Le cinéma face à l'Histoire

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L'un des (si ce n'est le) meilleurs films sur la Résistance car il en montre toute la complexité avec les enjeux moraux que l'acte de résistance engendre. Melville, tout comme Kessel dans son livre, ne tombe pas dans l'hagiographie de la Résistance française, il en montre tous les aspects même les plus sombres.

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Que dire sur ce film ! Il est intéressant de le comparer à l'Armée des ombres avec cette fois la Résistance coté irlandais. Chef d'oeuvre et Palme d'or largement mérité !

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Steve McQueen met en scène de façon impressionnante la grève de la faim et de l'hygiène du leader Bobby Sands alors que le sujet est difficilement exploitable au cinéma. C'est le film qui révéla le réalisateur et l'un des meilleurs de Michael Fassbender.

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Le film est contemporain de la guerre d'Algérie. Il aborde déjà ce sujet tendu mais sur le territoire français, avec cet agent de l'OAS dont les doutes seront lourds de conséquence. Véritable film d'espionnage qui met en scène les services secrets de l'époque, le film sera censuré en France.

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A peine 4 ans après, osions-nous parler des "événements" d'Algérie que Gillo Pontecorvo réalise un film nommé "La Bataille d'Alger". Autant dire que le film fut bien sûr censuré en France, le réalisateur mettant à l'honneur une population algérienne opprimée, qui prend confiance en elle et intègre l'idée que l'indépendance est inéluctable. A l'époque, l'Algérie était d'ailleurs considéré comme un exemple d'émancipation post-coloniale et révolutionnaire.

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René Vautier était typiquement LE réalisateur engagé contre la guerre d'Algérie. Il signe ici son film le plus connu avec des acteurs incroyable (dont le charismatique Philippe Léotard). Encore aujourd'hui les nostalgiques de l'Algérie française ont plus d'une dent contre ce film et son réalisateur.

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On continue avec les œuvres et auteurs engagés avec ce film issu de l'engagement personnel d'André Malraux durant la guerre civile d'Espagne dont il signa aussi un magnifique livre du même nom. Grand auteur, pas forcément grand réalisateur mais un film essentiel sur la guerre d'Espagne. Toutefois le film a des allures de propagandes pro-extrême gauche espagnole, passant sous silence les massacres commis par les deux camps. Mais le film ne date que de 1945, l'amertume de la victoire franquiste n'y est donc pas pour rien.

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Rien de très original au niveau de la mise en scène. Ce qui est intéressant c'est le choix de Ken Loach de montrer davantage les divisions internes entre les partisans de gauche aboutissant à une rupture sanglante entre les Brigades Internationales (surtout staliniennes) et les milices (anarchistes ou trotskistes pour beaucoup).

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L'intérêt historique de ce film réside principalement dans la scène du Débarquement que plusieurs anciens combattants considèrent comme la plus réaliste de l'Histoire du cinéma.

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Au lendemain de la guerre, Rossellini travaille déjà pour la mémoire de la Seconde Guerre Mondiale. Ce film est construit en plusieurs histoires courtes mettant en scène la misère dans laquelle Mussollini a laissé la société italienne, l'engagement des Alliés et leurs abus et la Résistance italienne.

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Tourné dans un décor réaliste, véritablement sur les ruines d'un Berlin ravagé par les bombes Alliés, ce film dramatique est une œuvre majeur du néoréalisme italien.

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Le meilleur film d'Ettore Scola avec le couple inoubliable Mastroianni/Loren. Marcello Mastroianni, magistrale en intellectuel homosexuel rejeté, perturbant les certitudes d'une femme au foyer, dans la société machiste et fasciste de Mussollini

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En faite pour ce film, pour le coup c'est plus l'Histoire au service du cinéma. Parfois l'Histoire nous amène des scénarios qui se suffisent presque à eux-mêmes. C'est le cas de l'affaire du Watergate que relate ce film devenu un sommet du cinéma d'espionnage.

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L'histoire d'officiers, prisonniers de la Première Guerre Mondiale, prêts à tout pour s'évader, où il est surtout question d'honneur y compris entre adversaire. Un incontournable du cinéma sur la "Grande Guerre". Cinématographiquement parlant c'est surtout un grand Renoir.

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Ce film est purement un objet historique. Réalisé juste après la guerre, il est totalement en accord avec son époque. On y trouve les peurs des poilus de retour des tranchées qui craignent le retour à l'arrière dans un monde qu'ils ne reconnaissent plus, le soucis de la mémoire vive d'une guerre qu'on espère être "la der des ders" et l'idéologie pacifiste qui dominera l'entre deux guerres et aboutira au désastre des accords de Munich.

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Certains critiques pensent que ce film n'est pas forcément anti-militariste. Toujours est-il qu'il dénonce bien une hiérarchie militaire hypocrite et toute puissante qui ne supporte pas le refus et ne se remet jamais en question. Fusiller pour l'exemple ou pour sauver la face ?

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L'affiche parle d'un monument c'est justement en partie de l'histoire de l'un d'entre eux dont il est question: celui du soldat inconnu, érigé au lendemain de la 1ère Guerre Mondiale. Le film illustre les ravages de la guerre sur les terres et les esprits. Mais pourtant, après la guerre, on s'empresse de penser aux morts avant les vivants.

