Les Jeux olympiques du cinéma 2024

Tout ce que je regarde en 2024

Liste de

196 films

créee il y a 9 mois · modifiée il y a 2 jours

L'Innocence
7.5

L'Innocence (2023)

Kaibutsu

2 h 06 min. Sortie : 27 décembre 2023 (France). Drame, Thriller

Film de Hirokazu Kore-eda

Toholl a mis 8/10.

Annotation :

La fameuse narration à la Rashomon, dont je connais le principe sans avoir vu le film parce que j'en entends parler une fois par an. Bref ! Plusieurs points de vue pour une même histoire, dont les principaux défauts sont de nous faire croire à une intrigue presque policière, mais bien plus intéressant lorsqu'il parle de point de vue en soi. Donc comment une mère veut protéger son fils, comment un prof veut protéger son élève, et comment les deux se prennent les pieds dans le tapis malgré leurs bonnes intentions. Parce que l'enfance, et l'amour d'enfant (surtout quand il est homosexuel et sous la menace de la brime, voire du harcèlement), sont insondables. Et c'est dans sa troisième partie, celle des enfants, que Kore-eda atteint des sommets de tendresse, de moments suspendus.

The Big Short - Le Casse du siècle
6.8

The Big Short - Le Casse du siècle (2015)

The Big Short

2 h 10 min. Sortie : 23 décembre 2015 (France). Comédie dramatique, Biopic

Film de Adam McKay

Toholl a mis 8/10.

Annotation :

REVU.

Efficace, cynique, admirablement joué, un peu sur-écrit et se croyant plus malin qu'il ne l'est, implacable.

Donjons & Dragons - L'Honneur des voleurs
6.6

Donjons & Dragons - L'Honneur des voleurs (2023)

Dungeons & Dragons: Honor Among Thieves

2 h 14 min. Sortie : 12 avril 2023 (France). Aventure, Comédie, Fantasy

Film de John Francis Daley et Jonathan Goldstein

Toholl a mis 6/10.

Annotation :

Un peu con, mais définitivement fun.

L'Enfance d'Ivan
7.8

L'Enfance d'Ivan (1962)

Ivanovo detstvo

1 h 35 min. Sortie : 9 mai 1962 (Union Soviétique). Drame, Guerre

Film de Andreï Tarkovski

Toholl a mis 7/10.

Annotation :

Après avoir aimé (mais m'être fait chier devant) "Solaris" et "Stalker" en 2019, on attaque le reste de la filmo de Tarkovski. Ce film a déjà la qualité d'être somptueux. Les plans d'extérieur sur la barque traversant les marais, mais aussi les jeux de lumière dans cette cave, sont autant de preuves de la maestria visuelle de Tarkovski. Ensuite, le portrait du gosse, de sa guerre intérieure, est passionnant, tant il est plus effrayé par ses cauchemars que par ce qui peut lui arriver dehors, là où fusent les balles. Déjà, Tarkovski joue des séquences de rêves, de flashback. Il joue aussi avec l'eau. Qui coule, qui suinte. Et, déjà, il divague un peu. L'amourette un chouia abusive dans les bois de l'officier avec la pauvre cheffe médecin. On se demande bien ce que ça fout là.

Andreï Roublev
8.1

Andreï Roublev (1966)

Andrey Rublyov

3 h 03 min. Sortie : décembre 1969 (France). Drame, Biopic, Historique

Film de Andreï Tarkovski

Toholl a mis 8/10.

Annotation :

Il faut se taper les trois heures, souffrir les lenteurs, écouter des débats mi-théologiques mi-philosophiques pour finalement comprendre tout leur douloureux intérêt. L'artiste face à Dieu, face à son commanditaire, mais surtout face à l'Humanité. Pour quels humains créer ? Ceux qui assassinent, violent, incendient une ville pacifique ? Ou ceux qui se réjouissent ensemble du succès de l'entreprise d'un pauvre gosse perdu qui arrive à fondre une cloche au culot ? "Andreï Roublev" est un voyage intérieur parfois éreintant, mais souvent passionnant, qui propose des chapitres tantôt pas passionnants, tantôt magistraux. En particulier les trois derniers (la terrible attaque des Tatars, la retraite d'Andreï muré dans le silence et qui laisse partir sa protégée avec les Tatars sans pouvoir lui expliquer ce qui va lui arriver, et enfin la cloche). Et toujours une science du cadrage, du moment de cinéma, avec des plans encore somptueux, comme cette ouverture aérienne sur une montgolfière avant l'heure, véritable programme du film vu du ciel.

