Cover Les recalés du Top 10 albums

Les recalés du Top 10 albums

Et en voyant le verre à moitié plein : Les concurrents au Top 10 albums ça marche aussi.

En d'autres termes : Top 10 à 20. Prémisse au top 100 qui arrive bientôt.
EDIT : Il est arrivé :
http://www.senscritique.com/liste/Top_50_50_albums/982082

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Liste de

10 albums

créée il y a plus de 9 ans · modifiée il y a plus de 9 ans
Source Tags & Codes
7.4
1.

Source Tags & Codes (2002)

Sortie : 21 février 2002 (France). Rock, Alternative Rock

Album de And You Will Know Us by the Trail of Dead

T. Wazoo a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Cet album provoque un effet rare chez moi : chaque fois que je l'écoute je l'écoute d'une traite, sans jeter un seul regard à l'écran de mon iPod. Tant et si bien que c'est le seul disque de ma connaissance que j'ai pu écouter des dizaines et des dizaines et d'autres dizaines de fois jusqu'à tout connaître de lui... sauf sa tracklist. Je veux dire, je connais le nom des morceaux (euh y en a un qui s'appelle Baudelaire je crois, c'est cool) mais impossible de les rattacher aux chansons elles-même. Source Tags & Codes, c'est en un bloc sinon rien.

Et quel bloc... je me suis étonné à apprécier autant ce disque, qui délivre sur le papier une musique dans laquelle il est difficile de se distinguer tant le nombre de gugusses officiant dans ce style est élevé : du noise rock alternatif emo. Ouais. Sauf que ces gars là ont tout compris. Leur talent est de réussir à combiner colère pure et apparente quiétude sur fond de trouvailles mélodiques toutes plus sublimes les unes que les autres. Oh, il n'a rien de révolutionnaire ce style, mais il est juste parfait, de bout en bout. Parfaitement composé, parfaitement arrangé, parfaitement interprété, il campe une ambiance qui ne nous lâche pas du début à la fin.

Jusqu'à ce qu'on en oublie de connaître le titre des morc... Ah mais je vous l'ai déjà dit ça, non ?

Laughing Stock
8
2.

Laughing Stock (1991)

Sortie : 16 septembre 1991 (France). Post Rock, Rock expérimental

Album de Talk Talk

T. Wazoo a mis 10/10.

Annotation :

Du jour où Mark Hollis m'a touché de sa foi, il ne m'a jamais lâché. Enfin ça n'est pas tout à fait vrai, parce que la première fois que je me suis passé ce disque je me suis fait chier à mourir. Mais on vantait tant leurs exploits un peu partout que je n'ai pas pu m'arrêter à un premier échec. C'était l'époque bénie où je me tapais la tête à répétition contre un classique jusqu'à ce qu'il me rentre dans le crâne.

M'enfin j'ai pas du attendre longtemps. J'ai réessayé ce disque en l'écoutant avant de m'endormir. Bien m'en a pris : « Myrrhman » m'avait intrigué, un peu bercé aussi, mais « Ascencion Day » aura amplement mérité son nom cette nuit-là. Je suis emporté par le déluge biblique de guitare qui m'emporte, avec une seule prière : que Noé ne débarque pas pour tout gâcher avec sa satané arche. Et PAF la coupure. Cette célèbre horrible coupure. Au moins, Laughing Stock a désormais toute mon attention. After The Flood... comme quoi ma métaphore tient debout. Après la crue il ne reste plus que cet orgue dont le son continue de me hanter aujourd'hui, et surtout la voix, cette voix puissante qui pourrait aussi bien être celle de la foi pure, celle de Mark Hollis...

Je m'arrêterai là parce que ça fait de nombreuses années que je ne taris pas d'éloge sur ce disque dans mon crâne, et les plaquer par écrit ça n'est pas si simple. J'en ai assez dit : disque merveilleux, en dents-de-scie entre caresses minimalistes et explosion maximalistes, porté par la voix d'un pauvre mortel.

Fear of Music
7.6
3.

Fear of Music (1979)

Sortie : 3 août 1979 (France). New Wave, Post-Punk

Album de Talking Heads

T. Wazoo a mis 9/10.

Annotation :

Pourquoi Fear of Music ? C'est une bonne question ça, pourquoi choisir Fear of Music qui n'est en somme qu'un disque de transition entre le punk-pop joliment bancal des premiers albums et la fièvre funk mature qui suivra ? Alors qu'il y a Remain In Light, l'évidence, ou encore leur incroyable double-album live qui canalise à lui seul le meilleur du groupe ?

Je ne saurais franchement pas répondre. Ce post-punk bâtard, en pleine mutation, terrain de jeu encore tout frais de David Byrne qui décide d'accélérer les choses avec son nouveau pote Brian Eno, c'est vraiment ce qui me séduit le plus. Jamais Byrne n'apparaitra aussi névrosé qu'ici, même pas si RIL, allant jusqu'à se méfier de l'air lui même sur ma chanson favorite du groupe, ou jusqu'à se moquer une version du paradis qui plaira à tout psychanalyste digne de ce nom, ou encore mettre en musique un poème dans une langue inventée par le dadaïste Hugo Ball (et dont découlera tout Remain In Light).

