Les meilleurs tableaux - art moderne
La perspective de proposer sur Senscritique des listes consacrées à la peinture me paraît non seulement intéressante mais parfaitement complémentaire des propositions relatives au cinéma, aux livres, à la B.D. ou à la musique. L'idée de cette liste m'est venue après la consultation des listes de ...
Afficher plus30 livres
créee il y a plus de 11 ans · modifiée il y a presque 5 ansGeorge Grosz : Berlin - New York
George Grosz : Berlin - New York
Sortie : 5 juillet 2007 (France). Beau livre
livre de Jentsh Ralph
Annotation :
George GROSZ
Hommage à Oskar Panizza
Dresde, 1917
http://animationresources.org/pics/grosz00-big.jpg
Le choix de Grosz en tête de liste a aussi pour but de faire connaître un peintre relativement ignoré - qui a d'ailleurs beaucoup plus dessiné (et comment ! ) que peint. Grosz est l'exemple parfait de l'artiste qui s'est toujours opposé, de la façon la plus violente, dans un temps où cela revenait à jouer sa vie. Sa vision apocalyptique de la société allemande (qui caractérisera toute son oeuvre, toujours sous le signe du pessimisme le plus noir et de la dénonciation la plus violente) apparaït avec évidence ici dans une oeuvre de jeunesse : trois figures (identifiées par Grosz lui-même comme la peste, la syphillis et le choléra) conduisent un défilé infernal, où tous les détails, tous les personnages sont importants : prêtre brandisssant une croix, général avec trompette et épée ensanglantée, squellete (celui de Panizza, auteur révolutionnaire mort fou) bouteille à la main, couples dansant avec frénésie, personnage vomissant, foule grouillante et déshumanisée, le tout baignant dans une atmosphère de lumière rougeâtre envahissant la rue bordée de maisons closes et de bars.
Les techniques utilisées sont très fréquentes chez Grosz : déformations des traits, des couleurs (ce qui n'empêche pas le dessin d'être très soigné) propres à l'expressionnisme, recherche du mouvement (la composition en diagonale, l'imbrication des éléments) empruntée au futurisme et esprit dada omniprésent.
Francis Bacon
Sortie : août 2008 (France). Beau livre & artbook
livre de R. Chiappini
Annotation :
Francis BACON
Portrait du pape Innocent X, étude d'après Velasquez
Des Moines Art Center, 1953
http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/bacon/innocent.jpg
Le dernier peintre expressionniste. la relecture tragique, effrayante d'une oeuvre classique.
Picasso
Sortie : juillet 2006 (France). Beau livre
livre de Carsten Peter Warncke
Annotation :
Pablo PICASSO
Femme assise au chapeau poisson
Stedelijk Museum Amsterdam, 1942
https://www.stedelijk.nl/en/collection/1406-pablo-picasso-femme-assise-au-chapeau-en-forme-de-poisson
Picasso, inventeur de formes, toujours en recherche, revenait également souvent à des références classiques, voire académiques - et par delà la diversité de ses expériences il a réussi à définir un modèle de peinture immédiatement identifiable, très personnel que ce tableau illustre parfaitement : alliance du cubisme (la multiplication des points de vue sur le visage) et du surréalisme (le chapeau repas).
Dalí
Biographie
livre de Gilles Néret
Annotation :
Salvador DALI
Cygnes reflétant des éléphants
Genève, 1937
http://vadimprikota.com/assets/images/big/Dali_Swans_Reflecting_Elephants.jpg
Au coeur du bouleversement surréaliste, un nom en appelle inévitablement un autre.
Dans ce trompe-l'oeil parfait, comme Dali en proposait régulièrement (beaucoup plus tard l'extraordinaire portrait de Lincoln), toute l'ambigüité de la réalité, sur le mode le plus ludique.
Malevitch
Sortie : octobre 2008 (France). Beau livre
livre de Gerry Souter
Annotation :
Kasimir MALEVICH
Carré blanc sur fond blanc
New York, Musée d'art moderne, 1918
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/56/Kazimir_Malevich_-_%27Suprematist_Composition-_White_on_White%27%2C_oil_on_canvas%2C_1918%2C_Museum_of_Modern_Art.jpg
http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/malevich/malevich.self-portrait.jpg
Le choix de ce tableau n'est pas une provocation, il ne tient pas non plus à des motivations esthétiques. J'aurais aussi bien pu le placer en première position car il donne l'occasion de retracer en quelques lignes l'itinéraire insensé et tragique de Malevich.
