Lectures 2016 annotées

Annotation :

Du roman d'aventures où le jeune héros tribule sans trève, ça va vite et nous emmême pour un joli petit tour d'Ecosse des plus pittoresques. Bateaux, bagarres, fuites, chefs de clans, Highlands. Vivifiant.

VO

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Thème un peu poncif à notre époque, cel est surtout plaisant dans les tirades de marivaudage. Dommage que cela soit si court au moment où les personnages s'emportent vraiment.

Annotation :

Une sorte de farce qui semble partir dans toutes les directions de prime abord laissant un peu perplexe, et puis tout tombe en place tranquillement avec une ryhtmique à point. C'est gentil, et surtout relevé par le charisme de Psmith, personnage à l'éloquence et force tranquille qui forcent un indéniable capital sympathie.

VO

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A priori la langue a l'air plus inspirée dans d'autres versions, mais on a droit à un petit récit où tout s'enchaîne vite comme dans une mini Illiade (pour les scènes de guerre) express. Et puis bon, je suis tellement client de ce type d'épopée..

NB : contrairement à ce que je pensais, le récit est très court.

Annotation :

Le livre nous donne à la fois le dit Balsamo, alchimiste complotiste de l'ombre, et des intrigues à la cour. C'est bien écrit, les formules de Dumas sont toujours très bien tournées avec facilité.

Le problème c'est que tout ça m'a un peu laissé indifférent par le manque de personnage attachant ou fort ; il m'aurait fallu plus de caractères, de gouaille, de vie en somme. On a l'impression d'un narrateur assez détaché et peu impliqué dans ce qui se passe (on est loin des mousquetaires et de la truculence du récit). Et le suspense est assez faible.

Annotation :

Dans une jolie édition reliée. Correspondance à sens unique : les lettres de d'Apollinaire, pas celles de Lou, à Lou. Lou son amante, libérée et libérale, pas très fidèle (le poète est le deuxième homme). Le grand intérêt est que peu de temps après le début de leur relation, Apolinnaire part dans l'armée en 1914. C'est d'intérêt car à côté de ses détails sur sa vie quotidienne, il écrit à son Lou, de manière spontanée, avec tout son ardent amour.
Ce n'était pas destiné à être publié, c'est cru et sincère, et très touchant ces envolées du coeur solitaire loin de son aimée. A côté, les poèmes qu'il envoies, font vraiment peu naturels.
Au final, il ne se passe rien, mais ça se lit avidement. (et vous penserez à votre dame si vous avez la chance d'être en amour en lisant ce livre sans être à ses côtés).

Annotation :

Alors moi j'aime le Mad Max de 2015 tout fou au cinéma, mais j'aime l'amour courtois et poli, les rois bienveillants, les cours en fêtes se réjouissant en banquets et trompettes.

Alors moi j'ai 30 ans mais j'ai toujours aimé les chevaliers bien apprêtés qui avancent dans de belles forêts et tombent sur des belles à secourir, des bêtes à occire ou des duels à relever. Et ici il faut voir qu'on s'y perd dans la géographie, Perceval ne chevauche pas vers son but, il erre dans des régions indéfinies, des forêts enchantées, ou des plaines désolées, on passe dans un autre monde, une féérie qui bascule dans le sombre le temps de la bravoure. Bref, bref, c'est génial. Allez hop, les autres romans arthuriens pour la suite !

Annotation :

Amour, courtoisie, chevaliers en quête de gloire et d'aventures, retournements, féérie, cour royale où tout est bien apprêté.. la traduction en français moderne conserve bien de vieilles tournures ce qui m'en a donné une lecture lente (encore plus que d'habitude, parce que il me faut mon temps) mais un indéniable plaisir.

C'est joliment tourné dans la formule et comme c'était des écrits faits pour être contés à un auditoire, le rythme est parfait. Je mettrai 10 dans peu de temps.