Pirates des Caraïbes - La Malédiction du Black Pearl
7

Pirates des Caraïbes - La Malédiction du Black Pearl (2003)

Pirates of the Caribbean: The Curse of the Black Pearl

2 h 23 min. Sortie : 13 août 2003 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de Gore Verbinski

Toholl a mis 7/10.

Annotation :

REVU

Je crois l'avoir vu en 2005, et plus depuis. Bon moment, je dois bien l'admettre. Effets spéciaux pas honteux pour l'époque, décors assez grandioses, humour relativement efficace, acteurs assez bons, notamment Johnny D**p et mon bb Jonathan Pryce. De vraies séquences de combat qui font regretter les films d'action des années 2000 (le combat au sabre entre Jack et Will fout une branlée aux "Trois Mousquetaires" de ce pauvre Bourboulon). Et une résolution abracadabrantesque.

Le Miroir
7.8

Le Miroir (1975)

Zerkalo

1 h 45 min. Sortie : 18 janvier 1978 (France). Drame, Biopic

Film de Andreï Tarkovski

Toholl a mis 6/10.

Annotation :

Il faudra que je le revoie. Images sublimes, j'ai été bien paumé quand il s'est agi de piger ce que je voyais. Et je n'ai pas été complètement emporté par le film en tant qu'expérience pure.

Nostalghia
7.8

Nostalghia (1983)

2 h 10 min. Sortie : 17 mai 1983. Drame

Film de Andreï Tarkovski

Toholl a mis 7/10.

Annotation :

Réussit énormément de choses visuellement (ces plans hallucinants qui inscrivent le petit dans le grand et inversement, avec cette boue qui évoque des paysages russes dans la chambre, ou le plan final avec la maison dans la basilique en ruine), bien-sûr, mais frôle aussi parfois l'autocitation, voire l'auto-caricature (l'église pleine d'eau, la pluie en intérieur, les plans séquences avec un personnage qui disparait d'un coté et réapparait de l'autre, etc.) Finalement, le film fonctionne grâce à son personnage principal, en errance nostalgique comme le réalisateur, et par son acte salvateur (pour le monde ou pour lui ?) de la bougie, dans un plan séquence hallucinant par sa tension et sa simplicité. Le film réussit moins son écriture clichée du personnage féminin.

Le Sacrifice
7.7

Le Sacrifice (1986)

Offret

2 h 29 min. Sortie : 14 mai 1986 (France). Drame, Fantastique

Film de Andreï Tarkovski

Toholl a mis 7/10.

Annotation :

En fait, les dissertations de Tarkovski sur la religion, la foi, et son regard un peu pédant et prosélyte sur la SoCiEtEr m'agacent un peu. Une fois que c'est dit, le film est sublime, la fin est extraordinaire, les scènes d'intérieur évoquent autant du théâtre que des tableaux vivants comme pouvait le faire "Barry Lyndon". Tarkovski, c'est l'art du beau plan, on ne le dira jamais assez. Dommage que ses thématiques ne me touchent pas plus.

Le Cheval de fer
7.5

Le Cheval de fer (1924)

The Iron Horse

2 h 30 min. Sortie : 28 août 1924 (États-Unis). Western, Historique, Romance

Film de John Ford

Toholl a mis 6/10.

Annotation :

On ne peut pas être trop sévère avec "Le Cheval de fer", tant il arrive tôt dans l'histoire du cinéma, et tente énormément, au risque évidemment de se planter. Planter dans son rythme, qui entame le récit par un flashback à la con, avant de passer 25 minutes en mode semi-documentaire avec des images plus ou moins impressionnantes de reconstitution avec des moyens dantesques, même pour l'époque. Et puis Ford arrive ensuite à mélanger la grande histoire et la petite, avec cette histoire d'amour contrariée métaphorisée par le chemin de fer qui finit par se rejoindre. On aura vu plus subtil, mais c'est 1924. Et puis il y a la représentation des Natifs, un chouia caricaturale dans l'écriture, même si Ford s'attache à les filmer avec passion. Enfin, on n'oubliera pas de dire que c'est interminable, et que le patriotisme de Ford est au mieux indigeste (on ouvre et ferme quand même le film avec la tête de Lincoln et des éloges propagandistes à son endroit).

Safe
7.1

Safe (1995)

1 h 59 min. Sortie : 17 avril 1996 (France). Drame

Film de Todd Haynes

Toholl a mis 8/10.

