Lectures 2019 - liste annotée

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Terminé le 12/01.
L'autrice, prix Nobel de littérature depuis, parcourt pendant presque dix ans l'ensemble du territoire de l'ex-URSS pour interroger les femmes. Car les femmes ont vécu la guerre, et leur guerre n'est pas celle des hommes. Il faut savoir que l'URSS était un régime particulièrement novateur sur le plan féministe, où les jeunes filles étaient encouragées à poursuivre les mêmes études que leurs camarades masculins, puis à endosser les mêmes responsabilités. Conséquemment, beaucoup de jeunes filles ont suivi des écoles ou des formations militaires et ont fait la guerre (elles on parfois eu des rôles de supervision / commande sur des régiments d'hommes !) Ce sont ces femmes, qui à l'époque de la Seconde Guerre mondiale avaient entre 14 et 25 ans, à la rencontre desquelles Svetlana va, enregistreur posé à côté d'elle, et mouchoirs. Car on pleure beaucoup. On évoque le sang et les plaies, on évoque ce que ça fait de patauger dans la boue avec des chaussures trop grandes (les vêtements militaires n'étaient pas taillés pour des gabarits de jeunes filles), ce que ça fait un escadron de femmes qui ont toutes leurs règles en même temps et pas de protections hygiéniques (et honte devant les hommes), ce que ça fait de ressortir du bureau de recrutement sans sa longue tresse (récit récurrent), ou comme on se sent maladroite de reporter une robe après la Victoire. Et ces femmes racontent aussi, qu'héroïnes sur le front, surprotégées et admirées par les soldats hommes qui les entouraient, elles ont été accueillies comme des prostituées au retour, par les épouses des soldats, et ont souvent échoué à se marier. Elles ont dû pendant des décennies cacher leurs décorations militaires, et laisser parader les hommes sur le soutien desquels elles avaient cru pouvoir compter, ces mêmes hommes qui ne voulaient plus les épouser car elles leur rappelaient ce douloureux voisinage de la guerre, elles qui pour eux étaient des sœurs plutôt que des amantes potentielles. Alexievitch parle de cette libération de la parole de celles qui n'ont pas contribué à écrire les livres d'Histoire alors qu'elles l'ont faite. Et elle coud, patiemment, ces milliers de témoignages, avec un art du montage consommé : bribes thématiques, puis longues pauses narratives... un livre merveilleux sur un aspect de l'Histoire que j'ignorais totalement, et que je ne saurais trop conseiller.

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Terminé le 13/01.

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Terminé le 17/01.
Il s'agit du journal écrit sur trois mois d'une jeune américaine de 1900 ; pas un journal intime, puisqu'elle l'écrit dans l'intention de le publier, et apostrophe sans cesse son lecteur. Mary MacLane est peut-être un peu folle mais elle est surtout née à la mauvaise époque, et on est affreusement triste face à cette intelligence vive mais indomptée, laissée en jachère dans une affreuse petite ville bourgeoise où rien ne pouvait lui convenir. On retrouve l'orgueil de l'adolescence, mais décuplé par la maladive solitude de cette jeune fille dont la seule amie fut une prof de français, rapidement affectée ailleurs, loin d'elle.
Il y a de très belles pages sur les promenades dans les environs, mettant en scène le "sable stérile", formule incantatoire ; de très belles pages également sur les sens, et notamment le goût (5 pages sur la dégustations d'une olive, et quelques-unes sur le bœuf bouilli aux oignons nouveaux). Des pages étonnantes sur le plaisir du ménage, le foie à toute épreuve... et la colère, la tristesse qui reviennent sans cesse, avec cette absence du diable qui est absence de la vie, de l'amour, bref, solitude. Mary n'est peut-être pas le génie qu'elle se prétend être, mais elle a une vivacité, une sensibilité étonnantes, et qu'elle affirme avec assurance, du haut de son corps jeune.

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Terminé le 19/01.

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Terminé le 19/01.
Ourika, héroïne noire recueillie par bonté sur le sein mourant de sa mère et au pied du négrier qui devait l'embarquer pour les Amériques, est élevée en France par une grande aristocrate qui lui donne la meilleure éducation possible et la traite en enfant légitime.
Au détour d'une conversation, Ourika apprend qu'elle est noire, et que dans la France pré-révolutionnaire elle ne possède aucune place : elle ne sera ni mère, ni épouse, et seul·es les personnes très éduquées qui fréquentent sa mère adoptive l'acceptent sans condescendance. Rongée par la douleur, elle laisse sa santé dépérir, et se posent ces questions : pourquoi m'avoir sauvée si ce monde me fait une place bâtarde ? la pitié qu'on m'a faite serait-elle pire que l'esclavage qui m'attendait ?
Claire de Duras, l'autrice d'Ourika, a ce don subtil pour traiter des problématiques sociales de son temps (et qui peut-être résonnent encore avec le nôtre), et malgré une propension à la romance guimauve, elle montre les contradictions des sociétés inégalitaires qui ne savaient pas faire de place aux personnes mal nées (mais avec une belle âme). Aujourd'hui la socio est passée par là et on sait bien qu'il n'y a pas d'essentialisme, pas de personnes supérieures nées dans des couches inférieures (du moins ne se pose-t-on plus la question en ces termes).
Cependant ce joli roman fait diptyque avec Edouard, ce jeune bourgeois qui aspire aux couches nobles de la société puisqu'elles seules conviennent à son âme supérieurement éduquée. Dans les deux cas, les jeunes gens (la jeune fille noire et le jeune homme bourgeois) se cassent les dents devant la société de leur époque au moment où iels souhaiteraient se marier... avec des personnes qui leur sont inaccessibles. On a donc aussi la question du mariage d'amour / mariage rationnel.

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Terminé le 28/01.

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Terminé le 1/02. (thèse)

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Terminé le 2/02.

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Terminé le 3/02.

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Terminé le 6/02.

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Terminé le 21/02.

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Terminé le 25/02.

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Terminé le 1/03. (thèse)

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Terminé le 7/03.

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Terminé le 8/03.

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Terminé le 9/03. (thèse)

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Terminé le 12/03.
JE bouquine club de lecture.

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Terminé le 16/03.

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Terminé le 18/03.

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Terminé le 25/03.

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Terminé le 27/03.

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Terminé le 8/04.

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Terminé le 13/04. (thèse)

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Terminé le 14/04.

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Terminé le 16/04.

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Terminé le 22/04.

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Terminé le 27/04.

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Terminé le 28/04.

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Terminé le 28/04.

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Terminé le 1/05.