Le cinéma de 2025

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Franck Dubosc crée la surprise avec son troisième film qui s'éloigne de la comédie française traditionnelle pour lorgner du côté du cinéma des frères Coen. Même si il n'en révolutionne jamais la formule, il signe un western rural à l'humour absurde plaisant.
Pourtant au niveau de son écriture, le film aura tendance à se perdre dans sa générosité dans son trop plein de personnages et d'énergie qui font que l'ensemble se perd assez souvent jusqu'à un dernier acte un peu trop expéditif. Mais le récit trouve surtout sa valeur dans son lot de protagonistes aussi ridicules qu'attachants et tous servi par un casting impeccable. De plus, le mélange de tonalité fonctionne assez bien et est de pair avec une mise en scène efficace qui montre que Dubosc comprend parfaitement les codes du genre dans lequel il souhaite s'imposer et les applique avec savoir-faire.
Un ours dans le Jura ne brille donc jamais par son originalité mais fait preuve de vent de fraîcheur admirable dans le paysage cinématographique français malgré ses innombrables maladresses. On passe néanmoins un agréable moment dans ce film de genre qui s'assume pleinement et qui prend un malin plaisir à amuser son spectateur.

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Après presque une décennie d'absence au cinéma, Andrea Arnold revient à la fiction et signe son 5e film en restant fidèle à son style très terre-à-terre tout en essayant d'insuffler un peu plus de fantaisie à son cinéma.
Récit de coming of age d'apparence assez banale, l'ensemble va vite prend des atours légèrement plus fantastique grâce à l'apport de son personnage centrale et qui donne son nom au film. Toujours fasciné par les marginaux, la cinéaste brosse le portrait d'une poignée de personnages attachants même dans leur misérabilisme tant elle parvient toujours à les faire vivre grâce au regard d'enfant de sa protagoniste. Le personnage du père, d'abord pathétique, trouvera une humanité débordante assez déchirante et c'est à travers cette relation ou plutôt son absence que le film trouvera ses meilleurs instants. Un peu moins à l'aise avec sa partie surréaliste, le tout va finir par s'effondrer un peu dans une conclusion attendu et moins maitrisée.
Avec son excellent casting et sa mise en scène acérée, Andrea Arnold prouve avec Bird qu'elle n'a pas perdu de la particularité de son cinéma et sa volonté de l'emmener voguer vers de nouveaux horizons s'avère des plus louables. La nouvelle direction empruntée n'est par contre pas sans embûches, sa poésie se heurtant à quelques maladresses. On reste cependant face à un film touchant qui possède quelques belles envolées lyriques qui le sort du tout venant du cinéma social.

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We Live in Time s'impose comme un drame aux élans de romcom qui veut clairement s'imposer par ses élans de modernité mais souffre surtout d'une structure terriblement classique.
Même si le récit laissera une part plus significative au personnage féminin et on sent la volonté d'un discours progressif où l'amour hétéronormé ne serait pas forcément la clé de l'accomplissement, le tout finit quand même par manqué d'originalité. Ses ressorts dramatiques s'avèrent efficaces mais vite éculé tant la narration essaie de masquer le banal de son histoire par sa façon non linéaire de la raconter. Pourtant, le tout se laisse suivre sans déplaisir car il propose des personnages attachants tenu par un casting exemplaire.
Le film est clairement un film d'acteurs et il gagne grâce à l'alchimie évidente de Florence Pugh, excellente comme à son habitude, et Andrew Garfield, toujours aussi juste et touchant. On aura assez peu de choses à se mettre sous la dent à travers la mise en scène fonctionnelle de John Crowley, mais We Live in Time reste une dramédie réussie car malgré ses limites, l'émotion fonctionne et on se laisse porté par le charme de son couple central servi par de formidables acteurs.

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Avec les années le cinéma de Pedro Almodovar s'est considérablement embourgeoisé et même si cela servait parfois ses portraits particulièrement acides et satiriques, cela enlevait aussi sa chaleur et ses émotions.
Son dernier film devient donc assez vite symptomatique de cette trajectoire alors qu'il s'emploie à soulever les questions autour de la fin de vie et le droit de choisir comment la finir avec dignité. Si il aborde son sujet avec élégance, il faut reconnaître qu'il manque d'émotions pour vraiment nous embarquer dans ses réflexions et transforme son récit en thèse un peu détaché plutôt qu'en vrai moment de réflexion et de débat. Son film secoue assez peu et on sent que parfois le cinéaste à vieillit n'arrivant pas à vraiment trouver la justesse politique qu'il souhaiterait atteindre. L'ensemble devient donc assez bancal et peine à vraiment émouvoir et se noie dans une vision un peu trop détaché de la réalité à travers ses atours très privilégiés.
Reste que le casting maintient la barque avec surtout les performances soignées de Tilda Swinton et Julianne Moore qui possède ici une alchimie palpable. Mais la mise en scène maniérée de Pedro Almodovar se montre ici aussi picturalement superbe que paradoxalement désincarnée. La habitación de al lado s'impose donc comme un drame qui peine à émouvoir tout comme il ne pousse pas ses réflexions dans des retranchements vraiment intéressant. Le film possède quand même un savoir-faire indéniable et parvient à offrir quelques jolis instants mais reste un rendez-vous mineur et un peu dépassé dans la filmographie de son auteur.

