La Patellière le lendemain.
Les autres films sont : L'eau vive de François Villiers et Jean Giono, Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle, Celui qui doit mourir de Jules Dassin, La loi, c'est la loi de Christian-Jaque, Le bourgeois gentil homme de la Comédie-française sous la direction de Jean Mayer et Mon oncle de Jacques Tati. De tres grandes vedettes sont présentes: René Clair, Charles Vanel, Arletty*, Mijanou Bardot, Daniel Gelin, Dany Robin, Louis Malle, Jacques Tati, François Périer. L'événement de la semaine est la non-représentation de Maxime, que le Bureau de censure coupe de 40 minutes et que Unifrance refuse de projeter.
Le Larousse des films résume ainsi Maxime: «À la veille de la Grande Guerre, un vieux beau et un jeune homme fortuné se disputent les faveurs d'une jolie Parisienne. Une reconstitution soignée de la "Belle époque".»
Le film est visionné par Lucien Desbiens et Alexis
Gagnon, le président du Bureau, le 29 octobre et il est approuvé à condition de faire des coupures totalisant 40 minutes (sur 124). Sont éliminés des rendez-vous galants dans des chambres, des dialogues évoquant d'anciennes conquêtes, des réparties comme «J'ai un lit... et je sais recevoir; Demain matin, elle prendra le chocolat dans mon lit; Toute chaude dans mon lit, comme une bouillotte; Je vous désire, corps compris; Et je fais très bien l'amour...»
Des bouts de scènes et des phrases complètes disparaissent simplement parce qu'ils contiennent les mots «amant... maitresse... concubinage», mots tabous quel que soit le contexte où ils sont proférés. Les organisateurs français ne peuvent accepter cette dénaturation du film. Ils présentent à la place Montparnasse 19 de Jacques Becker, que le Bureau trouve aussi le tour de falsifier. […]
Le mardi matin, la conférence de presse avec les organisateurs et les vedettes françaises prend rapidement le ton d'un procès de la censure. Le représentant d'Unifrance ne se gêne pas pour la déclarer plus sévère que celles de l'Espagne et de l'Argentine, réputées comme les plus
À tout prendre (1964)
1 h 39 min. Sortie : 15 mai 1964 (Canada). Drame, Expérimental, Essai
Film de Claude Jutra
La Poupée de chair (1956)
Baby Doll
1 h 54 min. Sortie : 31 décembre 1956 (France). Drame
Film de Elia Kazan
DYNASTIA a mis 3/10.
Les Baisers (1964)
1 h 37 min. Sortie : 25 août 1965. Comédie, Romance, Sketches
Film de Bernard Toublanc-Michel, Bertrand Tavernier, Jean-Francois Hauduroy, Claude Berri et Charles L. Bitsch
DYNASTIA l'a mis en envie.
Beau Geste (1939)
1 h 52 min. Sortie : 27 avril 1956 (France). Action, Aventure, Drame
Film de William A. Wellman
Belle de jour (1967)
1 h 40 min. Sortie : 24 mai 1967. Drame, Romance
Film de Luis Buñuel
DYNASTIA a mis 8/10.
Los Olvidados (1950)
1 h 25 min. Sortie : 14 novembre 1951 (France). Policier, Drame
Film de Luis Buñuel
DYNASTIA a mis 10/10.
Naissance d'une nation (1915)
The Birth of a Nation
3 h 10 min. Sortie : 22 octobre 1920 (France). Drame, Historique, Romance
Film de David Wark Griffith
DYNASTIA a mis 10/10.
Le Blé en herbe (1954)
1 h 46 min. Sortie : 20 janvier 1954. Comédie dramatique
Film de Claude Autant-Lara
Bûcherons de la Manouane (1963)
28 min. Sortie : décembre 1963 (France).
Documentaire de Arthur Lamothe
Tchapaïev (1934)
Chapaev
1 h 33 min. Sortie : 7 novembre 1934 (Union Soviétique). Historique
Film de Georgi Vasilyev et Sergei Vasilyev
Cléopâtre (1912)
Cleopatra
1 h 40 min. Sortie : 13 novembre 1912 (États-Unis). Péplum, Drame, Historique
Film de Charles L. Gaskill
Cléopâtre (1963)
Cleopatra
4 h 11 min. Sortie : 25 septembre 1963 (France). Historique, Péplum, Drame
Film de Joseph L. Mankiewicz
DYNASTIA a mis 7/10.
Cléopâtre (1934)
Cleopatra
1 h 40 min. Sortie : 16 octobre 1934 (France). Biopic, Drame, Historique
Film de Cecil B. DeMille
Connasse, princesse des cœurs (2015)
1 h 20 min. Sortie : 29 avril 2015 (France). Comédie
Film de Noémie Saglio et Eloïse Lang
Je ne peux pas garder le silence plus longtemps (1961)
Ich kann nicht länger schweigen
1 h 24 min. Sortie : 1961 (Allemagne). Drame
Film de Jochen Wiedermann
Le Corbeau (1943)
1 h 32 min. Sortie : 28 septembre 1943 (France). Drame, Policier
Film de Henri-Georges Clouzot
DYNASTIA a mis 9/10.