Les meilleures Director's Cut

Faire un film, c'est compliqué… d'autant plus quand l'un d'entre eux se doivent d'être modifiés, tronqués ou parfois complètement remaniés pour moults raisons ! Cela est parfois dû à des conflits entre un réalisateur et un producteur, un changement de cap en cours de projet, ou tout simplement pour ...

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7 films

créée il y a plus de 2 ans · modifiée il y a plus de 2 ans
Superman II
5.6

Superman II (1980)

2 h 07 min. Sortie : 9 décembre 1980 (France). Action, Science-fiction

Film de Richard Lester

Annotation :

Quand Richard Donner a réalisé le premier Superman, il lui restait en stock encore bien de la pellicule pour pouvoir tourner SON Superman 2 en simultanée. Ce qu'il fit, en tournant une grande majorité des plans et séquences pour réaliser sa suite bien à lui. 18 mois de tournage en tout pour un film entier et une suite déjà bien entamée... mais sous le signe d'une tension palpable entre Richard Donner et Alexander Salkind, le producteur exécutif.

La suite de l'histoire est facile à deviner : Richard Donner se fera renvoyer de son propre projet et remplacé par Richard Lester, qui retournera une bonne partie des plans prévus par Donner. En résulte un film qui, même s'il n'est pas mauvais pour autant, amorce un ton bien plus humoristique et léger que le premier film, ainsi que le projet de base du Superman 2 de Donner. Ce qui résultera en une nouvelle version intitulée "Superman 2 : The Richard Donner Cut" en 2006. Et bien que beaucoup estiment qu'il est à peine mieux que le Superman 2 sorti en 1980, j'estime pour ma part qu'il vaut bien plus le détour malgré ses 11 minutes de moins. Et ce pour trois raisons :

- L'intégralité des plans tournés par Lester ont été retirés pour laisser place aux prises prévues par Donner, ce qui fait qu'on dispose du film tel qu'il a été imaginé de base par le premier réalisateur... du moins avec le matériel dont il disposait, car de son propre aveux, il aurait souhaité réaliser une fin différente. On se retrouve donc avec un Superman 2 alternatif et ça... franchement c'est cool.

- L'introduction du film nous relie directement à la fin du premier opus sorti en 1978, à l'inverse de la version de Lester qui s'en éloignait plus, ce qui a pour effet d'assurer une réelle continuité et surtout un sous-texte plus intéressant concernant l'arrivée de Zod sur Terre... mais je n'en dirai pas plus.

- Enfin, le ton du film est similaire au précédent Superman (à savoir moins léger que celui de Lester), ce qui encore une fois renforce la continuité de l'univers voulu par Donner.

Ce qui par conséquent transforme Superman 2 en seconde partie d'un dytique épique insécable, à l'inverse d'une suite honorable... et ça change tout.

C'est drôle, cette histoire me fait penser à un autre film, tiens...

Version cinéma : 127 min
Richard Donner Cut : 116 min

Zack Snyder's Justice League
6.5

Zack Snyder's Justice League (2021)

4 h 02 min. Sortie : 18 mars 2021. Action, Aventure, Fantastique

Film de Zack Snyder

Annotation :

A l'instar de Superman 2, Justice League a été une bonne source de tension entre Zack Snyder et les studios Warner, qui accusaient les mauvais résultats de Batman v Superman qu'ils jugeait trop sombre et violent. Et profitant des déboires familiaux de Snyder, l'on embaucha Joss Whedon pour retourner et remonter les scènes de Justice League, et il est de notoriété publique que le résultat est diamétralement opposé à la version voulue par Snyder, que ce soit en terme d'écriture de personnages, de scénario, de ton ou même de cadrage.

Mais contrairement à Superman 2, le Justice League sorti en 2017 au cinéma a été un échec critique, de plus le temps d'attente pour obtenir la version du premier réalisateur a été plus courte car c'est dès 2021 que la version de Snyder pointe le bout de son nez. Et autre différence notable par rapport à Superman 2 : la version de Snyder a été indéniablement mieux accueilli que la version sortie au cinéma, encore une fois pour plusieurs raisons :

- Toutes les scènes tournées par Whedon ont été retirées et remplacées par celles déjà tournées à l'époque (plus quelques reshoots nécessaires), ce qui en résulte un film plus organique et naturel contrairement à celui de 2017.

