Les « films de gamine »

Annotation :

'Phenomena' est le film où s'est chez moi cristallisé l'archétype de la « gamine » - au moins sous sa facette « gamine en blanc qui erre la nuit dans les bois et/ou sur les toits » (d'où semblent en fait, de manière plus ou moins lointaine, dérivées toutes les autres formes). Il y a même fort à parier que ma réaction extrêmement emphatique à des films comme 'Valérie' ou 'Lemora' puise son origine dans le choc qu'à été Phenomena.

La vidéo suivante n'est pas à proprement parler un extrait du film (c'est un montage) mais devrait rendre le concept assez évident : http://www.youtube.com/watch?v=dhbgsTbm8gI

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Errance et robe blanche encore. Et comme dans 'Phenomena' un environnement hostile et halluciné, d'une teinte cette fois beaucoup plus surréaliste.
D'une manière générale le « film de gamine » emprunte, de près où de loin, au genre fantastique, que ce soit de plein pied ou en développant au sein d'un environnement réaliste un rapport magique au monde.

Pour les fans de Broadcast : http://www.youtube.com/watch?v=as5ZdjYGdRY

Annotation :

Un peu comme si l'adaptation de 'Valérie et la semaine des merveilles' avait été confiée à Argento - bisseux, expressionniste et étrangement émouvant.
Ce fan-trailer met bien le doigt sur ce dont je parle : http://www.youtube.com/watch?v=51xR-FG8QCg

On a avec ces trois films une sorte de trinité du « film de gamine ». Mais ils sont trop similaires pour englober le concept, ils font plus figure d'intuition originelle.

Annotation :

Je suis pas tatillon, la « gamine » peut parfois être un peu plus âgée (dans un script précoce les personnages devait d'ailleurs être plus jeunes, d'où un coté parfois enfantin).
Soulignons au passage la connexion évidente du « film de gamine » avec le conte de fée, et les histoires de sorcières en particulier.

Annotation :

Conte de fée encore, avec une gamine qui navigue entre les mondes.
Comme dans tout conte qui se respecte la structure est enfantine, mais le fond est plutôt sombre - de la même manière le « film de gamine » tient souvent du film pour enfants pour adultes.

Annotation :

Contrepoint au Labyrinthe de Pan. Ici, plutôt que d'avoir accès à un monde auquel les autres (notamment les adultes) sont aveugles, la « gamine » réécrit le monde (réaliste), le met en récit, par des incantations d'où surgissent la magie.
http://www.youtube.com/watch?v=HVkmb1kTfOk

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OK, contre-exemple avec un « film de gamine » radicalement non-fantastique (l'exception qui confirme la règle) où l'on retrouve néanmoins la quasi totalité des autres caractéristiques fondamentales du genre : rejet de la normalité et repli dans un monde intérieur, errance, découverte des marges,...

Annotation :

Si la « gamine » se réfugie dans le conte pour fuir le monde, c'est souvent parce que le monde il est pas glop. En particulier l'absence des parents est fréquente, parfois juste source d'ennui et/ou de manque de structure, parfois source de traumatisme.

Annotation :

Ici il n'y a pas d’échappatoire, l'imaginaire est totalement contaminé par la violence du monde.
Une manière de classer les « films de gamine » pourrait se faire selon un axe allant d'un coté un rapport enchanté au monde ('Lawn Dogs' par exemple) à de l'autre une pétrification totale sous le coup de la terreur.

Annotation :

Dans une sélection où l'on valorise la capacité à croire et à faire exister les fantasmes, ce film (pourtant joli) a un petit air réactionnaire, puisque c'est le jeu enfantin, mêlant manipulation et confusion entre conte et réalité, qui mène au drame.

Annotation :

Pas qu'une fin malheureuse (ou tout simplement ambiguë) soit une exception, bien au contraire. Mais le plus souvent, parce que le film épouse le regard du personnage, le drame final prend une couleur joyeuse ou apaisante (flirtant même ici avec l’épiphanie).

Annotation :

Ce film est abstrait et unique, pas évident de tirer de ses caractéristiques des considérations générales. D'un autre coté, vues les figures qu'il mobilise il est difficile de ne pas l'inclure dans le corpus.

Annotation :

Catégorie spéciale, le film avec deux « gamines ». Ici c'est leur amitié/amour qui crée leur bulle magique.

Annotation :

En quelque sorte la radicalisation de la figure de l'errance : les gamines se perdent et finissent par disparaitre.
Je dois avouer ne pas aimer la dernière heure, mais la première demi-heure est tellement parfaite.

Annotation :

Amour naissant, errance, deuil,... le tout dans un film aux tendances abstraites : un "film de gamine" chimiquement pur.

Annotation :

Le début seulement : la première demie-heure est plutôt intrigante et mériterait d'être poursuivie de manière plus radicale ; la fin n'est malheureusement qu'une banale histoire d'enfant possédée.