Le Muet danois

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Froid, neutre, élégant et distant, ascétisme du récit, refus d'une rhétorique de l'abondance... On retrouve dans ce film ces traits habituels du muet danois, confrontés comme souvent à une grande bizarrerie que le film s'échine a filmer normalement - ici, la fin des temps qui s'annonce. La vie continue tranquillement avec la météorite toujours quelque part au fin de l'image... Le film est assez captivant pour ça, et tout le segment montrant les riches barricadés chez eux et la révolte finale est excellent. Le spectacle de la destruction, lui, est peut être un peu décevant, quoiqu'il en résulte quelques vues pacifiées convaincantes dans l'épilogue bigot.

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Un film court et ramassé qui trouve un bel équilibre entre son sérieux (sa romance) et sa grandiloquence (tous ces numéros de cirques qui sont laissés hors-champ, pour finalement se réincarner dans la vie réelle à travers la fuite d'une catastrophe). Quelques images géniales et marquantes, au milieu d'un film pour le reste tout à fait correct.

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Un film particulièrement raffiné dans le style, visuellement épuré, avec son lot de rebondissements et d'aventures assez ludiques, qui peinent cependant à dessiner quelque chose de cohérent (la sépulture, la vague tueuse, le sauvetage, le repli monacal, la création artistique... on a du mal à tracer des lignes entre tout cela). Sandberg semble un peu passer à côté du fond de son histoire, celui d'une romance ratée qui se rejoue dans la génération suivante. Ça reste de très belle tenue, et un cas particulièrement exemplaires des caractéristiques du muet danois.

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Une excellente ouverture, dans le huis-clos du manoir nocturne où une jeune fille de bonne famille va faire alliance avec un pauvre, pendant que les grands notables sont tout heureux de prendre le fusil. Un excellent dernier acte, entre la configuration loufoque de deux hommes attachés qui doivent téléphoner, et une nouvelle pénétration du manoir bourgeois. Entre les deux (soit tout de même les deux tiers du film), un film malheureusement assez platounet, qui pâtit de sa vision convenue et méprisante du monde prolétaire (difficile de suivre un héros aussi neuneu). Mais le style précis de Christensen fait mouche.

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Un film au service de ses acteurs, auxquels Gad offre toute la place et le temps nécessaires (voir par exemple la partie de cartes, qui montre l'évolution progressive de Nielsen de plus en plus paniquée), notamment en réduisant les intertitres au minimum. Cela se paie au prix d'une forme trop sobre et anonyme, qui fait que le film manque un peu de personnalité, et ne sait pas prendre en charge ses grands moments (le final, entre autres, semble ratatiné).

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Une originalité, évidemment (un film de SF des années 10), mais qui profite surtout de la planète "rouge" pour repeindre un monde antique (dans le look) et chrétien (la "danse de la chasteté" !), tout fait de robes blanches et de pureté célébrée... Le comportements des "aliens" est exactement celui qu'on retrouve dans les représentations de bons chrétiens, pasteurs ou anges (gestes lents, poses éthérées) dans les films de la même époque. Le film, s'il est anti-militariste, suinte surtout d'une morale lourdingue, et le fait que mars serve moins de planète que d'allégorie géante risque de décevoir les fans de SF ! Mais ça reste curieux pour la peinture de mars (loin d'une planète rouge, c'est une prairie paisible avec temples antiques), et pour la manière de figurer le vaisseau et le voyage dans l'espace, assez inédit par rapport à ce qui se fera ensuite.

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Le plus connu de Blom, étrangement. Je l'ai vu trop jeune pour faire confiance à mon avis (mon regard n'était pas encore aguerri au cinéma des années 10), mais hormis l'étrange intro nous présentant les personnages immobiles, je me souviens avoir été assez déçu - surtout pour qui cherche de belles ou spectaculaire représentations du naufrage du Titanic. Tout le final, hors du bateau, me semblait déjà plus singulier.

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Une fille de bonne famille tombe folle amoureuse d'un artiste du cirque de passage, et quitte tout pour le suivre : comme d'hab, le cinéma danois est d'abord celui des grands fantasmes de la bourgeoisie ! Ce film vaut surtout pour Asta Nielsen, figure progressivement épuisée, usée par ses aventures, au jeu inhabituellement sobre pour l'époque. "L'érotisme insoutenable" de la fameuse scène de danse (la seule du film a sembler maladroite voire ridicule, d'ailleurs) a par contre bien vieilli...

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Un exemple typique des scénarios invraisemblables du muet danois : la comtesse envoie un gamin chercher sa fille plutôt que de s'en occuper elle-même, un bâton de dynamite censé détruire tout un bâtiment fait un petit panache de fumée... Le film est souvent maladroit, et ne se démarque que par quelques passages plus ludiques (la scène de cirque en couleurs, le passage sur les fils à la fin comme dans "The Great Circus Catastrophe"...)

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Le film n'est en fait pas réellement centré sur la ville (décadence, fêtes, soirée...), mais sur le foyer, en intérieur, dans les salons, dans les conflits intimes à l'abri des regards. C'est ce que Blom réussit de mieux, cette intimité (portrait de la mère digne, du quotidien du jeune couple solidaire, cacheries, étrangeté familière du beau salon familial au miroir brillant dans la nuit). Le scénario, malheureusement, est faiblard et aléatoire, rattrapant in extremis sa soif de sensationnel dans un final condensé un peu ridicule. Ça reste élégant, comme toujours chez Blom.