La tumultueuse aventure de Pink Floyd

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10 mars 1967
PREMIER SINGLE STUDIO

Les débuts de Pink Floyd se déroulent sous les meilleurs auspices. La chanson "Arnold Layne", face A de leur premier single se classe directement dans le top 20 britannique, malgré qu'elle ait été interdite sur la plupart des ondes britanniques. En effet, la chanson traite du fétichisme, Arnold vole des dessous féminins qui sèchent sur les cordes à linge, puis s'en habille devant le miroir, ce qui fâchera les responsables radiophoniques qui censureront purement et simplement la chanson. Son classement plus qu'honorable dans les charts témoigne du rôle influent des médias de la contre-culture.

Cette chanson révèlera surtout les qualités compositionnelles de Syd Barrett, aussi bien les paroles que la musique sont uniques, bien loin des critères habituels, révélant son talent hors normes.

Leur light-show, véritable prouesse technique à l'époque, sera un des éléments contribuant à leur popularité. Il attirera une foule de plus en plus nombreuse et deviendra un incontournable du milieu underground londonien.

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16 juin 1967
SECOND SINGLE STUDIO

C'est pour un spectacle ambitieux au Queen Elizabeth Hall (antre de la musique classique), intitulé "Games of May" que Syd Barrett compose, entre autres une chanson-titre qui porte en elles les germes de la chanson "See Emily Play". Cette chanson, qui constituera la face A de leur second single, jouera un rôle important dans l'ascension du groupe, en leur ouvrant les portes des radios et de la télévision, qui leur avaient été refusés jusque là. Il s'envolera à la sixième place des ventes britanniques.

Elle démontre aussi toute l'étendu de la créativité et de l'originalité de Syd Barrett, qui tout en s'inspirant des Beatles parvient à s'en démarquer pour créer une musique psychédélique mélangeant mélodie et innovations en tous genres, devenant grâce à leurs prestations scéniques la coqueluche du "Swingin London".

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5 août 1967
PREMIER ALBUM STUDIO

Le groupe est au sommet de sa créativité après deux années d'existence. Syd Barrett, leader incontesté (mais plus pour longtemps) est soutenu par Roger Waters pour tout ce qui concerne le business, Richard Wright et Nick Mason suivent le mouvement ascendant du groupe. L'enregistrement d'un album doit leur permettre de franchir un nouveau cap. Une équipe technique impressionnante entourera sa réalisation à Abbey Road.

Leur premier album accédera lui aussi au n°6. Outre son succès commercial, il deviendra également une oeuvre majeure du psychédélisme, ouvrant la voie à d'autres expériences, plus ambitieuses qui porteront le nom de rock progressif.

Le titre de l'album (en français Le joueur de pipeau aux portes de l'aube) est une référence au chapitre 7 du livre "Le Vent dans les saules" de Kenneth Grahame. Les chansons évoquent tour-à-tour l'univers de Lewis Carroll ou de Tolkien. Près de soixante plus tard, ce disque apparaît, peut-être plus clairement encore qu’à l’époque, comme une pierre d’angle de l’histoire du rock. Entre comptines enfantines (« Matilda Mother »), acid rock surréaliste (« Lucifer Sam ») et envolées cosmiques (« Interstellar Overdrive »), l'album est quasi entièrement composé par Syd Barrett,, qui malheureusement, sous l'emprise du LSD et de diverses drogues, devient de plus en plus imprévisible. La tournée américaine que Pink Floyd entreprend à l’automne tourne au désastre, Barrett manifestant des signes de folie de plus en plus inquiétants. Son état met en jeu la survie même du groupe.

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6 novembre 1967
SINGLE AMERICAIN

Ce single sorti exclusivement aux Etats-Unis pour promouvoir la première tournée américaine, a été publié à la place du single réservé au marché européen, "Apples and Oranges", qui n'avait alors pas réussi à percer dans les charts britanniques. Celui-ci n'entera pas non plus dans les hit-parades américains.