Cela commence, comme pour beaucoup, par un impressionnisme assez classique. Puis Malevich voyage, explore en quelques années toutes les possibilités offertes par les recherches et par l'effervescence de l'époque : symbolisme, expressionnisme, cubisme, futurisme, surréalisme ("Un Anglais à Moscou") avant de se prendre pour Dieu avec la création du suprématisme (rien que le mot ...). Le carré blanc témoigne bien de cette recherche (à la façon d'un Mallarmé à pinceau) et de ce délire. dans ce blanc sur blanc,(chacun à peine distinct) où est le monde, où est la marque de l'artiste, lequel crée l'autre ?
A ce point extrême la tragédie est en marche. Malevich rentre en Russie devenue URSS, il n'en sortira plus. dans un monde qui n'a rien faire avec des hommes qui peignent des carrés, il est condamné à peindre des travailleurs, ouvriers et paysans, des paysages. Mais ses représentations retrouvent les techniques de son passé cubiste et même suprématiste (la Maison rouge). Il résiste avant de disparaître.
Son ultime autoportrait, de face et dans un étrange costume du passé (alors que ses autres portraits sont souvent sans yeux, sans bouche, on imagine pourquoi) est joint ici au carré blanc (second lien). On regardera aussi, surtout, la signature, sa marque en bas à droite : un carré noir.
Klimt
Sortie : septembre 1994 (France). Beau livre & artbook
livre de Gilles Néret
Annotation :
Gustav KLIMT
Le Baiser
Vienne, 1907
http://www.klimtkiss.com/
Face à la difficulté de retenir une oeuvre chez cet inventeur inépuisable de formes et provocateur définitif (tous ses dessins érotiques), j'ai choisi la solution de facilité - son tableau le plus connu. Apparaissent ici toutes les techniques de la décoration stylisée poussée à sa plus haute maîtrise - abolition de la perspective, stylisation des visages, environnement de formes géométriques et de motifs décoratifs dans lesquels se fondent les corps ...
Edvard Munch
Sortie : 7 janvier 2007 (France). Beau livre
livre de Dieter Buchhart
Annotation :
Edvard MUNCH
Entre l'horloge et le lit
Munch Museum, 1943
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/13/Edvard_Munch%2C_Selvportrett._Mellom_klokken_og_sengen.JPG
Là encore, extrême difficulté de ne choisir qu'une oeuvre pour cet immense précurseur de l'expressionnisme et du siècle à venir, entre la tragédie humaine exprimée dans ses grandes oeuvres (le Cri, évidemment), dans les scènes observées ou historiques, dans les grandes allégories (la Jalousie), dans les portraits. Le titre de cet ultime autoportrait, Entre l'horloge et le lit, est suffisamment parlant (il a peut être inspiré J. Brel), pas forcément très gai.
Picabia
Sortie : 15 novembre 1985 (France). Beau livre
livre de Maria Lluisa Borras
Annotation :
Francis PICABIA
Catax
1929
http://ayay.co.uk/arts/surrealist/francis_picabia/catax.jpg
Le dynamiteur par excellence, le créateur permanent, c'est lui - plus que tout autre. C'est peut-être ses bifurcations incessantes, ses expérimentations souvent marquées de provocation (ainsi que son dilettantisme de dandy) qui font qu'il est plus méconnu que d'autres. Il est peut-être le dernier (grand) impressionniste. Une fois reconnu, il a expérimenté en quelques saisons, tous les grands courants du siècle, et les a souvent précédés avant de passer à autre chose : fauvisme et cubisme (très personnel), il peint le premier tableau délibérément abstrait (Caoutchouc), ce que presque personne ne sait, avant Kandinsky ou Malevich, puis il passe immédiatement à autre chose, il impulse (et comment) les courants Dada (avec Marcel Duchamp) et surréaliste, il s'y attarde un peu, fait quelques détours en littérature et en cinéma (Entracte de rené Clair), puis énorme provocation peint des toiles très académiques par la forme et très érotiques par leur contenu, revient sur la fin, dernière pirouette, à des toiles abstraites réduites à quelques points. S'il avait été musicien il serait passé par le classique, le rock, l'électronique et il aurait fini punk.
