⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.
Les joyeusetés de David Lynch
On peut ne pas apprécier les oeuvres de David Lynch, mais on ne peut y être insensible ... pour ma part je re-découvre et approfondis en permanence son univers onirique et surréaliste, parfois parodique, d'autres fois absurde et surtout je me laisse souvent hypnotiser ... j'espère vous faire partager ...
Afficher plus89 films
créée il y a plus de 11 ans · modifiée il y a 4 moisSix Figures Getting Sick (1966)
04 min. Sortie : 1967 (États-Unis). Animation, Épouvante-Horreur
Court-métrage d'animation de David Lynch
PiotrAakoun a mis 7/10.
Annotation :
1967 - COURT METRAGE
David Lynch, pour son tout premier court-métrage en tant qu'étudiant, nous propose une séquence d'environ 40 secondes répétée six fois, avec six personnages. A l’origine, le film se projetait sur un écran en ronde-bosse qu'il avait sculpté.
Jeu de mots sur "Six" et "Sick", on y remarque six visages expressifs sans corps, chacun relié progressivement à son estomac, qui, se remplissant d'une substance rouge sang, va finir par les faire vomir un flot de matière blanchâtre, barbouillis de putréfaction, le tout sur fond de sirène d'ambulance.
La tension extrême et l'aspect organique sont des signatures déjà bien personnelles, tout comme les qualités plastiques indéniables qui démontrent toute sa fascination pour la peinture. Ce film d'animation expérimental, graphique, avant d'être cinématographique, nous offre ainsi quelques clés de son univers que l'on trouvera d'ailleurs régulièrement tout au long de son oeuvre.
https://www.youtube.com/watch?v=ConQqixzY0M
Absurd Encounter with Fear (1967)
02 min. Sortie : 1967 (États-Unis).
Court-métrage de David Lynch
PiotrAakoun a mis 6/10.
Annotation :
1968 - COURT METRAGE
Sa première tentative cinématographique raconte une histoire de zombies en quelques plans maîtrisés, avec une mise en scène interpellante. Explorant quelques motifs classiques du film d'horreur, le contenu, d'une durée de 2'05", en est assez simple : alors qu'au début il semble adopter les clichés du genre en jouant sur l'effroi (la musique est crispante, le personnage évoque un zombie dans sa démarche), il finit par s'en démarquer en y ajoutant une touche poétique et absurde (le zombie extirpant des fleurs de sa braguette), le tout se terminant sur l'évanouissement (ou la mort) du personnage au moment où il regarde la caméra ... on est donc divisé entre plusieurs émotions : la peur, l'absurdité, le drame, ce que le titre résume finalement parfaitement. C'est tout autant amusant qu'effrayant.
Techniquement, la pellicule volontairement endommagée (fausses traces de moisissures, griffures), la mise au point approximative, ainsi que les couleurs ternes du film, ajoutent au film son aspect expérimental et faussement amateur. Il faut savoir qu'à l'époque, le format de film super 8 venait d'être inventé. D'une durée de tournage de 2'40" environ, il avait une fonction familiale et permettait à monsieur tout-le-monde, avec un peu d'imagination, de faire son propre film. Ce dont ce film témoigne habilement.
https://www.youtube.com/watch?v=qDqN9-VD9dM
Fictitious Anacin commercial (1967)
1 min. Sortie : 1967 (États-Unis).
Court-métrage de David Lynch
PiotrAakoun a mis 6/10.
Annotation :
1968 - PUBLICITE
Dans cette fausse publicité pour un faux produit, David Lynch nous vante les mérites d'un médicament mystérieux censé soigner des maux de tête, voire de la folie, ... nul ne sait, la seule certitude étant sa prétendue efficacité.
Les techniques et l'esthétique sont similaires à son film précédent, tout comme le contraste entre la peur et l'amusement, ici accentué par le côté burlesque des images.
L'intérêt principal de cette anti-pub réside finalement dans le fait qu'elle nous dévoile de nouveaux aspects de son univers. Il aborde ainsi, de manière très succincte, ses principales préoccupations du moment en tant que cinéaste.
On peut être frappé au niveau technique, par la diversité des plans et cadrages, ainsi que par l'utilisation du flou ou, même, par le rythme du montage ; mais également par l'esthétique, surannée et rurale ; par l'absurdité manifeste du message ; ou même par la tension qu'il provoque entre image et son, nous indiquant de la sorte, toute l'importance qu'il accorde à la musique.
