Lectures 2024
26 livres
créée il y a 10 mois · modifiée il y a environ 17 heuresLa Mort à Venise (1912)
Der Tod in Venedig
Sortie : 1912 (Allemagne). Nouvelle
livre de Thomas Mann
Newt_ a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Janvier
Bien que justifiées par le propos et l'envie du personnage de légitimer sa perversion, les nombreuses références à la mythologie grecque étaient un peu pesantes, m'éloignant parfois de ce récit pourtant très fort sur un artiste rigoureux et méthodique qui voit éclater en lui une passion inexplicable et impossible à réfréner, jusqu'à le mener à la mort - mais aussi à une beauté insoupçonnée ?
La Colonie pénitentiaire
et autres récits
In der Strafkolonie
Sortie : 1919 (France). Recueil de nouvelles
livre de Franz Kafka
Newt_ a mis 7/10.
Annotation :
Janvier
1919, Kafka invente le torture-porn.
La Curée (1871)
Sortie : 1871 (France). Roman
livre de Émile Zola
Newt_ a mis 8/10.
Annotation :
Janvier
Après La Fortune des Rougons - le fameux roman des origines - Zola poursuit son grand mouvement sur l'hérédité et la vie sous le Second Empire avec La Curée, terrible roman qui prend la spéculation immobilière comme base d'un portrait de l'abjection capitaliste, jusqu'à évoquer un pourrissement de la classe bourgeoise avec les femmes en première ligne de front. Fort, plus maîtrisé que le premier mais peut-être moins émouvant.
Adolphe (1816)
Sortie : 1816 (France). Roman
livre de Benjamin Constant
Newt_ a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Février
Pas du tout une biographie sur un certain politicien allemand...
Plus sérieusement, j'ai eu un poil peur sur les premiers chapitres face à l'écriture très concise de Benjamin Constant, mais très vite, une fois la romance engagée, ou plutôt, une fois le désamour amorcé, cela devient un conte moral universel sur les complexités des relations et la lâcheté humaine. Cruel mais beau.
Joseph L. Mankiewicz et son double
Joseph L. Mankiewicz et son double
Sortie : 3 mars 2010 (France). Essai
livre de Vincent Amiel
Newt_ a mis 6/10.
Annotation :
Février
Compilation d'articles sur le cinéma de Mankiewicz. Le tout est souvent pertinent mais l'absence de ligne de conduite claire rend la lecture un peu disparate. Autrement dit : pas sûr d'en retenir grand chose d'ici quelques mois.
Le Ventre de Paris (1873)
Sortie : 1873 (France). Roman
livre de Émile Zola
Newt_ a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Mars
Je poursuis ma découverte des Rougons-Macquart avec Le Ventre de Paris, sorte de parallèle/complément à La Curée, qui s'intéresse non pas aux grands entrepreneurs capitalistes mais au contraire à l'abjection plus normalisée des petits bourgeois, prêts à tout pour protéger leur commerce qu'ils pensent mériter. L'analyse est fine, portée par de beaux personnages, et d'une actualité sidérante, mais à mon sens, l'écriture y est plus laborieuse que dans les deux premiers, on sent Zola plus prompt à la démonstration de force et aux descriptions interminables, ce qui rend la lecture moins agréable.
Contes de la bécasse (1883)
Sortie : 1883 (France). Recueil de nouvelles
livre de Guy de Maupassant
Newt_ a mis 7/10.
Annotation :
Mars
Ensemble de contes cruels et sociologiques dont Maupassant a le secret, c'est inventif et sinistre, tout en étant souvent drôle. Les chutes sont parfois un peu décevantes cela dit.
De beaux lendemains (1991)
The Sweet Hereafter
Sortie : 1993 (France). Roman
livre de Russell Banks
Newt_ a mis 8/10.
Annotation :
Mars
De Russell Banks j'avais déjà lu Affliction et j'ai retrouvé ici cette même justesse dans le portrait d'une Amérique esseulée, livrée aux démons de sa communauté car isolée des grandes villes. Avec cet accident monstrueux, Banks étend le sentiment de deuil à tout un village et propose ainsi un portrait pluriel des endeuillés - et des survivants - avec au milieu la démarche de cet avocat qui empêche les gens de passer à autre chose. J'ai beaucoup aimé la narration éclatée entre différents personnages - en particulier Bill et Nicole - même si j'avoue que le livre a rarement tutoyé les sommets d'émotion que son sujet promettait - une petite limite dans l'écriture peut-être ? Cela reste très bon.