Annotation :

Des répliques très fluides et avec un grand coup dans les formules ("O Rage O déspespoir", "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire" etc.) mais pour que ça attache, ça doit devoir être joué car là comme ça, ça laisse un peu froid.

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De la grande aventure dans les mémoires de Louis Garneray, embarqué dès la pré-adolescence sur les bateaux corsaires.
Assez proche dans l'ambiance de Mémoires d'un gentilhomme corsaire, combats maritimes, grosses tempêtes, Inde, vie à la dure sur le bateau, Ile de France : du souffle et de l'accroche tout du long. Les combats sont prenants, c'est épique, pas de pause. Et il est saisissant de penser que tout ça est relaté de mémoire de l'auteur.

Bon par contre, si on compare à l'oeuvre déjà mentionnée, il manque l'identification avec le narrateur, la prise au corps, le lyrisme. La raison en est que Garneray veut ici, il le dit explicitement, relater les faits dont il a été témoin, plus que faire du roman. Mais ça reste très bon.

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Du Doré illustrant La Fontaine. Classieux.
Bon déjà, je ne connais que les plus connues de Fables. C'était bien de faire connaissance avec les autres. Toujours bien écrites et amusantes.

Et donc, Doré, pour chaque fable, un médaillon, une mini illustration, et puis une gravure pleine plage. Et là, paf, transfiguration de la petite histoire dans l'épique, le dramatique, le ténébreux, le fantastique. Il était fou cette homme quand même. Enfin un génie, en somme.

Annotation :

A recommander pour ailurophiles. Le texte est sympa, écrit avec un peu d'esprit, parlant d'un peu tous les thèmes. Mais surtout le livre fourmille d'illustrations du début 20e plein de charme désuet : illustrations, cartes postales, photos, affiches...

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C'est mignon mais un peu court. Et aurait être pu être plus lyrique.

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Grosse compilation des mythes grecs. Assez fascinant. Surtout quand on veut un regard d'ensemble et vouloir un peu tout savoir.
Le petit côté frustrant c'est que centré sur les métamorphoses. Donc Ovide eclipse pour certains mythes un partie pour se focaliser sur ce qui l'intéresse (on a que des allusions ici aux travaux d'Hercules).
et il y a moins de passion que dans une Illiade. Mais on a quand même des grands monologues prenants de nymphes en détresse (de plusieurs pages alors que certains mythes font quinze lignes).

Bref, pas facile à digérer aussi vu la tonne d'infos, mais essentiel tout de même.

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Bien écrit, fluide avec le don de la formule de Victor Hugo et ses phrases qui vous emportent dans leur ruisseau. Mais l'histoire et l'ambiance sont bancales, tiraillés entre drame et farce. Du coup, mouarf un peu

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Ecrites, au 19e siècle, il s'agit de transpositions de 6 pièces de Shakespeare en contes, récits narrés.

On a donc pas les grands tirades, le frisson potentiel des personnages, mais un résumé bien formulé (en VF, emprunt de Madame à la bibliothèque). Moi qui ne connais que Hamlet, ça m'a bien amusé et ça permet de connaître ces classiques souvent cités, quand on a pas forcément en projet de les lire ou voir.

Annotation :

Un délice. Un petit gateau. Un plaisir semblable à la classe délectable d'un Wes Anderson par exemple.

Une histoire simple mais si riche, d'animaux anthropomorphisés, histoire Jeunesse peut-on lire, mais avec une narration adulte (au niveau du vocabulaire je veux dire, de la tournure des phrases, presques sérieuse, pince-sans-rire), délicieuse. Il faut écouter la voix du narrateur avec l'accent British, allongé sur une chaise longue avec la brise au soleil.