Il nous fournit donc, en à peine une minute, de précieux indicateurs de son cinéma futur.
https://www.youtube.com/watch?v=TGOyoSAuREc
Sailing With Bushnell Keeler (1967)
03 min. Sortie : 1967 (États-Unis). Expérimental
Court-métrage de David Lynch
PiotrAakoun a mis 7/10.
Annotation :
1968 - COURT METRAGE
David Lynch saisit sa nouvelle caméra Bolex 16 mm pour nous plonger dans ce qu'il qualifie être son premier film amateur.
Avec ce film, il nous plonge manifestement dans l'étrangeté du quotidien. En effet, tout semble, à première vue, banal : trois hommes et un chien naviguant sur un voilier. Mais pour qui souhaite lire entre les lignes des images, il y a plus à découvrir : les expressions des visages et les gestes suspendus sont troublants, est-ce une menace ou plutôt un esprit bienfaisant qui semble planer sans se manifester ?
Cette présence mystérieuse est presque impalpable, mais pour quiconque connait un peu ses futurs films, on peut clairement affirmer qu'elle existe pour la première fois dans ce petit film.
Tout concourt à ce trouble : le son du vent, les ralentis, les flous, les arrêts sur image, le rythme du montage, les cadrages, le souci du détail, comme cette image finale en grisé. Lentement, mais sûrement, comme ce voilier, il nous dirige vers un état soit d'inquiétude, soit de sérénité ... tout dépend de votre état d'esprit.
Mais au final, une question subsistera :
Toutes ces impressions ne seraient-elles pas rien que notre imaginaire qui nous joue des tours ? Et vous l'aurez deviné : il n'y a pas de réponse claire.
https://www.youtube.com/watch?v=78ETYtxttJI
L'Alphabet (1968)
The Alphabet
04 min. Sortie : 1968 (France). Expérimental
Court-métrage de David Lynch
PiotrAakoun a mis 8/10.
Annotation :
1968 - COURT METRAGE
Pour son second film amateur, David Lynch nous propose un court-métrage d'animation symbolisant les difficultés de l'apprentissage et la méfiance envers le langage.
Les images proposées sont surréalistes et oniriques. A sa passion graphique, il mêle ses premiers éléments cinématographiques : animation, bande-son, chant et action réelle. La bande-son est intéressante. Sur un fond sonore venteux, on entends d'abord un homme récitant l'alphabet sous forme de chant lyrique, un groupe d'enfants le rejoignant et pour finir, sa fille Peggy, récitant l'alphabet sous forme de comptine. Les gros plans sont puissants et le grain de l'image est un peu sale. On sent bien que l'on est dans la matrice de ses futurs longs-métrages. Tous les ingrédients y sont effectivement déjà bien présents.
Nous découvrons aussi déjà tout son talent de cinéaste théâtral. L'état de rêve dans lequel il nous plonge jusqu'à la dernière image sera anéanti. Son amusement à nous terrifier est manifeste, il parviendra réellement à le faire de manière encore plus magistrale par la suite.
https://www.youtube.com/watch?v=FCrKONTgtI8
The Grandmother (1970)
34 min. Sortie : 1970 (France). Épouvante-Horreur
Court-métrage de David Lynch
PiotrAakoun a mis 9/10.
Annotation :
1970 - MOYEN METRAGE
Avec ce premier moyen métrage, David Lynch nous propose la plus longue de ces oeuvres de jeunesse et nous entraîne dans un film intrigant où il mixe psychanalyse et fantasmagorie. Il nous éclaire surtout sur ses premières recherches essentielles et reste, pour moi, le court-métrage expérimental le plus fascinant que j'ai pu voir.
Tout y est concis, le scénario d'abord, qui, même s'il propose une histoire invraisemblable d'un garçon, sorte de Pierrot lunaire, maltraité par ses parents. En plantant une graine dans son lit il verra en sortir une plante qui accouchera d'une grand-mère gentille qui parviendra à le faire s’évader de son quotidien violent. Il retranscrit ainsi, de manière humaine, les peurs et les angoisses de l'enfance.
Au niveau sonore, nous sommes gâtés, malgré qu'il il n'y ait pas encore de dialogues. Nous avons droit à des silences sur fond de bourdonnement sourd en arrière-plan, le tout agrémenté de bruitages, de cris et d'aboiements par moments terrifiants. Ces cris, toujours feutrés, semblent provenir d'un monde parallèle, comme s'ils voulaient traverser la paroi du cauchemar. De temps à autre, il parsème certaines scènes d'un peu de musique. Toute personne un minimum intéressée par les recherches sonores trouvera ici de quoi satisfaire ses tympans.
