Livres - 2021

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[Le Hoffmann préféré de Baudelaire, qui en tresse les lauriers dans ses essais sur l'art romantique (quel fanboy...).
Bon, faudra voir par rapport au Chat Murr, mais je ne suis pas sûr de le suivre sur ce coup-là. L'oscillation entre la féerie échevelée et la pantalonnade est assez déconcertante. Vaut surtout pour le cadre italien et de la comedia dell'arte rêvée par un allemand]

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[j'en avais déjà lu certains, je complète avec ceux présents dans la pléiade...

Bon par contre j'ai un peu laissé tomber les Kreisleriana, doit falloir être initié en musique pour véritablement apprécier, même si ça et là l'humour d'Hoffmann (qui n'en manquait pas) fait parfois mouche]

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[Roman fantastique ou étrange on ne sait pas trop, tant cet univers de petits vieux avec leurs petites manies est ancré dans le quotidien. Cela ferait presque penser à du Pérec, ou à un Pérec qui emprunterait lui-même à quelques romans populaires... Très réussi en terme d'ambiance en tout cas.]

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[Où Kraszna fait dans le japonisme. A défaut de trouver les jardins cachés et de comprendre les grands mystères du monde, voyageons et parcourons-le, semble-t-il nous dire...]

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[Le temps a passé et mon enthousiasme pour Abeille aussi. J'ai retrouvé en plus accentué dans les Barbares ce qui m'avait déjà un peu gêné dans les Jardins statuaires : une écriture blanchâtre et des personnages certes travaillés mais pas forcément intéressants pour autant.
Le début à Terrèbre est pourtant très bon, mais dès qu'Abeille quitte le domaine de l'"anthropologie fictionnelle", cela devient nettement moins passionnant. Sur plus de cinq cent pages, il me semble difficile de ne pas se demander à quoi rime cette quête, même si on commence à deviner que la réponse sera déceptive. C'est un peu comme le Seigneur des Anneaux... pour quelqu'un qui n'y adhère pas :o) oui je crois que je ne suis pas loin d'avoir éprouvé le même sentiment qu'un rétif au SDA (sauf que dans son genre et malgré les qq réserves que je peux avoir sur la fin, le Tolkien me semble bien plus réussi, hein; la Terre du Milieu étant à mon sens infiniment plus palpable que l'Empire de Terrèbre), et malgré quelques moments de brillance, la lassitude a fini par prendre le pas.
Relu les dernières pages du Veilleur du jour... sans doute que l'histoire avait plus de résonance par rapport à la condition urbaine & moderne, mais tout de même quelle force. Je peine à en retrouver ne serait-ce que l'écho ici]

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[Lu sans attente particulière et je dois dire que je ne m'attendais pas à être aussi séduit par ce conte cruel sur les émois d'un pasteur qui en pince secrètement pour une aristocrate prussienne. La prose simple de Keyserling parvient à rendre proche un monde ancien et se marrie fort bien avec son impressionnisme riche en descriptions colorées.
Une très bonne porte d'entrée à cet auteur, j'y reviendrai]

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[A peu près toutes les qualités et les défauts de l’œuvre sur-référencée (Rimbaud, Mallarmé, Rilke, Nietzsche, allez Pierre n'en jette plus, on est bon...) : on y entre avec le sentiment assez désagréable que l'ensemble des personnages et situations semblent connus de son auteur depuis toujours, et on en sort en se demandant si quand même y a pas un peu de pose dans l'étalage des états d'âme de l'artiste maudit-romantique-cheveux au vent. Entre les deux pourtant, se déploie une quête identitaire aussi poétique que prenante.
(et son style est aussi plus sobre et naturel que dans Silens Moon, ça m'a donc mieux convenu)]

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[Joli roman sur la vie des pionniers (émigrés venus d'Europe centrale) aux Etats-Unis à la fin du 19è. Teinté d'une certaine nostalgie et de romantisme mais avec ça et là un brin d'absurdité voire de noirceur annonçant Faulkner (qui appréciait bcp l'autrice apparemment) ou Steinbeck.
Perd un peu de sa force à mesure que le récit se centre davantage sur le narrateur qui s'embourgeoise au fil de ses années universitaires, mais la chronique de la vie quotidienne des pionniers sonne si authentique (autobiographique?) qu'on tourne longtemps les pages avec avidité...]

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[Alors il faudra m'expliquer en quoi c'est moins mièvre qu'un Werther parce qu'honnêtement j'ai pas vu. Mais bon peine perdu Werther continuera à s'en prendre plein la gueule contrairement aux Nuits Blanches, fanboyisme quand tu nous tiens... (pas que je sois spécialement fan de Goethe mais quand même). Rien vu de mémorable non, beaucoup d'élans sentimentaux dans un style schilleréen qui manifestement ne s'y prête pas. Et la traduction Markowicz ne m'a pas impressionné loin de là...]

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[Bon je suis moins fan que d'autres mais là au moins je comprends la réputation...]

