Lectures de 2024

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Qui dit dépression saisonnière dit nouvel engouement inopiné et passager : l'architecture ! Guide sympathique pour celles et ceux qui aiment Royan, ses bâtiments saugrenus et ses villas « années 1950 ».

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Sympathique, avant que je ne découvre à la fin du livre que l'histoire est librement (mais très fortement semble-t-il) inspiré d'une histoire vraie. Tant pis pour l'originalité, restent des premières pages inspirées et une langue très vivante, réjouissante à parcourir — quand elle ne se perd pas dans une obsession pour les culs et tétons féminins.

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Cette langue de Duras, dont j'entrevois que l'on puisse la percevoir comme prétentieuse, mais qui est pour moi la clarté même, une forme de vérité, que je comprends toute entière... et qui me démolit.

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(pas tout à fait fini)
L'écriture de Calaferte est travaillée, vivante, (c)opulente... pleine d'une inspiration que son récit ne peut, en revanche, guère revendiquer. Hyperactif et hypersexuel, cet ouvrage – dont je comprends qu'il ait plus au vieux Sollers et, semble-t-il, à quelques excités de ce réseau – ne passera certainement pas la douane de ma prochaine destination. Je mets donc ici un terme à ma bonne résolution de ces dernières années de finir toute lecture entamée. À la revoyure ! Ou pas.

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Il faut s'armer de patience avec cet ouvrage car sa lecture s'apparente à un sacré exercice de débroussaillage (qui parle ? qui dit vrai ? que se passe-t-il ?). Néanmoins, cette patience n'est pas vaine puisqu'un véritable fil directeur sous-tend l'ensemble – et le parcours est semé de beaux passages.

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Certes, le livre manque de corps, de liant, de construction... Mais il a cela de curieux que l'exécration, voire le mépris que l'on ressent pour les personnages, d'abord difficiles à supporter, deviennent de plus en plus intéressants à mesure que l'histoire avance et que notre détestation change de cible (la pauvre femme, l'odieux artiste, le mari inexpressif, la vilaine copine...), revient, se perd, et nous pousse finalement, comme la protagoniste, à questionner les fondements de notre jugement.

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L'écriture tient de la bande dessinée, du polar ou du film d'espionnage, divertissante bien qu'un peu trop adolescente. Je suis restée en surface.

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Disclaimer : mes connaissances en écologie sont très limitées car je ne réfléchis vraiment au sujet (je veux dire au-delà du fait qu'il faille préférer le vélo à la voiture et mettre fin au capitalisme) que depuis peu, cette note est donc celle d'une béotienne. Mon avis définitif sur les idées développées par Malm dans cet ouvrage mériteront d'être mises à l'épreuve d'autres lectures plus approfondies et/ou contradictoires, cependant, à première vue, j'ai trouvé cet ouvrage très galvanisant – et dieu sait combien j'avais besoin d'être poussée pour espérer trouver encore un peu de lumière au bout du pipeline de la lutte écolo. Plus que par les nouveaux modes d'action proposés par l'auteur (dont je ne suis pas encore bien capable de juger la pertinence), j'ai été soulagée de lire sa critique des lignes de conduites existantes de beaucoup d'écologistes et de savoir que, non, je n'étais pas seule à douter de l'efficacité, pour sauver la planète, d'offrir des fleurs à des policiers ou de rejeter toute action dite 'violente' alors que le monde brûle.

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(lu en V.O.)
J'ai hésité à monter jusqu'au 10/10, mais il me semble qu'au-delà de mon immense admiration (et certainement fascination) pour l'intellectuel Edward Saïd, ce livre réunit tout ce que l'on peut attendre d'une bonne autobiographie : une démarche droite et pensée, éthique, un équilibre entre simple récit et analyse des situations rapportées, une grande habileté à lier la petite histoire à la grande. L'entreprise est émouvante, spirituelle, tantôt malicieuse, tantôt grave, toujours prenante, marquante.