Au niveau de l'image, il poursuit ses expérimentations en variant ses techniques : la prise de vue image par image, les ralentis, les flous, le travail direct sur la pellicule et la pixellisation. Toutes ces manières différentes de cadrer, de filmer, d'éclairer une scène vont désormais faire partie de la richesse de sa palette. Il mêle ainsi judicieusement son univers graphique à ses préoccupations cinématographiques pour un résultat des plus étranges.
Naviguant sans cesse dans un univers onirique, symbolique et surréaliste parfois effrayant, il parvient à provoquer chez nous de la compassion pour le vécu de ce jeune garçon. Le côté menaçant de certaines scènes renforçant notre empathie envers lui.
On y découvre aussi les prémices d'un jeu d'acteurs, ainsi que les thèmes tels qu'on les retrouvera dans "Eraserhead" sept années plus tard : une famille détestée avec des parents monstrueux, sa fascination pour la naissance et tout ce qui est organique, la difficulté de vivre dans un monde hostile, ...
https://es-es.facebook.com/VisionAnonima/videos/the-grandmother-1969-david-lynchcortometraje/2514168162032545/
The Amputee (1974)
05 min. Sortie : 1974 (États-Unis). Comédie
Court-métrage de David Lynch
PiotrAakoun a mis 6/10.
Annotation :
1974 - COURT METRAGE
Pendant la période où Lynch travaillait sur Eraserhead, Fred Elmes, qui avait aidé Lynch dans son premier film, devait tester du matériel audiovisuel. Lynch profita de cette occasion pour réaliser un petit court métrage avec lui et Catherine E. Coulson, où, une femme amputée des jambes écrit une lettre et se fait refaire ses bandages.
Tourné en un seul plan fixe, ce film mystérieux est perturbant et dérange par l'absence de sentiments qui se dégage de la scène ...
https://www.youtube.com/watch?v=KQ5RsowRIus
Eraserhead (1977)
1 h 29 min. Sortie : 17 décembre 1980 (France). Épouvante-Horreur, Fantastique, Expérimental
Film de David Lynch
PiotrAakoun a mis 10/10.
Annotation :
1977 - PREMIER LONG METRAGE
Film cauchemar expérimental tourné en noir et blanc où l'on retrouve déjà toutes les caractéristiques futures de l'univers lynchien ...
Elephant Man (1980)
The Elephant Man
2 h 04 min. Sortie : 8 avril 1981 (France). Biopic, Drame
Film de David Lynch
PiotrAakoun a mis 9/10.
Annotation :
1980 - SECOND LONG METRAGE
Mon tout premier Lynch, je me souviens avoir eu des larmes aux yeux, j'avais alors 18 ans et ne savais pas que David Lynch me poursuivrais toute ma vie ... tout à fait accessible par rapport au reste de son oeuvre, tourné en noir et blanc, ce film a remporté le grand prix du festival d'Avoriaz, et lui apporte la notoriété ...
Dune (1984)
2 h 17 min. Sortie : 6 février 1985 (France). Fantastique, Science-fiction
Film de David Lynch
PiotrAakoun a mis 7/10.
Annotation :
1984 - TROISIEME LONG METRAGE
Le film qu'il est de bon ton de ne pas aimer de David Lynch ... mais personnellement ayant adoré le cycle de livres de Frank Herbert, je ne peux que m'incliner devant cette tentative folle d'essayer d'adapter un film sur une histoire de science-fiction contenant plus de 3.000 pages !! ... impossible pari, j'aime cette folie ... l'accueil du public est mitigé et le réalisateur renie ce film dont il n'a pas eu le final cut ...
Blue Velvet (1986)
2 h. Sortie : 21 janvier 1987 (France). Drame, Thriller, Film noir
Film de David Lynch
PiotrAakoun a mis 10/10.
Annotation :
1986 - QUATRIEME LONG METRAGE
Le film qui résume pour moi le mieux l'univers lynchien : un scénario impeccable ... accessible au grand public ... tout en étant dérangeant.
Il reçoit de nouveau le grand prix du festival d'Avoriaz ...
Surrealist Cinema BBC Arena 1987 presented by David Lynch (1987)
Sortie : 1987 (Royaume-Uni).
Documentaire
PiotrAakoun a mis 8/10.