L'écriture immerge dès les premières lignes dans cette ambiance de charentaises géantes. Dans cette campagne où on respire le bon vivre. La ballade sur l'eau, les pic-nic bien fournis, les rires entre amis, les petits bruits de la nature. Mais l'histoire c'est aussi des personnages à caractère et attachants, des répliques bien trouvées, des petits riens de grand tout philosophiques, de l'humour subtile, de l'émotion. (et en plus il n'y a vraiment pas de longueurs dans le voyage).

A lire !

VO

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Recueil de plusieurs histoires fantastiques. Enfin disons chacune avec un petit élément surnaturel. Car là où le bât blesse, c'est que Dumas n'adapte pas trop son style au fantastique. Il y a un tête décapitée qui parle, mais on ne ressent pas l'inquiétude, on ne bascule pas dans l'étrange, l'ambiance est fantastique mais pas ténébreuse.

A part dans la dernière histoire de la Dame Pâle. Là on est trimballé dans les monts des Carpates. La description de la chevauchées des personnages dans la chaîne de montagne immergeante et enveloppante suffit à elle seule à nous plonger dans un exotique crépuscule teinté de sombre. Même l'histoire banale en soi devient haletante avec une narration efficace.

Annotation :

Le sieur nous propose un voyage en 45 jours autour de sa chambre. Avec le bon équipement vestimentaire attention.

Cela a l'air loufoque ? Oui, totalement. Le ton surprend pour un livre fin 18e. L'auteur, noble militaire opposé à la révolution, a tout de l'humoriste moderne à l'esprit le plus fin, et bien en avance.
L'écriture est savoureuse et pétillante. Et ce voyage ? Vous vous doutez bien qu'il sera physiquement peu éprouvant, et un prétexte à passer de parenthéses à digressions tout du long, avec malices pince-sans-rire, le tout saupoudré d'un brin de vraie philosophie.

Le Voyage est suivi d'une Expédition nocture dans une nouvelle chambre. Excursion tout aussi plaisante que la première.

Dans mon édition vient ensuite Le Lépreux de la ville d'Aoste. Comme le sent le titre, le registre est tout autre et voit un lépreux condamné à l'isolement raconter sa vie de manière émouvante.

Annotation :

Le Scapin sent le personnage rusé et l'oeil qui pétille mais on reste pas mal sur notre fin, surtout au niveau joutes verbales. ça doit être plus drôle sur scène je gage.

Annotation :

Récit dynamique à la première personne. Le héros impétueux et impatient sort du nid familial pour rentrer dans un trou perdu. On sent l'ambiance de la campagne, des personnages bien identifiés, juste le temps de quelques pages avant que ça s'accélère. Le livre est court et on s'attache assez au personnage principal. (même si plus de variation au niveau des ennemis aurait tout de même était bienvenue).
Et puis, ça m'a donné envie de relire des livres russes.

Annotation :

Réflexions de Rousseau sur lui-même, à la fin de sa vie.

D'une part, ce que je cherchais, des impressions sur les promenades, la nature, la solitude dans les petites fleurs etc. Deux chapitres buccoliques, tout charmant.

D'autre part, des réflexions sur Rousseau et son système de valeurs et d'interactions avec les autres et lui-même. Bon alors, moi je suis plutôt sensible à la sensibilité de Rousseau. Mais sa paranoîa et sa prose s'attardant un peu sur les mêmes idées commençaient à devenir bien longues à la fin.

Annotation :

Quand on aime l'aventure, l'écriture du 18e, et l'absurde délicieux, ce livre tombe bien car il réunit tout.

Traduits par Théophile Gautier, les récits se lisent grand plaisir aux lèvres, le baron narrant ces exploits avec le plus grand naturel en allant droit au but, enchaînant les anecdotes toutes les 2 pages. C'est très astucieux, court et tout en modestie de véracité.