Annotation :

Todd Haynes utilise parfaitement l'héritage de Lynch pour crée un malaise immédiat dans cette banlieue ordinaire, voire idéale, américaine. Avec cette grande maison pleine de fric, son nouveau canapé canard et son employée de maison. Oui mais certaines choses clochent. Maman n'est pas vraiment maman. Et Maman va de plus en plus mal, dans sa vie bien organisée. Haynes joue avec les couleurs, perd son personnage dans cet environnement qui devient hostile de jour en jour. Et finit par changer complètement de décor avec cette espèce de secte aussi rassurante pour le personnage qu'inquiétante pour nous. Mais le cinéaste s'efface, et ne jouera jamais ni de jugement ni de surenchère. Qui a raison, et qui a tort ? La sécurité prime-t-elle sur la liberté ? Tout ça pour finir dans cet igloo où le dénuement n'aura jamais été aussi effrayant. L'igloo est présenté comme dénué de toute hostilité, et c'est ça qui le rend atroce pour le spectateur. Tandis que Julianne Moore (étonnante, comme d'hab) semble s'y complaire. Bien joué Todd.

Baraka
8

Baraka (1992)

1 h 36 min. Sortie : 12 janvier 1994 (France). Nature, Expérimental

Documentaire de Ron Fricke

Toholl a mis 7/10.

Annotation :

Images sublimes, montage intelligent mais un peu trop "olala société", musique efficace quand elle doit l'être. A été refait et rerefait depuis par trop de monde pour que l'effet soit le même qu'en 1992 je suppose.

Priscilla
6.1

Priscilla (2023)

1 h 53 min. Sortie : 3 janvier 2024 (France). Biopic, Drame, Romance

Film de Sofia Coppola

Toholl a mis 6/10.

Annotation :

Un film qui manque avant tout d'un vrai point de vue de caméra, de filmer Priscilla autrement que par un simple prisme observateur. Sinon, la façon de filmer l'ennui est, comme d'habitude, intéressante chez Coppola, comme le portrait en creux d'Elvis, dans une relation d'emprise malsaine bien éloignée de ce que montrait "Elvis" de Baz Luhrmann. C'est ce qui est finalement le plus intéressant. Bien plus que les dialogues qui résolvent les problèmes en 15 secondes. Et bien plus, aussi, finalement, que son histoire à elle.

Velvet Goldmine
6.8

Velvet Goldmine (1998)

2 h. Sortie : 9 décembre 1998 (France). Drame, Musique

Film de Todd Haynes

Toholl a mis 7/10.

Annotation :

"Velvet Goldmine" intéresse surtout pour son style, le maniérisme total de Todd Haynes, ses personnages hauts en couleur, et une structure narrative artificielle par interviews successives qui dynamise un discours finalement bien plus creux que ce qu'il aurait dû être.

Trois sublimes canailles
8

Trois sublimes canailles (1926)

Three Bad Men

1 h 32 min. Sortie : 28 août 1926 (États-Unis). Western, Muet

Film de John Ford

Toholl a mis 7/10.

Annotation :

Le film n'a pas toujours bien vieilli, évidemment, notamment dans son implication des Amérindiens dans l'histoire. Question mise en scène, la façon qu'a la caméra d'adopter certains points de vue n'est pas toujours parfaite. On gardera surtout une galerie de personnages attachants, une jolie résolution cucul à la Harry Potter, et une séquence de course à la terre folle.

Les Quatre Fils
7.6

Les Quatre Fils (1928)

Four Sons

1 h 40 min. Sortie : 7 décembre 1928 (France). Drame, Guerre, Muet

Film de John Ford

Toholl a mis 6/10.

Annotation :

"Les Quatre Fils" a une candeur toute fordienne qui ne marche pas tout le temps. On a de jolis images, des personnages agréables, et une subtilité de pachyderme. Il évite, du moins dans la caractérisation des personnages, le manichéisme Allemagne-US, mais pas dans leur destin. Les Allemands meurent, l'Américain adoptif vit, et fait même venir sa mère aux États-Unis. Dans une séquence par ailleurs très réussie à Ellis Island, où son entrée est refusée.

Loin du paradis
7.1

Loin du paradis (2002)

Far From Heaven

1 h 47 min. Sortie : 12 mars 2003 (France). Drame

Film de Todd Haynes

Toholl a mis 5/10.