- Un grand soin a été apporté à la caractérisation des personnages et au scénario, traitées plus en profondeur et surtout en longueur (quand on passe de 120min à 242min, ce n'est quand même pas rien...)

- L'étalonnage et le design de certains personnages ont été remaniés pour refléter plus fidèlement l'univers plus sombre voulu par Snyder.

Il est clair ici que l'on se retrouve avec un produit final incomparablement meilleur que sa première itération en 2017, clôturant plus efficacement cette trilogie DC Made In Snyder avec Man of Steel et Batman v Superman, ce qui le rapproche en terme d'intensité à ce que ce que le Seigneur des Anneaux a proposé en son temps. Et tiens puisqu'on en parle...

Version cinéma : 120 min
Version Zack Snyder : 242 min

Le Seigneur des Anneaux - Le Retour du Roi : Version longue
9

Le Seigneur des Anneaux - Le Retour du Roi : Version longue (2004)

The Lord of the Rings: The Return of the King - Extended Edition

4 h 23 min. Sortie : 14 décembre 2004 (États-Unis). Aventure, Fantasy

Film de Peter Jackson

Annotation :

Faire une nouvelle version d'un film n'est pas toujours synonyme de conflit ou d'échec critique ou commercial, la preuve en est : Peter Jackson a apprécié sa trilogie du Seigneur des Anneaux, au même titre que l'ensemble de la critique et des spectateurs dont les critiques sont dithyrambiques. Il faut dire que quand l'on remporte 17 oscars sur 30 nominations au total, c'est qu'il y a sans doute une raison à cela : le travail exécuté sur les trois films est titanesque et partait de très loin, les acteurs sont tous au meilleur de leur forme, les effets spéciaux sont exemplaires, les décors absolument mirifiques, le rythme de narration maitrisé à la perfection... bref, un nombre incalculables de points qui rendent cette trilogie instantanément culte.

Des exploits qui se permettent toutefois une version étendue chacun par son réalisateur, qui considèrera ces dernières comme définitive et qui se permet de repousser encore plus loin leur excellence, ce qui suffit amplement à les considérer encore meilleurs que leurs versions cinéma (et croyez-moi : faire du meilleur sur du déjà excellent, c'est un sacré tour de force). En réalité, le véritable frein de Peter Jackson était la durée quand il a réalisé sa trilogie, frein immédiatement éliminé par cette possibilité de la ressortir selon son bon vouloir. Et cette possibilité d'allonger le récit permet plusieurs choses :

- Des points d'intrigues rallongés ou ajoutés permettant d'accroitre la profondeur du scénario et d'annihiler certaines incohérences ou points d'intrigues floues. A ajouter à cela plus de scènes d'exposition pour respecter davantage l'aspect encyclopédique des romans de Tolkien et s'impliquer davantage dans l'univers du film.

- Un développement des personnages plus poussé, permettant plus d'ambiguïté ou de complexité dans leurs traitements.

- Une fluidité accrue dans le rythme des scènes.

Quoi de mieux donc qu'un bon film que ce même film encore meilleur ? No sé. Mais il ne faut pas croire qu'un film meilleur est un film qui ajoute des scènes supplémentaires...

Version cinéma : 178 min / 179 min / 201 min
Version longue : 228 min / 235 min / 263 min

Dark City : Director's Cut
7.9

Dark City : Director's Cut (2008)

1 h 51 min. Sortie : 7 septembre 2010 (France). Science-fiction, Film noir, Thriller

Film de Alex Proyas

Annotation :

Il est indéniable qu'Alex Proyas est un réalisateur avec une vision singulière du cinéma, particulièrement bien illustrée avec Dark City : oscillant entre science-fiction, fantastique, thriller néo-noir et allégorie philosophique... Cependant, les producteurs du film ont sans doute été frileux quant à cette singularité que Proyas incarnait, ce qui les ont amené à demander des retouches et des coupes pour rendre le scénario plus compréhensible aux spectateurs.