Pour toutes ces raison à moitié valables, ce Fear of Music est mon disque ultime des Talking Heads, une des entités les plus fascinantes de cette étrange chose protéiforme qu'on a nommé, faute de mieux, Rock.

Ys
7.6
4.

Ys (2006)

Sortie : 14 novembre 2006 (France). Rock, Acoustic, Folk

Album de Joanna Newsom

T. Wazoo a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Toute la force de ce disque, dans la relation que j'entretiens avec lui, tient peut être à ce détail un peu con : je trouve qu'il s'agit probablement d'une des plus belles narrations qui soit, alors que je ne me suis jamais penché sur ce dont il cause. Je ne sais rien des histoires que raconte la jolie Joanna, je n'ai jamais eu la présence d'esprit de me pencher dessus. Et avec le temps, je pense que j'ai fini par n'en avoir plus à faire. Parce qu'avec le temps, je me suis construit mes propres images mentales pour illustrer mon ressenti.

Et voilà, rien que pour ça ce disque est formidable ; c'est que par la seule force de ses arrangements stupéfiants de luxuriance et de fluidité (difficile de combiner les deux, il faut bien les actions combinées de Van Dyke Parks et Jim O'rourke pour y parvenir), des contours et des tiroirs délicats des épiques compositions à rallonges de Joanna et surtout, surtout de ses délicieuses intonations vocales et sa voix de crécelle (adoucie par rapport à Milk Eyed Mender), Newsom parvient à conférer une sacrée force évocatrice à sa musique.

Bon, peut-être qu'un jour je les lirai ces paroles. En attendant, comme dirait l'autre, « ignorance is bliss ».

Neu!
7.7
5.

Neu! (1972)

Sortie : 1972 (France). Krautrock, Experimental, Electronic

Album de Neu!

T. Wazoo a mis 10/10.

Annotation :

À l'époque où j'ai découvert NEU! (vraiment par hasard en plus, au détour de l'iTunes store alors que je cherchais complètement autre chose), je n'avais jamais été autant obsédé par une musique. Avant d'avoir écouté quoi que ce soit du disque, le logo seul m'obsédait déjà. Ce logo que depuis je passe mon temps à reproduire au stylo rouge sur mes pages de cours – enfin je me suis un peu calmé mais à l'époque c'était quelque chose.

Et puis la musique arriva... Jamais une batterie ne m'avait autant obnubilée, pourtant LE MEC JOUAIT TOUJOURS LA MEME CHOSE, du poum poum tchak tout sec, on aurait dit un robot, qu'est-ce qui était en train de m'arriver ? Moi qui fantasmais sur ce trublion de Ketih Moon qui semblait être constamment en train de jouer un solo, voilà que je m'extasie devant un putain de métronome. Je découvre quasiment l'ambiant aussi, avec ce Sanderangebot hypnotique dont la final m'aura fait sursauter à maintes reprises, et je me prends aussi une belle torgnole dans la tronche à coup de marteau piqueur via Negativland. Une musique si hypnotique, épurée et répétitive, et répétitive, et répétitive, ça ne pouvait tout bonnement pas être de ce monde. Je devrai vite apprendre que si, et que d'autres couillons faisaient des choses du même calibre dans un certain pays européen à une certaine époque...

Bon, depuis j'ai découvert CAN, raison pour laquelle NEU! ne fait pas partie du top 10, mais c'est tout comme ; ce disque, c'est juste la porte d'entrée vers la plus grosse claque de ma vie.

Il n’y a plus rien
8.3
6.

Il n’y a plus rien (1973)

Sortie : 1973 (France). Chanson, Poetry

Album de Léo Ferré

T. Wazoo a mis 10/10.

Annotation :

J'étais pas prêt. Pas prêt à me recevoir une telle claque engagée. J'ai jamais été politisé, pas mon truc. Les grandes causes, les grands combats, je laisse ça aux grands. Mais ce grand là il m'a pris par surprise le con. Dès la préface PAF je suis emporté par le flot des bons-mots enragés du Léo, qui m'a ferré à sa canne verbeuse, pompeuse, mais tellement vibrante... une larme a coulé avant même la fin du morceau. Léo est beau quand il chante, la Mort, l'oppression, mais il est magnifique lorsqu'il parle, simplement, son seul timbre mordant suffit à me faire croire l'espace d'un morceau, un seul, le morceau-titre, que je suis moi aussi, un anarchiste avec des étoiles dans les yeux, le bon sens de mon côté, l'amour comme carburant. Je suis pas anar, pas ma nature loin de là, mais à écouter Léo j'en ai un peu l'impression, et ça, rien que ça, c'est très très fort.

Wurdah Itah
7.9
7.

