Les livres - 2025
(Le début de l'année risque de compter un certain nombre de romans turcs et d'ouvrages historiques sur Istanbul, l'Empire ottoman et la Turquie ; vos suggestions sont les bienvenues !)
6 livres
créée il y a 22 jours · modifiée il y a environ 22 heuresPourquoi l'Empire ottoman ? (2022)
Six siècles d'histoire
Sortie : septembre 2022. Document, Histoire
livre de Olivier Bouquet
Behuliphruen le lit actuellement.
Atlas des continents brumeux
Sortie : 2001 (France). Roman
livre de Ihsan Oktay Anar
Behuliphruen a mis 8/10.
Vie de Gérard Fulmard (2020)
Sortie : 3 janvier 2020. Roman
livre de Jean Echenoz
Behuliphruen a mis 6/10.
Annotation :
J'ai été un ardent échenozien ; je crois que je suis un peu refroidi désormais... Naturellement, la maestria narrative d'Echenoz reste stupéfiante - et, à ce titre, cet opus m'a davantage convaincu que le précédent, "Envoyée spéciale". Peu d'auteurs peuvent me faire réellement éclater de rire par la seule force de leur style ; peu d'auteurs m'impressionnent autant par leur agilité. On a beaucoup écrit sur le sens de l'arythmie d'Echenoz, sur son écriture "géographique" et sur sa narration cinématographique - je reste très sensible à ces travellings littéraires, à cette manière de zoomer sur son sujet : plusieurs chapitres sont, à cet égard, des chefs d'œuvre - dont le chapitre inaugural.
Mais la sophistication de cet attirail technique semble en proportion inverse de la tendresse pour les personnages, de l'intérêt pour le motifs abordés (sauf Paris, et il est vrai qu'Echenoz est un grand écrivain de Paris) - et, plus embêtant, de la confiance dans l'écriture. Que met en scène Echenoz ? Un héros médiocre quasi dépourvu d'intériorité, une trajectoire absurde et inconsistante, un de ces partis politiques attrape-tout sans corps de doctrine - et déployer un tel feu d'artifice narratif et stylistique pour mettre en scène tant de vide, tant d'absence d'être, suscite souvent une sorte de gêne : et j'ai été un peu désolé de constater que ce qu'il y a de désenchanté dans une telle posture tourne parfois à l'aigre, sinon au cynisme.
Avec vue sur l'Arno (1908)
A Room with a View
Sortie : 1947 (France). Roman
livre de E.M. Forster
Behuliphruen a mis 7/10.
Annotation :
Le caquetage des premières scènes florentines (et cet horrible personnage de Miss Bartlett) offrent au roman un démarrage un peu agaçant. Puis, derrière le ton ironique et chantourné de rigueur, que l’on retrouve sans surprise sous la plume d’un Britannique des années 1900, on est ému par l’effort existentiel dont ce roman est le récit : un effort d’émancipation, d’invention de soi, nécessaire pour s’extraire des ornières de la routine, de la superstition et de l’aveuglement. Il y a quelque chose qui évoque James, dans l’urgence de cet effort à entreprendre, le caractère unique et nécessaire de ce moment à saisir, qui donne le ton d’une existence entière. S’ouvrant et se refermant à Florence, le récit se présente comme le début d’une vita nuova – et ce qu’il pourrait y avoir d’un peu « préraphélite » dans cet imaginaire-là est traité à la manière moderne, avec finesse, délicatesse et distance.
Le roman se distingue surtout par la voix de femme qu'il parvient à faire entendre (là encore on pense à James) : une voix qui tente d'échapper à ceux qui lui expliquent comment elle doit se comporter en tant que femme (il y a un moment une description très exacte du mansplaining), et que deux abîmes menacent : d'une part, sous l'effet du respect des conventions, l'effacement de soi derrière l'homme à qui elle est destinée ; d'autre part l'expérience pure et simple du renoncement : l'abandon à la nuit. Entre les deux le chemin est sinueux. Le personnage du vieil Emerson, athée dégagé des préjugés, lui fournira, dans une très belle scène qui est l'acmé du roman, le courage et la lucidité nécessaires pour s’engager dans ce chemin ardu de la vérité de soi-même.
La Dame du lac (1943)
The Lady in the Lake
Sortie : 1948 (France). Roman, Policier
livre de Raymond Chandler
Behuliphruen a mis 8/10.