Histoire de ta bêtise (2019)
Sortie : 23 janvier 2019 (France). Essai
livre de François Bégaudeau
Newt_ a mis 6/10.
Annotation :
Avril
Bégaudeau aurait mérité de davantage prendre du recul sur son sujet, l'art de la punchline et les situations trop spécifiques amenuisent l'intérêt plus "universel" de l'ouvrage, qui vire parfois au règlement de compte bas du front. En réalité, l'essai n'est jamais aussi pertinent que lorsque les arguments sont déployés avec précision et matérialité, lorsque l'écriture de Bégaudeau prend réellement la forme du pamphlet à la rhétorique implacable - les passages sur l'hypocrisie, sur la domination de la morale, sur l'incompréhension d'une pensée nuancée, sont les meilleurs. J'aurais bien aimé une rigueur plus scientifique et un peu moins de "Bégaudeau se justifie de ne pas être bourgeois avec style".
La Métamorphose (1915)
Édition de Claude David
Die Verwandlung
Sortie : 1989 (France). Nouvelle
livre de Franz Kafka
Newt_ a mis 7/10.
Annotation :
Avril
Toujours du mal avec l'écriture opaque de Kafka mais ce qui est certain, c'est que la démonstration est absolument glaçante.
Limonov (2011)
Sortie : 8 septembre 2011. Roman
livre de Emmanuel Carrère
Newt_ a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Avril
Stupéfiante biographie où Carrère dessine les contours d'une existence sidérante, profondément littéraire - on passe littéralement d'un genre à l'autre selon les aléas de la vie de Limonov, du roman d'apprentissage au récit de guerre, en passant par l'errance glauque façon John Fante - avec en filigrane, l'effondrement de l'U.R.S.S. et la naissance du grand bordel de Poutine. Immense, même si, par instant, on sent un peu trop les origines bourgeoises de Carrère - j'ai soufflé du nez avec l'anecdote sur Werner Herzog.
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur (1960)
To Kill a Mockingbird
Sortie : 1961 (France). Roman
livre de Harper Lee
Newt_ a mis 6/10.
Annotation :
Mai
3ème meilleur roman américain selon le site. Et moi j'ai trouvé ça...Gentillet ?
Nul doute qu'à l'époque, le roman a dû secouer l'Amérique, avec cette histoire particulièrement injuste d'un avocat prenant la défense d'un noir lors de la Grande Dépression. Il y a de belles choses dans le récit, notamment cet aspect conte enfantin qui coexiste avec l'horreur de la réalité et de la société. À ce titre, l'issue du procès est particulièrement pertinente.
Reste que...C'est quand même le ba-ba du roman d'apprentissage, avec chaque chapitre sous forme de leçon un brin pontifiante, un personnage de patriarche trop moral, un regard sur l'enfance attendu...Même la peinture des classes populaires manque de finesse, je n'ai jamais cru aux personnages des Ewell, je trouve qu'on sent que Harper Lee n'est pas une sociologue assez fine. Et l'écriture ne brille pas, en tout cas moins que chez ses contemporains américains Capote et Steinbeck. Je l'ai lu, ça allait, mais dans l'ensemble, ça ne m'a pas secoué.
Le Loup des steppes (1927)
Der Steppenwolf
Sortie : 1931 (France). Roman
livre de Hermann Hesse
Newt_ a mis 7/10.
Annotation :
Mai
J'ai lu qu'une partie de l'intelligentsia avait à l'époque rejeté les ouvrages d'Hermann Hess, y voyant davantage un essayiste de talent déguisé en romancier qu'un réel grand auteur de la littérature allemande...Et je pense qu'il y a dans cette critique - fort sévère, on est d'accord - une partie de mes réserves à l'égard de ce chef d'œuvre.
Harry Haller vit dans l'éloignement du monde qui l'environne, coincé par sa culture supérieure et sa conviction que le contemporain rime avec une déclinaison de la pensée, qu'elle soit de nature politique, artistique ou scientifique. Le livre trouve ses plus beaux moments dans la description de son quotidien, constamment écartelé entre deux pulsions - participer à l'effervescence collective avec insouciance ou rester seul et intello en fustigeant cette réalité depuis sa Tour d'ivoire. J'ai également adoré le personnage d'Hermine, guide protéiforme et insaisissable dont les dialogues font enfin s'envoler la dimension narrative du livre et amène au tout une forme de fièvre, de sensualité.
