le langage comme échec du langage

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Exemple parfait : les mots ne veulent plus rien dire, seuls les gestes signifient.

Claire Denis sur Christine Angot dans la leçon de cinéma diffusée par ARTE le 29 septembre 2017 :
‘- Et elle est forte pour les dialogues. On peut dire ça ?
- Oh oui. Oui oui, très forte. Non elle est forte pour, c’est plus que les dialogues, c’est… comment on parle, comment on se parle, ou comment on se parle à soi-même ; quelle est la portée des mots. Il y a les mots qui veulent rien dire, qui sont comme un son, et les mots qui percutent. Et en fait il y en a beaucoup plus qui font la matière sonore et quelques-uns qui percutent et qui sont là où il faut.’

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Quel sens ?

(aussi : Le goût du saké, où on pose des questions sans écouter les réponses qui ne viennent de toute façon pas - et probablement tout Ozu (?))

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Banalités.

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Le langage comme échec du langage comme réussite totale du langage (pas besoin de dire quoi que ce soit).

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les mots ne suffisent pas à dire ce que l'on pense et ressens, alors on abandonne – on referme la porte derrière soi et on se laisse aller, incapable de faire quoi que ce soit. plus tard, on résumera nos tentatives de communications à une liste de mots dans la langue étrangère, appris approximativement et sans certitude, rapportés dans une lettre qui n'en a même pas la forme ni la fonction. alors pourquoi continuer à essayer quand on sait la tâche vouée à l'échec ? quand la vue de l'intimité sexuelle de l'autre, exposée, révulse ? quand seules la musique ou l'étreinte d'une mère peuvent vraiment dire quelque chose ? pour oublier, pourquoi pas être traductrice : passer d'une incommunicabilité à une autre et se perdre dans le processus.

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impossibilité de dire la vérité donc abandon du langage / langage comme arme et trahison

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juste pour la scène du café avec le monologue de Valeria Bruni Tedeschi

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un peu tout le temps, mais surtout une scène au début (je crois) lorsque Constantine arrive à l'hôtel : semblant de dialogue avec la séductrice de niveau 3 ; tout à coup, on cite "la mort dans la conversation" d'Eluard. Godard coupe le son.

(et puis aussi Karina qui dit "oui" en faisant non de la tête...)

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les mots ! je n'veux plus en entendre parler.

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d’abord il faut apprendre le langage déjà existant en répétant des phonèmes, qui forment des syllabes puis des mots – il est alors utilisé dans des situations stéréotypées, mécaniques. pourtant, se reconnaître dans un miroir fait perdre les mots : quand l’alien se rapproche de l’humain, il n’y a plus rien à dire

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Binoche a une réplique qui dit que le langage, parfois, ne fait qu'empêcher la communication

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le langage parasité par la musique et les mouvements de caméra qui le désamorcent.

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- I don't know why you're so keen on nature. Animals are vile to each other.
- Animals are honest at least. They never lie.
- Yes, my dear. Well, that's because they don't speak.

Annotation :

face à l'inattendu, on balbutie, on parle pour remplir le vide, on diffère le moment où l'on devra dire quelque chose pour de vrai. mais ce moment ne vient pas et on ne peut pas dire ce qu'on est venu dire ; on ment : on dit ce que les autres voudraient entendre, ce qu'on nous a dit de dire. l'annonce qu'on est venu faire n'est jamais prononcée – pourtant, quelqu'un comprend dans un regard qu'on détourne ; quelqu'un d'autre dans un silence et des paroles trop belles pour être vraies–on comprend sans jamais rien dire.

Annotation :

un américain apprends l'italien et (essaye de) communique(r) avec sa partenaire russe en italien (qu'il ne parle pas très bien) et en anglais (qu'elle ne parle pas très bien). et puis aussi les dialogues en italien sans sous titres pendant tout le film ptdr

Annotation :

on parle peu et seulement de choses peu importantes - il faut faire appel aux chansons qui viennent à la rescousse en exprimant les sentiments des personnages : (les paroles de) la musique comme seul moyen de dire ce que l'on ressent (encore plus que ça : le cinéaste seul peut faire dire aux personnages ce qu'ils ressentent puisque la musique est extradiégétique)