Annotation :
1987 - PROGRAMME TELEVISE
En 1987, l'année suivant la percée de "Blue Velvet" dans les salles, la BBC le considérait comme une autorité suffisante en matière de surréalisme cinématographique pour l'engager à présenter un épisode d'Arena sur le sujet.
La tâche de Lynch consistant à fournir des faits sur les films et les cinéastes extraits tout au long pour raconter l'histoire du film surréaliste. Comme tout surréaliste digne de ce nom, Lynch crée sa propre version de la réalité. Non seulement David Lynch les contextualise, mais il discute de leur influence sur son propre travail.
https://www.openculture.com/2013/10/david-lynch-presents-the-history-of-surrealist-film-1987.html (version originale en anglais, non sous-titrée)
The Cowboy and the Frenchman (1988)
25 min. Sortie : 1988 (France).
Court-métrage de David Lynch
PiotrAakoun a mis 7/10.
Annotation :
1988 - COURT METRAGE
Episode télévisé sous forme d'une comédie bouffonne écrite pour la série "Les Français vus par", ici les français tels que perçus par les américains.
Face à face un cowboy devenu sourd d'avoir trop tiré avec son colt et un français et sa valise remplie d'objets symbolisant la France, camembert, vin rouge, escargots, Tour Eiffel. La rencontre qui avait plutôt mal débuté dégénère progressivement en fête bon enfant pleine d'échanges culturels aussi surprenants que réjouissants.
La réussite du court métrage tient surtout dans le rythme des dialogues et ce côté étrangeté décalée, marque de fabrique de David Lynch.
https://www.youtube.com/watch?v=rQsGma4_H1Y (partie 1)
https://www.youtube.com/watch?v=aAEPWfJeAag (partie 2)
P.S. : la vidéo est disponible sur le DVD "The Short Films of David Lynch" édité en 2002.
David Lynch : Don't Look at Me (1989)
59 min. Sortie : 1989 (France).
Documentaire de Guy Girard
Annotation :
1989 - DOCUMENTAIRE
Tourné à la fin des années 80 juste avant la sortie de "Twin Peaks", ce documentaire plutôt fascinant montre le légendaire réalisateur/artiste/compositeur se relaxant chez lui, sculptant de petites statues en argile et refusant de discuter du sens ou de l'un des aspects particuliers ou détails dans ses films. C'est une chose que vous apprenez sur Lynch ici, il ne vous dira pas ce que signifient ses films, il préfère entendre ce que vous pensez.
Il y a des extraits des trois plus grands films du réalisateur, "Blue Velvet", "The Elephant Man" et bien sûr, "Eraserhead". Les fans seront ravis lorsque Lynch attrape Jack Nance et se dirige vers le célèbre tunnel où Henry commence son voyage déformé dans "Eraserhead". Un regard en profondeur sur l'un des réalisateurs les plus grands et les plus stimulants de tous les temps.
https://www.youtube.com/playlist?list=PLCD385F480BDFF539
Twin Peaks - Qui a tué Laura Palmer ? (1991)
Twin Peaks: Northwest Passage
1 h 53 min. Sortie : 28 août 1992 (France). Drame, Policier, Thriller
Film DTV (direct-to-video) de David Lynch
PiotrAakoun a mis 8/10.
Annotation :
1990 - EPISODE PILOTE DE LA SERIE TWIN PEAKS
Cet épisode existe dans deux versions différentes:
. Une version télévisée de 90 minutes (le pilote de la série) diffusée aux États-Unis et en France et après laquelle s'enchaîne parfaitement le premier épisode de la saison 1,
. Une version alternative dite « européenne », sortie en vidéo en France sous le titre "Qui a tué Laura Palmer ?".Ce montage particulier contient vingt minutes supplémentaires continuant le pilote original, tournées par David Lynch, qui donnent une fin à l'histoire. Il n'a jamais été question que cette version soit diffusée à la télévision. Ces scènes avaient été tournées, pour transformer le pilote en téléfilm exploitable en vidéo pour le marché européen exclusivement. C'était pour Lynch et Frost un atout supplémentaire pour financer la série!
C'est le second film de David Lynch que j'ai vu, sur VHS (dans les années 90) sans faire le rapprochement avec "Elephant Man" que j'avais vu à sa sortie au cinéma en 1980 et le souvenir que j'en ai est que c'était glauque ... mais je n'avais pas encore découvert la passion que j'aurais pour ce cinéaste ... et surtout je n'avais pas vu la série "Twin Peaks" vu que je n'étais pas relié au câble télévisuel ...
