Littérature amérindienne

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Il est primordial pour appréhender la littérature amérindienne de comprendre ses origines, son oralité, son rapport aux mythes.
Cette compilation minutieuse en donne une vision transverse, et permet de mesurer les différences avec les formes du récit traditionnel européen.

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Beaucoup d'ouvrages historiques relatent les guerres indiennes.
L'intérêt de celui du blanc Dee Brown est d'abord historique (c'est le premier à se baser sur les traités et documents d'époque), neutre (la vision des indiens est prise en considération) et exhaustif (il couvre l'ensemble du territoire nord-américain).

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Tous les chefs de guerre et figures indiennes ont eu le droit à nombre d'ouvrages, plus ou moins soporifiques. Parmi ceux-ci, la biographie de Crazy Horse par Joseph Marshall III est l'une des plus remarquables. Au-delà de simplement évoquer la vie de Crazy Horse, qui demeure le symbole de la résistance des indiens des plaines, il ressuscite avant tout la vie sociale, morale et spirituelle du peuple sioux.

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Ce roman de 1968 marque la naissance de la littérature amérindienne. Scott Momaday utilise les armes de la littérature anglo-saxonne pour donner une vie à un millénaire de contes et de croyances orales.

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De nombreux auteurs amérindiens ont suivi le chemin tracé par Momaday. James Welch est le plus prolifique, et l'un des plus connus du grand public. La Mort de Jim Loney reprend la figure classique, omniprésente dans la littérature amérindienne, et ce dès La Maison de l'aube, de l'indien déraciné.

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Poète et novelliste reconnu, Sherman Alexie a publié en 1995 et 1996 deux romans à mon sens définitif sur la condition amérindienne à la fin du 20e siècle. Le premier, de son titre original Reservation Blues, s'attarde avec une mélancolie diffuse sur "les indiens des champs", ceux qui vivent encore dans des réserves arbitrairement tracées, en proie à la misère, l'alcoolisme et l'abandon.

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Le second, publié en 1996, s'intéresse aux "indiens des villes", semblables à ces populations d'émigrés, sans racines, sans repères, et les confronte au rêve blanc des nouveaux américains.
Si Reservation Blues insistait sur la persistance des traditions, Indian Killer rappelle la persistance de l'esprit de revanche.

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Sherman Alexie, toujours. The Absolutely True Diary of a Part-Time Indian (en VO) est un questionnement sur le devenir des jeunes amérindiens, tout en étant une porte d'entrée idéale sur leur monde pour de jeunes lecteurs. Aussi absolument drôle qu'absolument triste.

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Auteur métis, David Treuer s'inscrit dans une veine moins déracinée et plus académique que ses contemporains.

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Une plongée journalistique, historique et autobiographique dans les réserves amérindiennes. Indispensable pour appréhender les causes, le fonctionnement et les enjeux géopolitiques de ces territoires.

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"Les livres ont une voix. Je les entends dans la bibliothèque. Je sais que ces voix viennent des livres. Pourtant, je sais que les vieilles histoires n’aiment pas les livres. N’aiment pas les mots écrits. N’aiment pas les bibliothèques. Les vieilles histoires portent en elles toutes les voix de ceux qui les ont contées. Quand on énonce une histoire, toutes ces voix se retrouvent dans celle du narrateur. Mais écrire les mots d’une histoire tue les voix qui se mêlent dans le conte prononcé. L’histoire n’est plus qu’au singulier. Le mot écrit ne porte qu’une seule voix. Une voix unique ne suffit pas à raconter une histoire. Pourtant, je peux entendre une voix raconter son histoire dans les archives de la bibliothèque universitaire. J’entends les livres. Pas avec mes oreilles : dans mon imagination. Peut-être les voix campent-elles dans la bibliothèque parce que les mots écrits les y retiennent. Peut-être sont-elles captives, sans autre lieu où aller."