Catax est très représentatif de sa période surréaliste, avec ses essais de transparence.
La Vie meurtrière
Sortie : 1927 (France). Roman
livre de Félix Vallotton
Annotation :
Felix VALLOTTON
Verdun
Paris, Musée de l'armée, 1917
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/45/F%C3%A9lix_Valloton-Verdun._Tableau_de_guerre-1917.jpg
Avec Vallotton, peintre suisse rattaché au groupe des nabis (mais avec des tendances révolutionnaires assez originales dans ce groupe), misanthrope absolu (ses nus féminins, nombreux, ne sont certes pas des hommages au corps féminin), on parcourt toute l'histoire passée, présente et peut-être à venir de la peinture : Vallotton est un maître de la gravure sur bois, dans des noirs et blancs saisissants (la Manifestation), ses toiles peuvent renvoyer aux maîtres flamands (avec des profondeurs de champ, des effets de lumière et d'obscurité très élaborés, des plongées assez vertigineuses - tout cela très éloigné de l'art des nabis dont par ailleurs le côté mystique ne semble guère le concerner), des références à son illustre prédécesseur Hodler (souvent des paysages) mais il est aussi adepte de la décoration stylisé (le thème retenu, souvent le nu, n'est que prétexte à des juxtapositions de plans colorés), avec abolition de la perspective et recours à des motifs stylisés.
Il va même beaucoup plus loin. Verdun est sans doute un tableau de guerre : titre explicite, paysage dévasté en toile de fond, projections colorées (des gaz ?) mais il suffit de bien regarder - l'art abstrait n'est pas loin.
Kandinsky
Sortie : octobre 1992 (France). Beau livre
livre de H. Duchting
Annotation :
Vassily KANDINSKI
Développement en brun
Paris, Centre Pompidou, 1933
http://1.bp.blogspot.com/_IYRvIDMuBpw/S7iWNBkuR0I/AAAAAAAAAUM/x-N9IX_2ax8/s1600/kan_D%C3%A9veloppement+en+brun1933.jpg
Les toiles de kandinsky, si elles ne présentent pas de références explicites immédiates au réel n'en offrent pas moins des perspectives souvent très riches (et souvent facilitées par les écrits mêmes de Kandinsky sur ses oeuvres) pour une interprétation.
Développement en brun a été peint en 1933, au moment de la fermeture du Bauhaus sous la pression du nazisme en marche. Les volets bruns (la couleur du parti nazi), qui se multiplient et qui se referment autour du centre du tableau où un escalier et des formes colorées, très caractéristiques de l'art de Kandinsky, tentent de s'échapper dans un espace de plus étroit constituent sans doute une métaphore,assez remarquable de ces soubresauts, de ces événements et l'angoisse qui les accompagne.
Otto Dix, un monde effroyable et beau
Sortie : 2010 (France). Beau livre
livre
Annotation :
Otto DIX
La guerre (tryptique)
Dresde, 1932
http://www.crid1418.org/agenda/wp-content/uploads/2009/12/dix_wartriptych.jpg
Le nom de Dix est presque inséparable de celui de Grosz, il est même plus fréquemment évoqué, sans doute plus reconnu. De fait leurs parcours personnels (avec comme déclencheurs les horreurs de la grande guerre, la misère de l'entre deux guerres, la montée et l'arrivée du nazisme) et artistiques sont très semblables - avec des influences très partagées du mouvement Dada, plus tard du futurisme et surtout d'un expressionnisme très soigné (où les déformations expressives, où les couleurs faussées sont traitées avec beaucoup de soin, dans un courant dont ils sont les représentants les plus notables - la nouvelle objectivité). Ils pratiquent également à côté de la peinture et dans la plus pure tradition allemande le dessin - avec une grande maîtrise. Mais si les dessins de Dix évoquent avec force l'horreur physique (et physiquement vécue) des victimes de la grande guerre, les dessins de Grosz renvoient surtout au contexte politique, toujours sarcastiques, toujours provocateurs, aux limites du sacrilège (le Christ crucifié équipé d'un masque à gaz). Ils traitent également, toujours de façon symétrique des mêmes thèmes, dans leur peinture : la guerre toujours (plus Dix que Grosz), évoquée dans des tableaux emblématiques (toujours sous le signe de l'horreur avec Dix, dans les Joueurs de Skat ou dans la Rue de Prague, toujours sous l'angle de la politique pour Grosz avec les Pillards de la société ou Eclipse de soleil);le sexe, très cru, dans sa dimension sociale, réaliste chez Dix, aux limites et parfois au-delà de la pornographie chez Grosz.. Lorsque le pouvoir est définitivement passé dans les mains d'Hitler, Dix reste en Allemagne, s'isole en province et peint des paysages ou des tableaux religieux. Grosz part aux Etats-Unis, dégermanise son nom et poursuit à distance sa guerre et ses anathèmes contre tout et contre tous. Leurs parcours ne sont peut-être pas si semblables.
