Livres 2020

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T284 C'est un livre édifiant, mais je dois dire que je n'étais pas au courant que c'était une traduction commentée, j'aurais préféré lire une oeuvre personnelle de Baudelaire.

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E482
J'ai eu du mal à rentrer dans le livre, écrit dans un espagnol du 19e siècle qui m'est peu familier. Mais, une fois habituée, ce fut très plaisant, l'auteur a la psychologie fine et est spirituel. Belle figure que celle d'Isidora noyée dans ses fantasmes, un roman familial au sens propre et freudien. Une grandeur illusoire pour une décadence bien réelle.

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(A) Quand je craignais trop de romantisme, j'ai trouvé un livre sur l'humain, avec une partie historique très intéressante et des débats encore pertinents aujourd'hui. Le personnage principal, d'abord touchant, finit par agacer tant il est dans le déni de son idéalisme, aussitôt que son amour se heurte au réel, il se consume et meurt. Puis il devient carrément méprisable, égoïste, malgré ses grandes idées mais finalement, tellement humain.

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(284) Très emballée par le concept, la biographie de l'auteur et l'excellente critique de Pravda, j'ai aussitôt déchanté après quelques histoires. M'attendant à trouver des anecdotes truculentes, elles étaient finalement "anecdotiques", j'ai trouvé le style lourd, avec les notes de bas de page toutes les dix lignes, peut-être est-ce dû au fait que c'est un livre qui a été reconstruit d'après les notes?... déçue en tout cas

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(396) Le personnage principal n'est pas très intéressant et ne brille que dans l'absence de la société, par sa créativité et sa débrouillardise, dès qu'il croise d'autres êtres humains il devient méprisable. Un peu longuet.

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(833) Assez vexée de ce conseil, ce bouquin est d'une grande médiocrité... un pavé sans aucune originalité, sans style, personnages creux, intrigue molle, le tout très cinématographique (ce qui venant de moi n'est pas un compliment). Même le fantôme du grand cinéaste Cordova ainsi que ses films soit-disant géniaux font pâle figure "la nuit tous les oiseaux sont noirs", ouais puissant...On peut trouver original les ajouts de fausses pages internet ou coupures de journaux, pour ma part j'ai trouvé ça assez naze. Heureusement c'est aussi peu désagréable qu'intéressant.

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(443) Surprenant et beau, ce roman se lit d'une traite. Il y a un petit goût de parfum là dedans, c'est intelligent et fluide, le côté historique lui donne du relief.

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(224) Polar de loser sympathique mais anecdotique.

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(256) On retrouve avec plaisir les personnages de la rue de la sardine, dont la lecture donne tout le sel de ce livre-ci. Les personnages sont touchants, j'ai été émue, et Steinbeck sait encore sonder l'âme de ses personnages avec brio.

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(154) Classique, malheureusement amputé, que j'avais découvert dans sa très belle adaptation bd. J'ai un peu de mal avec la littérature médiévale que je trouve souvent trop caricaturale, j'ai été surprise de voir que Dieu était régulièrement sollicité alors que l'histoire est immorale. Il y a quelques passages drôles, d'autres beaux, mais le style ne me convainc pas.

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(436) Quelle purge que ce bouquin! Calaferte écrit bien, c'est un fait, mais il écrit vain... J'ai été très mal à l'aise de lire toutes ces pages descriptives de frotteur de métro. Quand certains hommes sont réifiants envers les femmes, Calaferte, lui atteint un stade ultime, il est métonymique, nous sommes réduites à des simples vagins qui grouillent autour de lui. L'individu est exécrable, parasite, imbu de lui-même, et son talent ne donne malheureusement pas corps à l'histoire, simple logorrhée dont le nombrilisme empêche une quelconque profondeur psychologique. J'aime déjà pas les Bukowski, Miller et consorts, mais je crois que ce type-là est encore pire, je suis soulagée d'avoir fini ce livre (contente d'avoir continué cependant car il y a un joli passage au bout de 350 pages...) et déçue et inquiète de lui voir une si bonne note chez certains de mes éclaireurs.

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(186) Faible bouquin, bon postulat de départ mais qui s'étire mollement comme un sketch interminable. Pas très subtil, en passant.

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(192) Je n'aime pas beaucoup la fantasy, qui m'ennuie, mais j'espérais que Gaiman serait capable de me faire changer d'avis. Lui chez qui j'aime cette capacité de prendre les codes d'un genre pour les transcender, il est cette fois affreusement classique, ça se lit bien et ça s'oublie aussitôt.

