Lire pour vivre

Annotation :

Un des témoignages les plus justifiés sur la vie qui m’a été donnée de rencontrer. Un emploi du « je » pas agressif, pas vulgaire du tout, pas donneur de leçon surtout. Tant s’en faut, on est dans du sincère, du pédagogue, du juste. Justesse de la partition, justesse de l’exécution. Voici un livre fort injustement oublié, fort injustement réduit au silence, qui doit être lu, relu. Un livre qui aime celui qui le lit, un livre ami, réconfortant, d’une sincérité presque neuve.

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Un phare dans ce réel brumeux.
Avertir et sauvegarder.
Soi, son prochain.
La foi comme un chemin face à la frayeur et l’étonnement de ce pourquoi ici plutôt que là.
L’angoisse de l’après, du pendant, du moi.
Christ rédempteur ; comme une issue face à l’abime.
Le vide dessous les pieds confère Chestov

Annotation :

Édifiant.
De la froideur concrète sort une chaleur affective.
Un feu s’éteint, se rallume. Deux êtres se rencontrent.
C’est une prédestination de papier bouleversante.
La vie, la mort, la rue, les objets (cartons, habits, le lit deux places, etc.), l’amour évidemment.
Que demander ?!
Un tableau de la condition du sans domicile fixe ? Pas de (dé)moralisation, merveilleux.
C’est un livre où les personnages apprennent, pensent, ont des émotions fortes. Ils fusionnent.
Il n’y a que cela, aimer.
Une histoire qui réchauffe le cœur et les yeux.

Annotation :

Si beau, si riche. J’ai rencontré Edouard Levé au détour des centaines de lignes que j’ai parcouru avec boulimie et dont les échos, vague et intense, resurgissent au détour d’un pas ou d’un regard. Edouard Levé est puissant dans sa manière d’écrire, de voir les choses, il attache une importance primordiale aux mots qui sont la retranscription de sa douleur. C’est une écriture vive, directe, puissante, honnête, qui prend une place démesurée, mais respectueuse.

Annotation :

Portrait d’un ami et portrait de soi que Suicide. Edouard Levé nous emmène dans une psyché duale. Celle de son ami dont il raconte la vie dans le désordre, dans son ordre à lui. L’ami, le marié de vingt-cinq ans, le lecteur passionnant, touché par la vie, acteur d’un quart de siècle rempli de toutes sortes d’intelligences et d’incompréhensions, les deux intimement reliées qui l’amène à être fin observateur, angoissé ou attentionné vis-à-vis de son corps, tout cela à la fois. La sienne à Edouard, l’amoureux des mots pour une dernière fois peut-être, d’une douceur, d’une finesse infinie. Un recueil de tercets pour clôturer une vie, des tercets sur les émotions, sur la vie, sur l’essentiel avant de s’en aller. Touchant.

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Bernardo Soares, le « semi-hétéronyme » est mon maitre en imaginaire, en tendresse, en finesse, en justesse, en candeur et tout à la fois en tristesse. Tant de richesse chez Fernando Pessoa et ce journal qui le montre, qui le montre... J’en remercierai presque Dieu, mais je saluerai avant tout la mémoire du Pessoa qui réside dans la buée du jardin de ses rêves. Je ne voulais pas quitter ce livre, j’y reviendrai et il résonnera dans mes songes.

Annotation :

Une nouvelle bouleversante, qui fragilise le lecteur, qui le secoue et qui finalement lui donne matière à penser. Une nouvelle qui s’imprime, de celle qu’on n’oublie pas. Le fil conducteur, c’est Bouboul, un gentil chien, vraiment adorable, qu’on suit dans une existence agitée, une vie de chien en somme. Il y a une réflexion aussi autour du livre : Qu’est-ce qu’être humain ? La bonne question par ailleurs, pas vraiment élucidée et qui ne le sera probablement jamais. On a des pistes, c’est bien. Géniale cette nouvelle, ça oui !

Annotation :

Un bilan grand, subjectif avec un choix d’évènements, de destins, de lieux, de dates, une chronologie à soi, pas de bibliographie à la fin, mais ce n’est pas le but. Ourednik nous donne une histoire du XXe comme il est, un vingtième absurde, un vingtième abject, un vingtième dont l’auteur fait ressortir les vices de procédure en somme. Une écriture géniale faut dire aussi, au service du sujet traité et du regard voulu.

Annotation :

Variations épistolaires autour de la mélancolie, du vide qui est une flamme de ressentir. Une tentative désespérée de ressentir dans un vouloir-vivre qui s’assèche. D’une femme pleine de vie, mais trop absente d’amour, Alia pourquoi ne l’aimes-tu pas ? pourquoi n’a-t-il pas le droit de te dire son amour ? Quel crime il y a-t-il dans le fait d’aimer, de t’aimer.
Des réflexions sur les femmes un peu à côté voir misogynes, mais tout de même de belles réflexions comme celle-ci : « La nécessité de la raison et la nécessité dans le domaine de la nature ont divorcé. Il existait un haut et un bas, il y avait le temps, il y avait la matière. A présent, il n’y a plus rien. Le monde est gouverné par la méthode. C’est l’homme l’a inventée. La méthode.” Ou celle-ci : “Tu ignores — et cela est bon — que bien des mots sont interdits. Interdits les mots qui concernent les fleurs. Interdit le printemps. En général, que de mots excellents sont à moitié évanouis” ! Agréable, mais pas transcendant.

Annotation :

«La meilleure chose que j’aie vue dans ce monde fut le ciel, la meilleure chose que j’aie entendue dans ce monde fut le silence, la meilleure chose que j’aie connue dans ce monde fut la solitude»

Tout est dit.
Une vie de souffrance, mais vie si vive pour celui qui se considérait comme mort. Traite du poids du Parti, du poids de la bêtise ambiante, de la vie aussi et l’amour de ses parents. D’une lucidité paroxysmique !

Annotation :

Que ce fut dur non par la difficulté du texte en lui-même ou celle de l'expression qui s'avère d'ailleurs agréable malgré une première personne du pluriel mais... Les idées dégagées sont frappantes (de lucidité?!) et laissent traces et pistes de réflexions... À rebours des idées reçues, renversant et terriblement d'actualité. Il aurait pu tout aussi bien s'appeler Contre l'Occident Ravageur.

Annotation :

Images marquantes, remarquables (littéralement): la taupinière et la carotide ; les murs, les pierres aussi.
Des poèmes sur l'amour émouvants, une acuité à capter la vie intérieur époustouflante, la chair et l'esprit réconciliés.