Lectures 2023

Annotation :

Résumé : Près de deux cent ans avant la prise de pouvoir du Chancelier Palpatine, la galaxie toute entière connaît un véritable âge d'or. Les intrépides prospecteurs hyperspatiaux étendent ainsi les frontières de la République jusqu'aux étoiles les plus lointaines, les mondes s'épanouissent sous la direction bienveillante du Sénat et la paix règne, préservée par la sagesse et la puissance d'un ordre de Chevaliers connus sous le nom de Jedi. Mais voilà, toute la période se trouve bientôt bousculée quand survient un événement catastrophique : la dislocation d'un vaisseau au cœur de l'hyperespace produit une pluie de débris collatéraux mettant en péril un système stellaire tout entier. Si les Jedi se rendent immédiatement sur place pour parer au plus pressé, l'envergure de la catastrophe est telle que l'avenir s'obscurcit...

Annotation :

Oscar séjourne dans un hopital psychatrique. Il est surveillé par l’infirmier Bruno, qui adore l’écouter raconter sa vie tout en jouant avec ses ficelles. Oscar, lui, raconte avec son tambour. Avec son instrument, il déroule l’intrigue de sa vie depuis sa naissance jusqu’au temps présent, à travers des marqueurs narratifs qui reviendront régulièrement, comme un refrain sans cesse entonné. Les trois jupes de sa grand-mère, sa chute à 3 ans et sa « décision » de ne plus grandir, son premier verre cassé – Oscar a le pouvoir de casser du verre à la seule force de sa voix –, la statue de l ‘enfant Jésus à l’église, le crane de cheval rempli de verre, le dos lacéré d’Herbert Truscinski, la poudre effervescente dans la main de Maria, le suicide de Greff le marchand de légumes, sa carrière de saboteur auprès des Tanneurs, son voyage de réfugié de l’Est, la perte de son pouvoir et de son tambour, sa croissance brièvement retrouvée, les pertes de ses proches...Cette même énumération se fait à plusieurs reprises dans le roman, et permet au lecteur de reprendre le fil. Car un fil que construit Günter Grass, un fil censé lui ramener vers son identité, vers l’histoire de la Pologne déracinée, vers l’historie de l’Europe qui balbutie...On retrouve la quête sensorielle et physique de Proust vis-à-vis de ses fragments de mémoire. Là, une odeur de beurre rance sous les jupes de grand-mère, ici une image, un geste, un regard de sa mère si vite partie.

Et en même temps, la perte de sens ressentie par lui et ses contemporains dans l’après-guerre se traduit dans la distance qu’il installe avec cette quête. Le premier degré semble absent, rien n’est vraiment sérieux ici, on rit, on se moque beaucoup, et surtout des écrivains et des hommes. Oscar est à la fois celui qui voit tout – le narrateur – et celui qui, d’après ses proches, ne comprend rien du fait de sa maladie mentale. Dans le monde de Gunter Grass ce sont les idiots, les lilliputiens, les monstres qui ont les réponses. Anti-réaliste, anti-historique, le Tambour est avant tout un conte, et un éloge du conte et des légendes pour enfant : comme s’il n’y avait que la simplicité et l’humilité du genre pour étreindre la vérité là où elle se trouve.

Les épisode : les jupes de la grand-mère et l’odeur de beurre rance, les vitres du théatre municipal, l’enfant jésus et Oscar, les femmes qui battent le tapis dans l’arrière-cour, le crane de cheval rempli de ver, le dos d’Herbert Truscinski, poudre effervescente de Maria, suici

Annotation :

