Les guitaristes fous, géniaux, excentriques

Annotation :

Un motif rythmique bien groovy répété ad libidum du début à la fin du morceau : la base a le mérite d'être simple.
Celle-ci posée, et après une introduction où Buckethead vous fait bien comprendre qu'une guitare c'est aussi fait pour faire du bruit, du gros son, et instaurer une ambiance un peu inquiétante, sa guitare vous prend à part pour vous taper la causette et vous expliquer qu'il n'y a rien à craindre.
Un résumé de sa discographie en somme, je m'en aperçois en rédigeant ce texte.

Vous avez déjà entendu une guitare chanter ? Bien sûr que oui. Crier ? Même chose.
Mais avez-vous déjà entendu une guitare papoter ? Non ? L'occasion est trop belle, c'est ici que cette chose est possible.

Annotation :

Le titre est suffisamment évocateur en soi pour avoir besoin d'expliquer quoi que ce soit.
Tout ce qu'il faudrait maintenant, c'est un clip pour ce morceau.

Annotation :

Buckethead, c'est un rigolo qui aime beaucoup jouer à expérimenter tous les sons qu'on peut potentiellement extirper d'une guitare.
Et comme beaucoup de guitaristes, il adore faire mumuse avec une pédale wah-wah.
Mélangez de la grosse wah avec une rythmique funk bien sentie, saupoudrez le tout de passages bien saturés rock'n roll épiques, ainsi que d'un solo de basse slappée, et vous obtenez Bird With a Hole in the Stomach, un morceau "qui fait zizir".

Annotation :

Autant être prévenu tout de suite : les réfractaires vont stopper la piste au bout de 3 secondes.
Les polyrythmiciens vont adorer. En effet, Ron Thal balance d'entrée de jeu le motif rythmique qui sert de signature au morceau : quintolets de doubles sur deux croches (démerdez-vous si vous n'avez pas fait de solfège).
Motif rare et pour cause : mathématiquement, ça divise le rythme par dix. Et si on est habitué (même instinctivement) à fractionner les temps par des multiples de 2 ou 3, les multiples de 5 c'est bien plus rare (je sais 10 est un multiple de 2 et je vous emmerde).

Pour le reste, Bumblefoot fait mumuse avec les sons, et instaure ici une ambiance inquiétante. Ben ouais, se perdre c'est toujours un peu inquiétant.
D'où l'intelligence du parti-pris rythmique.

Annotation :

Stylistiquement difficile à décrire, Don Pardo Pimpwagon est un morceau rapide essentiellement teinté de jazz rock, entrecoupé de passages plus mélodiques à la flûte.
Mais c'est surtout un feat avec Mattias IA Eklundh, aussi présent dans cette liste.
Et ici la démonstration est claire : un guitariste, c'est une signature sonore infalsifiable. Autant dans le jeu que dans les réglages adoptés, d'ailleurs. Sur le même album, dans la chanson "Top of the World", Bumblefoot invite également Dweezil Zappa à être de la partie.

Encore un morceau complètement déjanté.

Annotation :

Morceau démonstratif par excellence, Guitars SUCK joue sur la vélocité de l'exécution pour mieux faire ressortir le classicisme de la composition.
L'avalanche d'arpèges déboule à une vitesse telle que l'harmonie en devient paradoxalement très limpide.

A réserver aux amateurs.

Annotation :

Festif comme pas deux, R2 est un concentré de bonne humeur qui vous mettra la patate de bon matin.
Tout en nuances, l'instrumentation se veut plus riche qu'un morceau de rock habituel, et est parsemée de breaks rythmiques bien sentis et déstabilisants, conférant une énergie unique à son inertie intérieure.

Annotation :

"Suite spirituelle" du morceau Guitars SUCK, Guitars Still Suck conserve le parti-pris virtuose de l'exécution, mais abandonne le registre harmonique classique de son prédécesseur au profit d'une loufoquerie digne des plus grands moments des dessins animés Tex Avery.

Très drôle.

Annotation :

Vous aimez les westerns ? Les chevauchés fantastiques dans le désert du Nevada, poursuivi par une horde d'indiens enragés ? Admirer le soleil couchant à dos d'une monture avançant au pas ? Si oui, c'est un bon début.

Si en plus vous aimez le rock, ce morceau est fait pour vous.

