Le Shoegaze au Cinéma

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Araki étant, à la base, fan de ce genre de musique, il en est surement le plus digne représentant cinématographique. La Californie nocturne épouse parfaitement ce genre musical. Ci-joint la mythique scène de fin (aucun spoiler, rassurez-vous) accompagnée de Slowdive - Blue Skied an' Clear --> http://www.youtube.com/watch?v=nXGYg2QBdw8

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Sofia Coppola également nourri une certaine passion pour la musique shoegaze, en témoigne la figuration de My Bloody Valentine (un des groupes du genre les plus connus) dans la bande-son et dont le leader, Kevin Shields, a composé une partie de la bande originale mais, surtout, The Jesus & Mary Chain - Just Like Honey lors de la scène de fermeture du film, une chanson qui restera à jamais associé aux images d'un Tokyo énigmatique. Lien youtube vers le morceau --> http://www.youtube.com/watch?v=470HnRobKLc

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Encore un Araki avec ce film sur la déchéance de la jeunesse dans le Los Angeles de 1997, une descente aux enfers kaléidoscopique teinté d'une touche psychédélique bercée par tout un tas de musique électronique (Chemical Brothers etc...), de metal indus (Ministry) mais surtout par la mélancolie toute en clair-obscur du shoegazing (Ride, Slowdive, Catherine Wheel, Cocteau Twins...) qui magnifie l'atmosphère détonante et colorée du film. Le morceau d'ouverture (Slowdive - Avalyn 2) vaut le détour et donne parfaitement le ton si spécial du film : http://www.youtube.com/watch?v=ob3jB_Zk95k

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Point de musique shoegaze dans ce film de Roger Avary tiré du roman de Bret Easton Ellis du même nom mais une atmosphère qui se rapproche de celle de Nowhere, une esthétique étrange sans repères temporels (le film bannit tout ce qui a trait à une décennie particulière, ce qui rend le film esthétiquement "intemporel" en plus de lui donner un certain charme bien qu'on sente l'influence de la jeunesse des années 90) couplée aux effets de montage audacieux typique du réalisateur, des étudiants cocaïnés perdus au milieu d'une université américaine bordée par la neige et par les sentiments contradictoires, une atmosphère douce-amer (très amère...), plutôt nocturne, qui confère au film une esthétique qui se rapproche du style shoegazing.

A titre personnel, il s'agit là de la meilleure adaptation qu'on puisse faire d'un bouquin de Bret Easton Ellis, il s'agit d'ailleurs du seul film que ce dernier approuve parfaitement. Peut-être l'un des tout meilleurs films sur la jeunesse MTV, terriblement sarcastique et nihiliste et cultivant une atmosphère ambigüe : le spectateur ne sait pas s'il faut rire ou pleurer des errements de tout ces personnages qui à défaut de se chercher eux-mêmes, cherchent l'ivresse, la défonce et la baise.

La BO n'est pas en reste, entre Public Image Ltd., Serge Gainsbourg, Chemical Brothers, The Cure, Love & Rockets, The Go-Go's, The Wolfgang Press... Bref, un film à voir et à revoir.

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Film très médiocre si on s'interesse à son histoire et à son scénario (et au jeu plutôt naze d'un Tobey McGuire encore débutant ou d'un Benicio Del Toro qui cherchait surement à arrondir ses fins de mois) ainsi qu'à ses erreurs techniques qui frisent l'amateurisme (perches dans le plan, innombrables faux raccords, maladresses de mise en scène...) mais qui se rattrape curieusement (et très involontairement) par son atmosphère (le film prend place dans un motel perdu dans un désert californien aux couleurs saturées et assez aberrantes, conférant au film un charme étrange bien qu'il ne soit surement pas recherché à la base) et sa bande-son qui colle à merveille (n'y figure que des groupes shoegaze : Pale Saints, This Mortal Coil, Lush...), ci-joint un morceau des Pale Saints qui passe plusieurs fois dans le film : http://www.youtube.com/watch?v=QHUyW3bYm2o

Pour tout fan de shoegaze, il reste un film à voir, parce que certaines images se marient très bien avec la bande-son et que, curieusement, le film laisse un certain souvenir par son ambiance particulière bien que sa mise en scène fasse très téléfilm paumé passant sur M6 un dimanche après-midi. Tentez le coup.