Annotation :

Maniérisme encore et toujours chez Todd Haynes. Le film commence dans cette banlieue de "Safe" transposée 40 ans en arrière, avec ces mêmes apparences parfaites et ce même malaise distillé subtilement par la musique et la lumière notamment. Et puis ensuite, le film tourne à vide, se contentant d'aligner les banalités de mélo des années 50, en tentant d'y ajouter un discours de tolérance bien niais et pas très poussé. On en arrive même à un point où le personnage de Dennis Haysbert dit que les noirs et les blancs sont aussi racistes les uns que les autres, renvoyant les deux à égalité. Il faut être blanc pour avoir écrit ça. Julianne Moore est bien sans avoir forcément un scénario exceptionnel à défendre. Dennis Quaid est encore le plus intéressant, à égalité avec cette meute de housewives à la "Edward aux mains d'argent".

Le Mouchard
7.1

Le Mouchard (1935)

The Informer

1 h 31 min. Sortie : 13 septembre 1935 (France). Policier, Drame

Film de John Ford

Toholl a mis 7/10.

Annotation :

Quelques soucis de rythme et de ton, mais cette descente aux enfers inéluctable a quelque chose de fascinant. Comment un simple peut se saboter par remords, sans que ça ne change rien, simplement pour trouver une expiation à son péché. Le christianisme est partout dans ce film, de la citation des évangiles sur Judas jusqu'à "Il ne savait pas ce qu'il faisait" répété ad nauseam à la fin du film. Sans grande finesse, on ne pas se mentir. Mais on se plait à voir comment les différentes strates de cette société irlandaise fracturée va profiter de la bonhommie naïve du personnage principal pour lui soutirer son argent. Que ce soit par vraie volonté de festoyer ou par simple cupidité. Bref, c'est un film inégal, où le comique n'est pas toujours le bienvenu, mais un film passionnant.

I'm Not There
6.7

I'm Not There (2007)

2 h 15 min. Sortie : 5 décembre 2007 (France). Biopic, Comédie dramatique, Musique

Film de Todd Haynes

Toholl a mis 7/10.

Annotation :

Todd Haynes qui dynamite le biopic, ça fait plaisir, ça régale même. C'est un objet fascinant, une note d'intention extraordinaire, qui donne à elle seule l'envie de mettre un 9/10. Il faut aussi parler de la photographie démultipliée, des styles expérimentés pour chaque période, chaque facette de Dylan, explorée de fond en comble, et rassemblées dans leurs thématiques par le fil rouge de la liberté, de l'identité hors des cases dans lesquelles on voudrait le ranger. Tout ça, c'est génial.
Et puis il y a le principal problème du film : un montage qui lie parfois assez mal certaines séquences entre elles, et qui, en se fondant avant tout sur de la théorie, en oublie un peu la narration. Et il y a de ces séquences (celles avec Richard Gere notamment) dont on se fout un peu.

Sexy Beast
6.6

Sexy Beast (2000)

1 h 29 min. Sortie : 17 janvier 2001 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Jonathan Glazer

Toholl a mis 6/10.

Annotation :

Le film tient sur deux choses : la tendresse un peu cucul de Ray Winstone, ancien mafieux à la retraite, motif vu 45000 fois, et sur le personnage et l'interprétation pharaonique de Ben Kingsley. Ensuite, on a quelques idées intéressantes, un superbe clip pour "Peaches" des Stranglers et cet arrêt sur image fantastique au moment de l'apparition du titre. Et puis on a des vrais dialogues drôles. Et puis on a enfin un deuxième tiers bien balisé comme il faut, et une histoire un peu trop répétitive dans sa première heure.

Birth
6.8

Birth (2004)

1 h 40 min. Sortie : 3 novembre 2004 (France). Drame, Romance, Thriller

Film de Jonathan Glazer

Toholl a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Quel dommage de vouloir à tout prix résoudre empiriquement ce film mystérieux jusqu'à ses 20 dernières minutes. Car, sinon, c'est un quasi sans faute. Nicole Kidman est incroyable, le gosse est pas mal non plus. L'étouffement maladif dans un univers richou engoncé n'est pas sans rappeler, Nicole Kidman aidant, "Eyes Wide Shut" et Kubrick de manière générale. La musique est impeccable. Le dilemme moral, sur le fil de la pédocriminalité, est assez passionnant. Comment peut on à ce point sombrer, croire ce que l'on veut croire. Au mépris de tout le reste. Quand un élément perturbateur abracadabrantesque peut devenir l'étincelle au milieu d'un bloc de glace. Et même sans lui chercher des interprétations sens dessus dessous, c'est un film incroyable. Jusqu'à la quasi fin. Voilà tout.