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Deux films se battent en un seul avec ce Ad Vitam, film d'action à la française qui a des airs de campagnes de recrutements pour le GIGN mais qui trouve justement ses meilleurs aspects quand il s'assume en tant que tel.
Même si il faut reconnaître que ses ficelles s'avèrent assez grosses et qu'il lisse beaucoup sa représentation de ses forces de l'ordre, il parvient dans son long flashback central un vrai sentiment de cohésion à travers ses personnages. C'est lorsqu'il s'intéresse à ce groupe et cette période de la vie de son protagoniste que le film se montre le plus intéressant à suivre tant le reste ne s'avère être qu'un enrobage prétexte et ridicule. L'intrigue principal vire plus dans le film d'espionnage de bas étage et manque de logique et de cohérence dans sa façon de développer sa narration. Le film possède un rythme bancal et souffre d'un manque d'enjeux flagrant tant il ne prend pas le temps d'exploiter la situation du présent, le film se jouant sur deux époques.
Le casting est correct, même si Guillaume Canet s'avère plus plausible dans l'émotion que dans l'action malgré une partition physique pas déplaisante. Le tout profite même de séquences d'actions plutôt bien emballés malgré une mise en scène fonctionnelle de Rodolphe Lauga qui se heurte aussi à une réalisation technique assez pauvre. Ad Vitam s'impose donc comme un thriller d'action maladroit et bancal, qui ne sait pas vraiment comment raconter son histoire malgré des personnages attachants et une action maîtrisée.

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Alors que le premier Den of Thieves s'était imposé comme un des meilleurs films de la filmographie de Gerard Butler qui malgré ses atours de Heat du beauf s'imposait comme un thriller musclé particulièrement efficace. Mais le film se suffisait à lui-même et n'appelait pas vraiment à de suites.
Pourtant la volonté de tourner le tout en une franchise lucrative à rattraper le précédent film pour l'étaler en saga qui lorgne ici bien plus vers les Fast & Furious. Se voulant plus terre-à-terre dans son approche, gardant une certaine continuité en terme de tonalité par rapport au précédent film, on se retrouve néanmoins face à un récit qui se heurte assez vite aux limites de son concept. Expliquer la présence du personnage de Gerard Butler dans cette suite devient une question épineuse que le film ne parvient jamais à justifier et finit par alourdir son rythme en le forçant dans une intrigue où il est clairement en trop. Pourtant avec son charisme de beauf en sueur et son surjeu bien bourrin, il reste probablement l'attraction la plus divertissante du film même si il n'y trouve paradoxalement jamais vraiment sa place.
Se voulant plus posé et reposant encore sur ses personnages, cette suite se tire une balle dans le pied car elle est composé de protagonistes moins intéressants car moins confrontés à des lignes morales grises. Plus manichéen, plus sage aussi dans son approche, on se retrouve face à une suite moins bien rythmé et spectaculaire qui peine à sortir quelques moments mémorables. Même si il est louable de voir que Christian Gudegast ne cède pas à l'appel de la surenchère et qu'il emballe ses scènes de casses et d'actions avec savoir-faire même si ceux-ci s'avèrent légèrement moins élaborés qu'escompté. Den of Thieves 2: Pantera s'impose donc comme une suite négligeable qui ne parvient pas à capitaliser sur les qualités de son prédécesseur. L'ensemble n'est pourtant jamais mauvais, arrivant même à se hisser au dessus de la moyenne des films de Butler mais on reste face à un divertissement paresseux et peu palpitant.