Annotation :

Les amateurs de rythmes déstructurés (ou pas, c'est très structuré en réalité) seront aux anges. Les amateurs de rythme bien groovy et qui aiment danser risquent d'être frustrés, ils seront constamment pris à contre-pied.

Annotation :

Le thème de base ? Le bruit d'une imprimante...
Où comment trouver un motif rythmique dans le truc le plus improbable qui soit, et surtout faire un arrangement musical excellent avec quelque chose d'aussi débile.

Génial.

Annotation :

Indescriptible.
Comme toujours chez Mattias Eklundh, la guitare a tout du sale gosse infatigable très inventif qui vous fait tourner en bourrique à longueur de journée. Du sale gosse à la découverte de ses cordes vocales.
Il faut croire que j'adore les sales gosses.

Annotation :

Un thème, un pont récurrent sympa.
Et entre chaque pont, une guitare qui fait mumuse, l'air de dire "je peux chanter comme ça, comme ça, comme ça, ou alors comme ça aussi. T'en veux encore ?"

Oui. NEED MOAR.

Annotation :

Qui ne connaît pas le célèbrissime Minor Swing de Django Reinhardt ?
Toi là, au fond, tu ne connais pas ? Va te jeter du haut d'un immeuble.

Mattias Eklundh aime les reprises. Celle-ci est une ode à l'orchestration et au timbre au sens large, puisque sans trahir l'esprit du matériau originel (il n'oserait pas, trop d'admiration pour le compositeur), il parvient à moderniser l'approche d'un standard du jazz manouche, en le rendant particulièrement ludique.

De la bonne humeur en barre.

Annotation :

A l'époque où il n'officiait pas encore sous son nom de scène Bumblefoot, Ron Thal nous avait gratifié d'un excellent album de rock que tout amateur digne de ce nom devrait avoir écouté au moins un jour.
Dans I Can't Play The Blues, Ron Thal nous fait encore la démonstration, si besoin était, qu'il est non seulement très doué pour "branler le manche" à la vitesse de l'éclair, mais surtout de le faire dans des morceaux aux influences variées, prônant avec une constance imperturbable le métissage des genres.
Ce qui n'est pas pour me déplaire.

Note : comme son titre le laisse entendre, cette piste n'est PAS un morceau de blues.
Enfin, pas vraiment.

Annotation :

Plus encore que dans I Can't Play The Blues, Ron Thal prouve dans Rowboat, et en particulier dans son introduction, que mélanger les styles ce n'est pas sale. Tout y passe en quelques secondes : rock déjanté, rock pop guimauve, rock "green day", rock type "queen", hardcore raggamuffin, jazz rock. Ce sera tout ?
Peut être très déstabilisant la première fois. Mais c'est fait avec une telle maîtrise du sujet qu'on en redemande.

Annotation :

"Single" d'un album ultra-accessible de Bumblefoot (il y a même un clip, sans intérêt en soi), Real a tout du tube classique de rock pop de prime abord.
Mais c'est sans compter sur un solo tout en accélération de tempo comme seul Ron Thal peut les pondre au p'tit dèj', mâtiné comme il aime le faire régulièrement d'un intermède aux sonorités russkov.
En fait, écoutez tout l'album. C'est du très bon.

Annotation :

Premier album du jeune Ron Thal alias "Bumblefoot" plus tard, il débute avec un album-CV où le compositeur de génie côtoie son pendant virtuose. Outrageusement bon, tous les styles ou presque y passent.
Dans "Ick" on démarre à la sèche sur un thème manouche à fond la caisse, comme un hommage aux Gipsy Kings, pour mieux marier le tout plus tard avec une gratte électrique bien jazz rock qui tranche de beaucoup avec l'ambiance instaurée au départ.
Et ça fonctionne.

Annotation :

ATTENTION CHEF D'OEUVRE.

Pour s'apprécier pleinement, ce morceau s'écoute. Je veux dire, sans rien faire d'autre.
Focalisez-vous autant que faire se peut sur chaque note, chaque timbre, chaque rythme, chaque break présent. Et venez me raconter après coup que ce n'est pas l'un des morceaux qui ont le plus gros feeling de la planète. Je viendrai personnellement vous péter la tête à coup de batte si vous me filez votre adresse.

Et comme avec un bon vin, c'est avec le temps qui passe et la connaissance de la chose que le morceau devient encore meilleur.