Le Cinéma en 2015

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Beau, très poétique, ce long-métrage de Ghibli après la retraite de Miyazaki arrive à tirer son épingle du jeu dans un contexte critique pour le studio. L'animation, en plus d'être rafraîchissante, est sublime, une peinture mélancolique semblable à l'histoire très douce-amère. Malgré quelques longueurs et quelques lourdeurs sur la narration, le suspense est bien géré, tant la révélation fonctionne. Un très beau long-métrage qui saura émouvoir certains. A voir !

Vu le 15 janvier 2015 - 7/10

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Une relecture intéressante sur les contes, le mérite étant de ne pas se focaliser sur les versions Disney mais de dépeindre les nombreuses versions des contes sur la question de la morale. Après, le long-métrage est très maladroit sur sa forme, la mise en scène souvent prisonnière du modèle musical Broadway. Certains acteurs se donnent à cœur joie, d'autres sont là pour encaisser le chèque (et imiter le loup de Tex Avery soit-dit-en-passant). Belles musiques, lourdement appuyées, mais cela reste une comédie musicale à l'humour cynique attachant quelque part.

Vu le 30 janvier 2015 - 6/10

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Le nouveau long-métrage des Wachowski fait figure de déception pour certains spectateurs ; c'est un fait avéré. J'en fais parti, sans être particulièrement admiratif du travail de ce duo de cinéma. Toutefois, Jupiter Ascending sent le gâchis et le réchauffé dans la même durée. Encore une fois, le duo Wachowski fait preuve d'une excellente direction artistique. Si ses choix esthétiques ne peuvent pas plaire à tout le monde, l'ensemble offre une générosité assez éclectique, même trop démesurée. L'univers est fascinant et la mise en scène virevoltante montre au spectateur l'étendu de ce monde sci-fantasy. Si l'ensemble a de quoi étonner (et ce dans tous les sens possibles), le film ne devient jamais la fresque épique qu'il prétend être, notamment à cause de sa durée. Le scénario ayant été largement coupé, le résultat final donne un spectacle certes attrayant, mais qui ne profite pas de son univers et se laisse embarquer dans des raccourcis à ce stade honteux, comme des personnages aux caractères mal développés, ce qui ne s'arrange pas avec un jeu plutot froid de la distribution (Mila Kunis absente, Sean Bean à l'air fatigué, Eddie Redmayne au jeu incompréhensible car il semble avoir été mal dirigé). Une déception amère...

Vu le 4 février 2015 - 4/10

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En tant que petit fan de l'éponge philanthrope, je dois avouer être un peu déçu sur le résultat final. Le deuxième film "Bob l'éponge - un héros sort de l'eau" dispose de beaucoup d'idées mais inspire en même temps le vide presque intersidéral. Ce long-métrage est clairement plus dopé que le premier opus mais, là où cette première incursion cinématographie brillait par l'apologie sincère de la naïveté quasi idiote, thème fondateur de l'univers maritime déjanté, cette deuxième aventure n'est qu'une péripétie un peu plus dérisoire que les précédentes. En d'autres termes, cette deuxième adaptation de la série se ressent bien plus comme un épisode allongé de quatre-vingt minutes et non comme un film respectant l'identité du matériau originel tout en développant sa propre ligne directrice pour attirer l’œil d'un nouveau public. Dans ce long-métrage, tout respire l'appel au bonheur du fan, la profession de foi de faire de l'absurde pour de l'absurde, mais sans véritable soutien dramatique. Il manque un génie de la gaffe insouciante, ici remplacée par de la gaudriole qui ne s'assume que partiellement et qui préfère jongler son humour avec les tendances actuelles (références culturelles en tous genres, personnages hystériques qui se détachent de l'ambiance pour parler au public comme à un benêt, dernière partie en prises de vues réelles et en animation synthétisée futile et qui tâche avec le style de l'univers lui-même). Dehors le premier bijou qui se posait en pied-de-nez total contre les productions animées se ressemblant à la chaîne ; maintenant, voilà ton héritier : un produit formaté, légèrement et surtout gratuitement dément, qui tente de faire perdurer une série originale qui aurait dû baisser avec triomphe le rideau dès sa première apparition sur grand écran. Pas mauvais fondamentalement, ce film hybride est au final terriblement quelconque face à sa première adaptation. Préférez "Bob l'éponge - Le Film" de 2004 et courrez-y le voir !