Dream Scenario
6.6

Dream Scenario (2023)

1 h 41 min. Sortie : 27 décembre 2023 (France). Comédie, Fantastique

Film de Kristoffer Borgli

Toholl a mis 5/10.

Annotation :

High concept, et après ? Les scènes qui exploitent vraiment à grand escient ce concept ne sont pas aussi nombreuses qu'on l'aimerait, la critique sociétale sur la consommation est assez vaine et sonne creux, tant elle a été mieux traitée 50 fois ailleurs rien qu'en 2023. Et puis il y a quand même cette critique en creux de la "cancel culture". Les jeunes (wokes, probablement) vont cancel le personnage pour... aucune raison valable. Et ce sera un mouvement mondial ! Alors qu'il a rien fait, Nicolas Cage ! Le pauvre, il est à plaindre ! C'est quoi cette métaphore moisie ? C'est quand même bien droitard ça.

Making of
6

Making of (2023)

1 h 54 min. Sortie : 10 janvier 2024. Comédie, Drame

Film de Cédric Kahn

Toholl a mis 7/10.

Annotation :

Cédric Kahn nous livre un film qui est drôle et touchant, qui utilise à assez bon escient la mise en abîme, en ne faisant pas de Jonathan Cohen la star du film, alors même qu'il est la star du film, et du film dans le film. Vous suivez ? Podalydès est nickel, le personnage du caméraman apprenti est aussi assez touchant, jusqu'à ce qu'il se transforme en mascu possessif. Mais Kahn est plus intelligent que nous, et il se fout de notre gueule en offrant une happy end au film dans le film, qui finit par être tourné contre tous les signes, et au couple qui finit ensemble alors que le gars est un gros glandu. Et on ressort du cinéma, on a bien souri, on est content pour tout le monde. Et on s'est bien fait avoir.

Moi capitaine
7.1

Moi capitaine (2023)

Io Capitano

2 h 02 min. Sortie : 3 janvier 2024 (France). Drame

Film de Matteo Garrone

Toholl a mis 6/10.

Annotation :

"Moi capitaine" est bourré de qualités. L'écriture de ses personnages notamment, et celle de la solidarité entre migrants, et puis l'enchainement implacable des épreuves sur une route pourtant balisée. "C'est tout droit." Mais la pente est forte. Et puis il a quelques énormes défauts. Dont une esthétisation assez mal venue, qui vient ponctuer une image jamais vraiment crasseuse de quelques plans magnifiques d'une fourmilière humaine sur une dune, de jour ou de nuit, ou ce bateau qui fend inlassablement l'eau ensoleillée de la Méditerranée. C'est assez étonnant comme choix esthétique sur une histoire comme ça. C'est très beau, mais qu'est-ce que ça fout là ?

Je n'ai pas tué Lincoln
7.4

Je n'ai pas tué Lincoln (1936)

The Prisoner of Shark Island

1 h 36 min. Sortie : 28 février 1936 (États-Unis). Drame, Historique

Film de John Ford

Toholl a mis 5/10.

Annotation :

Ford se fout bien de notre gueule. On commence par ce qui va : Baxter est excellent, quelques images sont assez belles, l'atmosphère de la prison est bien poisseux. Et maintenant, on passe aux choses sérieuses : voilà une réécriture de l'histoire paresseuse, qui fait d'un personnage réel ambigu un héros valeureux, un peu esclavagiste quand même, un peu sudiste, un peu militariste, mais pas un mauvais bougre quand même. Et puis la justice expéditive américaine est un sujet en or, mais caricaturé tant que c'en est ici risible. Comme cette scène où le général donne ses consignes aux militaires qui siégeront au tribunal, leur demandant de faire fi du "reasonable doubt". Avant de dire : "Ce procès doit être la voix du peuple." Et pendant ce temps, dans le fond, on entend une foule en colère, qui crie, brule, pleure. C'est bien fait. Et puis le général dit : "Je vais ouvrir la fenetre, pour que vous entendiez." Toute l'absence de subtilité du film est dans cette phrase.

Canine
6.9

Canine (2009)

Kynodontas

1 h 36 min. Sortie : 2 décembre 2009 (France). Drame

Film de Yórgos Lánthimos

Toholl a mis 6/10.

Annotation :

High concept qui tourne un peu à vide trop rapidement, mais remarquablement joué, avec quelques trouvailles exceptionnelle (sortir en voiture pour aller chercher l'avion qui est tombé à un mètre de la porte) et une écriture étonnante. On regrettera que le changement du sens de certains mots ne soient qu'un ressort comique et pas un moyen de repenser totalement la signification des échanges.