Wurdah Itah (1974)

Sortie : 1 mai 1974 (France). Prog Rock, Rock, Soundtrack

Album de Magma

T. Wazoo a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'écoute actuellement.

Annotation :

Ne cherchez plus, le meilleur témoignage brut de zeuhl se trouve ici. Vander lui-même considère que ce disque constitue l'essence même de Magma. Alors bien sûr, il est bien moins impressionnant qu'un gros machin épique comme Mekanik Destructiw Kommando, mais comme son nom l'indique, ce dernier est somme toute assez protocolaire, il marche bien droit en paradant joliment, en écrasant de bien belle manière ses ennemis, mais Wurdah Itah c'est autre chose mes amis.

C'est un Magma dépouillé de ses apparats, un Magma à poil où Christian Vander s'occupe à la fois du piano (son instrument favori, le saviez-vous?), de la batterie et bien sûr du chant, avec un simple bassiste pour l'épauler, sa femme Stella et le bon vieux Klaus pour gronder derrière. Le tout sonne comme étant sorti d'une seule et même session jam, pas de temps mort, pas le temps de s'arrêter, on continue d'aller plus haut, plus haut, de tenir jusqu'à l'orgasme.

Voilà, c'est ça Wurdah Itah, un disque qui sent la passion, la transpiration, qui rejette toute sophistication superflue pour chercher fiévreusement la transe et rien d'autre.

0% (Live)
8.2
8.

0% (Live) (2014)

Sortie : 29 janvier 2014 (France).

Live de Ichiko Aoba

T. Wazoo a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Si j'avais su qu'une de mes plus grosses claques de folk épuré me viendrait du Japon... Je pense avoir trouvé en cette Ichiko une présence douce, maternelle, une musique d'une douceur telle qu'on aspire qu'a se blottir en son sein le plus longtemps possible (Dieu merci le disque est long), et dont la gestion du silence lui autorise une profondeur telle que chaque note qui en émerge paraît tomber du ciel dans un rai de lumière.

J'en toucherai un mot à mon analyste, hem. En attendant, ce folk tire énormément vers la musique brésilienne, bossa-nova on dit je crois, un mélange aussi détonnant qu'il paraît logique quand on y pense, à voir comme elle s'y complait d'une si délicieuse manière...

Dream Seeds
7.1
9.

Dream Seeds (2011)

Sortie : 2011 (France).

Album de Extra Life

T. Wazoo a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Un de mes plus gros coups de cœur récent. Qui était également une des plus énormes premières impressions de ma vie. C'était pourtant pas gagné, parce qu'il faut voir la gueule de ce machin sur le papier !

Charlie Looker semble vouloir que son disque contienne un peu n'importe quoi ; une folk un peu goth, du post-punk, du noise à l'état pur (on parle d'un ex membre de Zs là quand même), ok soit. Mais en plus, le mec chante n'importe comment, en utilisant des techniques de chant moyenâgeuses, sur un concept album mêlant rêve et parentalité.

Franchement, ça a tout pour foirer cette histoire. Et je pense que beaucoup n'y trouveront pas leur compte. Mais moi je le suis à 100%, dès le premier contact j'ai été conquis au delà de toute espérance, je restais accroché aux lèvres de Looker, ne sachant pas où est-ce qu'il allait m'emmener, attendant chaque nouvelle proposition musicale avec un enthousiasme croissant. L'ironie, c'est que je ne savais pas alors que l'album que j'avais chargé était incomplet. Il s'achevait avant les deux pistes finales, longs chevaux de batailles, qui sont le sommet de l'album. Enfin, si on excepte « First Song », chanson bizarroïde qui pour une raison mystérieuse m'émeut aux larmes. J'ai des frissons partout à chaque fois que le refrain débarque. Et même au niveau des paroles, je ne me suis pas encore penché sur tout ça mais ce que j'en perçois me touche énormément, il y a une tendresse toujours mêlée de violence dans ces textes... brrrr. Grand, grand disque avec des bollocks énormes.

Street Horrrsing
7.5
10.

Street Horrrsing (2008)

Sortie : 17 mars 2008 (France). Drone, Electronic, Rock

Album de Fuck Buttons

T. Wazoo a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Pour moi Fuck Buttons n'aura jamais fait mieux que ça. Et vu la concurrence (c'est à dire Slow Focus), ça n'est pas peu dire. Ce disque est monstrueux. Au sens littéral : ce n'est pas la violence domestiqué, canalisée de Slow Focus, c'est un monstre un peu dégueu, avec des trucs qui débordent de partout, avec des percus organiques tribales plutôt que des beats bien clean et surtout aucun temps mort. Ce disque, c'est juste un crescendo dantesque qui arrache l'auditeur de sa prison de chair pour le torturer dans un voyage masochiste de très haut vol, un noise à la fois très malléable (par un simple mur du son quoi) et très mélodique (leur grosse force, clairement ce qui les hisse au dessus du lot), une texture sonore d'une infinie profondeur malgré la violence du truc. Je l'écoute pas souvent pour préserver mes tympans, mais putain de bordel raaah ce que c'est bon quand ça vient.

T. Wazoo

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