Mais je dois dire que l'ensemble de l'intrigue, qui se déroule dans un "paysage de l'esprit intérieur" et non dans une réalité concrète, m'a un peu tenu à distance. Libéré d'un carcan, Hess se permet tout et métamorphose en effet son roman en une forme d'essai philosophique aux références foisonnantes, ce qui n'est, je dois le confesser, pas totalement ma tasse de thé. J'ai aimé le livre mais je suis sûrement trop bête pour en saisir toute la grandeur.
L'Homme qui rit (1869)
Sortie : 1869 (France). Roman
livre de Victor Hugo
Newt_ a mis 7/10.
Annotation :
Juin
Enfin lu !
Roman grandiose, carnavalesque et inégal, L'Homme qui rit est un fameux pavé (800 pages) dont la bizarrerie n'a d'égal que sa soif de débordement. J'ai adoré la première partie, les retrouvailles avec l'écriture folle d'Hugo et sa maîtrise narrative, la manière dont il place patiemment les pions de sa fresque en donnant à chaque péripétie une tonalité monstrueuse - l'intronisation des voleurs d'enfants, le face-à-face avec le pendu, la fuite en mer des criminels. Par la suite, je trouve que le roman souffle un peu le chaud et le froid, il y a des choses magnifiques dans la relation entre Gwynplaine et Déa et dans tout ce qui touche au théâtre-cirque (j'ai pensé à Del Toro) mais d'un autre côté, la critique de l'aristocratie anglaise m'a parue un peu laborieuse, avec un trop-plein de détails qui finissent par alourdir la lecture, en plus d'un propos finalement assez évident sur les hautes castes. Et si la fin des Travailleurs de la mer m'avait ému, j'ai trouvé la conclusion de L'Homme qui rit décevante et excessivement mélodramatique. Bref, c'est bien, y'a des moments géniaux mais je trouve que c'est un roman étrangement déséquilibré, voire un peu malade.
Rebecca (1938)
(traduction de Denise Van Moppès)
Sortie : 1939 (France). Roman
livre de Daphné du Maurier
Newt_ a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Juillet
Un chouïa répétitif dans sa première partie - je trouve que la narration multiplie excessivement les échos à la défunte Rebecca - mais dans l'ensemble, cela reste un roman remarquable, d'une grande finesse psychologique et porté par une description acérée de ce milieu ultra-bourgeois gangrené par l'apparence et les bonnes convenances.
Maintenant, le film d'Alfred !
Le Temps scellé (1986)
Zapečatlënnoe vremja
Sortie : 2004 (France). Essai, Cinéma & télévision
livre de Andreï Tarkovski
Newt_ a mis 8/10.
Annotation :
Août
Tarkovski pontifie un peu, développe une vision du cinéma dogmatique et biberonnée par la culture légitime mais il y a tout de même quelque chose d'incroyablement émouvant à voir un si grand artiste se livrer avec une telle sincérité. Certains passages - les problèmes concrets de la fabrication de ses films, sa description du chef d'œuvre, sa vision du monde moderne - continuent de m'habiter bien longtemps après la lecture.
Queer (1985)
Sortie : 1986 (France). Roman
livre de William S. Burroughs
Newt_ a mis 6/10.
Annotation :
Août
Un roman plus intéressant par sa gestation tourmentée et sa place au sein de l'œuvre de l'auteur que pour ses réelles qualités littéraires. C'est tordu, parfois merveilleusement déviant, mais cela reste à mon sens une suite de saynètes maladroitement agencées qui ne s'élève jamais vers des sommets. La valeur introspective de la démarche est indéniable mais disons qu'il en faut davantage pour faire un chef d'œuvre, selon moi.
La Cloche de détresse
The Bell Jar
Sortie : 1963 (France). Roman
livre de Sylvia Plath
Newt_ a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Août
À travers une écriture à la fois poétique et dépouillée, qui cristallise avec beaucoup de justesse le détachement sinistre des personnes dépressives, Sylvia Plath dresse le portrait d'une génération de femmes sacrifiées, incapables d'accepter le mode de vie qui les attend. Aussi, description étonnamment nuancée de la psychiatrie des années 50.
Le Double (1846)
(traduction André Markowicz)
Двойник (Dvoïnik)
Sortie : 1846 (France). Roman
livre de Fiodor Dostoïevski
Newt_ a mis 6/10.
