Lectures 2024 annotées

Annotation :

Peu aimé les deux premières histoires avant une longue pause, puis fort aimé les suivantes très inspirées, variées, et impulsées (peut-être moi qui ne devait pas l'être pour le début ?)

VO

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Une petite pépite parmi les autres livres déjà bien plaisants lus de Monfreid, autant sur la forme que sur le fond.

La lecture est extrêmement fluide, avec ces petits chapitres en quelques pages. Petits oui mais denses pour un cocktail parfait d'aventures et d'intrigues, multipliant les situations, les décors et les rencontres. On sort du cadre unique de la navigation. C'est divertissant, prenant, et même poignant.

Et sur la forme, le style est franchement délicieux. La plume ici est précise, riche en vocabulaire, et se savoure aisément, avec cette grosse touche d’humanisme, et de poésie.
Un très bon livre, une leçon même.

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Un voyage plaisant dans les eaux indiennes, et intriguant, dans les deux sens, quand la poursuite du titre s'enclenche.
Moins riche toutefois que le précédent qui est une suite presque directe.

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Le côté intégral n'est pas forcément nécessaire on le voit bien (les lettres parlant uniquement de créances moui bon, non), mais ce style soutenu mais fluide dans toutes les autres, où le poète ne manque pas d'encastrer des vers assez souvent.
Un petit régal de langue française.

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Je continue de trouver que les Jeeves manquent de fluiditité, mais le tour de langue de Wodehouse fait toujours du bien au sourire.

6,9

VO

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Je lis les Wooster & Jeeves comme il ne me reste plus qu'eux à lire du Maître, mais je continue à trouver que la narration de Bertie a pas mal de longueurs, là où les autres livres excellent dans la concision. Une bonne cinquantaine de pages en moins auraient été les bienvenues.

VO

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Cendrars a la plume magique toute fluide, mais ici ça sent un peu le bonimenteur grande gueule qui case tout ce qui passe sous la main ; des chiffres sur les USA, des impressions de new-york, des clichés à tire-la-margot... à tel point que ça sent forcé et on se demande même si Blaise a foutu les pieds à Los Angeles

Annotation :

ça part dans tous les sens mais avec brio. La grande gueule m'as-tu vu qui se regarde le nombril égocentrique sait écrire des lignes qui s'avalent comme du chai latte (ou une bière de soif en été okay okay), donc on lui pardonne tout.

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Toujours bien écrit et sympathique même si le récit est au final un peu linéaire et moins captivant que les deux premiers volets de cette trilogie du trafic de drogue de Monfreid.

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Monfreid a ici 62 ans dans le récit, le caractère toujours aussi trempé d'homme d'action, penseur politique, humaniste, poète dans l'âme, misanthrope de la vie sociale et de ses vanités.
Invasion de l'Ethiopie par les Anglais, bisbilles politiques autour de Monfreid puis arrestation et périple jusqu'au camp. Assez mélancolique, toujours prenant par la plume, ça se lit tout seul.
Le personnage inforce toujours de la sympathie, malgré le discours ouvertement travail/patrie favorable à l'avénement de l'homme providentiel pour sauver la nation égarée.
Surtout ça reste de la grande aventure avec tension, très bien écrite.

Annotation :

Quatrième partie de la trilogie de la drogue ; et une deuxième partie du livre focalisée sur le piège qui se referme sur Monfreid, seul contre tous.

Peu de poésie ici, l'aventure s'estompe pour l'amertume même si le romanesque n'est clairement pas en reste.

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Mis à part quelques passages où il en fait un peu trop, le côté conte des histoires, avec leur durée courte et le style prenant, happant, captivant de Cendrars en font un petit délice.

Annotation :

Troisième de la trilogie des histoires vraies, vraies histoires plus ou moins vraies. Assez passionnant et immersif. Globalement située en Amérique du Sud avec une grosse tranche de sensations, mais pas que, et de vie, de caractères à fort caractère.
Et le style si fluide de Cendrars, toujours une performance ici.

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Première lecture d'Albert Londres. C'est enlevé, spontané, pfiou ! Je me doutais pas que des articles de journaux pouvaient avoir ce ton là, et avec un bon sens de la formule d'esprit vif.

Bon ça sent le parti pris, il est là pour montrer la douleur, le manque de sens de cette grosse machine, avec le scoop du dopage (y a quasi 100 ans diable). Mais aussi de l'humain avec la passion de ces passionés exploités.

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Découverte de Joseph Kessel. Pas en roman, contrairement à tout le reste de ma vie à peu près, j'ai envie de faits réels ou contés comme tels en cette année 2024. Tout arrive.
Et quoi de mieux qu'un autre membre du cercle des hommes écrivains d'actions. A la lecture, on pense à St-Ex, Cendrars, Monfreid (qui fait une apparition ici), mais aux autres aussi, ceux que je ne connais pas encore !

Le style est naturel et très bon, accrocheur en simplicité sans être facile. On est facilement emporté dans cette compilation de gros souvenirs ayant marqué Kessel : avec grosse tranche de vie et d'aventures (baroudage, drogues, humain, tourbillon de l'ivresse, la Guerre et encore pas mal d'humain).

