Lectures 2017

Annotation :

"Les clubs échangistes c'est une formule sympa, mais de plus en plus démodée, parce que les gens n'ont plus envie d'échanger quoique ce soit, ça ne correspond plus aux mentalités modernes."
"Donc, poursuivis-je, d'un côté tu as plusieurs centaines de millions d'occidentaux qui ont tout ce qu'ils veulent, sauf qu'ils n'arrivent plus à trouver de satisfaction sexuelle : ils cherchent, ils cherchent sans arrêt, mais ils ne trouvent rien et ils en sont malheureux jusqu'à l'os. De l'autre côté tu as plusieurs milliards d'individus qui crèvent de faim, qui meurent jeunes, qui vivent dans des conditions insalubres, et qui n'ont plus rien à vendre que leur corps, et leur sexualité intacte. C'est simple, vraiment simple à comprendre : c'est une situation d'échange idéale."

Avec Michel, l'homme contemporain semble toujours à une pipe du bonheur, comme si le sexe pouvait être une solution à son monde aseptisé et marqué, aussi vain qu'inutile. L'homme, paraît-il, a un besoin sexuel que notre récente tradition libérale-démocrate ne parvient pas à satisfaire et que Houellebecq chronique très justement. Mais cette quête sexuelle n'est-elle pas seulement une fuite en avant, un cache-misère de la vacuité du monde contemporaine(TM), destructeur des liens sociaux, où l'on appelle grand amour tout simulacre de bienveillance retrouvée ? Ce n'est pas à ce roman d'y répondre, je doute que Houellebecq ait jamais voulu expliquer et/ou résoudre : on se contentera, comme toujours, de sa capacité à transmettre d'une manière si juste et implacable l'horreur de la modernité occidentale.

"L'homme ressemblait un peu à Antoine Waechter jeune, si la chose imaginable ; mais en plus châtain, et avec une barbe bien taillée ; finalement il ne ressemblait pas vraiment à Antoine Waechter mais plutôt à Robin des Bois avec quelque chose de Suisse, ou pour mieux dire de jurassien. Pour tout dire il ne ressemblait pas à grand-chose, mais il avait vraiment l'air d'un con."

Et en plus c'est drôle...

Annotation :

Intrigué par sa conférence sur l'économie de la connaissance qui vulgarise avec quelques raccourcis des domaines auxquels je n'ai pas encore porté assez d'intérêt, j'étais curieux des développements que pourrait nous proposer Aberkane. Grossière désillusion. Le livre se révèle peu scientifique (le peu est de politesse), s'enlise dans un développement personnel/sociétal aussi utopique que religieux, car malheureusement ce n'est pas parce qu'une chose est belle ou sonne bien qu'elle est vraie ou peut le devenir ou est souhaitable. Les quelques rares passages mémorables sont des citations et le livre refermé ne laisse qu'un profond goût de vide. On cherchera ailleurs la neurosagesse et une nouvelle école pour nos enfants qu'on laissera loin d'Idriss au risque de les modeler en petits commerciaux de FAI.

Annotation :

Fresque érudite du XIXe siècle ésotérique, touche à tout sans jamais être inachevée, parfois drôle et toujours entraînante malgré son non-héros principal, le Cimetière de Prague offre une seconde lecture de l'Histoire, non à l'égard du récit officiel qui prévaut mais rapport au point de vue idéologique adopté, que l'histoire officielle tend à passer sous silence. A l'heure où j'écris ses lignes, il me paraît intéressant de les mettre en relation avec d'autres lues quelques semaines plus tôt : https://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/PELLETIER/56999

Annotation :

"Seul peut se dire contemporain celui qui ne se laisse pas aveugler par les lumières du siècle et parvient à saisir en elles la part de l'ombre, leur sombre intimité."

"La contemporanéité s'inscrit en fait, dans le présent en le signalant avant tout comme archaïque, et seul celui qui perçoit dans les choses les plus modernes et les plus récentes les indices ou la signature de l'archaïsme peut être un contemporain."

"[Le présent] demeurant non vécu, il est sans cesse happé vers l'origine sans pouvoir jamais le rejoindre. Le présent n'est rien d'autre que la part de non-vécu dans tout vécu, et ce qui empêche l'accès au présent est précisément la masse de ce que, pour une raison ou pour une autre (son caractère traumatique, sa trop grande proximité), nous n'avons pas réussi à vivre en lui. L'attention à ce non-vécu est la vie du contemporain. Et être contemporains signifie, en ce sens, revenir à un présent où nous n'avons jamais été."

Annotation :

Histoire de l'éternité

Annotation :

Inachevé.