Livres 2020

Annotation :

Excellent livre !
Quelques citations importantes :
" La langue n'est pas neutre. Produit d'une culture, elle reflète notre manière de penser le monde et, en même temps, elle la façonne et la perpétue. "

"Bien des noms comme la ministre, la directrice ou la secrétaire générale ne heurtent pas l'oreille. Pourtant, ils ont longtemps été récusés car il était tout simplement inconcevable qu'une femme accède à ces fonctions. "

"La dernière édition numérique du Grand Robert distingue la forme masculine de la forme féminine. Le " président " désigné " Celui qui préside (une assemblée, une réunion, ou tout groupement organisé en vue d'une action collective", puis tout chef politique.
La " présidente " désigne soit la "Femme d'un président" soit une "Femme qui préside". "

" La distinction des titres " Mademoiselle " et " Madame " sont la pour rappeler qu'hors mariage, point de salut. Sous prétexte de courtoisie, n'importe quel inconnu peut s'enquérir de leur statut et en estimant leur age, vérifier sa conformité aux attentes sociales. "

" Fréderic Beigbeder a consacré tout un billet à son dégout pour le mot " écrivaine ". Epidermique, sa sortie est précédée d'un rappel à sa tolérance et de sa pratique des usages que les puristes réprouvent. Exemples à l'appui, il avoue qu'il parle couramment le franglais, l'argot, le verlan et même le language SMS. Son opposition à la féminisation des noms n'en a que plus de force. "

" Personne ne s'est roulé par terre quand on a parlé de factrice. Mais que de hurlements quand on a dit écrivaine, auteure ou autrice ! Comme si on affrontait encore un problème de légitimité (Despentes, 2017) "

" On dit souvent que ce qui n'est pas nommé n'existe pas. [...] Nommer permet de passer du stade de la tolérance à celui de la reconnaissance "
"Il est question de "human rights", une expression que tous les pays ont traduit littéralement, tous sauf la France. [...], les Français de droits de l'homme.

Annotation :

Beaucoup d'attentes pour ce livre. Un peu déçue finalement. Il s'agit de l'écriture d'un livre par différentes autrices et de ce fait, les écritures étaient assez inégales. Mais certains points intéressants tout de même.
C'est également un livre québécois, qui fait beaucoup l'état des lieux de l'éco féminisme au Québec, je m'attendais à un éco-féminisme plus global.

Annotation :

"La mauvaise herbe, braves gens
Elles dérangent, car elles poussent la ou on ne les attend pas, aux interstices. Les mauvaises herbes ça dépasse, c'est sale, ça fait désordre. Le message du gouvernement a été clair: il faut que ces champs paraissent propres ! Allez, du balai! Et si ça doit pousser, c'est en rangs, et bien droit!
Les mauvaises herbes paraissent farfelues, taquines, inutiles, elles ne sont pas rentables, elles gênent la bonne marche de la société, elles empêchent le touriste de venir, le passant de passer, les investisseurs d'investir, les exploitations d'exploiter. Elles sont si tenaces qu'elles peuvent parfois décrédibiliser un gouvernement. Pis elles s'installent sur son territoire.
Mais c'est exactement ce dont l'avenir à besoin. Heureusement, elles sont persévérantes, poussent dans tous les sens, sortent en des lieux inattendus, et finissent pas créer des résistances."