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(122) Petit drame bourgeois sans grand intérêt mais avec quelques moments de grâce.

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(297) Même si le livre m'a paru confus et que le sujet ne m'intéresse pas beaucoup, K. Dick fait mouche dans un s-f un peu différente, on pourrait craindre qu'il soit moralisateur, mais ce n'est pas particulièrement le cas.

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(57) Une analyse intéressante de la psychologie de cette nouvelle catégorie de personnes appelés perdants radicaux. Les enjeux de pression sociale et la réaction violente de ceux qui ne sont rien est un mal moderne. Mon seul regret est que cette théorie soit finalement ciblée sur les attaques islamistes, alors qu'elle aurait été tout à fait pertinente pour d'autres sociopathes, comme les incel...

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(739) J'adore le roman choral, mais c'est malheureusement devenu une mode et n'est pas Bolaño qui veut. Ici le genre est utilisé à très bon escient, allant jusqu'à donner la parole à une pièce de monnaie ou à la couleur rouge. Le côté historique, et le thème de l'histoire de l'art en particulier, pourraient être rébarbatifs, mais pas du tout, d'autant que le livre est très intemporel. Le cœur de l'histoire est un thriller, qui ne perd pas en rythme au fil des centaines de pages que constitue ce pavé. L'humour, dosé à merveille fait toujours mouche et offre un contrepoint bienvenu à la noirceur ambiante.

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(103) Cet essai se veut sérieux, on le voit vite devant les auteurs convoqués toutes les trois lignes... Malgré des constats pertinents, l'auteur souffre des travers habituels des essayistes, selon moi, tirer des conclusions fallacieuses d'exemples intéressants. La démarche n'est pas scientifique/logique, il a manifestement une idée en tête et ne va convoquer que les exemples allant dans son sens, ignorant tout simplement les faits contraires. Rappelons que le "cherrypicking" est un travers habituel de l'extrême-droite. Absolutiser des principes me semble dangereux, bien que Werner définisse l'idéologie comme une impasse, il n'a aucun problème à soutenir que, puisque historiquement on a vu des peuples ne trouver la paix qu'avec une menace externe, la menace étrangère est nécessaire à l'instauration d'une paix sociale. On peut trouver des tas d'exemples historiques contredisant cette théorie... Je suis aussi embêtée par l'utilisation profuse de Machiavel et surtout du "Prince" qui n'a finalement plus de sens dans cette société qu'on a reconnu comme étant globalisée et dont la morale plie devant le dieu économie. Le pouvoir de l'état dans cet essai est à géométrie variable selon ce qu'on veut nous faire admettre. La négation du fait que certains flux migratoires soient plus problématiques que d'autres me pose question également, c'est pas comme si le sous-thème de l'essai était subtil! Pourtant, tout n'est pas à jeter, loin de là, le chapitre sur le double en miroir, parlant des dreyfusards et anti, des bolcheviks et des nazis est vraiment intéressant et lucide sur le comportement humain.

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(A) J'avais vu le film il y a pas mal d'années et j'en avais un plutôt bon souvenir. J'avais envie d'aimer le livre, mais même en dépassant le côté très adolescent du contenu, c'est assez mauvais, les personnages sont caricaturaux et leurs réactions assez peu crédibles (ceci dit j'ai souvent ce sentiment avec la culture japonaise). C'est dommage, j'aurais aimé que la dystopie soit d'avantage exploitée.

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(93) Quel brûlot! Dès les premières pages on ne peut plus prendre au sérieux les propos de Millet, niant tout racisme et se considérant comme la seule victime en France. On croirait lire des propos masculinistes. Qu'il ait été censuré ou maudit, je veux bien le croire, mais que les racistes soient privés de parole, il suffit d'allumer la tv pour voir que c'est un fantasme. J'avais déjà lu un de ses romans que j'avais trouvé pas mal, mais là c'est si ridicule que le style n'arrive pas à éviter le naufrage en le consacrant hériter de Bloy. Il a au moins le mérite de prouver que la victimisation n'a pas sa place qu'à gauche ;)

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(305) Comme il l'annonce lui-même dès la préface, ce recueil de nouvelles lui a servi d'entraînement pour sa carrière à venir. Et ça se sent. Dans ce type de nouvelle la chute fait tout, et on la voit systématiquement venir, ça tombe un peu à plat. il a bien fait de se désintéresser du polar, la science-fiction lui va bien mieux. Cela dit on voit déjà son style se former et la lecture reste agréable.