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18 novembre 1967
TROISIEME SINGLE STUDIO

Après leur fulgurante ascension, le groupe est sur le déclin. Leur tournée américaine tourne au désastre, Syd Barrett, fatigué, accouche douloureusement du morceau "Apples and Oranges", leur single ne séduit pas et ne rentrera même pas dans le top 50 britannique. Ces évènements auront de lourdes répercussions sur Syd Barrett, tant sur ses talents d'auteur-compositeur que sur sa dépendance aux drogues, le menant à son éviction du groupe l'année suivante.

Par contre, le morceau "Paint Box", figurant en face B du single et écrit par Richard Wright est prometteur, ce morceau lumineux témoigne de son sens mélodique et de son talent vocal. Il semble que ce soit sur lui qu'il faudra miser à l'avenir.

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13 avril 1968
QUATRIEME SINGLE STUDIO

Privé de la force créatrice de Syd Barrett, le groupe est dans une passe difficile. Le morceau de Richard Wright "It Would Be So Nice" passe à peu près inaperçu. L'échec patent du morceau l'amènera malheureusement à renoncer à la composition. Pink Floyd semble sur le point de sombrer dans l'anonymat. Un sursaut rapide s'impose.

C'est finalement Roger Waters qui sauve les meubles, en offrant une ballade subtile, "Julia Dream" en face B du single. Elle marquera une étape décisive dans le parcours du groupe, c'est en effet la première chanson où David Gilmour chante, tout en étant la deuxième composée par Roger Waters.

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29 juin 1968
SECOND ALBUM STUDIO

Le sursaut tant espéré aura bien lieu. David Gilmour est appelé à la rescousse, Syd étant devenu incapable de jouer et de suivre le groupe, on lui demande de le « doubler » sur scène. Gilmour accepte, Roger Waters endosse le rôle de leader et devant son écrasante autorité, Gilmour endosse temporairement un second rôle, se contentant de reproduire le jeu libre et tonique de Syd Barrett. Son apport, fondé sur une utilisation de différentes boîtes d’écho, jouera un rôle particulier dans l’élaboration du son de Pink Floyd. L'apport, tout aussi important de Rick Wright aux claviers apporte un espace aux longs morceaux qui permettent au groupe d'exprimer une liberté nouvelle.

Le changement musical est saisissant, le groupe invente littéralement le rock progressif, au même moment que The Nice. David Gilmour s'affirmera au fil des albums, imprimant sa marque, qui devient indissociable du son Pink Floyd, avec sa voix inimitable et ses solos de guitare éblouissants. Le disque parviendra au n°9 des charts britanniques. Le groupe est sauvé.

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19 aout 1968
SINGLE AMERICAIN

Il est assez surprenant que cette chanson, un peu difficile d'accès à la première écoute, ait été choisie pour promouvoir leur seconde tournée américaine. Son manque de succès dans les charts américains ne sera finalement pas une surprise.

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7 décembre 1968
CINQUIEME SINGLE STUDIO

L'échec de ce single persuade définitivement Pink Floyd qu'il convient d'abandonner le format du 45 tours et de se concentrer dorénavant sur les albums.

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13 juin 1969
TROISIEME ALBUM STUDIO (OST)

Premier album sans Syd Barrett, cette BO du film "More" de Barbet Schroeder est surtout l'oeuvre de Roger Waters, qui, ayant pris en main le destin du groupe, compose cinq morceaux sur les treize et en cocompose six autres. Le résultat est un album bucolique folk allant jusqu'au hard rock. La musique, tour-à-tour paisible et angoissante accompagne ainsi la lente dérive d'un couple sous le soleil ardent d'Ibiza.

Malgré que cet album ne soutient pas la comparaison avec les deux albums précédents, l'univers évocateur des Floyd trouve un accomplissement parfait avec l'esthétique de Barbet Schroeder.

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27 juillet 1969
SINGLE FRANCAIS ET JAPONAIS

Pour ce single, le choix du label se fera sur le morceau le plus hard rock que le groupe ait composé. Il sortira dans plusieurs pays sauf au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

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25 octobre 1969
QUATRIEME ALBUM STUDIO

Ce double album est atypique, un disque à été enregistré en public avec quatre titres de leurs albums précédents, l'autre en studio est divisé en quatre parties, chaque musicien ayant composé et enregistré sa partie en solo.

L'album marquera un tournant dans la musique du groupe et se révèlera être une mine de pistes à explorer par la suite. Malgré tout, ce qui pouvait sembler avant-gardiste en 1969 se révèle être un peu daté cinq décennies plus tard.