Annotation :
Septembre
Travail phénoménal d'écriture (et de traduction) pour rendre compte de la dissolution de la vie professionnelle du pauvre monsieur Goliadkine, incapable de s'exprimer, de se faire entendre, de circonscrire son "affaire" avec des mots.
Bref, c'est très impressionnant. Malheureusement, c'est aussi éprouvant, incompréhensible et très, très répétitif. J'ai pas tout capté, en gros.
Colline (1929)
Sortie : 1929 (France). Roman
livre de Jean Giono
Newt_ a mis 8/10.
Annotation :
Septembre
J'étais resté un peu en dehors d'un Roi sans divertissement mais celui-ci m'a sidéré. Un roman court et atmosphérique sur la relation tourmentée entre les paysans et la nature porté par le style exalté et poétique de Giono. Fascinant et opaque.
Un de Baumugnes (1929)
Sortie : 1929 (France). Roman
livre de Jean Giono
Newt_ a mis 7/10.
Annotation :
Septembre
Un second tome de la trilogie de Pan qui troque le pessimisme radical de Coline pour un portrait plus humain et tendre de la fraternité et des rapports de famille dans cette campagne fantasmée. Moins obsédant que le premier mais tout de même émouvant, surtout à la fin, et la plume y est toujours aussi affutée.
Regain (1930)
Sortie : 1930 (France). Roman
livre de Jean Giono
Newt_ a mis 7/10.
Annotation :
Octobre
J'avais dit que Coline était atmosphérique, que Un de Baumugnes était tendre et humain, et en fait, ce troisième et dernier opus de la Trilogie de Pan me paraît être à la lisière entre les deux. On retrouve ce mysticisme et ce caractère hostile de la Terre, qui peut donner puis reprendre, sans se soucier des pauvres âmes qui vivent, toujours soutenu par l'écriture imagée et un peu opaque de Giono. Mais dans le même temps, le roman est résolument optimiste, presque à l'envers de Coline en fait, étant donné qu'il nous raconte la re-floraison d'un village qui était voué à disparaître, avec des personnages qui parviennent à s'élever au-delà de leur condition primitive. C'est peut-être aussi ce qui rend le livre un brin moins passionnant, car dénué de grands enjeux, mais ça reste une jolie conclusion à une saga fort singulière dans la littérature française.
Chez les heureux du monde (1905)
The House of Mirth
Sortie : 1905 (États-Unis). Roman
livre de Edith Wharton
Newt_ a mis 8/10.
Annotation :
Octobre
En voilà un grand roman américain. Avec une écriture à la fois pudique et sophistiquée, Edith Wharton nous raconte la lente déchéance de Lily Bart, jeune femme de milieu moyen destinée à fréquenter la grande bourgeoisie mais qui va subir à ses dépends les codes du milieu. C'est intelligent, acide, tragique, ambigu, et au milieu, difficile de ne pas avoir le cœur noué par la romance délicate et inconsommée de la protagoniste avec Lawrence Selden. Très fort.
Le Nœud de vipères (1932)
Sortie : 1933 (France). Roman
livre de François Mauriac
Newt_ a mis 9/10.
Annotation :
Octobre
Bouleversé par la lecture de ce roman de Mauriac, la confession exhaustive d'un vieillard avare cruel, gorgé de haine, qui va progressivement se rendre compte de l'erreur de jugement qui a structuré sa vie. C'est assez terrible à lire, car l'homme ne parle que de sa haine et de sa rancœur alors qu'au fil des pages, on sent surtout ses tentations vers la lumière, ses regrets, sa désespérance, ses désirs inavoués. C'est un grand roman, très humain, qui m'a ému aux larmes par deux fois.
Amok
Der Amokläufer
Sortie : 1922 (France). Nouvelle
livre de Stefan Zweig
Newt_ a mis 5/10.
Annotation :
Novembre
Le sens du romanesque de Zweig n'est plus à prouver et, comme chacune de ses nouvelles, les dernières pages sont saisissantes. Néanmoins, je dirais que c'est l'une de ses œuvres les plus faibles, avec une écriture trop emphatique et un récit teinté d'un exotisme qui a mal vieilli. J'ai lu ça avec intérêt mais sans grand plaisir.
Le Rouge et le Noir (1830)
Sortie : 1830 (France). Roman
livre de Stendhal
Newt_ a mis 5/10.
Annotation :
Novembre
Lecture abandonnée au tout début de la seconde partie - soit la moitié du livre. Stendhal et moi, on n'a pas tilté je crois.