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Un beau livre, compilation des pensées de l'autrice lors d'une nuit passée dans la maison d'Anne Frank à Amsterdam – plus ou moins liées à l'histoire de l'adolescente au célèbre journal, plus ou moins digressives. Je n'ai pas forcément goûté tous les écarts faits par l'autrice, mais lorsque celle-ci se concentre sur l'histoire d'Anne Frank, sur celles et ceux qui l'ont connue, qui ont étudié ses écrits, qu'elle a fasciné(e)s... Les mots se font alors particulièrement poignants.

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Pas conquise par la première partie, totalement emballée par la seconde. Si l'écriture est modeste, elle n'est pas pour autant simpliste, s'aventurant et forant en des sujets plus que délicats (la sexualité, la manipulation, la construction de soi, l'holocauste...) avec calme, persistance et une droiture estimable. Nulle déception à deviner à chaque étape ce qui viendra plus tard. Cela paraît même participer du cap de rectitude fixé par l'auteur, profondément honnête, ouvert – parfois déstabilisant.

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La prose est loin d'être mauvaise mais, ouvert en prévision d'un voyage à Tanger, ce livre ne m'a rien apporté d'autre que clichés, anecdotes déjà connues ou nouveaux potins dont je n'avais que faire – à l'image du livre de Clément Ghys, lu simultanément, qui convoque du reste quelques mêmes figures. Les personnages qui animent le Tanger de l'auteur sont tous, sinon Occidentaux (la Beat Generation, les Bowles, Beckett, Truman Capote, Delacroix, les Stones, Thierry Lhermitte...), adoubés par eux (Choukri, Mrabet). Les quelques autres Marocains – rares, principalement des domestiques et des factotums – ne font ici que de furtifs passages, le temps d'être réduits à un corps orientalisé (pour les femmes) ou à un grossier accent imaginaire, digne des plus grands sketchs de Sophia Aram (je cite, par exemple : « ti cherches le 247 ? »). On souffle...

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Je n'ai pas vraiment d'avis sur la crédibilité scientifique de l'uchronie : à mon sens, il ne s'agit que d'un prétexte pour développer une chronique familiale (et de voisinage) poignante, elle assurément réaliste, comme une proposition de réponse à la lancinante question « et moi, qu'aurais-je fait si... ? ». Les réponses à cet examen de conscience s'incarnent à travers une galerie de personnages perclus de doutes ou remplis d'assurance, aussi bien mus par de grands motifs que de bas intérêts, tous faillibles, tous vraisemblables, inoubliables. Mémorables aussi sont les souvenirs plus banals du petit Philip, témoin ému et émouvant, au centre de cette équipe et de son époque.

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(lu en V.O.)
Deux sections – macro (la piscine) et micro (l'individu) – pour une histoire en deux temps basée, comme la nage, sur la répétition, l'oubli de soi et du monde... jusqu'à la véritable perte de mémoire. Un livre singulier, moins simple qu'il n'y paraît.

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Peu intéressant à mon sens... De ce livre refermé il y a quelque temps déjà, je ne retiens que des accumulations de noms plus ou moins célèbres, dont on sent la fascination qu'ils exercent ou ont exercé sur l'auteur. Bien que cette fascination soit touchante, elle fait obstacle à un portrait moins superficiel et plus nuancé des personnages convoqués, embrassant leurs contradictions, leurs parts d'ombre, leurs motifs – et n'est, de ce fait, que peu communicative. Elle ne permet pas non plus l'apparition d'une véritable œuvre romanesque et les quelques tournures de phrases qui sortent du lot sonnent souvent plus journalistiques (défaut professionnel ?) que littéraires.

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Évidemment impressionnant, particulièrement lorsque l'on sait le jeune âge auquel ce livre a été écrit et publié, dans quel contexte et à quelle époque. La langue de Mishima reflète un esprit fonceur, frondeur, jusqu'au-boutiste, permettant des passages d'une force sensationnelle – notamment sur l'éveil du désir – mais faisant aussi émerger, en négatif, quelques chapitres moins passionnants.