L'Ancien Ordre Je'daii a été fondé sur la planète Tython. Grâce à la sagesse de ses Maîtres, Lanoree Brock a appris les mystères et les méthodes de la Force - et s'est avérée être l'une des étudiantes les plus puissantes. Mais aussi puissante qu'ait été la Force en Lanoree et en ses parents, elle a toujours été absente en son frère, qui a grandi en méprisant et en évitant les Je'daii, et dont l'entraînement aux anciennes méthodes s'est terminé tragiquement. Aujourd'hui, alors qu'elle mène une vie solitaire en tant que Ranger Je'daii et essaie de maintenir l'ordre à travers la galaxie, Lanoree est convoquée par le Conseil Je'daii pour une affaire urgente. Le leader d'un culte fanatique, obsédé à l'idée de voyager au-delà des limites de l'espace connu, est prêt à ouvrir une porte cosmique, utilisant l'énergie obscure en guise de clé - et risquant de créer un cataclysme qui anéantirait la totalité du système de Tython. Mais ce qui choque davantage Lanoree qu'une éventuelle annihilation du système, c'est la décision des Maîtres de la choisir, elle, pour cette mission. Jusqu'à ce qu'une étonnante révélation lui apprenne pourquoi elle a été choisie : l'homme brillant, mais dangereusement fou qu'elle doit traquer et arrêter à tout prix est le frère dont elle a longtemps pleuré la mort - et dont elle doit maintenant avoir peur.

Lanoree Brock va s'élancer à la poursuite de Dal avec l'aide d'un Twilek Tre Sana. Le récit alterne entre sauts dans le passé, où on suit Dal et Lanoree adolescents dans leur voyage autour de Tython, et poursuite de Dal par Lanoree dans le présent.

Annotation :

En 2002, aux Etats-Unis, a été publié le premier rapport du Nanotechnologie, Biotechnologie, Informatique et Sciences cognitives (NBIC) dont l’ambition nettement transhumaniste est de profiter d’une convergence des hautes technologies afin de transformer le monde à de multiples échelles : non seulement la Nature et l’Homme, d’un point de vue biologique, mais aussi en multipliant les hybridations avec la technologie. Les quatre principes au fondement du projet sont : « efficacité, productivité, performance, rendement. »

Hélène Tordjman va démontrer avec sa Croissance verte contre la nature à quel point les décideurs contemporains vont contourner la nécessité de changer de modèle de société grâce à cette "convergence NBIC". Ce qu'elle nomme "l'optimisme écologique et l'hubris". Elle le fait à travers des exemples tous plus frappants les uns que les autres : la fabrication de nouveaux organismes destinés à produire de l’essence ou du plastique, la « big data », les nanotechnologies ou encore la privatisation d’informations génétiques, transformées en ressources destinées à un échange marchand. Tout cela induit « une certaine forme de dématérialisation et de désincarnation : une forêt n’est plus perçue comme une population d’arbres aux essences variées et caractérisées par de subtiles interactions, mais comme un stock de biomasse et/ou un puits de carbone ».

Elle montre aussi que la notion de capital naturel a infusé la conservation de la nature : des services sont dédiés à évaluer la valeur financière de tel ou tel élément naturel, et ce dans les grandes institutions internationales. Cela repose essentiellement sur la théorie du découplage : on doit distinguer l'activité économique de son empreinte carbone. Elle définit ainsi le bon anthropocène : c'est l'humain qui utilise ses capacités techniques pour parvenir à la prospérité économique tout en protégeant la nature, voire en l'améliorant. C'est l'éco-modernisme.

Deux citations : "Le capitalisme industriel, extractiviste, fondé sur une exploitation scientifique des ressources naturelles, a détruit une bonne part de la diversité biologique. Que proposent les scientifiques pour remédier à ce problème ? Trouver de nouvelles ressources à exploiter et fabriquer de nouveaux organismes, une "biodiversité artificielle" pour remplacer celle qui a disparu."

"La planète a perdu 75% de sa biodiversité cultivée en un siècle, principalement à cause de l'uniformisation engendrée par la rationalisation industrielle de

Annotation :

Un roman d'amour, Aurélien. C'est une certitude. Je parlerais pourtant plus d'un roman sur l'échec amoureux. Sur l'échec en amour, ou sur l'amour en échec.
Aurélien et Bérénice s'aiment. C'est une certitude. Ils n'auront pourtant jamais consommé leur amour. Le vertige du sentiment et de l'abîme sur lequel il s'ouvre les aura vaincu. Le temps non plus n'aura pas permis d'atténuer cette peur de l'absolu, puisque même après s'être retrouvés des décennies plus tard, ils ne se rejoindront pas.

