La Rochelle, ma belle, juillet 2015

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Vu peu après mon arrivée, le 29 juin, séance de 19h45

Film assez morbide : la folie au sein d'une famille bourgeoise, et toute la révolte du fils épileptique.

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Revu à 22h30 ce même jour

"Que faire des mots devant cette superbe méditation sur le sens de la vie, et comme dirait François Villon-" sa douce soeur la mort"?

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Revu sur grand écran le 30 juin à 14h15

"Descente des dieux, montée des monstres. Tableaux que la mise en scène rend immenses pour mieux développer le spectacle de la dégradation du cérémonial,et ce que cette dégradation révèle d'ignominie croissante et d'horreur dans les rapports humains. La grandeur du spectacle tient à sa beauté : la beauté est la forme que prend le lyrisme chez Visconti."

Auparavant, à 11h, j'avais regardé deux films d'animation chinoise : le grillon de You Lei, court de 27 mn de 1982 (poupées animées par Xia Bingjun) et Le Berger et La Princesse de Yue Lu, court de 32mn, de 1960.

Aucun des deux ne figure dans la base de données de SC.

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Séance de 17h

" Autour de l'exploit surhumain s'organise une véritable cour des miracles, grâce à laquelle le cinéaste recrée une comédie humaine en miniature.Le Cycliste devient alors aussi bien un christ à roulettes qu'un héros populaire, enjeu de tous les espoirs d'une communauté, révélateur social."

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Film géorgien vu à 20h, inédit

"Second film du réalisateur, avec son humour grinçant, bien dans la tradition du cinéma géorgien. Le regard sur la société géorgienne est décapant, la montrant comme à l'arrêt, et dans l'attente que quelque chose se passe, mais ne faisant rien pour.
Ainsi le ton de la narration reste impavide, alors que les événements s'accélèrent."

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Pour clore la journée du 30 juin, à 22h15

"A New York, un agent de presse sans scrupules, Sidney Falco, sert d'informateur au tout puissant éditorialiste d'un journal à sensations, Hunsecker, qu'il hait et jalouse à la fois.
C'est Racine au pays des gratte-ciel. La tragédie en complet veston sur fond de boîtes de nuit."

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1 juillet à 10h15

"Film d'atmosphère qui tente de capter les composantes les plus fragiles de l'adolescence.
Entre virées nocturnes et lenteur sensuelle, H H H offre un hymne à l'indolence d'une jeunesse désoeuvrée."

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Séance de 14h

Décousu et ennuyeux à mourir, surtout la seconde partie qui se focalise sur les pinsonneurs au Portugal, et les volumes 1 et 2 ne semblent guère plus réussis...

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Vu à 17h, et toute la poésie aux couleurs de l'enfance

"Le Silence s'éloigne de la veine sociale et politique pour privilégier la poésie.
L'histoire ne compte ici pour rien.
L'important c'est l'envoûtement que crée l'extrême beauté d'images à la fois très dépouillées et très composées, visages de femmes aux robes multicolores, moutons blancs et noirs devant une rivière, musiciens aux instruments étranges. Et on n'oubliera pas la petite fille aux longues tresses noires, qui se couvre les ongles de pétales de fleurs et danse dans la prairie (une séquence coupée en Iran où danser est choquant, et où, en réaction le réalisateur n'a pas voulu montrer le film).
Difficile de ne pas se laisser envoûter."

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19h45 : film en avant-première, présenté par son réalisateur Barbet Schroeder.

"Ibiza au début des années 1990. Jo a vingt ans, il vient de Berlin, est musicien, et veut faire partie de la révolution électronique qui s'annonce.
Martha vit seule, face à la mer, depuis quarante ans. Une nuit, Jo frappe à sa porte."

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22h30 : un 1 juillet qui s'achève sur ce film et son duo magnifique : Burt Lancaster et Helmut Berger

"Comme son héros, Visconti est fasciné par la jeunesse, comme lui aussi, peut-être, il se demande comment communiquer avec elle.
Violence et Passion a la gravité d'un requiem. Requiem pour une société perdue, et pour un homme qui, maintenant va glisser dans la mort."

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Ce 2 juillet commence par la séance de 11h avec un film de Marzieh, épouse de Mohsen Makhmalbaf : la condition de la femme iranienne en trois sketches, l'enfant, la jeune femme, et la veuve qui veut rattraper le temps perdu, achetant tout et n'importe quoi.

