La psychanalyse

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"Notre père à tous dans la psychanalyse."

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Theodor Reik, un des premiers psychologues à être psychanalyste se retrouve au tribunal pour exercice illégal de la médecine. Se posait la question de savoir si, pour pratiquer la psychanalyse, il était nécessaire d'être médecin.
Freud soutient Reik, et publie ce texte dans lequel il y explique ses idées sur le sujet. Il s'y trouve confronté à un "interlocuteur impartial" et y défend l'analyse face à tous les scepticismes.

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Sans doute l'un des textes freudiens les plus importants. La "civilisation", cette idée que des groupements humains aient pu atteindre les cimes de la beauté, des arts et de la dignité humaine, est mise à mal par la première guerre mondiale et toutes les horreurs que les hommes dits "civilisés" commettent malgré tout. Comment comprendre une telle apparente contradiction ?
Beaucoup d'erreur sont faites sur cet écrit. On le classe souvent en philosophie, ce n'est pourtant pas un ouvrage que l'on pourrait qualifier de philosophique. Freud n'était pas un philosophe. Il s'agit ici uniquement de ce que la psychanalyse permet comme réflexion sur la vie en communauté de l'homme moderne et de ce que cette vie lui impose comme sacrifice.

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Écrits pour être illisible et pourtant Lacan disait qu'il suffirait d'une dizaine d'année pour que tout soit limpide. C'est un savoir exigeant qui demande que l'on s'y colle avec tout son être, qu'on y mette sa peau.
Rien de plus formateur car cette exigence, pour celui qui s'en donne la lourde peine, elle est production d'une subversion incommensurable.

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Dans la même continuité.

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Theodor Reik est sans doute l'un des psychanalystes contemporains de Freud les plus passionnant. Psychologue à la base, il proclame : "La psychanalyse sera psychologique ou ne sera pas."
Lui qui adoptait une position à contre-courant pour l'époque : ne pas forcer le savoir sur la réalité en se laissant gagner par la surprise de la découverte et de l'émergence. Il a écrit des articles étonnants que l'on trouve dans ce livre comme :
- "En guise d'introduction : ce qui est psychologique ne va pas de soi"
- "Le savoir vécu et le savoir appris"
- "L'opposition entre la mémoire et le souvenir"
- "Connaissance psychologique et souffrance. Le courage de ne pas comprendre"

Extrait de ce dernier article :
"Il faut répéter à maintes reprises - tu dois le dire trois fois - que ne pas comprendre un fait psychique représente un progrès par rapport à la compréhension superficielle. Si ce type de compréhension semble aboutir à une impasse, la non-compréhension seule laisse libre cours à toutes les possibilités. Ne cesser de se demander là où pour autrui tout est clair, tout est compréhensible, tout est compris : << qu'y a-t-il encore à comprendre ? >>, ne cesser de s'interroger, de rencontrer une nouvelle énigme, ce n'est pas forcément un signe de stupidité, ce peut être aussi l'indice d'un esprit libre. S'obstiner à ne pas comprendre là où, pour les autres, il n'y a plus de difficultés et d'obscurités, ce peut être le stade initial d'une nouvelle découverte. En ce sens, la fameuse saisie soudaine peut être stérile puisqu'elle ne saisit que la couche superficielle. Sous cet angle, une intelligence médiocre une agilité et une présence d'esprit qui ordonnent, classent et fixe au plus vite tous les phénomènes peuvent avoir une valeur culturelle moindre qu'un refus intellectuel apparent, qu'une absence passagère, signe avant-coureur d'une compréhension plus profonde." p. 333

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Pierre Legendre est sans doute l'un des plus grands penseurs encore en vie. Il a exercé la psychanalyse durant quelques années. C'est un juriste de formation et fondateur de l'anthropologie dogmatique.
Il convient ici de clarifier le terme "dogmatique" qui a aujourd'hui prit une forme singulière qu'on ne lui connaissait pas.

"Le terme dogmatique permet de couvrir ces problématiques variées et solidaires les unes des autres. Mais c'est aussi un terme surchargé des conflits de l'Occident avec l'Occident, des conflits religieux et politiques qui ont déterminé l'histoire des sciences et de la Modernité. Avant d'aller plus loin, je dois donc clarifier l'histoire du concept même de dogmatique, un concept lourd de malentendus, mais fondamental.
Dogmatique nous renvoie à la tradition grecque, littéraire, philosophique et politique. Le mot dogme y est utilisé pour désigner le récit des rêves ou des visions, pour dire l'opinion, mais aussi la décision ou le vote.
Il a également un sens proche de doxa, terme grec lui aussi, qui signifiait axiome, principe, mais aussi embellissement ou décor." p. 98

On posera à juste titre la question du glissement sémantique colossal qui a fait du mot doxa un mot banni.