Vu le 21 février 2015 - 6/10

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Un petit bijou de mise en scène, un casting vraiment croustillant, un regard teintée d'humour noir sur le cinéma actuel plutôt délectable. A contempler plus qu'à savourer néanmoins !

Vu le 25 février 2015 - 7/10

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Ce film m'a mis "le cerveau dans mes chaussettes" ! Cette nouvelle bizarrerie du cinéaste fascinant Quentin Dupieux est une fois de plus déroutante, mais n'est pas Dupieux qui le veut. Ébouriffant, inquiétant, drôle, intelligent : tous ces adjectifs congratulant le résultat final ne sont néanmoins pas à la hauteur de la qualité presque imperceptible de cet "O.F.N.I." hallucinant. Ce nouveau film de Dupieux est en tout cas un sommet de sa carrière. Jouant avec une constante malice avec les attentes et les exigences (trop souvent bornées) des spectateurs, "Réalité" est unique en son genre, une pépite azimutée de cette année 2015.

Vu le 7 mars 2015 - 8/10

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Un très bon film de SF orchestré de main de maître d'un point de vue visuel. Proposant un univers éclectique entre réalité sociale oppressante et poésie barrée, l'aventure de ce robot pas comme les autres saura vous intéresser grâce à ses personnages haut en couleurs et ses thèmes liés à notre condition de vie humaine ainsi qu'à notre devenir. Ménageant de manière efficace ses effets et ses thématiques, le long-métrage de Blomkamp est une fable ésotérique à la fois belle et étonnamment décalée.

Vu le 8 mars 2015 - 7/10 (coup de cœur)

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A travers sa filmographie, Satrapi revendique un cinéma de tous les possibles, où l’imagination la plus débridée et la plus féconde s’empare de la pellicule pour faire ressentir au spectateur différentes sensations visuelles et émotionnelles. C’est par cet écart avec un cinéma actuel jugé très sage qu’elle arrive en Amérique en signant pour ce projet curieux. Grâce à son expérience dans la BD, la réalisatrice chapeaute son nouveau long-métrage en donnant corps et matière à la maladie mentale de son personnage principal. La spécificité du film est la manière frontale de mélanger des genres aussi distincts. Quand le spectateur commence à s’acclimater de l’aspect romantique du long-métrage, il est surpris de la tournure horrifique que prend rapidement l’histoire à l’insu de la bonne volonté de son personnage principal. Cette combinaison de scènes caractérisées par un contraste d’ambiances représente justement le parti-pris de "The Voices". Satrapi livre un film à l’image de son antihéros tout en réussissant à le rendre divertissant. Son long-métrage devient fascinant dans cet enchevêtrement décalé de registres différents, qui convoque chez le spectateur aussi bien la peur que le rire sardonique. Sublimé par une esthétique débridée entre des couleurs criardes et des contrastes dérangeants, "The Voices" est un divertissement singulier et au charme étrange mais séduisant. Au cœur de cette expérience cinématographique bigarrée, Satrapi illustre la quête identitaire d’un être profondément déchiré par un mélange savant entre un ton corrosif, se moquant de conventions bien-pensantes, et une illustration poétique des évènements sordides de l’histoire. S’il maîtrise parfaitement le mélange des genres avec panache, la plus grande réussite de "The Voices" est bien sa sensibilité surprenante, lui permettant de peindre un portrait à la fois acerbe et touchant d’un homme malade devenu psychopathe, incarné avec brio par Ryan Reynolds, à qui on aimerait le consoler.Aux antipodes des divertissements actuels, "The Voices" est drôle, corrosif, inquiétant, sensible ; bref, un bijou au charme étrange qui vaut véritablement le coup d’œil !