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A 14h15 je continue avec l'adaptation du roman de D'Annunzio, L'Innocent : esthétique baroque et décors flamboyants.

"Dans un éclairage rouge et noir, voluptueux et funèbre, s'affirme, plus que dans ses autres films, le règne des femmes, des trois Parques qui président à la naissance, à l'érotisme et à la mort.
Dans ce dernier miroir, Visconti regarde la mort au travail. Il le sait déjà: L'Innocent sera le faire-part de sa propre mort."

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Et j'enchaîne à 17h avec le film (raté cette fois) de l'auteur de Adieu Gary, lequel était largement meilleur.

"Le scénario de Des Apaches est centré sur Samir qui a 30 ans et qui vient de perdre sa mère. Au cimetière il croise un inconnu, son père. Cette rencontre va bouleverser sa vie en faisant ressurgir son passé et son enfance d’une étrange manière. En découvrant son père, Samir se retrouve malgré lui mêlé à une affaire familiale qui le plonge au cœur de la population kabyle de Belleville et de ses traditions. Il va alors être confronté à ses choix. En s’affranchissant de son enfance et de son clan, Samir va grandir, devenir un homme libre, un "Apache"."

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Il est 19h45 et je choisis de voir un Aldrich un peu inégal mais sympathique, avec une Catherine Deneuve en prostituée de luxe, fine et sophistiquée d'une trentaine d'années : je l'avais "oubliée"...

"Tiré d’un roman policier de Steve Shagan, dont l’auteur prend en charge l’adaptation cinématographique, La Cité des dangers est un polar mélancolique, presque lancinant, où action et intrigue passent nettement au second plan."


A 22h, le film grec que j'ai vu était un peu "cheap" et sans grand intérêt : il ne figure pas dans la base de données, et c'est Forever de Margarita Manda

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Le 3 juillet
Une petite mise en bouche (1er épisode) avant de me rendre pour 11h au film de Heddy Honigmann dans une autre salle

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11 h : très belle surprise que ce Tour musical en 50 concerts : naturel, vivant, et très agréable à l'oreille.

"En 2013, pour célébrer son 125ème anniversaire, le prestigieux orchestre royal de Concertgebouw part en tournée à travers le monde,donnant plus de 50 concerts sur les six continents.
Heddy Honigmann, qui a suivi l'orchestre à Buenos Aires, Soweto et Saint Petersbourg, raconte à sa manière incomparable combien la musique touche le coeur des gens, quelle que soit leur culture."

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14h15 : H H H nous immerge longuement dans le monde de son enfance, de sa famille, avec ses pesanteurs et ses instants de grâce.

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Poussée par la curiosité, je me présente à 17h pour assister au film en avant-première, de Louis Garrel : Les Deux Amis.
L'homme est là, égal à lui-même, plutôt sympa, et parle d'une "tragi-comédie" : résultat des courses, un film assez narcissique et surtout pas très crédible.

"Clément vit de petits rôles au cinéma, Abel est aspirant écrivain. Au milieu, Mona, vendeuse dans une sandwicherie.
Dans son premier long-métrage, Les Deux Amis, coécrit avec Christophe Honoré, Louis Garrel tente de se réapproprier la figure très classique du cinéma français qu’est le triangle amoureux.
Si l’acteur désormais réalisateur reconnaît que le schéma a été usé jusqu’à la corde, il explique avoir essayé d’y ajouter un certain dynamisme, avec l’aide du tragi-comique Vincent Macaigne et de l’actrice Golshifteh Farahani."

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Il est 22h : le bouton de Nacre, présenté par son auteur, est d'abord une splendeur visuelle, avant de s'intéresser à la Patagonie et aux Indiens décimés jadis par le colon blanc.
Un documentaire prenant.

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Et je termine ce 3 juillet par le film géorgien inédit, L'autre Rive et la présence étonnante du jeune Tedo Beckhauri qui interprète son homonyme.

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4 juillet : à 10h30, Fantomas, le faux magistrat est dans la place, prêt à toutes les aventures.

14h30 : le cri du milan noir court de 28mn de François Perlier, suivi d'un film turc de Emel Balci Until I lose my Breath, mais ni l'un ni l'autre ne figurent dans la base de données.

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17h15 : je me prépare à un nouveau Visconti, une redécouverte sur grand écran mais cette fois-ci la fadeur de Farley Granger me saute aux yeux, ce sera, pour moi, le moins apprécié du Maître.