Ce qui a permis de voir ce film ressortir en version director's cut, et autant le dire... ce film rentre dans la catégorie des films à ne découvrir qu'en director's cut, et ce pour deux raisons :

- La version cinéma a été faite afin de rendre le scénario de Dark City plus lisible et par conséquent plus accessible, et ce par un moyen que je jugerai de suicidaire : celle d'ajouter une voix-off en introduction. Cela irait si cette voix-off n'était trop bavarde et explicite sur le ton global du film, ce qui a pour effet d'annihiler l'effet de surprise que nous propose Dark City, ce qui, dans un film qui emprunte au thriller, équivaut à s'auto-spoiler. Alex Proyas retirera cette voix-off dans sa version qui laisse bien plus l'opportunité au spectateur de solliciter son imaginaire pour détricoter le récit jusqu'au climax final. C'est d'ailleurs l'apanage de tout bon thriller digne de ce nom qui utilise ce procédé de donner les informations au compte-goutte utile pour la tension narrative, d'autant plus que le personnage principal ici est amnésique, ce qui est plus que cohérent. Rien qu'en ça, le Director's Cut est bien meilleur que sa version cinéma.

- La version de Proyas étale bien plus certaines scènes et dialogues afin justement d'accroitre cette tension et ce sentiment d'étrangeté implanté dans l'univers du film. Au final, le Director's Cut se verra seulement allongé de 11min.

C'est donc par respect pour le travail d'Alex Proyas qu'il est impératif de ne découvrir ce film que dans ces conditions afin de vraiment saisir le sel de Dark City qui a beaucoup à offrir de lui-même, sans artifices supplémentaires. Ou sans trois milliards d'autres versions différentes...

Version cinéma : 100 min
Director's Cut : 111 min

Blade Runner : The Final Cut
8.5

Blade Runner : The Final Cut (2007)

1 h 57 min. Sortie : 5 octobre 2007. Science-fiction

Film de Ridley Scott

Annotation :

Comment ne pas parler de Blade Runner ? Pinnacle de la science-fiction cyberpunk par un réalisateur en ce temps au meilleur de lui-même : Ridley Scott. Et pourtant, impossible de dire en peu de mot le cauchemar de production du film qui a débouché sur pas moins de 7 versions différentes. Voilà pourquoi il serait plus prudent de parler surtout de la version internationale et du Final Cut, car il aurait fallu plus de 5 pages pour parler en long et en large de chacune d'elles, et encore...

Ce qu'il faut surtout retenir, c'est que la Final Cut voulu par Ridley Scott, bien qu'elle garde l'essence de la version internationale, se voit largement agrémenté de nombreux éléments supplémentaires ou remaniés qui en font une version bien meilleure :

- Des scènes ajoutées, remaniées ou rallongées dans l'optique d'induire plus d'ambiguité sur le scénario, plus particulièrement sur le personnage de Deckard et de son "humanité". Ce qui renvoie à une vision plus pessimiste de l'être humain et de son essence.

- Une version non-censurée de bon nombre de scènes qui accroit leurs tension et qui renforce l'aspect film noir de Blade Runner, ce qui est loin d'être gratuit.

- Une fin remaniée et plus personnelle que la version internationale qui se permet un happy-ending, tordant le récit dans un format plus classique. Le Final Cut lui préfère une fin plus ouverte, moins conventionnelle, qui en appelle à notre imaginaire et qui surtout modifie intégralement les enjeux soulevés dans le film. Et ça, c'est plus qu'appréciable.

En soit, un certains nombre de changements qui n'influence pas la durée de Blade Runner d'un pouce tout en se permettant de changer nettement de ton. Ca arrive parfois qu'un film devienne meilleur en sortant du modèle dans lequel on l'a forcé à entrer. Ah bon ? Il faut un autre exemple ? Qui concerne une fin de film remaniée ?

Version internationale : 117min
Final Cut : 117min

L'Effet papillon
7

L'Effet papillon (2004)

The Butterfly Effect

1 h 53 min. Sortie : 10 mars 2004 (France). Science-fiction, Thriller, Drame

Film de Eric Bress et J. Mackye Gruber

Annotation :

Eric Bress et J.Mackye Gruber : deux noms qui ne vont parler à personne, bien qu'ils aient été scénaristes pour les suite de Destination Finale et réalisateurs de l'Effet Papillon qui... a bien bidé aux US mais bien moins dans la francophonie ou il parvient sans difficulté à dépasser les critiques outre-Atlantique (il a même remporté un Pégase au Festival international du film fantastique de Bruxelles... c'est dire).