Sailor & Lula (1990)
Wild at Heart
2 h 05 min. Sortie : 24 octobre 1990 (France). Road movie, Romance, Film noir
Film de David Lynch
PiotrAakoun a mis 9/10.
Annotation :
1990 - CINQUIEME LONG METRAGE
Proche de l'univers de "Blue Velvet" pour le style ... une belle histoire qui lui rapportera la palme d'or au festival de Cannes ...
Industrial Symphony No. 1: The Dream of the Broken Hearted (1990)
50 min. Sortie : 1990 (France). Drame, Comédie musicale
Film de David Lynch
PiotrAakoun a mis 8/10.
Annotation :
1990 - SPECTACLE MUSICAL
Il s'agit de la captation vidéo d'un spectacle musical. À la base, Industrial Symphony no 1 est un récital de chansons écrites par David Lynch, parolier, et Angelo Badalamenti, compositeur. La plupart des chansons ont un rythme lent, prennent pour thème l'amour, et empruntent aux sonorités des slows des années 1950 tout en les sublimant. Les chansons sont interprétées par Julee Cruise : son style vocal ne laisse pas de place à l'improvisation ; il reste fluet, appliqué, sans aucun effet séducteur ou sensuel, l'objectif étant de laisser l'émotion surgir d'une atmosphère globale créée par le spectacle et non par l’interprète uniquement. Dans le spectacle, la chanteuse apparaît le plus souvent suspendue en l'air ou blottie dans le coffre d'une voiture : "Défigurée par une perruque platine faisant casque, transformée en abat-jour par une robe à balconnet dont l'ampleur partant au-dessus de la taille l'engonce, dévoile ses jambes qui se balancent dans le vide."
Une vidéo fait office de prologue au spectacle : on y voit les personnages éponymes du film Sailor et Lula qui se parlent au téléphone. Sailor (Nicolas Cage) annonce, désolé, à Lula (Laura Dern), qu’il doit partir. Les deux personnages semblent aussi désarmés l’un que l’autre. Ce sont les rêves et les visions de Lula qui constituent la suite du spectacle, dont le sous-titre prend tout son sens : « le rêve d’une femme au cœur brisé ». On peut considérer le personnage fantasmagorique interprété par Julee Cruise comme une projection du moi esseulé de Lula. Parmi les autres participants au spectacle, on reconnaît Michael J. Anderson, le nain de la Red Room dans la série Twin Peaks : il scie à plusieurs reprises et sans succès une bûche, puis rejoue le dialogue de la séparation des deux amants. Interviennent également des danseuses, des ouvriers de chantier, et un homme-cerf géant écorché monté sur échasses. À la fin du spectacle, des baigneurs en celluloïd tombent de cintres. Puis tout se termine avec une pluie de poussière lumineuse, dans un sentiment d’apaisement.
(Wikipedia)
Blog de Shangols : bien que "Industrial Symphony #1" prenne comme point de départ une scène coupée de Wild at Heart (très jolie scène, d’ailleurs, douce et dure à la fois), c’est bien le style Twin Peaks que Lynch expérimente ici : musique de Badalamenti qui reprend presque le thème de la série, ambiance entre glauques lumières de torche électrique et planage éthéré, récurrences des jeunes filles (qu’elles
The King of Ads: Part 2 (1993)
56 min.
Documentaire de Jean-Jacques Beineix, Jean-Pierre Jeunet, William Klein, Nikita Mikhalkov, Tarsem Singh, Wong Kar-Wai, Gérard Corbiau et Bettina Rheims
Annotation :
1991 - COMPILATION DE FILMS PUBLICITAIRES
Compilation de films avec des publicités télévisées européennes réalisées par une variété de réalisateurs bien connus de toute l'Europe et des États-Unis. Compilé et produit par Jean-Marie Boursicot.
We care about New York (1991)
1 min. Sortie : 1991.
Court-métrage de David Lynch
PiotrAakoun a mis 5/10.
Annotation :
1991 - PUBLICITE
Spot publicitaire composé d'un message d'intérêt public créé pour attirer l'attention sur le problème des rats de la ville.