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14 novembre 1969
SINGLE DE SYD BARRETT

Après son éviction du groupe pour des raisons psychiatriques, Syd Barrett a un sursaut et sera aidé par David Gilmour qui jouera de la basse et de la batterie tout en aidant producteur de ce single très intéressant qui laisse espérer un avenir pour Syd.

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1970
PREMIERE COMPILATION OFFICIELLE

"The Best of the Pink Floyd", également publié sous le titre "Masters of Rock" en 1974, est une compilation des débuts de la musique de Pink Floyd, se concentrant sur les singles et les morceaux d'albums de 1967 à 1968.

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3 janvier 1970
PREMIER DISQUE SOLO DE SYD BARRETT

Malgré ses signes de folie, Syd Barrett n'en continue pas moins d'avoir des moments de lucidité et de composer des chansons intéressantes. David Gilmour continuera de le soutenir en participant au disque en tant que guitariste, bassiste et producteur, tout comme Roger Waters. A noter que le groupe Soft Machine donnera également un coup de main sur deux morceaux. Bien que les chansons aient un certain intérêt, le disque ne rencontrera pas le succès escompté, se plaçant à la quarantième place du classement des meilleures ventes au Royaume-Uni et n'entrant même pas dans le classement américain.

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janvier 1970 (USA) - mars 1970 (Europe)
B.O. DE FILM

Un an après "More" Pink Floyd renoue avec le cinéma. Michelangelo Antonioni après n'avoir pas retenu un titre composé par Jim Morrison, se tourne en effet vers le groupe, leur offrant ainsi une caution artistique appréciable.

L'accouchement se fera dans la douleur, Antonioni exigeant au groupe de retravailler les morceaux en permanence et ne retenant finalement que très peu de la musique produite (seulement trois morceaux figureront dans le film). A la suite de ces séances, le groupe est exsangue et traverse un passage à vide. Poussés par EMI à produire un nouvel album, ils n'ont plus aucune chanson dans leur valise au moment d'entrer en studio.

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2 octobre 1970
CINQUIEME ALBUM STUDIO

Harassés par leurs tournées internationales, le groupe est dans une impasse artistique et tournent un peu à vide. Ils prouveront qu'ils ont des ressources en produisant un disque ambitieux. Roger Waters n'ayant pas de compositions de prêtes, s'effacera devant David Gilmour et Richard Wright, plus instinctifs et profitant de l'aubaine pour se laisser porter par leur inspiration.

Pour réaliser ce projet ils ont besoin d'un stimulant extérieur et feront donc appel à un compositeur, Ron Geesin, qui apportera une dimension symphonique à leur musique. Il fera appel, en plus des musiciens du groupe, à un violoncelle, une section de dix cuivres et un choeur de vingt choristes pour composer la chanson éponyme qui couvrira toute la face A. La face B sera dévolue à des créations individuelles. L'album se terminant par un instrumental collectif de musique plutôt concrète.

L'album, contre toute attente, se hissera à la première place au Royaume-Uni : une première pour le groupe.

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14 mai 1971
SECONDE COMPILATION OFFICIELLE

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5 décembre 1973
TROISIEME COMPILATION OFFICIELLE

"A Nice Pair" reprend le contenu des deux premiers albums du groupe, "The Piper at the Gates of Dawn" et "A Saucerful of Secrets".

La pochette de la première édition a connu plusieurs censures. D'abord, au recto les seins nus et le nom du dentiste Dr Phang, puis une version où la photo du cabinet dentaire était remplacée par celle d'un moine. Le verso montrant des seins nus et un champ de marijuana n'a jamais été censuré.

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Face à la lourdeur écrasante de Pink Floyd, David Gilmour a besoin de s'évader dans un projet plus aérien et c'est ce qu'il réussit merveilleusement bien avec cet album.

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Richard Wright, de plus en plus effacé au sein de Pink Floyd décide de sortir un album solo qui passera complètement inaperçu. Quelques chansons sont d'un bon niveau et démontrent que Roger Waters a tort de ne plus lui laisser de place au sein du groupe, mais on sent quand même ses limites sur la longueur de l'album.