Et bien que le film s'avère être une bonne surprise avec un Ashton Kutcher assez inattendu, force est de constater que la fin reste absolument convenue et dans la plus pure lignée des happy-endings putassiers. C'est très loin d'être le cas dans la version Director's Cut qui renverse totalement cette fin dans le sens contraire.

D'ailleurs, l'ensemble des modifications apportées par le Director's Cut sont surtout là pour amener à cette fin alternative qui, d'une part est beaucoup plus singulière et personnelle que celle voulue par les producteurs, et d'autre part renforce l'enjeu du film en l'emmenant dans une direction plus inquiétante, et autant vous dire... ça marche fort. En réalité ça marche plus fort, parce que c'est plus cohérent dans la trame scénaristique et surtout augmente sa teneur en élément fantastique, tout en se permettant un point de vue fataliste sur l'existence et sur ses impacts. Et dès lors il devient plus que difficile de revenir à la version cinéma une fois que l'on a tâté de la Director's Cut.

Et si je n'ai pas plus parlé en détail des ajouts du film, c'est surtout pour conserver le plaisir de visionnage, parce qu'honnêtement, il en vaut le coup. Parfois les happy-endings peuvent apporter de la douceur et avoir une réelle cohérence dans la continuité scénaristique d'un film, mais comme ici, parfois, ça peut pénaliser lourdement une histoire en l'obligeant à adopter une forme qu'elle n'a pas choisie. Ca peut arriver d'avoir le choix entre ces deux versions sur un support DVD ou Blu-Ray et c'est plutôt chouette, car ça guide notre curiosité cinématographique, à nous aider à savoir comment les films se font. Comme ça peut arriver de ne pas avoir cette chance... ou pas... comme par exemple...

Version cinéma : 113 min
Director's Cut : 120 min

Brazil
7.7

Brazil (1985)

2 h 12 min. Sortie : 20 février 1985. Drame, Fantastique, Science-fiction

Film de Terry Gilliam

Annotation :

En ce qui concerne Brazil, chef-d'œuvre absolu de dystopie par le génialissime Terry Gilliam, nous avons été plutôt logé à la bonne enseigne puisque nous avons pu profiter directement de la version longue dans les salles de cinéma (disons que pour nous, la version "longue" de Brazil est la seule et unique version)... contrairement aux US où la bataille faisait rage entre Gilliam et les producteurs d'Universal qui auront pondu entre temps une version plus allégée du film, expurgée de ce qui pouvait être considéré comme choquant, avec une fin plus conviviale...

Aujourd'hui, Gilliam a gagné sa bataille et sa version est désormais celle que nous connaissons tous. Et autant dire que je n'imagine pas le massacre du côté américain qui a redécouvert Brazil avec sa version longue par la suite.

De ce que l'on en sait, la première version américaine, plus courte, se terminait également sur un happy-ending, avec des scènes qui pour nous sont familières puisque nous les retrouvons également dans notre version européenne, mélangées avec d'autres scènes laissant sans arrêt croire à une fin probable dans une confusion totale de la réalité... jusqu'à la terrifiante vérité. De facto, cela nous permets à nous de cerner le réel sens de Brazil et de sa vision cauchemardesque de la bureaucratie, de la dépersonnalisation de l'homme, de l'administration à outrance... tandis que la première version US est tordue de façon plus classique ou le héros a sa place logique de héros qui parvient à détruire ce monde corrompu et à se barrer avec la fille à la fin dans un final traduisant l'exact opposé du point de vue de Gilliam. Heureusement, la seconde version américaine se rattrapera bien par la suite...

Bien évidemment, il est difficile d'en rendre compte dans la mesure où cette version n'était disponible que sur le continent outre-Atlantique et est donc difficile à regarder en l'état, mais il est indéniable que nous avons échappé au pire concernant Brazil.

1ère version américaine : 94 min
Version européenne : 142 min

Pylgrim

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