Vu le 14 mars 2015 - 8/10 (coup de cœur)

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Un film de prime abord assez déstabilisant pour le grand public amateur du cinéaste, car il ne contient pas suffisamment de marques de son univers assez évidents, mais très intéressant sur le fond, recelant plus de thèmes de son cinéma qu'il n'y paraît au premier coup d’œil. Burton met en scène un biopic aux couleurs acidulées, presque irréelles, sur une peintre au statut incompris dû aux conditions des femmes dans les années 50 mais focalise son sujet sur ce couple insolite que sont les Keane. Margaret, l'artiste, timide et naïve est soumise par Walter, un bonimenteur aux facettes fascinantes, tour à tour séducteur agaçant, imposteur extravagant et triste et maniaque monstrueux, sans scrupules. Il est intéressant de rappeler que Burton a été très surpris que ses dessins soient exposés en grande galerie dans le monde entier, ne se considérant pas comme un artiste et ayant reçu des critiques virulentes sur ses esquisses jugées comme une honte au "vrai Art". Est-ce une autocritique de son propre style dans ce nouveau long-métrage ? Ce n'est pas à nous, spectateurs, ni critiques d'ailleurs, de l'affirmer haut et fort. Néanmoins, "Big Eyes" constitue une satire amusante sur notre perception de l'Art et ses répercussions commerciales : est-ce que l'art reste authentique quand il est vendu partout ? Si c'est bien vendu, est-ce pour autant dire que c'est bon ou juste qu'on aime réellement pour l'oeuvre ? Le film aborde ces questions sous un angle comique et sarcastique. S'il peut avoir quelques longueurs et une galerie de personnages en arrière-plan, "Big Eyes" ne manquera pas d'étonner le public et aura pour principal point fort d'être un projet très personnel de Burton, ce qui lui vaut de livrer une sincère vue d'ensemble sur la valeur de l'art dans cette période.

Vu le 17 mars 2015 - 8/10 (coup de cœur)

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Sorti de la torpeur provoquée par les bides consécutifs de "Souris City" (2006) et de "Les Pirates" (2012), le studio d'animation britannique Aardman remet les couverts pour nous livrer un film de "Shaun Le Mouton". Adapté d'une série télévisée elle-même devenant un dérivé de "Wallace & Gromit", le mouton étant un de leurs compagnons, on peut regretter un certain manque d'originalité de la part des petits génies du studio. Prévisible et un peu surfait sur sa narration, ce nouveau long-métrage fait clairement office d'alternative susceptible à un succès pour aider un studio en manque de réel budget conséquent. Quand bien même, le film "Shaun" réussit entièrement la profession de foi de livrer un divertissement familial mignon. L'animation est tout simplement splendide et l'ensemble est assez épuré pour qu'on s'attache aisément aux personnages. C'est un film beau et simple, ce qu'il faut retenir car la simplicité est ce qui manque cruellement au cinéma actuel.

Vu le 4 avril 2015 - 7/10

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Un portrait cauchemardesque d'une humanité en perdition se dévoile devant nos yeux, avec un regard mélancolique et fantasmagorique. C'est la contemplation d'un véritable tableau cinématographique qui devient à la limite de l'hypnose. Baigné dans des références transcendées par une imagerie symbolique hautement sensitif, le premier film de l'acteur Ryan Gosling est une pièce d'orfèvre à savourer une seule fois pour son évocation forte.