Aurélien est un trentenaire bourgeois de Paris, comme à peu près tous les personnages du roman. L'âge auquel on n'est ni vraiment jeune et encore loin d'être vieux. Un âge qu'Aragon se plaira à chroniquer tout au long des courts chapitres d'Aurélien, à la fois à travers son personnage principal et celui d'Edmond ou de Blanchette. Bérénice et Paul Denis sont plus jeunes, Rose et Decoeur plus âgés. Mais chacun d'entre eux aura cette conscience et cette angoisse du temps et de la vie qui passe.

Aurélien n'a pas aimé Bérénice au commencement. L'incipit le dit magnifiquement, sans doute l'un des plus beaux et des plus travaillés que j'ai pu lire. "La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide". Quel contrepied, à la fois dans son sens et dans son style, à tous les romans d'amour jusqu'ici parus. Aragon nous dit en une phrase la complexité du sentiment d'Aurélien, puisqu'il l'a d'abord trouvée laide, puis, puisqu'il y a précisément une "première fois", il sous-entend que la première impression a évolué positivement. L'ensemble du premier chapitre sera un concentré du roman et une merveilleuse manière d'introduire son sujet : on y évoquera tour à tour l'impression ambiguë d'Aurélien envers Bérénice, son caractère d'homme plutôt indépendant et solitaire, son traumatisme de la guerre et son rapport également complexe à Edmond, compagnon de tranchée (et accessoirement cousin de Bérénice).

L'intrigue autour des parfums Melrose - Edmond, Rose et Decoeur se lancent dans la commercialisation d'une marque à l'effigie de Rose, la comédienne star, et y impliquent le rentier Aurélien, qui accepte sans en avoir grand-chose à faire - permet à la fois de s'extraire un peu de la relation entre Aurélien et Bérénice, et d'enrichir ce tableau de la bourgeoisie parisienne de l'après-guerre. Edmond est un dandy cynique et un brin sadique, qui s'amuse du malheur des autres, particulièrement de son épouse Blanchette. Celle-ci est un concentré de frustrations symptom

Annotation :

J'avais peur au départ et pendant une centaine de pages qu'il ne s'agisse que d'un règlement de compte entre un fils et son père. Le narrateur révèle d'emblée vouer une certaine détestation à son paternel, collabo pendant la guerre et capable de bâiller devant les horreurs décrites par les victimes de Klaus Barbie, au procès de celui-ci. Il passera d'ailleurs au tutoiement pendant certains chapitres, s'adressant directement à son père
pour lui énoncer toutes les vérités sur lesquelles il tombe en enquêtant sur son passé. Ce procédé confirme dans un premier temps mes craintes : Sorj Chalendon exclut un peu les lecteurs de son face-à-face cathartique avec son père, une explication qui, on le comprendra à la fin, n'a en réalité jamais eu lieu puisque le dossier judiciaire que le narrateur consulte dans le roman n'a pu être ouvert que 4 ans après le mort du père.

Pour autant, "Enfant de salaud" va bien au-delà du simple brûlot vengeur. D'abord parce que la personnalité du père est bien plus complexe qu'on ne le croit. "Tu as dû dérouter les enquêteurs. Ni la morgue du collabo, ni l'arrogance du vaincu. Tu n'étais pas de ces traîtres qui ont refusé le bandeau face au peloton. Ni de ces désorientés pleurant leur innocence. Pas même une petite crapule qui aurait profité de l'ennemi pour s'enivrer de pouvoir ou s'enrichir. C'est un funambule que les policiers ont essayé de faire chuter. Un bateleur, un prestidigitateur, un camelot." Tour à tour collabo puis résistant, mythomane génial jusqu'à ces vieux jours auprès de ses plus proches - lui avoir menti jusqu'au bout, c'est le principal reproche que lui fait Chalendon - le père, par son histoire hors du commun, permet à l'écrivain de se détacher du simple terrain de la morale. Le rapport complexe qu'il entretient avec la vérité, à mettre en miroir avec l'obsession du journaliste Chalendon pour les faits précis et vérifiés, est passionnant. Que cherche cet homme en fabriquant son héroïsme ? S'agit-il seulement de lâcheté ? Comment une fiction peut-elle faire autant de mal ?