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Projet issue des décombres Dark Universe qui devait voir la naissance de films partagées autour des monstres célèbres d'Universal, cette réinvention du loup-garou vient après le succès et la réussite de The Invisible Man qui voyait une mise à jour bien plus intelligente et actuelle du personnage et déjà dirigé par Leigh Whannell.
Il faudra reconnaître ici que le cinéaste ne dépoussière pas son monstre avec autant de fraîcheur qu'il ne l'avait fait par le passé. Même si pourtant il s'impose comme un diptyque pertinent avec son précédent film, venant explorer sa créature au sein de la structure familiale. Après le couple et sa relation abusive, il explore le lien parental et comment le manque de communication peu engendré la peur envers son paternel. Une autre vision de la masculinité toxique, celle introverti et taiseux qu'on imagine capable d'exploser de colère. Le principe s'avère diablement intelligent et fait le cœur d'une action qui fait le choix de limiter son lieu et sa temporalité. Le tout s'impose comme un huit clos sous tension efficace mais qui ne tiendra pas toute ses promesses.
Le dernière acte s'avère un peu trop expéditif tandis que ses intéressantes réflexions s'avèrent trop souvent amoindrit par des dialogues beaucoup trop explicatifs qui montre un vrai manque de finesse dans l'écriture. C'est d'autant plus dommage car on se retrouve avec des personnages attachants et très bien joué par un casting sans fausse note, mais qui donne aussi l'impression de ne pas être utilisé à son plein potentiel. Reste que la réalisation s'avère somptueuse avec sa photographie qui joue habilement les contrastes de noir et blanc et une mise en scène intuitive et sensorielle de Leigh Whannell qui à la très bonne idée de faire corps avec la transformation du protagoniste. Wolf Man n'est donc pas exempt de défauts, ni très original, mais il s'impose quand même comme une réinvention intelligente et réussie confirmant tout le savoir-faire de Whannell.

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Habitué des thrillers, c'est néanmoins la première fois que Fabrice Du Welz explore le genre sous le prisme policier dans un film d'enquête saisissant inspiré de faits réels.
Librement tiré de l'affaire Dutroux, le film va partir dans l'enquête obsessionnelle d'un jeune policier en quête d'un tueur en série qui enlève de jeunes filles. Même si le postulat peut paraître assez attendu, notamment du jeune policier idéaliste qui se perd dans une spirale borderline, le film parvient à se démarquer par le regard si rugueux de son cinéaste qui parvient à vraiment plonger dans le malaise nauséeux de son récit. Extrapolant l'enquête dont il s'inspire pour faire virer son intrigue dans les éléments complotistes qui l'ont entourés, le cinéaste semble tout aussi obsédé que son protagoniste et parvient à créer une osmose dérangeante qui absorbe son spectateur. Même si le film souffre de quelques longueurs et qu'il à tendance parfois à flirter avec l'invraisemblance, il ne franchi jamais la ligne au point de nous perdre en parvenant à entretenir son sentiment de fascination morbide.
Habilement mis en scène par un Fabrice Du Welz inspiré, gardant une approche très documentaire sur son récit, Le Dossier Maldoror bénéficie aussi d'un superbe casting tenu par la performance habitée d'Anthony Bajon mais aussi de la prestation glaçante de l'excellent Sergi Lopez. De quoi achever dans faire un thriller de très haute tenue qui flirte avec une certaine verve fincherienne du plus bel effet. Clairement le film le plus accompli de Fabrice Du Welz.

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Voulant explorer les ressorts des relations de dominations et comment celles-ci peuvent évoluer dans une sphère totalement intime sans influer sur l'identité d'une personne, Babygirl s'évertue à avoir un regard résolument moderne sur son sujet sans pour autant parvenir à éviter de se heurter à ses tropes surannés et un érotisme bon marché.
N'étant jamais l'exploration sociétale des désirs qu'il souhaiterait être, ni un sujet résolument moderne, Babygirl prend très vite des allures de 50 Shades of Grey à destination d'une audience plus mûres. Se voulant être plus sensible quand à l'abord de son sujet, le récit peine pourtant à trouver son équilibre et s'impose en romance capricieuse qui à dû mal à vraiment réussir à définir ses personnages et les réflexions qu'il est censé amener. Même si on retrouve certains sujets intéressants, notamment autour de l'intelligence émotionnelle de son personnage masculin qui se voit assez peu exploité et permet d'offrir quelques passages intéressants.
Mais malgré les efforts du casting, notamment d'une Nicole Kidman très impliquée et d'un Harry Dickinson très juste, on peine à croire à ses personnages assez froids et l'aspect détaché de l'ensemble. Ce n'est pas aidé par la mise en scène trop démonstrative de Halina Reijn qui ne parvient jamais à toucher du doigt le caractère organique de son sujet. Babygirl s'impose comme un film bancal, pas exempts de certaines idées intéressantes mais qu'il ne parvient jamais vraiment à exploiter.