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(196) Comme souvent avec les nouvelles, le niveau est irrégulier. J'ai été moins emballée par les animalières, tandis que Quiroga touche juste dès qu'il s'agit de l'humain. J'aime le côté presque fantastique que je retrouve aussi chez Carver et on sent ici un désespoir qui touche toujours juste.

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(A) Un morceau de vie dont la banalité rayonne, Harrisson sait condenser dans ce petit roman tout ce qui me plait dans la littérature états-unienne, des personnages simples, mais profonds, une noirceur qui plane, l'air de rien et donne à ces vies un relief et une couleur particulières.

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(419) Décidément, Del Amo ne m'a jamais déçue, je suis encore bouleversée après ce nouveau roman. On pourrait le croire écrit dans un but militant, et c'est peut-être le cas, mais j'aime à penser que la bonne littérature transcende le politique. Le terrible destin des cochons n'est finalement qu'une image en miroir des vies tristes de la famille d'éleveurs. Enfermés dans leur fatalitas, ils traversent leur non-vie comme dans des oeillères, étrangers au monde. Chacun des personnages naît d'une saillie, il n'y a guère d'amour ici. Seuls semblent s'en sortir les fous, dont on peut se demander si leur propre univers est enviable à la réalité. Il y a du Faulkner dans ce règne animal, la noirceur de ce clan enraciné, qui défie le temps et la raison.

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(77) Petit ouvrage utile mais pas transcendant sur l'addiction, dont lui même a été victime lorsqu'il exerçait le métier de médecin.

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(329) Comme toujours les enquêtes du manadarin Tân sont succulentes, une enquête tirée au cordeau, drôle, effrayante et pleine de rebondissements. Je regrette juste que le Dr Porc n'ait pas une place plus grande dans celui-ci.

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(236) J'avais oublié ce bouquin dans un coin de ma bibliothèque, et j'ai été bien inspirée de le prendre pour finir l'année. J'ai été très touchée par la délicatesse pastorale qui se dégage de la première partie, la seconde est également superbe, le saphisme, l'amour et la jalousie sont des ingrédients de choix pour faire de beaux vers : "les femmes seules savent aimer ; reste avec nous, Bilitis, reste. Et si tu as une âme ardente tu verras ta beauté comme dans un miroir sur le corps de tes amoureuses." .
Dans la troisième partie, on retrouve une Bilitis asséchée, triste, certes dotée d'une verve acide qui fait mouche : "Ne t'arrête plus dans ma rue ou je t'enverrai dans l'Hadès faire l'amour avec Khâron et je dirai très justement : " Que la terre te soit légère!" pour que les chiens puissent te déterrer."
La prose de la poétesse prenant le même chemin qu'elle même, elle meurt en perdant sa beauté. Au vu de ces stances, j'ai du mal à croire qu'il s'agisse de cette condition soit-disant enviable de la prostitution hellénique qu'on nous décrit souvent (dans la préface notamment). Les filles sont violées (parfois avant d'être nubiles), leurs "amants" laids, saouls, et jamais attentifs à leur plaisir. Le lesbianisme prend donc tout son sens comme échappée de ce monde lubrique et désincarné. La jeune fille qui louait la nature finit par la troquer par un culte de la beauté et de la richesse, toujours célébré de nos jours.

Louÿs réussit l'exploit double de pasticher le style antique et la douceur d'une jeune fille, lui qui est habitué à des récits moins policés.

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(165) Je voulais essayer le livre de Hrabal constitué d'une et unique phrase, mais n'ayant pas pu me le procurer, j'en ai pris un au hasard. D'abord décontenancée, j'ai très vite trouvé un rythme de croisière, et apprécié ce petit moment de vie bizarre et touchant, comme le personnage de Mary auquel je n'ai pu m'empêcher de m'identifier. Pour une fois qu'un auteur parvient à faire un personnage féminin narrateur crédible, qui n'est pas obsédé par sa vie amoureuse, qui est vraie, dans ses éclats enfantins. Ce mariage mal assorti se trouve être finalement une subtile alchimie qui suffit à leur bonheur.

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(63) Ouvrage publicitaire trouvé dans une boîte à livres, j'espérais qu'il me donnerait envie de découvrir son auteur... La première partie qui ferait une bonne préface explique le lien qui s'est créé entre l'auteur et son personnage au fil du temps, les différentes possibilités de gérer une intrigue dans le style du polar, l'importance du contexte socio-culturel de son oeuvre. Malheureusement la courte enquête qui suit est terriblement banale, et si elle représente vraiment la qualité de cet auteur arrivé à sa maturité littéraire, je m'en passerai volontiers.