(une des premières, pour donner le ton : en mal de moyen pour user de son fusil, le baron se donne un coup, pour ensuite allumer la poudre avec une des 36 chandelles qui lui apparaissent)

Annotation :

900 pages d'histoires (pas de Contes merveilleux ici) dans des styles variés et inégaux.
En fait, bon, j'avais bien aimé le recueil contenant La Fée aux Miettes + Smarra + Trillby qui nous donnaient à la fois du conte fantastique torturée, du conte un peu merveilleux , et un conte fantaisiste et attachant (dans le désordre). Bien bien aimé. Mais ici c'est un peu les chutes. Nodier dit beaucoup aimer les histoires naïves, sincères, qui réclament juste qu'on y croit, citant Perrault bien souvent, sauf qu'il raconte surtout des histoires bien écrites, mais bien proches du réel, pas loin du fait divers. Quelques exceptions tout de même comme ce Inés de La Sierra qui s'aventure dans un chateau mystérieux espagnol mais là encore il souille le mystère qu'il vient de donner par un explication prosaïque tirée par les cheveux.
ça se lit bien mais pas toujours inspiré.

Annotation :

Peut-être divertissant sur scène, surtout avec les parties ballets, mais le texte seul est peu motivant. Pas un même petit sourire. Alors que j'étais détendu en vacances, c'était pas compliqué..

Annotation :

Suite des mémoires de Louis Garneray débutées dans Corsaire de la République, cette fois-ci à bord d'un négrier donc.

Alors au début c'est sympa, mais on se dit que la tension et l'immersion est bien moins forte. ça ressemble un peu à du déjà vu même si ça trépide déjà bien. Bon en même temps, on lui en veut pas vu qu'il raconte sa vie.

Et puis, les mésaventures s'enchaînent sans temps mort, on passe d'une ballade en kanoé bien rythmée aux beaux payasages aux rapides dans lesquels on avance sans trop réfléchir les mains crampées sur les rames.
Qu'on me pardonne cette comparaison d'eau douce, mais tout ça pour dire qu'on est à nouveau scotchés et que c'est à peine croyable si tout ça est véridique. Autant dire qu'arrivé à la fin, on a une énorme envie de lire le troisième et dernier tome.

Annotation :

De grandes peintures sur les pages avec un poème d'époque à côté à chaque fois. C'est sympa parce que les styles des poèmes changent un peu : ode courtoise, complainte de la misère, complainte pour l'aimé parti à la croisade, fête de village etc. Les écrits s'étalent sur toute la période.

En fait, c'est plus le côté atypique qui est intéressant, les poèmes étant agréable mais dans l'ensemble pas tous mémorables, de même pour les peintures. Certaines peintures sont d'ailleurs assez grossières. Mais bon, ça a du charme. (et certains formules sont tout de même jolies : "Regard, cannonier de l'amour")

Annotation :

De l'aventure, moui, mais pas des plus immersives pour moi. ça vient du mode faut dire. Les personnages survolent. Donc ils s'arrêtent, ils repartent. Moi j'aime me sentir pris dans les éléments, entouré de l'eau sur un bateau et de marins qui manoeuvrent et de voiles menaçantes, effleurés par des branches et des cris de bestioles dans la jungle humide..

Entre des considérations techniques ponctuelles et d'autres formalités d'exploration vue du dessus, il y a bien des errances de panique et un peu de poursuite. De quoi tourner la page. Vers la fin. Sinon, j'ai du souffler pour avancer.

Annotation :

Je n'ai pas réussi à aller au bout. Cela m'aurait peut être plus intéressé si je connaissais vraiment Villon mais comme ici c'est de la fiction... On a bien de la débauche, de la beuverie, des farces organisées, certes. Mais au lieu de la truculence et de personnages haut en couleurs, c'est poussif.

C'est triste à lire, ça m'a presque mis mal à l'aise, alors que cela aurait du être plaisamment débonnaire.
Et l'écriture est bien moyenne dans la forme.

Annotation :

Un ton fantaisiste et enlevé pour cette comédie. Toutes les répliques s'enchaînent de manière très fluide, et Figaro plein d'esprit est plaisant.