La Chevauchée fantastique
7.6

La Chevauchée fantastique (1939)

Stagecoach

1 h 36 min. Sortie : 24 mai 1939 (France). Western

Film de John Ford

Toholl a mis 8/10.

Annotation :

ATTENTION. Il faut le remettre dans son contexte. Parce que, oh putain de bordel, la représentation des Natives en mode sauvages qui scalpent et attaquent gratuitement des civils, c'est pas joli joli.
Mais passons aux qualités : cette étude d'une micro-société, ces personnages tous hauts en couleurs, ces dialogues géniaux, ces images de grands espaces qui font enfin respirer les westerns de John Ford, ces séquences de vraie tendresse, ces regards entre classes qui se détestent avant de se respecter, ces séquences de grande tension alors que la menace est invisible, et qui mènent à la séquence de course-poursuite démente. Bref, grande réussite !

Carol
6.9

Carol (2015)

1 h 58 min. Sortie : 13 janvier 2016 (France). Drame, Romance

Film de Todd Haynes

Toholl a mis 8/10.

Annotation :

Magnifique film, subtil, extrêmement élégant, porté par ses deux actrices évidemment, mais aussi par une histoire simple mais passionnante, où les jeux de regards ont une importance toujours plus centrale. Et qui, contrairement à "Loin du paradis", explore toute la complexité d'une relation qui se construit malgré les interdits.

Pauvres Créatures
7.3

Pauvres Créatures (2023)

Poor Things

2 h 21 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Comédie, Drame, Fantastique

Film de Yórgos Lánthimos

Toholl a mis 9/10.

Annotation :

Ouais j'ai mis 9, ouais. Malgré les défauts évidemment du film, en particulier ses audaces visuelles un peu vaines et tantôt agaçantes, comme les fisheyes à répétition. Et aussi parce qu'il y a quand même une absolution un peu latente de la pédophilie (elle a le corps d'une femme de 30 ans, mais c'est quand même une enfant, et tout le monde s'en fout, y compris son futur mari).
Mais 9 parce que ça fait du bien un film comme ça de temps en temps, un film qui se libère de tout ce qu'on pourrait attendre, qui pousse les curseurs, qui narre une vraie histoire d'accomplissement avec des scènes dévastatrices et d'autres à crever de rire. Parce que l'audace visuelle marque malgré tout l'oeil, et que le production design est délirant, avec son style steampunk flashy pétard et ses inventions frankensteinesques. Parce que Willem Dafoe. Parce que Mark Ruffalo commence le film avec un accent pété à la Keanu Reeves dans "Dracula", mais qu'il le finit en hilarant psychotique. Parce que Emma Stone est la plus grande actrice de ces dix dernières années, arrivant ici à jouer de son corps pour adopter une gestuelle de poupon et graduellement d'évoluer vers la femme sophistiquée, de faire la même chose avec son vocabulaire et son énonciation, sans que rien ne paraisse jamais forcé ou artificielle. Parce que tous les personnages secondaires sont délirants.

May December
6.5

May December (2023)

1 h 57 min. Sortie : 24 janvier 2024 (France). Comédie dramatique

Film de Todd Haynes

Toholl a mis 7/10.

Annotation :

Ouais c'est réussi, j'admets. Todd Haynes agace avec sa musique permanente qui sur-souligne absolument chaque aspect du film, avec même parfois des zooms intempestifs. Est-ce que c'était une parodie et je ne l'ai pas compris ? Est-ce qu'il insiste sur ces artifices pour montrer lui-même à quel point la narration de son film est artificielle, comme la quête vampirique de Natalie Portman dans ledit film et qui débouche sur une scène finale à couper le souffle, avec cette progression de l'implication de l'actrice à chaque nouvelle prise dans un cadrage et une écriture extrêmement clichée. Natalie Portman est exceptionnelle pendant tout le film, notamment dans ses face à face avec un miroir, que Julianne Moore soit là ou non. Et le film est aussi très réussi dans sa retenue sur l'histoire, se contentant de faire parler les personnages. Il se concentre finalement plus sur la démarche très hollywoodienne de vouloir chroniquer un fait divers avec aucune autre motivation que : c'est glauque les gens vont aimer. Pour arriver à cette scène incroyable aussi de Julianne Moore, interrogé par son mari des années plus tard, et qui s'enferme dans un déni, rejetant la faute sur lui. "Who was in charge ?"

Toholl

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