Franchement envie de lire un autre bouquin du même genre.

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C'est bien, c'est beau, du bon esprit sage si savamment tourné. Bon, sur la longueur le propos est répétitif, et la Fontaine c'est frustrant quand c'est court, tout son talent s'épanouit dans l'alexandrin au long fleuve.
Mais c'est à part quand même.

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Style enlevé, empreint de poésie et d'une grose d'humour à la fois, humaniste (et le racisme colonial de l'époque aussi, en même temps), témoignage dans un bain social autant que truculence du récit. Touchant, édifiant et lecture détente en même temps.

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Un peu déprimant à lire côté misère, surtout que Londres a toujours un côté détaché, c'est presque pire. Mais très édifiant sur la situation du "peuple" juif dans les années 1920 ou plutôt les situations, sur le ressenti des juifs concernés, et la question du sionnisme, déjà brûlante.
On comprend notamment mieux les motivations de la colonisation et aussi pourquoi c'était explosif (et sanglant) dès le début.

Annotation :

Ton bien désinvolte et sens de la formule réussi. Mais ça envahit toute la prose, ce second degré pince-sans-rire caricaturant omniprésent ras-la-gueule se fait au détriment du récit qui ne ressemble presque plus à un récit. En tout cas, ça aide pas à rentrer dans le voyage, à s'immerger pour ma pomme. Bon après, ça reste sympa et fluide.

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Style toujours bon de Pennac, et l'espirt reste sympathique et efficace, maos par contre ça se sent qu'il improsive le récit un peu au fur et à mesure comme je l'ai lu dans une interview ; l'histoire fait des tangentes un peu dispensables, regarde beaucoup en arrière, se termine avant la fin et remplit l'espace vide avec des coups de théâtre plus décevants par leur côté too much qu'amusants.

Annotation :

Très agréable à lire, avec un style limpide et une aisance dans la synthèse. La démarche est franchement appréciable de démonter des clichés et biais que l'on a sur les grands épisodes de l'histoire, en prenant de la distance/relativisant.
Bon après ça s'adresse pas aux puristes historiophiles qui j'imagine n'apprendrons eux pas grand chose. (déjà que moi je pense que je savais déjà les trois quart, mais comme j'oublie tout...)

Annotation :

Un peu vendu comme du développement personnel, il s'agit plus d'un état des lieux des mécanismes d'habitudes sur le plan individuel et collectif (au sein d'une entreprise ou d'un mouvement social).

Intéressant à lire par la vision du sujet, mais un peu rébarbatif à cause des histories/anecdotes/expériences sous-tendant les arguments dont la narration s'embourbe un peu. Il aurait pu être réduit de moitié dans la longueur. Mais bon, faut bien avoir un minimum de pages.. un peu le problème de ce type de livres/essais de manière générale.

VO

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Admirable pour la capacité de synthèse encore une fois, et toujours aussi limpide à lire et accrocheur. Même si j'ai oublié la majorité de la grande quantité d'informations, on en ressort un peu éclairé des grandes trames de tout ce qui s'est passé de l'autre côté de la Méditerranée.

Les problématiques amenées par Reynaert sont toujours intéressantes, pour voir un peu plus loin que la première grosse impression, tout en relativisant le relativisme. Parfait pour le profane.

Annotation :

La prose est maîtrisée, et emporte sûrement dans son flot, sans s'arrêter, dans l'action, ou toujours dans l'animation des personnages, et avec évocation.

L'écriture n'a même jamais été aussi bonne sur la forme. Bien meilleure qu'au début de la sage sur la concision, par contre, là où les précédents récits ne faisaient qu'aller plus haut plus fort dans la démesure et l'épique, plaçant la barre très haute dans le rythme de l'aventure XXXXL, ici l'ambition est assez petite au final, et la trame finale assez confuse.

Bon, ça se lit franchement tout seul, les personnages sont sympas, ça reste un patchwork très vivant plein d'actions, et il y a quelques scènes fort charmantes (ah ces souterrains oubliés de palaces, sombres et mystérieux, on s'en lasse pas).

VO

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Hagiographie de Jean Mermoz, pilote passionné de l'Aéropostale par son ami Kessel.

Mermoz était une célébrité, mais je n'en avais aucune idée. Kessel nous replonge dans les grandes étapes de sa vie, enfance et relation avec sa mère, l'entre-deux, puis l'aviation et ses épisodes d'aventures (station à Palmyre, périple dans le désert après l'accident, traversée des Andes, rencontres toujours hostiles avec les Nomades...).

Kessel est le narrateur ami, présent dans le texte et dans les souvenirs de leur relation, mais aussi le narrateur omniscient, on a les scènes comme s'il y avait été avec dialogues, pensées de Mermoz, et évocations de l'ambiance.

