Lectures dans la brume : 2Ő2¹

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● Le soulèvement de l'homme ordinaire.

Étrange roman pour commencer cette année ...
Sous couvert du récit historique d'une révolution moyenâgeuse, Eric Vuillard masque à peine une analogie avec le contexte politique et militant actuelle.
Si l'on peut trouver à l'écriture de l'auteur une certaine prétention (par certaines références déversées ou par des constructions grammaticales alambiquées), il déploie pourtant une force littéraire à travers laquelle rupture de ton et digressions semblent eux aussi porté par la force révolutionnaire du sujet traité … ''le soulèvement de l'homme ordinaire''.

►Le martyre est un piège pour ceux que l'on opprime, seule est souhaitable la victoire. Je la raconterai. ◄

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● Les roboticiens rêvent-ils de devenir écrivain ?

Pionnier de la science-fiction, Isaac Asimov a indéniablement changé les imaginaires. Si je suis admiratif de son avant-gardisme théorique, son écriture ne me convainc pas tellement : de trop longues descriptions scientifiques et une forme narrative qui se répète ad-nauseam rendent la lecture quelque fois pénible tant le rythme y est parfois laborieux.
Sans remettre en cause le génie d'Asimov, navré d'admettre que son écriture n'est pas à la hauteur de ses idées.

►Toute vie normale [...] qu'elle soit consciente ou non,
supporte mal la domination. ◄

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● Le pessimisme comme art suprême

Incroyable livre théorique, fourmillant d'idées et de pensées plus ou moins métaphysiques. Si la forme peut parfois rendre le tout complexe à lire, le fond est sublime; une réflexion sur la mort, la tragédie et l'art du théâtre qui dépasse le simple cadre de la scène tant Howard Barker dresse une théorie artistique globale sur la création.

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● L'important c'est de se relever

Pièce vide et extrêmement maladroite qui fait figure d'anomalie dans la carrière de Crimp.
Suite fade de séquences mettant en scène la séquestration d'une femme par un homme dans le but de la rendre pure et de l'épouser.
Si ''L'école des femmes'' de Molière n'est pas loin, Crimp semble se perdre dans cette relation "sadienne" qui ne va nul part et qui ne dit pas grande chose. On espère tous que c'était une simple commande et que sa prochaine pièce soit au moins pertinente, si ce n'est intéressante.

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(L3-S6)

Recueil d'article traitant de la place de la marionnette dans le système muséal et face aux nouvelles technologies, cet ouvrage est loin d'être inintéressant.
Parfois trop précis ou rébarbatif ( surtout lors des premiers chapitres ), '' La marionnette : objet d'histoire [...]'' a cependant permis mon ouverture à un tas de questionnements passionnants ( scénographie muséale, communication robotique ect ... ).
Un ouvrage peut-être pas toujours passionnant mais qui m'a intéressé à pleins de nouveaux sujets, bien loin de mes thématiques de prédilections.

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● Le Malin est parmi nous.

'' Le reste vous le connaissez par le cinéma '' est un exercice de style correct mais synonyme aussi d'une forme d'affaiblissement dans l'écriture de Crimp.
En effet, la réinterprétation que le dramaturge fait du mythe d'Œdipe n'est qu'une retranscription contemporaine de l'histoire où l'auteur s'amuse à brouiller la narration sans vraiment explorer des thématiques précises.
Où est passé la folie de ''La Ville'' ou la richesse ''(d')Atteintes à sa vie'' ? Sans pour autant tomber dans la paresse, Crimp nous livre une pièce plaisante mais quelque peu timide dans sa façon de délivrer son discours comparé à certains de ses plus grands travaux.

►Si la réponse est un être humain
alors qu'elle est la question ? ◄

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● La rage et la carabine comme seule réponse

Pauline Peyrade continue d'asseoir tranquillement sa position de meilleure dramaturge française actuelle.
C'est incroyable que chacune des pièces d'elle que je lis est une bombe, une bourrasque de dramaturgie qui lie à merveille l'étrangeté d'une scène de théâtre et la force des mots.
Merci pour ces textes qui donnent envie de continuer à faire du théâtre.