Blog de Shangols : Ce court métrage prophétique montre que, si tu jettes ton papier gras dans les rues de la grande Pomme, les rats viendront te grignoter les extrêmités. Camus s'invite donc chez Lynch pour ce petit film bricolé et guère inspiré, si ce n'est dans son noir et blanc vénéneux assez réussi. A part ça, c'est un peu simpliste (la bande de loubards éructants qui cradent tout) et même parfois amateur dans le cadrage (les rats sont tout mimi alors qu'ils sont censés représenter le Mal). Lynch a beau gonfler ça avec une musique inquiétante et des ralentis qui mettent les miquettes, on ne tremble guère, et on continuera gaiement à balancer ses papiers gras dans la rue.
https://www.youtube.com/watch?v=jjRRXJ_-P3A
Twin Peaks - Les 7 derniers jours de Laura Palmer (1992)
Twin Peaks: Fire Walk with Me
2 h 15 min. Sortie : 3 juin 1992. Fantastique, Épouvante-Horreur, Policier
Film de David Lynch
PiotrAakoun a mis 9/10.
Annotation :
1992 - SIXIEME LONG METRAGE
Il vaut mieux pour bien comprendre ce film avoir en tête la série télévisée car David Lynch a voulu ici déconstruire le propre mythe de Laura Palmer, voulant la voir de son vivant, mais il perturbe volontairement les admirateurs de "Twin Peaks" en n'utilisant pas tous les acteurs présents dans la série, certaines personnes pouvant seulement rappeler tel ou tel acteur ... c'est finalement une relecture différente de sa propre série qu'il propose ... se penchant sur son propre rebut imagier ...
Barilla Commercial (1993)
1 min. Sortie : 1993 (France).
Court-métrage de David Lynch
PiotrAakoun a mis 6/10.
Annotation :
1993 - PUBLICITE
Publicité réalisée pour les pâtes Barilla
Blog de Shangols : on se déporte sous le soleil d'Italie, et on se tape un plat de farfalle en compagnie de Gérard Depardieu pour une pub pour les pâtes Barilla. Oui, alors là, c'est clairement une petite récréation sans enjeu : Depardieu, encore beau à cette époque, console une petite fille tombée de vélo en lui préparant une bonne platrée de Barilla, c'est charmant, joliment éclairé, dynamique ; et ça se termine sur un gag proprement hilarant (ou pas) : c'est une jeune fille qui tombe de scooter, et notre Gérard s'apprête également à la gaver de pâtes. Hihihi. On sent le contrat arrangé pour que l'acteur tourne avec Lynch, ça fait toujours bien sur un CV, next.
https://www.youtube.com/watch?v=39c6OVEURlU
Premonition Following an Evil Deed (1995)
1 min. Sortie : 1995.
Court-métrage de David Lynch
PiotrAakoun a mis 9/10.
Annotation :
1995 - COURT METRAGE
Contribution au projet "Lumière et Compagnie" : 41 réalisateurs de renommée mondiale réalisent chacun un film de 1 minute avec un cinématographe, la machine inventée par les frères Lumière, pour célébrer le centenaire de l'invention du cinéma.
Lynch propose une déambulation étrange ponctuée d'images choc sur un fond de musique angoissante.
Blog de Shangols : retour au barré avec l’ardu Premonitions Following an Evil Deed, extrait de Lumière et compagnie. 55 secondes filmées avec la caméra d’origine des frères Lumière, 5 plans isolés les uns des autres (le dernier semble pourtant être la suite du premier). Ca fait peur malgré la rapidité, et Lynch arrive, dans la contrainte, à donner quelques flashs de cauchemar encore une fois très impressionnants. Ce petit machin est fantomatique et dérangeant, retrouvant ainsi quelque chose de l’origine du cinéma « (regarder agir des gens morts », disait je ne sais plus qui).
https://www.youtube.com/watch?v=wRWmep4pSzg
Longing (1995)
05 min. Sortie : 1995 (États-Unis).
Court-métrage de David Lynch
PiotrAakoun a mis 5/10.
Annotation :
1995 - CLIP VIDEO
Clip vidéo réalisé pour X Japan
Blog de Changols : un film suave et majestueux réalisé pour le groupe X-Japan. Assez des goûts souvent cheap de Lynch : la chanson est pas mal du tout, bluette sentimentale joliment orchestrée et très mélancolique, avec moult nappes electro qu'affectionne le maître. Il dessine donc autour de ce morceau un écrin hyper identifié : on retrouve là dedans beaucoup d'éléments typiquement lynchiens, non seulement dans la lenteur des plans, mais dans cet attrait pour le feu, dans cette lumière étrange (un projecteur qui tombe sur une plage déserte) et ces nappes de nuages qui passent à toute vitesse au-dessus de notre protagoniste. Le chanteur, immobile dans son rond de lumière, se laisse draguer par la caméra élégante et asperger par les trombes d'eau qui lui tombent sur la gueule dès qu'il dit "rain". Oui, le clip est trop illustratif, malheureusement ; très appréciable esthétiquement, mais trop littéralement proche du texte. Voilà quand même un moment de douceur tourmentée assez agréable.
https://www.youtube.com/watch?v=Xxvy-INKDhY
Sci fi movie
Comédie
Film
Annotation :
1997 - PUBLICITES
Trois films publicitaires réalisés pour la chaîne câblée spécialisée dans la science-fiction "Sci-Fi Channel".