Kessel est aussi beaucoup le narrateur admirateur idolâtre. A presque toutes les pages, Kessel souligne explicitement et souvent et encore que Mermoz est beau, timide mais séducteur, sincère candide avec un besoin d'absolu qui l'emporte dans sa vocation du vol, que Mermoz est un bon vivant, bon camarade viril empreint de bonté dont la présence a marqué tout le monde. Il a ses démons, il est humain ; un dieu humain.

Si on passe outre cette laudation excessive, le livre reste un sacré objet par le style de Kessel qui exalte chaque scène avec enthousiasme et poésie dans une prose toute fluide.

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J'aurais dû lire d'abord les autres nouvelles du cycle du Rêve mais j'ai foncé dans mon recueil, ignorant leur existence.

Nullement gênant dans cette plongée dans l'univers onirique. A peine 80 pages pour la mise en place d'un monde foisonnant avec quelques batailles en prime.

Je vois que beaucoup retiennent les descriptions, mais grand diable! C'est surtout de la grande aventure !
Premier paragraphe : le perso partage sa vision d'une cité grandiose au soleil couchant.
Deuxième paragraphe : il se met en route !
Et à chaque paragraphe : découverte d'une cité, d'une région, ou une péripétie.

L'immersion est forte, alternants visions enchantées et virées en destinations sombres (forêts merveilleuses, vallées verdoyantes de charmants villages, montagnes désolées, gouffres infinies sans lumières, châteaux ténébreux, villes resplendissantes aux minarets éblouissants, et bien d'autres), et rencontres aventureuses avec nombreuses créatures (de la goule aux dieux mystérieux)
Pas un instant de répit entre l'émerveillement et la tension.

L'écriture est splendide, à défaut d'être fluide (on est clairement dans de l'écriture de mythes à l'ancienne, sans dialogue, avec un style un peu chiadé dans la syntaxe et au vocabulaire très très riche, pour une narration de récit intemporel).
L'univers est captivant et enivrant.
En somme le charme de l'héritage de Lord Dunsany, dans une magnifique filiation.


VO
VO

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Immersion avec l'auteur qui habite l'Alhambra pendant plusieurs mois, vieil édifice sous le poids des années, abritant une famille accueillante, et quelques autres locataires de passage.

Irving, en gentilhomme écrivan romantique en période du récit de voyage littéraire en vogue nous dépeint en narrateur des scènes de la vie quotidienne, des traditions, la forteresse en long et en large empreint de poésie entre arche à l'ombre du soleil et fontaines au clair de lune, des ballades dans la vallée, la Sierra Nevada enneigée en arrière plan...
Puis les deux autres tiers du livre des contes à l'orientale puisant dans l'imaginaire du passé maure, toujours ancré sur des recoins ou des personnages du lieu.

Les contes sont plaisants, avec un avant-goût de mystérieux crépusculaire ou enchanteur, et de péripéties, sans aller dans l'épique. Mais Irving est un bon conteur, et le pittoresque du tout gagne la sympathie. (on est pas loin de Dumas dans la démarche)
Le style de la plume est riche et plaisant.

VO

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Ce n'est pas un roman, mais Kessel en instille tout ce qu'il peut, dès le début avec l'ami passionné de pierres précieuse qui débarque à l'improviste enflammé d'une histoire de trésor volé au fin fond de la Birmanie, dans la vallée d'où sont extraites tous les rubis du monde.

Au final, c'est plus un voyage, avec aperçu de l'histoire récente, immersion dans l'ambiance, le décor, et surtout les extracteurs de pierres précieuses, les marchands, les courtiers, leurs pratiques, des visites sur les sources de rubis, et des rencontres avec des locaux, tous dans le milieu de la gemme qui régit toute la vie de la vallée.

L'aventure est là dans le climat avec la menace des rebelles menaçant tout ce qui est officiel, des récits de vies mouvementées. Mais au final c'est surtout le dépaysement, les visions retranscrites avec la plume accrochante, poétique et humaniste qui font tourner les pages.

Annotation :

Ce n'est pas de la fantasy, mais du récit merveilleux, épique. Voyageur, bon vivant, poétique, aventureux, émouvant, et mouvementé !
On est en plein dans la chinoiserie, avec un récit dans la vision de la Chine via les grands classiques de la littérature chinoise, en toute liberté.
Exercice casse-gueule, car le livre respire l'humour, la malice et les clins d'yeux, mais on sent la révération et passion de l'auteur pour cette culture.
Le sous-titre anglais donne le ton "A Novel of an Ancient China That Never Was".

La plume est très soignée et délicieuse. Du Pratchett mais revu par PG Wodehouse. Et c'est concis, à la fois d'une grande richesse et efficacité.

VO

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ça commence bien avec une ambiance space baroude, et notamment un monde fascinant avec la plume de Vance, et puis ça s'étire dans une intrigue de Qui est-ce? à trois suspects un peu longuette.
Le perso reste dynamique sans qu'on s'attache trop à lui, un poil trop froid.
Au final ça se lit bien mais le récit n'est pas trés palpitant sur la longueur.
Je vais peut-être viser des nouvelles pour les prochains Vance tiens.

VO