►Suce, connard ◄

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(L3-S6)
● Un propos et au dodo.

Si la démonstration rhétorique est implacable, obligé d'admettre que ce n'est vraiment pas la pièce de Sartre la plus passionnante. Le discours y est trop didactique, post-brechtien et donc peu intéressant dès que l'on gratte la surface politique. Il n'empêche que le texte est court, se lit assez bien mais déçoit par certains aspects.

► Quand des blancs qui ne se connaissent pas se mettent à parler entre eux, il y a un nègre qui va mourir. ◄

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(L3-S6)
● Sous le pavé, le Lichen rôde

Ce semestre me permet de (re)découvrir des dramaturges à l'écriture forte. C'est notamment le cas pour Magali Mougel et son ''Lichen'' où la poétique et le politique se mêle pour donner une forme hybride ( aux frontières du roman et du théâtre ) franchement convaincante.
Je suis assez admiratif de cette génération d'écrivaines dramatiques qui, actuellement, font partie des figures les plus intéressantes que le théâtre français nous propose.

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● Et le vent souffla ...

Pas vraiment de chose à dire ... Une pièce assez proche de certains textes de Mouawad avec son histoire de secret de famille où le rêve et la fiction viennent s'immiscer dans un contexte naturaliste.
Une œuvre mineure qui a pourtant quelques fulgurances bienvenues.

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(L3-S6)
● L'Ours et le Corbeau sont deux amants mystiques.

Pas convaincu par '' La Grande ourse '' de Penda Diouf qui malgré des notions théoriques intéressantes ( éco-féminisme, chamanisme ... ) n'arrivent jamais à proposer quelque chose de dramatiquement intéressant.
Un texte sans doute nécessaire mais sans grand intérêt.

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(L3-S6) : lu uniquement ''Je te regarde ''

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● La passivité est une activité.

Sublime. Nécessaire. Imposant
J'ai rarement ressenti autant de joie lors d'une lecture qui paradoxalement me filait des crises de migraines. Un essai d'une justesse, d'une intelligence, d'une poésie qui laisse le lecteur rêveur et le souffle coupé.

►Les images de l’art ne fournissent pas des armes pour les combats. Elles contribuent à dessiner des configurations nouvelles du visible, du dicible et du pensable, et, par là même, un paysage nouveau du possible. Mais elles le font à condition de ne pas anticiper leur sens ni leur effet.◄

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J'ai vraiment détesté cette lecture.
Je me sens toujours coupable de dire ça mais obligé d'admettre que je trouve le fond inexistant et franchement maladroit tandis que l'écriture est mauvaise.
Passez votre chemin, ça n'en vaut vraiment pas la peine.

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(L3-S6)

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● L'inéluctable arrêt du mouvement de balancier.

Bien plus symboliques à ce quoi le théâtre de Barker m'avait habitué, ''Und'' et ''Lentement'' sont de court texte traitant de la fatalité et de la survie en temps de crise.
Un peu de mal à appréhender totalement mon avis face à l'aspect flou de ces pièces, il n'empêche que c'est sans doute les deux pièces du dramaturge anglais les plus intéressantes d'un point de vue théorique et sémantique que j'ai pu lire.

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● Et ainsi les feuilles rougeâtres tombèrent.

Une épopée poétique au Japon qui aurait pu me plaire si le personnage principal n'était pas insupportable, intolérant et franchement désagréable. La narration ne vient à aucun moment apporter un point de bascule à ses pensées et il est donc compliqué de s'intéresser à l'histoire quand le héros nous énerve au plus haut degré ...
Tout n'est pas à jeter pour autant, les passages descriptifs de paysages étant particulièrement réussi. Cela aura au moins quelque peu apaisé mon envie de voyager hors de France et de découvrir de nouveaux horizons.

► Dans la solitude
Je ne serai pas à toi ...
renard pétrifié. ◄

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● L'épopée fantasmée d'un coma.