Vu le 12 avril 2015 - 9/10

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L'un des films les plus attendus de 2015 s'avère au final être une des plus grandes déceptions de cette année. Pourtant, cet opus est bien meilleur sur certains points que son prédécesseur : une tentative à creuser la part sombre des héros (ce qui est vite oublié malheureusement), un vilain à la fois trop classique et trop décalée puisqu'Ultron est une sorte de monstre de Frankenstein froid qui est trahi par des réactions étrangement émotionnelles et un final plus grandiloquent. Néanmoins, Marvel prouve une nouvelle fois sa faiblesse à se renouveler. Leurs films, qui sont - rappelons-le - des commandes, sont devenus encore plus mécaniques, car ils sont bloqués dans une recette qu'ils exploitent jusqu'à l'indigestion. La dramaturgie est minime, la mise en scène tend de plus en plus vers une réalisation sans grande envergure, soutenue par une logique insupportablement télévisuelle qui empêche de rendre les héros iconiques et empathiques, devenus des caricatures presque bouffonnes qui se rivalisent à coup de blagues consternantes. "Avengers : L'Ere D'Ultron" est un bon divertissement mais bien trop indigeste ; dans le genre des super-héros au cinéma, préférez les sagas "Batman" (Burton et Nolan), "Spider-Man" (Raimi) et, pour des longs-métrages plus inclassables, "Hellboy" (Del Toro).

Vu le 23 avril 2015 - 4/10

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Un film déstabilisant, très déchirant, pour peu qu'on apprécie les drames à la limite de la tragédie. Le cadre ne peut pas plaire : ambiance morbide, impression d'enfermement constant et acteurs tirant une sale expression. Cela dit, c'est un long-métrage poignant bien que long et rendant bien compte au spectateur de la fatalité humaine dans son impossibilité à exprimer les émotions et à sa force évocatrice dans la place des non-dits.

Vu le 3 mai 2015 - 7/10

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Une comédie vraiment mauvaise dans sa mise en pratique : relevant d'un partis-pris plaisant pouvant proposer une intrigue policière décalée à la sauce british, la réalisation manque singulièrement de panache pour remonter l'estime d'un résultat pas très honorable. L'aspect artistique est désagréable, mais aussi presque absente pour livrer un divertissement mécanique et le rythme tire en longueur, ce qui est plutôt mauvais signe pour une comédie de ce genre qui nécessite de l'énergie pour dynamiser sa mise en scène. Au lieu de cela, "Charlie Mortdecai" abuse de l'hystérie aux moments où elle tombe à plat et ne livre qu'un divertissement industriel dans sa réalisation, sans génie et plat de bout en bout.

Vu le 9 mai 2015 - 3/10

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Découvrant la saga "Mad Max" sur le tard, j'avoue avoir été satisfait de retrouver l'essence des premiers films, c'est-à-dire une course effrénée pour la survie dans une humanité dépeinte comme pathétique et mélancolique dans sa folie, par rapport à un troisième opus tenant plus du film pour enfants tout en proposant de nouvelles perspectives dans son propre univers, comme ce personnage de Furiosa transpirant la volonté et la tragédie dans un même corps difforme. Voilà un blockbuster qui bouscule l'échine des commandes actuelles : relativement nihiliste et peu enclin au discours, "Mad Max Fury Road" est un spectacle stimulant, un grand huit opérant uniquement sur les images et le fond sonore. C'est un film de l'ère 2010 qui ne se préoccupe pas d'adapter son univers aux tendances actuelles mais de proposer les thèmes de son univers de manière à ce que le public actuel en comprenne les ressorts, tout en amenant son personnage à de nouveaux champs possibles comme cette rédemption inavouée d'un "sans-idéal". La grande claque qui ressort de cette année !