Il reste que le tryptique de la guerre, magistral, synthétise tout l'héritage culturel germanique (depuis Dürer et Cranach) dans une oeuvre qui touche à l'universel
Magritte
Sortie : 15 mars 2009 (France). Beau livre
livre de David Sylvester
Annotation :
René MAGRITTE
L'Empire des lumières
Bruxelles, 1954
http://labriderien.tumblr.com/image/39403457616
Au coeur du surréalisme, un autre nom incontournable, traité parfois avec condescendance. Le dessin de Magritte est lisse (on pourrait presque parler de ligne claire), l'approche surréaliste ne tient pas à la spontanéité du trait, à l'ouverture sur l'inconscient (qui conduira jusqu'à l'abstraction chez Miro ou chez Masson) mais au thème lui-même, à la confrontation des contradictoires pour susciter la réaction de l'imaginaire.
La force de l'Empire des lumières est précisément son extrême simplicité - au point que le choc n'apparait pas forcément à première vue. Il réside évidemment dans la simultanéité, présentée de façon si naturelle entre la nuit et le jour. l'impact n'en est que plus fort.
Malgré Rothko
Sortie : juin 2008 (France). Essai
livre de Stéphane Gompertz
Annotation :
Mark ROTHKO
Sans titre, 1963
http://www.vertetplume.com/blog/wp-content/uploads/2009/10/Mark-Rothko-WhiteBlacksGreysOnMaroon-1963.jpg
On ne peut entrer dans l'oeuvre de Mark Rothko (dont on ne connaît le plus souvent que les grandes toiles abstraites, avec des bandes colorées superposées) si l'on ne connaît pas son parcours. Cela commence par un expressionnisme âpre et assez classique, se poursuit par un surréalisme très personnel (à base de mythes antiques) et très hermétique, parvient à l'abstrait (dans les toiles, les formes se dissolvent désormais dans la confusion des couleurs) avant que les couleurs ne se stabilisent dans ces plans superposés. Le choix des couleurs va progressivement évoluer, d'une façon qui sera tout sauf aléatoire et encore moins innocente. Sur la toile présentée, une très mince bande de blanc comme un ciel laiteux, comme une ouverture sinistre vers laquelle monte désespérément le regard. La tragédie est en marche, la logique imparable. Lorsque les toiles de Rothko arrivent au noir total, le peintre se suicide.
Dame peinture toujours jeune
Sortie : 17 décembre 2009 (France). Beau livre
livre de James Ensor
Annotation :
James ENSOR
L'entrée du Christ à Bruxelles
Los Angeles, musée Getty, 1888
http://ecritscrisdotcom.files.wordpress.com/2011/12/ensor-j-entrc3a9e-du-christ-c3a0bruxelles-anvers-mus-oyal-bxarts.jpg
Oeuvre singulière, décalée, visionnaire que celle d'Ensor, personnage lui-même décalé, fin lettré musicien mort très vieux mais dont l'essentiel de l'oeuvre (en tout cas sa partie singulière et passionnante) est produite très tôt et qui une fois reconnu, sur le tard, anobli, abandonne la peinture pour se consacrer à la musique.
La toile gigantesque 'l'Entrée du Christ à Bruxelles", constitue une somme de l'oeuvre d'Ensor où la minuscule figure du Christ (comme dans certaines oeuvres de Brueghel), sous les traits d'Ensor lui-même évidemment (on songe à l'un de ses multiples jeux de mots "Ensor crut s'y fier") est entourée d'une foule grouillante et inquiétante, où l'on distingue les représentants de maints courants politiques opposés ainsi que les figures récurrentes chez Ensor des squelettes et des masques, qui constituent sa mythologie personnelle de précurseur de l'expressionnisme et du surréalisme.