Autre curiosité, le film mélange quelques groupes et chansons déjà présents sur Totally Fucked Up (un autre Araki présent plus loin dans la liste), des groupes rares (même pour l'époque), suffisamment rares pour qu'il soit étrange de les retrouver dans deux films différents (faire figurer Pale Saints, His Name Is Alive et Lush, trois groupes franchement pas célèbres même à l'époque, surtout qu'il s'agit là des même morceaux que dans TFU) en ajoutant à ça quelques effets de mise en scène issus du style Araki (en version ratés)... De là à se demander si Quinton Peeples ait un quelconque lien avec Araki (surtout que celui-ci été encore très confidentiel en 1996), il n'y a qu'un pas. Une curiosité qui laisse frustré et qui aurait besoin d'être accompagnée de plus amples informations.

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Film culte de Kelly qui, bien que n'y figurant pas de rock shoegaze, il y figure néanmoins beaucoup de groupes qui permettront au mouvement shoegaze de voir le jour. Au vu de l'année pendant laquelle se déroule le film, on entendra surtout du post-punk (Joy Division) ou de la cold-wave (Echo & The Bunnymen, parfaits en ouverture de film et qui a inspiré au réalisateur le personnage du Lapin).

De shoegaze, le film en a néanmoins parfaitement l'esthétique de par son ambiance de fin du monde éthérée, sa banlieue américaine des années 80 plantée sur une montagne gorgée de forêts de pins dont le mystère n'a d'égal que ce lapin monstrueux annonciateur d'Apocalypse que Donnie (joué par un Jake Gyllenhaal inégalable) voit régulièrement.

Le personnage de Donnie Darko, reclus sur lui-même, à la limite de l'autisme, qui a du mal à se conformer au village et à ses habitants "modèles" en fait un personnage-métaphore du genre shoegaze. Ci-joint un morceau magnifique de The Church, groupe post-punk pas exactement shoegazing mais qui s'en approche et qui figure lors de la (magnétique) scène d'hallucination en soirée : https://www.youtube.com/watch?v=-Q6nKP10j4s

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Un autre film de Kelly. Un film boudé, gouffre commercial pour Hollywood qui s'en ai mordu les doigts. Un film de près de 2h30 (le premier montage avoisinait les 3h30) dont l'histoire se veut à la limite de l'incompréhensible car comprenant trop de personnages, trop de sous-intrigues et une ésthetique aussi improbable que son casting (The Rock cotoyant Christophe Lambert cotoyant Sarah Michele Gellar...), racontant une sombre histoire de complot touchant un acteur porno dans un monde (alternatif ?) et vaguement futuriste où se mélange expériences temporelles et autres gros dirigeables suspendu au dessus d'un Los Angeles en proie à un chaos "rangé"... le tout dans une atmosphère curieusement décontractée... mais pas trop non plus. Il y a même plein d'employés nains dans ce film. Comprendra qui pourra.

Et pourtant, à titre personel, il s'agit là de son chef-d'oeuvre, tout les défauts sus-cités deviennent des qualités. Le film est incompréhensible ? On ne sait pas où veut en venir le réalisateur ? On s'en fout, reste une expérience sensorielle unique où le spectateur est trimballé de personnages en personnages, de scènes loufoques en scènes imprévisibles (quelqu'un devra m'expliquer la danse de Timberlake au milieu du film.) le tout dans un Los Angeles bercé par une belle lumière et par de nombreux plans côtiers qui donne au film une ésthétique lumineuse certes étrange mais curieusement douce voire nostalgique, lui conférant une atmosphère conforme au style shoegaze. En somme, il s'agit là d'une espèce de poésie quelconque euphorisante, je ne vois pas d'autres mots à coller à ce film, si tant est qu'on puisse lui en coller un seul.

A ce propos, la bande-son du film est magnifique, entre reprises surf-rock des Pixies, rock brut des Black Rebel Motorcycle Club et de magnifiques musiques d'ambiances signées Moby.

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Un autre Araki qui en aura touché plus d'un. Un film qui montre l'importance de ce genre de musique dans le traitement de sujets difficile : jamais ce film n'aurait touché sa cible ou su apporter son message (difficile au demeurant) sans le support de la musique shoegaze, musique dont les vertus permettent de prendre un certain recul sur un sujet somme toute épineux (la pédophilie), la scène la plus marquante restant celle des céréales.

Un film magnifique dont la bande-son est exclusivement shoegaze, de Slowdive à Ride en passant par Curve ou Sigur Ros.