Vu le 14 mai 2015 - 7/10

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Un très bon film de la part de Brad Bird, toujours hors-pairs dans les divertissements malins. Celui-ci ne fait pas exception : "Tomorrowland" offre un spectacle pour tous publics attractif, attachant et surtout pur, une qualité qui manque désormais dans les films haut placés qui deviennent de plus en plus sages et redondants. Dans ce long-métrage, se déploie un univers azimuté et attrayant, disposant d'un regard critique sur la réappropriation des modèles du passé de manière automatique et non plus passionnelle, et dévoilant un éloge à l'imagination et à l'émerveillement qui s'efface de plus en plus dans nos façons de penser; en témoigne ce discours de Hugh Laurie fort éloquent sur la question. Alors, ce n'est certes pas le meilleur travail de Brad Bird. Au-delà de sa maladresse flagrante, surtout en ce qui concerne le montage et la narration, le cinéaste de génie dépasse la commande de Disney pour nous offrir un divertissement bon enfant, rappelant les films des années 80-90 tout en posant une thématique intemporelle, celle de pouvoir imaginer sans se placer des limites, spectacle grandiose qui ne mérite pas le four qu'il s'est pris mais celui-ci est malheureusement révélateur des attentes du public, quand des Fast & Furious, Jurassic Word, Star Wars 2.0 ou Avengers 47 dominent le box-office de 2015. Ah, au fond, Spielberg et Zemeckis n'avaient pas tort sur l'avenir du cinéma quand on revoit "Retour vers le futur 2" !

Vu le 23 mai 2015 - 7/10

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Porté par deux acteurs principaux remarquables dans la sincérité de leur jeu Emmanuel Dulary et Sophie Richelieu, le réalisateur arrive à se servir des contraintes survenues pendant le tournage pour sublimer l'idée générale du film. Avec peu de moyens, la mise en scène retranscrit les rapports différents des personnages. Tour à tour agaçants, épanouis, tristes et perdus, les personnages apparaissent plus attachants et plus intéressants dans leur fragilité. La force de la dynamique des deux personnages s'illustre à la fois dans le talent véritable de leurs interprètes et dans la mise en scène raffinée de leurs regards, de leurs conversations et de leurs silences. "Colloques" est un long-métrage admirable qui délivre une histoire d'amour entre rêve illuminé et sentiments désabusés de deux personnages émotionnellement fragiles.

Vu le 25 mai 2015 - 6/10 (coup de cœur)

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Lorsqu'un père de famille voulut faire plaisir à son enfant en revêtant un costume de clown à sa fête d'anniversaire, cet acte de bonté va lui coûter cher jusqu'à le déshumaniser...
Un parti-pris alors alléchant sur le clown en tant que figure monstrueuse pour un long-métrage aux bonnes intentions mais qui reste très maladroit dans l'ensemble. L'approche du mythe, puisant à bon escient dans "La Mouche" de Cronenberg, est très intéressante : le rapport humain et monstre est saisissant, la transformation grotesque devient efficacement inquiétante et le familier devenu aliénant met bien mal à l'aise. C'est dommage que la réalisation est plus télévisuelle qu'autre chose et que le long-métrage respire le nanar dans l'ensemble, ou pour être plus clément le plaisir coupable. Néanmoins, malgré son aspect ridicule et son manque de souffle horrifique, le film de Jon Watts est à voir pour son concept global fascinant et ses possibilités intéressantes qui tendent à une vraie mythologie de monstre.

6/10

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Un film très moyen en somme pour une repompe inavouée du premier opus très fatigante. Toujours dans l'ombre de Spielberg, "Jurassic World" respecte l'intention de base qui met en avant la revanche de la Nature contre des hommes créateurs ayant un complexe "Prométhéen" mais peine à se suffire en lui-même, multipliant les clins d’œil nostalgiques et les idées mal exploitées à foison. Le fait intéressant est que ce long-métrage peut être interprété comme une autocritique du grand film à gros budget contemporain, créant une nouvelle bête plus puissante mais plus destructrice encore, mais s'emprisonne lui-même dans un cahier à charges voulant singer sans cesse la mise en scène de Spielberg sans en comprendre ses intentions et rabâchant la fausse obligation de conformer ce pseudo-produit des années 90 à des mécanismes actuels à coup de bons sentiments, d'images de synthèse omniprésents et d'un humour totalement forcé. C'est une démarche assez contradictoire, surtout quand les seules choses qui restent en mémoire sont des références lourdes, un Chris Pratt qui est en train de devenir rapidement son propre cliché au niveau du rôle, des images de synthèse sans grâce et une fin véritablement honteuse pour un classique des années 90.