Pièce très curieuse mais pas dénué d'intérêt pour autant.
Simon Falguières propose un drôle de conte surréaliste qui se parcoure avec plaisir par son fourmillement d'idée et son lyrisme. Sur un ton enfantin, le dramaturge nous embarque dans un voyage au-delà du temps, dans le subconscient d'un adolescent en deuil.
Le processus a été vu autre part ( un voyage interne pour résoudre un problème psychologique ) et cette drôle d'Odyssée finit par sonner un peu creuse quand on se distance de son emballage merveilleux.
Pas convaincu par ce texte mais un auteur dont il serait intéressant de suivre ses prochains travaux !

► Elle est retrouvée. Quoi ? L'éternité.◄

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● Tout ressort tendu finira par lâcher ...

Magali Mougel forme avec Mariette Navarro et Pauline Peyrade la trinité de dramaturges que je considère les plus intéressantes dans le paysage français actuelle.
Même si ça devient lassant de se répéter, bien obligé de saluer encore la qualité incroyable de ce texte traitant du destin d'une femme ballottée entre pression masculine, agression sexuelle et menace de délocalisation.
Un texte court, concis et intersectionel à la fois dans le fond ( classe ouvrière et condition de la femme ) mais aussi dans la forme ( héritage brechtien et recherche poétique et symbolique se rencontrent ) qui fait mouche à chaque scène.

►JE CROIS QU'IL EST TEMPS QUE JE CHERCHE
A TRAVERS MA CHAIR
LE CHEMIN DE MON ÂME◄

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● Un homme qui vit près d'une rivière ne peut jamais perdre espoir.

Sans aucun doute mon premier coup de cœur littéraire des publications 2021. Ode à la nature et au présent, Abbey nous livre ici des bribes de ses voyages où viennent se superposer le fil de ses pensées avec le courant qui transporte son embarcation.
Un livre assurément impactant et nécessaire pour mon imaginaire et ma sensibilité.

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● Mettre à mort le sens

Mes années collèges et lycées m'ont profondément rendu allergique au théâtre de Ionesco. Pièce matricielle de son théâtre du non-sens, "La Cantatrice chauve" ne m'a pas réconcilié avec le dramaturge français moderne préféré des professeurs de français.
La destruction des repères est plaisante à lire tant elle donne cette impression cathartique de voir une machine bien huilée enfin dérailler. Pourtant, le tout est bien trop inconséquent, sans autre ampleur que le concept en lui même. Il reste certains enchaînements de répliques assez savoureux mais rien de transcendant non plus.

►Prenez un cercle, caressez-le, il deviendra vicieux !◄

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● Le maître dépassé

Curieux paradoxe de voir que La Leçon, pièce critiquant le modèle standard et normé de l'apprentissage scolaire, est sans doute un des textes dramatiques les plus étudiées dans l'enfer du pré-BAC.
Ici encore, la farce m'arrache quelque fois des sourires mais le grotesque gomme toute poésie de l'absurde qui me plaît tant chez d'autres dramaturges. Une petite préférence pour celle-ci, notamment pour son atmosphère beaucoup plus oppressive et glauque que ce que l'on pourrait croire.

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● American Gentillet Story

Un très court récit qui se lit sans surprise ni splendeur. Le fond est quelque fois touchant mais l'écriture de King est tellement banale et l'histoire convenue que le roman tombe très très vite dans l'oubli.

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● Les filles de la terre et du feu.

Assez partagé sur ce roman mine de rien assez conséquent. Autant les thématiques sont intéressantes et éclairent sur un territoire et une histoire que je ne connais à travers une chronique familiale, autant l'écriture était la plupart du temps laborieuse. Phrases sans fins, confusion ( le choix de prénommer tous les personnages ''Elle'') et lassitude pointent bien trop le bout de leur nez à mon goût. Faute de traduction ou choix contestable de l'auteure, il n'empêche que ce récit porte indéniablement une force.

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Clairement et simplement un des pires livres que j'ai pu lire.
Prétentieux, sexualisant la virginité et la jeunesse, mettant en scène une relation entre une enfant de 16 ans et un auteur vieillissant sans jamais questionner cette immondice, ''Le récidiviste'' est aussi vide qu'il veut se donner des airs d'essais philosophiques.
Un bel étron littéraire surtout quand on sait que l'auteur a ouvertement pris la défense de Claude Lêvêque, accusé de viols sur mineurs.