Fautrier l'enrage
Sortie : août 1991 (France).
livre de Jean Paulhan
Annotation :
Jean FAUTRIER
Tête d'otage, 1944, Centre Pompidou
https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/ckna5n/rrbAa4n
L'oeuvre de Fautrier s'affirme avec un expressionnisme très particulier - des formes noires qui se détachent à peine du fond (Glacier, le Grand sanglier noir) qui le conduisent peu à peu à une manière d'abstraction expressionniste encore plus personnelle : d'un fond très confus, une espèce de gangue, émergent des formes à peine identifiables, comprimées, malaxées , ou inversement à peine suggérées sur un fond blanc.
La série des otages, en écho aux atrocités de la guerre en constitue l'exemple le plus emblématique.
Diego et Frida
Sortie : 1995 (France). Biographie
livre de J.M.G Le Clézio
Annotation :
Diego RIVERA
Man at the crossroads (mur peint)
Mexico, Palais des beaux-arts,
https://lh4.googleusercontent.com/-7ErrqkjOmHY/TWw_ru3dbOI/AAAAAAAABp0/EDehA8riloM/s0/Diego%2520Rivera%2520-%2520Man%2520at%2520the%2520Crossroads%2520%2528Detail%2529.jpgMexico, palais des beaux-arts, 1934
Avant d'être reconnu comme le premier peintre muraliste et comme le compagnon de Frida Kahlo, Diego Rivera avait déjà assimilé et expérimenté tous les grands courants de son époque - impressionnisme à ses débuts, symbolisme (très marqué par les mythes précolombiens), cubisme très maîtrisé, décoration stylisée (sur les portraits surtout, avec beaucoup d'éléments floraux), surréalisme même (les Mains du Dr Moore) et évidemment expressionnisme et art naïf (évidemment très élaboré ...) caractéristique de la peinture populaire des muralistes.
On retrouve ces tendances expressionnistes, décoratives et symbolistes sur la fresque du palais des Beaux-arts (on distingue également sur ce fragment, à droite, le personnage de Lénine).
Dufy
Sortie : septembre 2008 (France).
livre de Dora Perez-Tibi
Annotation :
Raoul DUFY
Intérieur aux fenêtres ouvertes, 1928
http://shop.casadamordesign.com/shop/interieur-a-fenetre-ouverte/
Après avoir tâté de l'impressionnisme finissant, du fauvisme (parmi les initiateurs du mouvement), très brièvement du cubisme, Dufy découvre sa méthode et son originalité du côté de la décoration stylisées - une perspective approximative ou inexistante et surtout la création d'un mouvement grâce à des couleurs vives traitées indépendamment des lignes qui délimitent personnages et éléments de décors On reconnaît instantanément une toile de Dufy.
Yves Tanguy - L'univers surréaliste
Sortie : 20 juin 2007 (France). Beau livre
livre de André Cariou
Annotation :
Yves TANGUY
Multiplication des arcs
New York , Musée d'Art Moderne, 1954
http://www.sanjeev.net/modernart/multiplication-of-the-arcs-by-yves-tanguy-1719.html
Ligne d'horizon suggérée, formes minérales, ou végétales, ou animales, parfois aquatiques, amibes, quelque part entre inconscient et bribes de figuration, le surréalisme de Tanguy s'ordonne autour d'une formule immuable. Ainsi du chaos minéral qui envahit la toile dans la Multiplication des arcs.
Futurisme
Sortie : septembre 2008 (France). Vie pratique
livre de Flaminio Gualdoni
Annotation :
Giacomo BALLA
Jeune fille courant sur un balcon
Milan, 1912
http://jpdubs.hautetfort.com/media/02/00/745216934.jpg
Les futuristes s'inscrivent dans la continuité directe du cubisme, mais en y ajoutant l'idée essentielle de mouvement (qui les conduira à l'apologie du modernisme et pour la plupart à celle du fascisme naissant).
Cette toile célèbre de Balla illustre bien cette volonté de rendre par le tableau mouvement et vitesse; elle peut même évoquer les premières recherches et les premières tentatives du cinéma d'animation.
Bonnard et les nabis
Sortie : novembre 2005 (France). Beau livre
livre de Albert Grigorievitch Kostenevitch
Annotation :
Pierre BONNARD
Nu à contre jour (ou le cabinet de toilette au canapé rose)
Bruxelles, Musée Royal des Beaux-Arts, 1908
http://art-mirrors-art.tumblr.com/image/25034588454
Rien de plus opposé apparemment à la peinture de Bonnard, plus célèbre représentant du groupe des nabis, que les finalités et les moyens des impressionnistes. Bonnard lui-même revendiquait cette opposition fondamentale.
