Lectures 2017

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Un autre truc romantique ça, le haïku, du moins c'est ce que je me suis dit au vu de la présentation de Coyaud. La différence étant que peut-être là où les romantiques donnent la longue vue voire le téléscope ("lorsque je donne au fini l'apparence de l'infini, je romantise"), les haïkistes fournissent la loupe voire le microscope.

Bon en fait, ma préférence va plutôt aux haïkus humoristiques où ceux qui tentent des chutes étonnantes.

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Tellement hanté par l'idée de sublimation, d'impossibilité de modes de vie intermédiaires, qu'il pourrait être une parfaite illustration de l'essai de Kleist sur les marionnettes, alors qu'il lui est antérieur!
Pas étonnant non plus que Nietzsche ait pu l'admirer.
Texte qui a ses fulgurances, mais qu'en dépit de sa longueur modérée j'ai presque eu du mal à terminer. Peut-être le format épistolaire qui ne me convient pas trop, car en fait, je n'ai pas grand chose à lui reprocher.

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"Une insolite inscription horizontale : huit grands caractères, deux par deux, que l'on doit lire, non pas de la droite vers la gauche, mais à l'encontre, — et ce qui est plus,

Huit grands caractères inversés. Les passants clament : « Ignorance du graveur ! ou bien singularité impie ! » et, sans voir, ils ne s'attardent point.

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Vous, ô vous, ne traduirez-vous pas ? Ces huit grands signes rétrogrades marquent le retour au tombeau et le CHEMIN DE L'ÂME, — ils ne guident point des pas vivants.

Si détournés de l'air doux aux poitrines, ils s'enfoncent dans la pierre ; si, fuyant la lumière, ils donnent dans la profondeur solide,

C'est, clairement, pour être lus au revers de l'espace, — lieu sans routes où cheminent fixement les yeux du mort."

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Comme d'autres pourront le dire, le(s) premier(s) et le dernier chapitre(s) sont excellents. La théorie des petites imperceptions est très parlante pour un matheux ou un scientifique car on peut la rapprocher du concept de différentielle; on est pas très loin d'une théorie de la conscience et de l'inconscient qui doit être assez juste même avec les connaissances d'aujourd'hui...
Mais entre le début et la fin, faut s'accrocher, la recension des différents modes d'idée use son bonhomme. Commencé en février, repris et terminé en août

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Une pause dans mes objectifs pour cette trilogie qui me faisait de l'oeil depuis pas mal de temps, et je suis très content de ma découverte de ce M. Auster.
Deux romans qui s'imbriquent métafictionnellement dans un troisième, trois romans qui semblent illustrer le "Je est un autre" ou plus exactement "Je suis moi en essayant de devenir un autre". Comme chez Dick il y a de l'identité trouble avec un jeu autour de la réalité; et on est pas très loin non plus des marottes Pérec-iennes autour du pourquoi de l'écriture (d'ailleurs les deux sont d'origine juive), voire de celles d'un Cercas, propos politique mis à part.
Si le premier Cité de verre est tout bonnement brillant, le deuxième m'a paru un peu plus gratuit et je sens moins son articulation avec l'ensemble. J'ai presque failli me lasser dans le troisième : les personnages sont un peu comme des robots, et l'ensemble est assez austère, mais d'aucuns diront que c'est normal vu le nom de l'auteur (ça c'est fait). Un peu plus d'humour n'aurait pas fait de mal, mais il a bien su me raccrocher sur la fin.

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Dieu quelle torture... vraiment rien entravé du bousin...

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Pas du tout profond mais drôle, désopilant même.

Dommage que Brautigan se soit tiré une balle, j'aurais rêvé d'un récit à quatre mains mêlant son humour aux quêtes d'identité labyrinthiques d'Auster.

Fin de la parenthèse américaine

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J'y suis rentré sans mal mais ne suis pas mécontent de le quitter et de le reposer dans ma bibliothèque. Le vers est mélodieux, c'est indéniable, mais les thématiques ne me touchent guère (j'ose ou pas? allez : on est en plein dans la banalité poétique).
Le genre de recueil qui m'aide à comprendre pourquoi je préfère la poésie symboliste (même si je la comprends pas toujours, j'avoue) ou vingtiémiste.
Sans rancune Paulo

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(version de 1810)

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Le style de Cioran est époustouflant et le précis une mine d'or pour le chercheur de citations. Dans les deux premiers tiers du bouquin on en trouve quasiment une par page.
Cioran y démolit toutes les pulsions et tout ce qui touche à l'action ou à la vie envisagée sous un état plus ou moins stable. Je n'adhère pas vraiment à une philosophie aussi radicale mais je l'ai souvent lu avec un sourire en coin tant il est souvent irrésistible, invoquant tantôt les Cyniques, tantôt les Sceptiques. On pense aussi beaucoup au Bouddhisme ou aux sagesses orientales forcément, qui sont ponctuellement citées.
Paradoxalement c'est peut-être où je me suis plus reconnu philosophiquement parlant que j'ai trouvé qu'il s'émoussait un peu. A partir du chapitre Décor du Savoir (le dernier tiers en gros), il se fait plus romantique, exaltant l'art et les périodes de naissance et décadence. D'autres l'ont dit avant lui je suppose... Reste le style quand même, et ça c'est quelque chose

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+ quelques autres Balzac courts

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Meta-lourd. Si c'est ça le symbolisme à l'italienne, je n'en veux pas.

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Aurait pu être un très joli roman historique si l'auteur n'avait pas privilégié l'enchaînement de saynètes plus ou moins indépendantes les unes des autres et lorgné vers le policier sur la fin. Dommage...

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Pas si proche de Gracq que je ne le craignais. Dans le même thème oui, cf la liste Attente et barbarie, mais il est assez rassurant de constater qu'Abeille a un univers et une voix propre.
Maintenant, s'en est suivi un léger désappointement venant sans doute du style un peu trop blanc de l'auteur. Et pourtant là aussi la prose est belle. Il y a parfois comme une douce prosodie qui émane de ces phrases aussi recherchées dans leur sobriété que dans leur construction.
Abeille semble davantage explorer l'attente, le temps que Gracq.., Les différentes pérégrinations du narrateur sont d'un intérêt un peu inégal (les meilleures pages sont sans doute celles de la rencontre avec le Prince) mais cela se lit fort bien...

Dans les univers étranges et pas tout à fait fantastiques, j'apprécie plus ceux d'un Mervyn Peake ou de Gene Wolfe (moins d’affèterie tout de même), mais Abeille est sans doute un auteur à suivre...

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A le mérite d'exister...

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Joli tout plein

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Un 7 mais rien de décevant en fait, si ce n'est peut-être comme l'ont fait remarqué quelques uns une sècheresse toute protestante qui semble couper court à toute émotion, alors que certaines scènes pourraient être assez poignantes pourtant.
Même si le regard de Blixen n'est pas exempt de condescendance, assez bien pour pénétrer l'état d'esprit africain

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Ah vraiment très sympa à relire (la dernière fois c'était quand j'étais en cinquième...).
Outre qu'il y a tout ce qu'il faut d'aventure et d'action, avec un regard d'adulte on se rend compte qu'il y a une métaphore quasi transparente (mais pas du tout lourde ) de la condition ouvrière à travers celle des chiens de traîneau.
Et puis le déroulement de l'histoire est quasi fondateur : presque tous les films centrés sur un animal empruntent le même scénario!