Lire en marchant
Lectures vagabondes; parce que je fais partie de ces gens qui lisent en marchant.
4 livres
créée il y a presque 10 ans · modifiée il y a presque 10 ansVol de nuit (1931)
Sortie : 1931 (France). Roman
livre de Antoine de Saint-Exupéry
M_Periple a mis 8/10.
Annotation :
M'arrêtant sur le chemin, je répète abasourdie: " l'obscur sentiment d'un devoir, plus grand que celui d'aimer ", mes lèvres s'émeuvent aux mots de Rivière et les murmurent encore.
La Machine infernale (1934)
Sortie : 1934 (France). Théâtre
livre de Jean Cocteau
M_Periple a mis 8/10.
Annotation :
Au sortir de la librairie, j’entrouvre le livre: l'écharpe de Jocaste s'est encore enroulée. Je ris, réajuste la mienne puis reprends la lecture: "C'est affreux! C'est affreux! Elle me tuera.", oui, elle te tuera, et quand je la vois voleter derrière moi, je ne peux m'empêcher de le répéter: "elle me tuera", fatalité.
Cahier d'un retour au pays natal (1939)
Sortie : 1939 (France). Poésie
livre de Aimé Césaire
M_Periple a mis 8/10.
Annotation :
Cahier d'un retour au pays natal est un battement, un "rythme de chair", assourdissant tam-tam d'une plaie.
J'avance et la lecture entraine mon pas, Césaire m'emporte et je dis avec lui:
" je te livre mes paroles abruptes
dévore et enroule toi
et t'enroulant embrasse moi d'un plus vaste frisson
embrasse moi jusqu'au nous furieux
embrasse, embrasse NOUS
mais nous ayant également mordus
jusqu'au sang de notre sang mordus!". "Nous" d'Humanité.
4.48 Psychose (2000)
4.48 Psychosis
Sortie : 30 mai 2001 (France). Théâtre
livre de Sarah Kane
M_Periple a mis 8/10.
Annotation :
Détournant mes pas, j'en prolonge la lecture. Je parcours 4.48 Psychose sans plus savoir où le "moi" s'arrête et le monde extérieur commence. Je l'ai lu sur les avenues, finissant par le réciter dans la rue:
" Comment j'arrête?
Comment j'arrête?
Comment j'arrête? Une dose de souffrance
Comment j'arrête? Qui me déchire les poumons.
Comment j'arrête? Une dose de mort
Comment j'arrête? Qui me tord le cœur
Je vais mourir - pas encore - mais c'est là"
La pièce mise en voix prend toute sa magnificence et le rideau ne pourrait se lever qu'à l'ouverture de la trappe, retrouvant en S. Kane le dire de S. Beckett: "l'air est plein de nos cris, mais l'habitude est une grande sourdine".