Et pourtant ... dans sa série des salles de bain et des cabinets de toilette, dans les nus auxquels il doit une grande partie de sa gloire, si les motifs décoratifs et les perspectives approximatives (pas dans le Nu à contre jour) appartiennent effectivement aux nabis, la lumière de Bonnard, toute dans l'instant, les reflets sur le corps et sur le décor, tout cela tient de l'impressionnisme le plus pur.
Kirchner and the Berlin Street
Sortie : août 2008 (France). Beau livre
livre de Deborah Wye
Annotation :
Ernst KIRCHNER
Autoportrait (le Buveur)
Nuremberg, 1915
http://www.wikipaintings.org/en/ernst-ludwig-kirchner/the-drinker-self-portrait#supersized-artistPaintings-252201
Kirchner peut être tenu sinon comme le fondateur au moins comme le fer de lance de l'expressionnisme allemand - celui qui sera d'ailleurs le plus exposé à la répression du régime nazi - à laquelle il n'échappera pas.
Décors et personnages déformés, perspective absente ou fausse, couleurs faussées, violentes, Kirchner est totalement indifférent aux canons classiques de la peinture, encore plus aux finalités esthétiques. Son art ne vise, comme dans cet autoportrait déprimant qu'à livrer le propre ressenti de l'artiste, sa perception du monde, tragique, sur fond de guerre passée et à venir et de dictature sanglante.
Tarr
Sortie : 1918 (France). Roman
livre de Wyndham Lewis
Annotation :
Percy Wyndham LEWIS
La Reddition de Barcelone
Londres, Tate, 1937
http://www.tate.org.uk/art/artworks/lewis-the-surrender-of-barcelona-n05768
Personnage très singulier, anarchiste aristocratique , réactionnaire et incontrôlable, aux écrits aussi brillants que sulfureux - Wyndham Lewis est le créateur en peinture du vorticisme , essai de synthèse entre le cubisme (trop peu vivant) et le futurisme (trop peu structuré), courant dont il est presque le seul représentant (avec le sculpteur Henri Gaudier, celui du Messie sauvage de Ken Russell) et dont la reddition de Barcelone donne un bon aperçu.
Yves Klein : Manifester l'immatériel (2004)
Sortie : 22 avril 2004. Essai, Peinture & sculpture
livre de Denys Riout
Annotation :
Yves KLEIN
FC 1
Christies (vente), 1962
http://nordonart.files.wordpress.com/2012/04/lot34.jpg
Klein pose sa marque, son bleu breveté sur la toile vierge (monochromes), ou via les corps nus (anthropomorphies), ou via les éléments (peintures eau vent, feu), sur la mappemonde, sur les grandes oeuvres de l'art (Samothrace, Milo), dans les objets mêmes (éponge stratifiée), jusque dans l'univers avec un gigantesque lancer de ballons bleus ...
Max beckmann
Sortie : septembre 2008 (France).
livre de Zeiller et Christiane
Annotation :
Max BECKMANN
La Nuit
Düsseldorf, 1919
http://denachtvanbeckmann.files.wordpress.com/2011/01/beckmann-nacht-1918_19-xxl.jpg
Insaisissable Max Beckmann, entre réalisme, déformations expressionnistes, symbolisme hermétique, aux limites du surréalisme.
La Nuit est un cauchemar terrifiant, un enchevêtrement de corps mutilés mêlés, bourreaux et martyrs, une métaphore de l'Allemagne dans l'après-guerre, écartelée entre des forces violemment antagonistes (le personnage à la casquette, à droite, peut évoquer Lénine) - et cette violence, qui débouche dans la vie privée est aussi une anticipation du nazisme futur.
Pascin
Sortie : novembre 2008 (France). Beau livre
livre de Rosemarie Napolitano et Stéphan Lévy-Kuentz
Annotation :
Jules PASCIN
Famille turque
collection privée, 1907
http://fr.wahooart.com/@@/8YE5UG-Julius-Mordecai-Pincas-La-famille-turque
Pascin, prince de Montmartre et des trois monts (Montmartre, Montparnasse, Mont de Vénus), roi des nuits parisiennes, couvert de femmes, brillant et inquiétant, inquiet et adulé, propose un expressionnisme original, cru et nostagique (ses multiples nus, souvent nacrés), au trait à la fois précis et approximatif, peu appuyé, souvent inachevé.