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Peu voire pas de reproches à faire à cette enquête, mais beaucoup d'éloges ! L'auteur se propose de présenter et d'analyser les raisons qui motivent le vote extrême-droite à partir d'une série d'entretiens menés auprès d'électeurs du sud-est de la France. N'en déplaise aux adeptes du 'fâchés pas fachos', Faury montre bien comment le ressentiment économique présent chez ces électeurs (d'ailleurs décortiqué de manière limpide), ne va jamais sans l'expression d'un racisme manifeste et souvent très virulent – particulièrement à l'encontre des populations perçues comme arabes, turques et/ou musulmanes. En ces temps où le nombre d'électeurs lepénistes ne cesse de croître, avec les conséquences terrifiantes que cela implique, la lecture de cet ouvrage semble plus que recommandée...

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Un livre étrange puisque sa lecture se révèle à la fois géniale et un peu... chiante. Certains passages sont d'un niveau d'écriture, d'intelligence, de justesse et de douce incongruité que l'on ne retrouve que chez de grands noms du roman germanophone tels que (la liste va faire plaisir à mon colocataire) Musil ou Kafka – et il est possible, du reste, que Walser les ait inspirés. Les réflexions qui animent le protagoniste Simon sur le travail (en particulier de bureau) sont notamment, sous leur apparente désinvolture, absolument fines et d'actualité. Malgré un petit conservatisme résiduel probablement dû à l'époque, les figures féminines (et homosexuelle) y sont, de plus, traitées avec une étonnante modernité. Ces qualités exceptionnelles énoncées, il me faut admettre que d'autres circonvolutions plus abstraites, moins piquantes (voire carrément rasoir), ont ralenti ma lecture et m'ont parfois (souvent) fait décrocher... Allerdings sehr gut.

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Pas désagréable à lire, néanmoins je n'ai pas été emportée par cette histoire qui tente de creuser de lourds sujets et reste, pourtant, en surface. Problème du roman à plusieurs voix, les points de vue n'apportent pas tous quelque chose à l'intrigue ni au portrait de l'Amérique brossé par l'autrice. L'intention est ambitieuse et intéressante mais la réalisation, à mon sens, moyenne.

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(lu que le 1er tome pour le moment)
Un début de roman palpitant (particulièrement les premières pages à Marseille et à Monte-Cristo), foisonnant, drôle... qui rend la lecture des aventures d'Edmond Dantès totalement compulsive et obsédante – sorry pour mon entourage. Ce livre est l'exemple le plus réussi de 'page-turner' qu'il m'ait été donné de tenir entre les mains... et cela tient beaucoup à ce que Dumas n'y sacrifie jamais l'audace ni le style sur l'autel de l'efficacité.

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Un livre intéressant (parce que le sujet m'intéresse) mais assez limité par son format court, basé sur quelques études de cas.

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Très étrange car ce livre qui m'a d'abord laissée sur le bas-côté a fini par totalement me subjuguer. Il fallait que je me fasse à l'écriture, pas exceptionnelle, pour me laisser gagner par la puissance de ce témoignage du Paris des années 60, qui ose s'aventurer au-delà du boulevard Saint-Germain et des caves à jazz du quartier latin. L'on y découvre une ville tout autre, peuplée d'âmes abattues, brutalisées, vidées, Américains à la dérive, Algériens en lutte, Polonaise juive en réinvention, Français hypocrites, policiers violents... un paysage contrasté qui permet l'affleurement de réflexions indispensables sur la société de l'époque – dont beaucoup résonnent encore aujourd'hui.

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Ce joli petit ouvrage, qui brode dans l'ordinaire et la répétition une mélodie du quotidien, tient, souvent, de la poésie.

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Se pose la question pour des éditeurs avares de publier des bouquins dont on sent qu'ils ne sont pas encore arrivés à maturité, qu'ils s'adressent plus à leur autrice qu'au lecteur, manquent de colonne, imitent des styles qu'ils ne maitrisent pas. Félicia Viti a peut-être des choses à dire, mais il me semble qu'il est encore trop tôt : trop tôt pour tirer des conclusions du vécu, trop tôt pour les coucher sur le papier. En attendant, s'accumulent poncifs, male gaze au féminin et écriture blanche désincarnée dans un récit dont on ne retiendra ni le fond, ni la surface.