- "Aunt Droid" est un minuscule film subtil, qui fonctionne sur la subjectivité du spectateur. A priori, une image simple : une femme passe l'aspirateur (image très légèrement rendue inquiétante par la contre-plongée bien calculée au ras du sol). Mais Lynch nous propose de lire cette image de deux façons : soit en imaginant que c'est notre braVe tata qui fait le ménage, soit en imaginant que c'est un robot. Quand le carton "Aunt Droid ?" apparaît, on se dit qu'effectivement il y avait quelque chose d'étrange dans la froideur du plan, dans ce geste mécanique et répétitif, dans la distance de la caméra. Ingénieux. (Blog de Changols)
- "Nuclear Winter" : même principe, encore mieux dosé. Un plan fixe sur une fenêtre ; dehors la neige ; une silhouette sombre traverse ce cadre dans le cadre. Simple gusse qui rentre chez lui en hiver ? ou image post-apocalyptique monstrueuse ? Lynch joue avec notre inquiétude, titille nos nerfs et fausse notre jugement avec son bruit d'horloge normande, encrasse son image dans un noir et blanc qu'on associe tout de suite aux films d'horreur quasi-amateur genre Night of the Living dead, équilibre superbement son cadre en nous obligeant à focaliser notre regard sur le centre, et le tour est joué. Du Lynch à 2000%. (Blog de Changols)
- "Rocket" : un mouvement là encore très étrange qui s'approche doucement, dans un très beau ralenti, d'une fusée pour enfant disposée dans un centre commercial. On apprend que Jupiter est à 366 miles de la Terre, et on découvre un enfant derrière la fusée, en train de rêver... ou un Jupiterien fraîchement débarqué... Ces petits films sont des portes ouverts vers l'imaginaire, et celui-ci le fait très subtilement, par une simple association d'idée. On peut y voir une véritable déclaration d'amour au pouvoir évocateur du cinéma, et trouver que la quintessence lynchienne se trouve dans ces quelques minutes de métrage. Effrayants mais très beaux, ils en disent en tout cas très longs, et Sci-Fi Channel a dû se frotter les mains. (Blog de Changols).
https://www.youtube.com/watch?v=xGm6w9ml0jI (Aunt Droid)
Pour les deux autres clips vous les trouverez dans le document suivant :
https://www.youtube.com/watch?v=RoCYbQBTmlY
Lost Highway (1997)
2 h 14 min. Sortie : 15 janvier 1997. Drame, Thriller, Film noir
Film de David Lynch
PiotrAakoun a mis 10/10.
Annotation :
1997 - SEPTIEME LONG METRAGE
Un aspect de l'univers lynchien que l'on peut ne pas apprécier ... une touche d'hermétisme schizophrénique ... j'adore !
Pretty as a picture : The Art of David Lynch (1997)
1 h 25 min. Sortie : 1997 (France).
Téléfilm de Toby Keeler
Annotation :
1997 - DOCUMENTAIRE
Produit à l’époque du tournage du film "Lost Highway", ce qui explique pourquoi le tournage de ce film y est assez largement documenté, avec e.a. des interventions du producteur Deepak Nayar, d’Angelo Badalamenti, de Mary Sweeney.
https://www.youtube.com/watch?v=11nPUi5RWck (version anglaise, non sous-titrée)
Parisienne People (1998)
1 min. Sortie : 1998 (France).
Publicité de David Lynch
PiotrAakoun a mis 4/10.
Annotation :
1998 - PUBLICITE
L’une d’une série de publicités pour la marque de cigarettes parisiennes réalisées par des réalisateurs de premier plan.