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Le film montre le rôle des hôpitaux durant la 1ère Guerre Mondiale qui devait intervenir autant sur le plan physique et moral en particulier pour ceux que l'on a appelé "les gueules cassées". Le choc du retour à l'arrière y est très bien montré avec ses appréhensions, ses rencontres douloureuses avec les proches qui ne reconnaissent plus ou peu celui qu'ils avaient quittés à la veille de la guerre.

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Film très pertinent moins sur la Première Guerre Mondiale, même si le fait que ce soit la première guerre vraiment moderne et mécanisé joue un rôle. Mais le film parle plus du sort des Hommes et surtout le sacrifice des jeunes générations au nom de la démocratie. Quand le personnage enfant de Johnny demande ce qu'est la démocratie, le père ne sait que dire à part que c'est un motif pour les peuples pour s'entretuer. La déshumanisation de ces soldats comme chair à canon hante ce film.

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"Ce que j'ai appris de mon grand-père, c'est que cette guerre n'était pas une histoire d'héroïsme ni de coups d'éclats militaires. C'était une histoire de moments accidentels, de coïncidences, de chance. Et c'est ce que j'ai voulu montrer dans mon film. Combien était fragile la limite entre ceux qui allaient vivre et ceux qui allaient mourir, en 1917." Sam Mendes. Pari réussi pour ma part.

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La représentation de la Shoah a fait l'objet de nombreux débats parmi les spécialistes du sujet. A mon avis, elle dépend surtout de la façon dont on considère le cinéma: est-ce que c'est un art assez digne pour illustré la Shoah ? Pour moi, la réponse est claire: pas plus ni moins qu'un autre !
Dans le cas du film de Benigni, c'est plus complexe. Le film a été décrié par des associations d'anciens déportés et par Simone Veil entre autre, parce qu'on y trouve de l'humour et qu'on est loin de la réalité historique. En effet, on ne connaît pas de cas où des petits garçons étaient arrivé à rester auprès de leur père dans les camps de concentration. Mais il ne faut pas prendre le spectateur pour un idiot et se tromper sur le partie prie de Benigni. Son idée n'était surement pas de faire LE film véridique sur le génocide du peuple juif. Le film doit être vu plutôt comme un conte mettant en avant la confrontation entre la poésie d'une histoire d'amour et la barbarie de l'Histoire. Et surtout, il a permis de rendre accessible au plus grand nombre ce drame humain.

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Voir le très bon livre de Georges Didi-Huberman, Sortir du noir, véritable lettre d'admiration de l'historien de l'art au réalisateur Laszlo Nemes. Il parle lui aussi de "conte" dans le sens ancien du terme. Aujourd'hui le conte est apparenté à l'enfance mais avant ces histoires étaient destinées aux adultes. Ce film redonne vie au milieu de l'industrie de la mort pour mieux regarder cette Histoire toujours limité à une mort de masse.

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Avec Louis Malle, on joue la distance. Le film aborde la Shoah avec une sobriété exemplaire et non de manière frontale. On ne surjoue pas, les faits sont là et se suffisent à eux-mêmes: un pensionnat, une rentrée scolaire des années 39-45, 3 garçons hébergés que les autres pensionnaires habitués ne connaissent pas. Pas besoin de grande scène "tire-larmes", la dramaturgie de la situation suffit.

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Le moins que l'on puisse dire c'est qu'Elem Klimov n'a pas choisi la subtilité pour illustrer son propos. La scène centrale du film est le massacre d'un village en Biélorussie par un régiment nazi plutôt éprouvant et une scène finale qui clôt le film par des images d'archives insoutenable. L’événement relaté est comparable à celui d'Oradour-sur-Glane sauf que pendant la Seconde Guerre Mondiale, à l'Est de l'Europe ces événements était récurrent.

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Il y a les réalisateurs qui choisissent de tout montrer et d'autres qui suggèrent le pire. Visconti est de la deuxième catégorie. Il nous entraîne au cœur d'une riche famille industriel allemande qui se déchire, manipulé par un représentant du régime nazi. Helmut Berger incarne à merveille la perversion, métaphore des déviances d'un régime totalitariste et fasciste.

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J'ai pu lire pas mal de critique négative sur ce film mais même parmi celles-ci beaucoup reconnaissent son mérite d'avoir mis à jour et rendu hommage à ces hommes venus défendre un pays qui ne s'est avéré que peu reconnaissant envers eux. C'est l'un des rares cas d'ailleurs où un film a largement aidé à faire bouger les choses de manière significative. Peu de temps après, d'anciens combattants ont obtenu la reconnaissance bien tardive de l'Etat français pour ces hommes venus des anciennes colonies.

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Un film sur la France des années noires, où un vieil homme pétainiste (inoubliable Michel Simon) héberge sans le savoir (ou en faisant mine de ?) un enfant juif laissé à l'abri par ses parents dans cette maison de campagne. Cette histoire résume parfaitement dans quel esprit se trouvait certains français à l'époque. Ils avaient envie de croire encore à leur héro d'antan, ce "brave" Maréchal qui les avait amené à la victoire en 14-18.