Ensuite, il y a le talent inouï de Sorj Chalendon pour flirter avec le voyeurisme sans jamais y céder. Son sens de la formule, son économie de mots aux moments où il le faut, l'élégance de sa langue, autant d'atouts qui lui permettent de parler de souffrance sans faire dans l'emphase. Le roman est aussi superbement structuré, les chapitres plus factuels et historiques sur les jeunes années de son père succédant aux parties plus chargées émot

Annotation :

Ce premier volume de la trilogie U.S.A ressemble presqu'autant à un collage d'arts plastiques qu'à un livre. John Dos Passos y entremêle chapitres classiques et coupures de presse, petites chroniques d'écriture automatique, poèmes et prose. Le but est assez clair : dépasser le roman historique linéaire classique en apposant des images et des sonorités furtives, des impressions et des sensations, sur les faits bruts. Les faits bruts, d'ailleurs, n'en sont pas vraiment : les chapitres classiques présente avant tout une brochette de personnages volontairement archétypaux, chacun représentant une figure de l'Amérique du début de siècle (Ward, l'entrepreneur parti de rien, Mac, l'ouvrier socialiste et syndicaliste, Janey la sténographe salariée, Eleanor, décoratrice d'intérieur transfuge de classe et europhile). Le style est très oral, sans fioriture même si parfois particulièrement sensoriel. Dos Passos a l'art de décrire les odeurs et de rendre les couleurs d'un monde sans en faire trop, à travers des descriptions d'une ou deux phrases. La crédibilité de l'ensemble est bluffante. Dos Passos réussit son pari : il chronique l'Amérique du début du siècle en réinventant la forme du roman historique.

Annotation :

Un essai qui prend le contrepied des humanistes version années 2020, en réaffirmant les valeurs universalistes des Lumières sans forcément tomber dans le woke-bashing gratuit. Lecture saine pour tous ceux qui ne pensent qu'à travers la défense des minorités ou la cause animale, des causes ô combien importantes mais, comme toute idéologie ou grille de lecture, partielles. Il faut penser contre soi, et Francis Wolff nous invite à le faire, à nous générations nées dans l'urgence écologique et la révolution #Metoo.

Annotation :

Arrêté au chapitre 19.
Pense-bête. Un monde à la fois médiéval et futuriste, une société aristocratique où règne la loi du laran, des capacités magiques héréditaires et parfois mortelles pour ceux qui en disposent. Dommage que le style soit laborieux et les dialogues particulièrement lourds, car les thématiques de la génétique, du pouvoir des femmes et de la maîtrise de la nature auraient pu être superbement exploitées.
Alciane meurt en donnant naissance à Dorilys, future reine des orages et dont le laran surpuissant constituera la trame principale du roman. Elle peut provoquer des orages et frapper qui elle veut par la foudre. Allart est un moine, et un possible héritier, qui a la capacité de voir dans le futur (ou, insiste§t§on lourdement, de percevoir les avenirs possibles). Il est tiraillé entre Cassandra, sa femme promise mais qu'il refuse de prendre pour ne pas transmettre son laran dangereux à un enfant, et Renata, une surveillante et experte du Laran qui sera appelée par le seigneur Mikhail pour contrôler le pouvoir de Dorilys. Donal, le fils adoptif de Mikhail, talentueux planeur et dont le laran prévoit les orages, va également aider Dorilys à contrôler son pouvoir, avec Allart et Renata, tandis que la guerre fait rage entre différents seigneurs.