Blog de Changols : l'incursion la plus barrée de Lynch dans la pub, ça ne fait aucun doute. On ne voit pas du tout le rapport entre ce qu'on voit et les cigarettes qu'on veut nous vendre, mais on s'en fout complètement. Effrayant, spectaculaire, ce petit film rappelle les expérimentations les plus folles de Twin Peaks : Lynch joue avec les ralentis et les accélérés, passe le film à l'envers en faisant jouer les acteurs à l'endroit, et fabrique un objet fascinant et dérangeant. On y voit une flamMe zigzaguer dans une rue déserte, deux hommes tomber à terre, jouer aux zombies puis partir en riant, des poissons morts voler dans le ciel, et le feu prendre enfin sur l'image du paquet de clopes. Ça donne plus envie d'arrêter de fumer que l'inverse, mais ça donne en tout cas, en quelques secondes, un aperçu de ce que peut être la force fantomatique du cinéma de Lynch quand il est en liberté, quand on le laisse inventer et expérimenter. Un petit chef-d'oeuvre qui vous rentre dans le subconscient comme a pu le faire le nain qui parle à l'envers par exemple.
https://www.youtube.com/watch?v=fRjNCP9ioWE
Une histoire vraie (1999)
The Straight Story
1 h 52 min. Sortie : 3 novembre 1999 (France). Drame, Road movie
Film de David Lynch
PiotrAakoun a mis 10/10.
Annotation :
1999 - HUITIEME LONG METRAGE
Une autre face de l'univers lynchien ... limpide ! ... avec une histoire bouleversante d'humanité ... difficile à croire pour un néophyte que c'est le même réalisateur que "Lost Highway", tellement ces 2 films n'ont rien en commun ...
(le scénario est dû à son ex-épouse Mary Sweeney et est plus apaisé et presque optimiste)
Mulholland Dr. (1999)
1 h 28 min. Sortie : 1999 (États-Unis).
Téléfilm de David Lynch
Annotation :
1999 - PROJET PILOTE
Projet pilote d'une série qui finalement ne sera jamais produite.
Le Troisième Monde (2000)
Playstation 2: The Third Place
1 min. Sortie : 2000 (Japon). Fantastique
Court-métrage de David Lynch
PiotrAakoun a mis 8/10.
Annotation :
2000 - PUBLICITES
3 clips publicitaires réalisés pour Playstation 2
A mon avis les responsables de Playstation ont dû être un peu interloqués à la réception des choses.
- "The third place" est sûrement le plus barré des six, et le plus hallucinant. Dans une ambiance qui évoque la scène des portes dans Alphaville de Godard, un gars déambule dans une sorte de corridor, chaque coin de décor ouvrant sur des hallucinations diverses et variées : torsions de son visage, tentatrices sexys, nappes de fumée, trio de créatures effrayantes (dont un homme canard et un foetus-momie). On ne sait pas ce que ça veut dire, on ne voit aucun rapport avec les consoles de jeu, Lynch lui-même conclut par un point d'interrogation, mais le fait est que voilà un objet purement lynchien qu'on n'avait pas vu depuis Eraserhead (dont il utilise beaucoup d'ingrédients, depuis le noir et blanc crasseux jusqu'à l'aspect cauchemar éveillé). Complètement schizophrène, démesurément poseur, et assez génial. (Blog de Shangols)
- "The Wolfman" (non recensé sur SC) est un gentil hommage au film de genre (l'épouvante) en même temps qu'aux origines du cinéma (le théâtre d'ombres, le papier découpé). Dans un travail sur le son qui s'apparente à une véritable symphonie de voix et d'effets, on regarde un type se fantasmer en loup-garou et traverser les galaxies, hyper excité par sa transformation. C'est parfaitement effrayant et visiblement très sous influence de psychotropes, mais ça fonctionne parfaitement : montage dopé, impression d'illimitation du monde et de l'imaginaire, style hyper contemporain, ça devrait vendre de la console de jeu comme des petits pains. (Blog de Shangols)
- "Bambi" (non recensé sur SC) est beaucoup moins intéressant. C'est un simple gag pas super bien filmé et assez indigne du maître. Un petit faon adorable se promène dans un bois idyllique, et en parallèle un gros 4x4 s'approche. Le choc est inévitable, mais c'est le faon qui pulvérisera la voiture. "Un autre endroit, d'autres règles", nous indique-t-on. Encore faudrait-il, alors, que le film soit moins conventionnel dans sa forme et moins "rigolo" dans son écriture. Un clip qui aurait pu être réalisé par n'importe qui. (Blog de Shangols)
- "Rabbits" (non recensé sur SC) est en fait un seul plan très simple sur un chien en train de dormir, et de rêver (de lapins ?). L'idée est ultra-simple (pénétrez dans votre monde personnel) et fonctionne très joliment, grâce aux détails : une machine à laver qui tourne, un bruit