"Visconti passe à la sensualité et au Technicolor en 1954 pour un pur mélodrame de la passion sur fond de révolution garibaldienne. Trahison politique et esthétique que lui fit payer le public de l'époque. Ce qui le poussera à revenir un temps au noir et blanc et à des sujets plus prolétaires pour ses deux films suivants, Les Nuits blanches et Rocco et ses frères."

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Il est 19h45 ce 4 juillet : il ne restait que 2 places au premier rang, la salle était bondée, je n'ai pas regretté.

"Makhmalbaf a mis toute son âme dans ce film révolté et désespéré.
Lui, le plus féministe des cinéastes iraniens, n'a que son art pour dire sa douleur devant ces femmes livrées à la plus terrifiante des solitudes.
Il a su filmer l'absurde à ciel ouvert.Sa compassion est celle d'un poète.
Kandahar a la noblesse des films qui prennent le risque de la beauté.Car pour le cinéaste, la beauté est la dernière lumière qui demeure dans un univers de ténèbres."

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Cet Etranger, dont on m'avait dit peu de bien, me surprend agréablement : la séance débute à 22 h.

Marcello Mastroianni est Meursault, et il est magistral.

"Visconti a réussi à transposer en images la profonde signification de L'Etranger. Il a choisi Mastroianni à cause de son tempérament méditerranéen, si proche de Camus et de son héros.
Pour donner de l'authenticité à la scène du meurtre, qui semble un acte gratuit, il falllait reconstituer ce climat de chaleur et de lumière inhumaines, qui a déclenché le geste incompréhensible de Meursault.
Visconti a réussi ce tour de force."

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Dimanche 5 juillet : dernier jour, déjà.

Partie pour voir La Terre éphémère, film géorgien, je suis "refoulée", faute de place, à 10h15, et me rabats sur ce récit en avant-première, d'Alain Cavalier, lequel filme le cheval de Bartabas avec talent, certes, mais il s'agit , en fait d'un documentaire plus que d'un récit.

"Documentaire, donc, sur le cheval de Bartabas, l’écuyer fondateur du spectacle équestre Zingaro, qui a hérité de son nom. La relation, intense et silencieuse, toute en gestes tendres, prévenants, amoureux, qui lie le dresseur et son cheval, a inspiré à l’auteur de Pater un film quasi-muet où ce bel animal occupe presque tous les plans. Corps massif au repos, à l’aura quasi-divine, ou pure force en mouvements, alternant arabesques au galop et pas d’école aériens, Le Caravage conduit ce filmeur impénitent dont on s’est habitué, depuis la fin des années 1970, à suivre la trajectoire d’inexorable..."

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14 h : j'attendais cette avant-première du dernier Kore-eda, je n'ai pas été déçue.
Jolie histoire, sensible mais sans pathos, mettant en scène quatre jeunes filles, la plus jeune (14 ans), étant cette délicieuse petite soeur, au contact de laquelle, chacune va se transformer et réciproquement.

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Séance de 17 h15

Un Noir et Blanc à tomber ( des scènes de toute beauté dans les égouts)

"C'est l'ère des monstres froids, brillants d'intelligence, totalement fascinants par l'ampleur même de leur silence, qu'annonce Orson Welles.
Face à son copain, qui croit encore que la vie est un roman, il grince dans un sourire : "L'Italie des Borgia a connu trente ans de terreur, de sang, mais en sont sortis Michel-Ange, Léonard de Vinci et la Renaissance..."

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Soirée de clôture dans la grande salle : il est 20 h, et c'est Yolande Moreau, claudiquante mais pleine d'humour sous son air toujours quelque peu ahuri, qui nous présente ce film en avant-première: déjanté et loufoque, drôle parfois, grotesque souvent, bref, curieux.

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22h15, suite de la soirée de clôture avec Les Oiseaux, vu pourtant au moins 5 fois, mais quelle superbe version !
N'ai pas pu faire moins que remonter ma note, une réussite incontestable, surtout pour l'époque.

"Les oiseaux est un film sur l'angoisse, une angoisse ressentie par tous les personnages pour des motifs divers : angoisse liée à la sexualité, à la peur de l'abandon, à la solitude. Cette angoisse prend aussi une dimension métaphysique puisque l'invasion des volatiles est perçue par certains protagonistes de ce cauchemar collectif comme un signal, un avertissement (la nature se venge) ou une punition dont la portée n'est pas seulement écologique ou biblique mais semble également vouloir donner une signification à l'existence, même si elle demeure incompréhensible."