Vu le 10 juin 2015 - 4/10

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Une bonne surprise qu'est ce long-métrage d'animation sorti tout droit de Lucasfilm. Certes, le film possède des graphismes très grossiers, mais travaille une esthétique astucieuse au niveau des couleurs et de l'atmosphère que dégagent les deux royaumes. L'aventure est au rendez-vous en déconstruisant avec un certain panache les ficelles trop usées du cinéma pour enfants. Ici, les blagues douteuses, les retournements de situation improbables et autres cassages du quatrième mur sont liégions dans une sorte de "Roméo et Juliette" magique décalé, offrant au passage une morale bien pensée. Au-delà de son aspect musical maladroitement arrangé, "Strange Magic" relève justement d'une étrangeté manquant de subtilité mais qui fait bien son charme principal.

Vu le 23 juin 2015 - 5/10

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Beau, touchant, philosophique et amusant, le nouveau long-métrage de Pixar en met plein la vue, défie nos émotions et livre un spectacle ludique au public en livrant un regard sur le cheminement personnel de tout enfant que nous sommes initialement.

Vu le 25 juin 2015 - 9/10 (coup de cœur)

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Quand le réalisateur et l'équipe du film avouent avoir fait ce film pour la rigolade sans se soucier de la cohérence du projet, nous tenons ni plus ni moins que la grande honte cinématographique de cette année. Jamais prenant, manquant de souffle, ce cinquième volet insulte la saga en étant une parodie inavouée et échoue à être bon en terme de divertissement car il n'est jamais cohérent dans sa propre ligne de conduite et méchamment médiocre dans sa scénographie. A éviter !

Vu le 8 juillet 2015 - 2/10

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Un très bon animé Batman, bien au-dessus du plat "Son of Batman", qui recentre sa narration sur la relation conflictuelle entre le héros et son fils qui paraît illégitime. Une animation presque améliorée, mais toujours rigide, au service d'une intrigue bien menée avec quelques scènes de bravoure excellemment bien dosées et une bonne réinterprétation de la Cour des Hiboux même si succincte. Un bon film à regarder, même si ce n'est pas l'un des meilleurs films d'animation du "Dark Knight" fondamentaux comme peut l'être "Le Fantôme masqué" (1993).

Vu le 10 juillet 2015 - 7/10

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Microbe et Gasoil est un film en apparence simple mais admirable pour la sincérité de son auteur. Directement influencé par ses souvenirs d’enfance, le réalisateur admirateur de trucages faits-mains livre avec ce long-métrage un portrait touchant de l’enfant en pleine crise existentielle. Microbe et Gasoil, ce sont deux adolescents prématurés qui gagnent leur indépendance en mettant à profit leur talent et en sortant pendant un temps d’un univers qui ne leur correspond pas. Leurs péripéties à la fois réalistes et fantasques se suivent avec plaisir notamment grâce aux performances remarquables des deux acteurs principaux. Ange Dargent et Théophile Baquet apportent au film leur énergie : à la fois enthousiastes et subtils, ces deux jeunes acteurs incarnent leurs personnages avec authenticité. C’est précisément leur connexion surprenante, capturée par la caméra de Michel Gondry, qui rend le long-métrage immédiatement attachant. La justesse psychologique des personnages, les principaux comme les secondaires, sert à merveille le propos du film. Là où Gondry mettait en scène des héros adultes à l’âme d’enfant, il met en scène ici l’aventure de véritables enfants exprimant librement leur créativité. Véritablement centré sur la relation entre Microbe, miroir adolescent du réalisateur, et Gasoil, imitation d’un des amis d’enfance du cinéaste, le long-métrage apparaît original et séduisant dans la mesure où ses moments réalistes et oniriques illustrent brillamment les émotions à fleur de peau du duo principal. Avec ce parti-pris intriguant, il en ressort un film très personnel, sensible et ingénieux, dans lequel deux adolescents imaginatifs et dissipés essaient de comprendre la réalité pour y glisser leur fantaisie.