Perdu entre ses femmes, inquiet sur le devenir de son art, Pascin se donne la mort dans des conditions atroces. Le jour de ses obsèques, toutes les galeries parisiennes ferment.
La Famille turque, certes plus colorée que ses productions habituelles, reste très représentative de son expressionnisme, bien plus tendre que cruel.
Giorgio De Chirico - La métaphysique 1888-1919
Sortie : 1 novembre 1998 (France). Beau livre
livre de Paolo Baldacci
Annotation :
Giorgio DE CHIRICO
Portrait prémonitoire de Guillaume Apollinaire
Paris, Centre pompidou, 1914
http://historysunglasses.files.wordpress.com/2013/01/2883op377au4716ok.jpg
L'oeuvre de Chirico, dans sa partie la plus intéressante, qualifiée par lui-même de métaphysique, le rattache au groupe surréaliste - qui le reconnaît comme un de leurs grands précurseurs - avec ses thèmes récurrents, entre inconscient, obsessions, associations inattendues : grandes places désertes, statues d'hommes vues de dos, statues équestres à moité cachées, ombres, natures mortes insolites, immenses tours, gant rouge et surtout mannequins mystérieux ...). Chirico revient ensuite à une peinture très classique et revendiquée comme telle.
Le portrait prémonitoire de Guillaume Apollinaire, peint à l'aube de la guerre, laisse apparaître, au front du poète en ombre chinoise, un gros impact - celui de la balle qui allait l'atteindre ? Surréalisme ...
Joan Miró
Sortie : 27 avril 2000 (France). Beau livre
livre de Janis Mink
Annotation :
Joan MIRO
Tête de paysan catalan
Londres, Tate Gallery, 1925
http://www.tate.org.uk/art/artworks/miro-head-of-a-catalan-peasant-t07521
Le surréalisme de Miro, très original, part des rapprochements les plus inattendus, souvent très drôles, s'épanouit dans le rêve (les merveilleuses "constellations"), jusqu'à creuser l'inconscient, avec une expression spontanée qui finit par toucher à l'abstraction.
Le paysan catalan constitue un bon exemple de l'art de Miro, de son humour, entre surréalisme et abstraction.
Robert Delaunay, hommage à Bleriot
Sortie : septembre 2008 (France). Beau livre
livre de Roland Wetzel et Sigrid Schade
Annotation :
Robert DELAUNAY
La Ville de Paris
Paris, Centre Pompidou, 1912
http://lightsinparis.blogspot.fr/2012/04/musee-dart-moderne-de-la-ville.html
Le cubisme de Robert DELAUNAY s'appuie sur les variations de la couleur et de la lumière et offre une synthèse originale de toutes les recherches engagées de puis l'impressionnisme - entre divisionnisme, cubisme, futurisme, avec à terme l'abstraction.
La Ville de Paris, immense toile peinte après la recherche essentielle exprimée dans la série des Fenêtres constitue un excellent exemple de cette tentative de synthèse.
Vieira da Silva
Sortie : novembre 2006 (France). Beau livre
livre de Chiara Jaeger
Annotation :
Maria Elena VIEIRA DA SILVA
Le Désastre ou la Guerre
Paris, 1942
http://teorificios.files.wordpress.com/2010/08/vieira-da-silva_le-desastre-ou-la-guerre_1942.jpg
Perspectives, fuyantes, réseaux de lignes entrecroisées, damiers, les toiles de Vieira da Silva laissent apercevoir d'étonnants paysages urbains.
Le Désastre, toile de la maturité, encore figurative, est très représentative de cette marche vers l'abstraction.
Duchamp
Sortie : octobre 1995 (France). Beau livre, Culture et société, Essai
livre de J. Mink
Annotation :
Marcel DUCHAMP
Nu descendant un escalier
Philadelphia Museum, 1912
http://likovna-kultura.ufzg.unizg.hr/images31/Marcel%20Duchamp.Akt%20silazi%20niz%20stepenice%202.1912.jpg
Tout Duchamp dans cette toile - expérimentation, dadaïsme, cubisme, futurisme, et humour.