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[Non vraiment, même en essayant d'aborder ce machin dans les meilleures dispositions qui soient, Breton est imbuvable avec ses airs de grand pape.
De surréalisme "canal historique", j'avais bien aimé Anicet, mais ici je n'ai RIEN retrouvé de ce qui m'avait plu chez Aragon : aucun humour, aucune distance mais du moi-je moi-je à foison (le mec met une photo de lui à la fin, si ça c'est pas du Narcisse patenté, il faudra m'expliquer), auto-références dont on se contrefout et délires illisibles pour expliquer comment laisser une femme sur le carreau. Dieu merci mes études sont loin derrière moi et je n'aurais pas à m'infliger le manifeste du surréalisme après cette purge... quoique, en un sens ça peut être drôle, lire la théorie de l'inthéorisable et l'écriture automatique érigée en dogme, j'en ris d'avance]

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[La chute est rude par rapport aux chemins noirs : le style de Tesson est devenu quelconque voire médiocre et l'auteur ne sait plus que donner dans la lamentation misanthrope et (bêtement) réactionnaire. Et dire que certains parlent d'écrivain national...
Bon, le livre donnera peut-être envie de lire le léopard des neiges de Matthiessen (très opportunément réédité à l'occasion), mais c'est presque son seul bon point]

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[Deuxième contact avec Mishima et le bon cette fois.
Les deux premières nouvelles du recueil, entre rencontre printanière et érotisme sucré, sont exquises et assez loin de l'idée qu'on peut se faire d'un Mishima porté uniquement vers les relations malsaines, même si on a aussi de ça dans les dernières. Ces deux-là sont clairement les plus fortes. J'ai moins aimé celles du milieu, le cirque est assez anecdotique et la lionne trop délayé, on finit par se désintéresser des protagonistes. Un peu dommage car sans celles-ci ce recueil compterait sans doute parmi les meilleurs que j'ai pu lire]

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[Un des rares romans lumineux de Mishima d'après Yourcenar et effectivement l'amour de jeunesse et la vie dans les îles semblait porter la promesse d'une belle lecture d'été. A l'arrivée je ne suis pas aussi séduit que je l'espérais; ça vient sans doute du style très roots de la traduction française qui est beaucoup moins évocateur que celui de Ceccaty & Nakamura dans le recueil]

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[Impossible à recommander tant sont repoussées les frontières de la lisibilité. Dans une langue gorgée de patois, d'ancien français et de néologismes à ras la gueule, Audiberti revisite les voyages des grands explorateurs et remet le baroque au goût du jour. Lecture fascinante et en même temps décourageante (j'ai du comprendre à peine plus d'un tiers de ce que je lisais...) mais j'aime la démarche, et peut-être qu'à notre époque fatiguée on est plus porté vers des formes d'art qui semblent ne jamais s'épuiser, quitte à ce que le sens passe un peu au second plan...]

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[Avec sa rhétorique de prédicateur et son ardeur de converti (à la décroissance), le père Thoreau m'a gonflé pour le dire comme je le pense. J'avais bien un léger a priori d'un auteur meilleur écrivain que philosophe, mais la lecture l'a amplement confirmé. Il y a une influence évidente de la pensée de Thoreau sur l'écologie aussi en ses temps de crise l'abord est plutôt favorable, mais sur des sujets précis on attend quand même un minimum d'argument. Il n'y en a pas : quand il s'agit de défendre la chasse ou le végétarisme, Thoreau n'expose rien de plus que des convictions personnelles.
Après d'un point de vue strictement littéraire, oui c'est beau, parfois même sublime, mais j'ai fini par me lasser de ces descriptions statiques et "horizontales" énumérant les événements affectant l'environnement du lac et j'ai même eu beaucoup de mal à finir le livre... Je crains de ne pas être très sensible au nature writing, du moins quand il n'est pas subordonné à un récit]

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[Jamais très facile de bien évaluer les œuvres déceptives... J'ai été tout-à-fait séduit par ce polar-qui-n'en-est-pas-un argentin (et après un certain nombre de bouquins pas très easy-reading, revenir à du lisible faisait vraiment du bien) avant de le trouver un peu trop ronronnant : oui d'accord, on a compris que le mystère ne serait pas résolu, et que le roman est plus un prétexte à donner à voir la déliquescence de l'Argentine profonde, pas inintéressant mais ça manque un peu de sel. Cela dit, l'épilogue clôture assez bien l'ensemble, sans fioriture ce qui semble un peu la marque de fabrique de l'auteur]

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Pas évident de rassembler les impressions de plus d'un mois de lecture... Des passages forts et puissants tel le quasi lovecraftien rapport sur les aveugles qui restent en mémoire et d'autres un peu plus fades ou dont je n'ai pas saisi la portée faute de connaissance de l'histoire de l'Argentine...

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[Borges meets Christopher Nolan dans le labyrinthe de Dédale...
De loin le livre que j'ai lu le plus vite cette année (2/3 jours), je ne vais donc pas réfléchir 107 ans pour lui donner une note, c'est simplement un très bon tourne-page]