Vu le 11 juillet 2015 - 7/10 (coup de cœur)

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Déjà pas grand amateur des comédies avec Adam Sandler, j'ai regardé ce film avec un ennui poli. L'idée est drôle, mais le long-métrage au final manque justement de folie. J'en suis ressorti avec l'impression d'un potentiel gâché, en terme de comique, de réalisation survoltée et d'univers totalement dingue au profit d'un divertissement à gros budget, pas forcément désagréable à regarder mais pas non plus impérissable dans les mémoires.

Vu le 31 juillet 2015 - 5/10

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L'adaptation du conte de Saint-Exupéry par Mark Osborne est une complète relecture qui contient des messages en soi pertinents sur le fait de grandir et la force des relations pendant une vie. Si ces intentions s'inscrivent dans une mise en abyme du conte original, force est de constater que l'œuvre matricielle se retrouve en arrière-fond. Sentiment paradoxal : le long-métrage pose en amont une opposition entre deux styles d'animation - la synthèse pour le réel froid et l'animation en volume pour le monde féérique du Petit Prince - et pourtant, à la suite d'un dernier visionnage, je suis en vérité déçu. J'ai eu l'impression d'une fantaisie programmée, justement avare en prises de risque. En témoigne le dernier quart d'heure symbolique, qui transforme la beauté de l'animation en papier mâché en caricature de synthèse reprise du studio Pixar (par exemple, le character-design du professeur furieusement copié sur celui du critique Anton Ego dans "Ratatouille"). Ce partis-pris est sûrement volontaire, mais servi sans subtilité. Si la poésie intervient avec parcimonie, elle apparaît progressivement factice tant elle sert de vernis à une histoire qui ne rend pas vraiment justice au"Petit Prince". Ainsi, il est frustrant que le conte de Saint-Exupéry en soit réduit au support d'un récit-cadre trop grossier et tellement éloigné justement de la simplicité du matériau originel.

Vu le 3 août 2015 - 5/10

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Un film mort-né qui avait un vrai potentiel d'aller au-delà du tout-venant super-héroïque. La première heure installe bien les différentes personnalités, mais est coupée brusquement par une ellipse malvenue. Si le film de science-fiction intriguant aurait pu suivre la veine horrifique qu'il préparait, cela aurait fait de ces "4 Fantastiques" un film déstabilisant et prenant. Malheureusement, le long-métrage s'empêtre dans une fin précipitée qui essaie de raccrocher le fil directeur avec un rappel du genre héroïque très grossier et une fin expéditive au possible. De cette maladresse des tons acharnée tout le long de la durée, le film final en devient pataud, quelque peu frustrant mais infiniment plus fascinant que ses prédécesseurs de 2005-2007 infantiles et médiocres.

Vu le 6 août 2015 - 6/10

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Le nouveau film de Tarsem Singh est classique dans son fondement, mais très efficace dans sa réalisation. Rempli de symboles sur la jeunesse, le pouvoir et portant un vrai travail d'esthétique intéressante, "Renaissances" est un film hybride qui amène bien ses effets et apporte son lot de thématiques et de scènes de bravoure aguichantes. Le casting reste un peu plat et le tout s'enlise dans une virée correcte mais sans souffle émotionnel.

Vu le 7 août 2015 - 6/10

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Vraiment sublime esthétiquement et prenant psychologiquement, le film de Joann Sfar, même s'il est marqué par une certaine prévisibilité, est une véritable peinture du cinéma des années 50-60 maîtrisée de bout en bout.

Vu le 8 août 2015 - 7/10

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Un très bon divertissement survitaminé et coloré mais empêtré dans un classicisme éhonté dans son déroulement. Contrairement à la veine corrosive sur-vendue de-ci et de-là, "Kingsman" utilise à mauvais escient son côté cool pour des séquences délirantes mais sans aucune portée critique, ni une empreinte singulière pour masquer la prévisibilité de ses personnages et de son intrigue, laissant un Colin Firth majestueux et un Samuel L. Jackson déchaîné au centre de l'écran.

Vu le 12 août 2015 - 6/10