Ci-joint la scène d'ouverture faisant figurer "Golden Air", une reprise d'un morceau de Syd Barett par Slowdive. Une scène qui résume bien la tonalité du film dans son ensemble. http://www.youtube.com/watch?v=eW39FYfMWbU

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Araki toujours avec Kaboom, sorti en 2010. De son propre aveu, il a voulu faire le mélange de Doom Generation et Nowhere transposés à notre époque. Pari à moitié gagné, le film étant bien trop sage comparé aux bombes atomiques que constituent les deux films cités.

Néanmoins, Kaboom est un film qui reste dans le haut du panier pour qui affectionne le style shoegaze non seulement parce que son atmosphère (plutôt ensoleillé tout en privilégiant les éclairages saturés aux néons de couleurs tranchés, une marque de fabrique chez lui) en fait un terrain propice mais surtout parce que Araki a fait le choix de ne placer en bande-son que des groupes shoegaze de la nouvelle époque (aucun morceau ne va en dessous de 2005). Ce film est donc devenu une espèce de "pilier" ou de "témoin" d'un certain renouveau de ce genre musical opéré depuis la deuxième moitié des années 2000. On y trouve pêle mêle (pour les connaisseurs) A Place To Bury Strangers, Auburn Lull, Airiel, Tears Run Rings, Explosions In The Sky (qui y tient même une petite place scénaristique), Helen Stellar (qui y fait d'ailleurs une apparition live), Ladytron, The Horrors, The Big Pink... que du bon.

En résulte alors un film-clip géant de tout ce qui se fait de mieux dans le milieu shoegaze actuel en matière musical. De toute façon, le film est à voir comme un énorme clip, assumant sa nature "tripesque" comme le sous-entend d'ailleurs son titre (ou sa pochette dont le bon goût restera matière à débat comme souvent chez Araki).

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Étrange film de vampire plutôt dur à trouver. Film en noir et blanc, produit par David Lynch faisant figurer une musique assez éthérée dont quelques morceaux de My Bloody Valentine. N'ayant pas eu l'opportunité de voir le film, je pense néanmoins qu'admirer un New York crasseux avec du MBV dans les oreilles doit posséder un charme particulier surtout quand on sait que Lynch est dans les parages.

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Une fable minimaliste signée Sofia Coppola dont la vacuité sensorielle se rapporte à la musique shoegaze. C'est simple, le film semble être, dans sa forme, inspiré par ce courant de musique : dans son déroulement nonchalant, sa mise en scène suspendue, presque en apesanteur et cette étrange quiétude mêlée d'amertume.

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Le deuxième film d'Araki, inspiré de Masculin/Féminin de Godard, raconte la descente aux enfers d'un groupe de jeunes homosexuels chassés du foyer familial et ne pouvant rien faire d'autre qu'errer dans les rues malfamées de Los Angeles au hasard de clubs louches, d'aventures amoureuses avortées et autres visionnages aliénants de MTV dont le film en reprend une certaine esthétique "VHS".

Si un pan du film est dominé par le metal industriel (Ministry, 16 Volt, Babyland...), la shoegaze old-school/dream pop reste reine : on y trouve du Pale Saints, His Name Is Alive, Red House Painters, This Mortal Coil, Ride ou du Jesus & Mary Chain... une bande sonore qui colle parfaitement bien avec le Los Angeles nocturne, pop et décadent qu'Araki dépeint avec, comme toujours, son talent inné pour des plans composés qui restent à jamais en mémoire.

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Hal Hartley est un cinéaste au style très personnel, aux films dont les personnages, toujours lointains, sont confrontés à des histoires qui les dépasse, révélant leur profonde humanité. Ce détachement des personnages est suivi par une mise en scène aussi simple (certains disent simplistes mais je ne suis pas d'accord) que parfaitement étudiée...

S'en sort donc une atmosphère étrange parfois assez comique, un comique en apesanteur, caché, pince sans rire qui reste tapis derrière un rythme lent presque contemplatif, un charme assez naïf et profond à la fois...

On ne sait jamais que dire sur les films de Hartley mis à part qu'il est considéré comme une icône du cinéma indépendant américain, un réalisateur à voir, chacun faisant ressortir ce qu'il veut de ses films suivant sa personnalité.

Bien que tout ses films soient du même acabit (La filmographie d'Hartley est d'une qualité constante), "Amateur" figure dans cette liste pour la présence des Bloody Valentine et des Red House Painters dans la BO (qui renferme également d'autres joyaux musicaux telles que PJ Harvey, Jesus Lizard ou Yo La Tengo.)